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commentaire de texte, Exercices de Français

commentaire de texte La Bruyère

Typologie: Exercices

2020/2021

Téléchargé le 30/11/2021

olivia-favand
olivia-favand 🇫🇷

4.5

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Télécharge commentaire de texte et plus Exercices au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Commentaire littéraire En 1687, Jean de La Bruyère- auteur classique du XVIIème siècle- publie sa célèbre œuvre intitulée Les Caractères dans laquelle il critique les mœurs de sa société. Il évoque dans ses écrits, plusieurs thèmes et vise différentes catégories sociales au fil de son œuvre. Dans cet extrait du chapitre XII intitulé « Les Jugements », La Bruyère nousillustre la violence (plus particulièrement la guerre) d’une manière atypique, il s'adresse donc aux Hommes en général. Ce passage relève du genre moraliste puisque le lecteur en tire une leçon, ainsi que du registre polémique, dans le sens où l’auteur nous fait part de son avis et nous incite à adhérer à ses idées. On se demande alors comment La Bruyère dénonce cette guerre. Pour répondre à cette problématique, on étudiera d'abord la façon dont il perçoit la guerre afin d’ensuite mettre en valeur la folie dans laquelle les Hommes vivent en mettant en lumière leur manque de réflexion et de recul. . La bruyère nous présente un avis très tranché sur la guerre. En effet dans le passage étudié, on observe un champ lexical de la violence à connotation péjorative dispersé tout le long du texte, « fureur » ; « détruire » ; « anéantir » ou encore « exterminer » enillustrent bien le propos. De surcroit, on trouve en ces verbes une allitération du son [r] qui traduit une certaine agressivité dans la prononciation du mot elle-même. Ces termes montrent la barbarie de la guerre. De plus, à la ligne 12, la gradation "aboient", "affrontent", "mordent" et "déchirent" met en valeur la violence de l’affrontement qu'est la guerre. On peut ajouter que cette dernière ne s'attaque pas qu'aux Hommes, mais également à leurs biens, c'est donc une société dans son ensemble qui est visée. Nous pouvons le constater ligne 34 grâce à une énumération du vocabulaire domestique : « vos toits (...) les planchers (...) du grenier à la cave (...)les voûtes ». Une vision claire de la violence est posée, elle est haïssable et à éviter. Cependant une forme de violence reste acceptable, celle envers les autres espèces. Il va de soi que l'Homme a besoin de tuer d’autres animaux pour se nourrir, l’auteur nous montre qu'il en est de même pour les animaux ligne 8 : « vous dites d’un tiercelet de faucon (...) qui fait une belle descente sur la perdrix : « voilà un bon oiseau » ». On ne peut en vouloir à un animal d'en tuer un autre puisque nous faisons de même quotidiennement, en tant qu'humains. L’hostilité que l’on cherche à éviter est donc celle qui provoque des dégâts matériels et émotionnels, c’est-à-dire la guerre d’un être vivant envers son semblable. La Bruyère illustre ce concept avec une métaphore filée de la ligne 14 à la ligne 18 : « Que si l'on vous disait (...)par leur puanteur » dans laquelle il met en scène des chats qui se battent entre eux pour seul but une certaine « gloire ». Il devance la réaction du lecteur avec un superlatif : « le plus abominable sabbat » qui montrent une certaine incompréhension face à l'absurdité d’un acte injustifié et dénué de sens. La métaphore est alors interprétée de façon presque ironique, et l’exclamation « Quelle boucherie ! » ligne 19 souligne l'indignation des Hommes face à une telle bêtise animale. L'idée de combattre sa propre espèce est ridicule puisqu'elle n’a pas de fin concrète. . L'Homme ris des animaux qui s'entretuent ayant pour seul but une « gloire » mentionnée ligne 20. Or la répétition de l’oxymore « animal raisonnable » (initialement employé à la première ligne puis de nouveau à la ligne 23,), qu'utilise La Bruyère pour qualifier l'humanité, remet en question le lecteur, cette appellation parait être de trop et on commence à comprendre que l'auteur est ironique quand il décrit les hommes en tant qu'êtres "raisonnables". En effet ils ne le sont pas, ils s'entretuent dans le but d'atteindre la "gloire" tout comme l'ont fait les chats. Petit à petit le lectorat en prend conscience à l’aide de plusieurs procédés. Notamment l'énumération ligne 24 : « les lances, (...)les sabres et les cimeterres » où l'auteur liste des armes inventées par les hommes et qui sont destinées à en tuer d’autres, cela rappelle ironiquement que les hommes ne font pas mieux que les chats de la métaphore, ils ne sont pas plus raisonnables. Le lecteur est pris d’un sentiment de honte et se remet en question. Le lectorat assimile le fait que la guerre des humains est d'autant plus absurde que l’est celle des chats. De surcroit, il doit se rendre compte que lui-même est humain et participe à cette bêtise. Pour y parvenir La Bruyère use de l'impératif : « laissez-les » (1.4), de l'interrogatif : « qui vous a passé cette définition ? » (1.1,2) et de la deuxième personne du pluriel : « à vous- même » (1.3) ; « laissez » (1.4) et « qui vous a » (1.1,2).Le lectorat est directement interpellé. Il'est inclus dans cette humanité. L'auteur va par la suite banaliser cette violence et s’inclure à son tour dans cette ignorance et cette absurdité. À la ligne 14, il qualifie à l’aide d’un oxymore une bataille de « beau rendez-vous » et use d'un euphémisme ligne 27 en employant le terme « instruments commodes » afin de qualifier de véritables armes. Ces armes sont en réalité cruelles, l'auteur tente de normaliser la guerre, de la tourner au ridicule, il tombe alors dans le piège duquel il tente de nous mettre en garde. Pour conclure, tout humain est légitime de se sentir absurde face à la calamité de son espèce. L'Homme n'est pas au-dessus des animaux comme il en est persuadé, il est en dessous comme le montre cette comparaison lignes 6 et 7 « qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue » où l’homme est comparé à des animaux mal considérés et qui sont allégories de la non-voyance et de la lenteur. Cette association à l'absence de mobilité et à une inconscience de son entourage montre une naïveté chez l'humain. De plus, ligne 30, La bruyère clame que les humains « deviennent d'année à autre plus raisonnable ». Or il est une fois de plus ironique dans ses dires puisque L'homme l'est au contraire de moins en moins. En conclusion l'Homme se qualifie d'animal raisonnable mais il est en fait le pire d'entre tous. Plus que pour ses besoins primaires de se nourrir où il tue d'autres animaux, il tue ses semblables pour seul but une satisfaction sentimentale, le sentiment de puissance et de supériorité qu'est la « gloire ». Il est inférieur aux animaux qui eux, ne font pas cette bêtise qui est de commettre des crimes comme la guerre. C'est donc en démontrant que l'Homme, avec le recul, pense lui-même que la guerre est insensée que La bruyère la dénonce.
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