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Commentaire de texte: Flaubert, L’Education sentimentale, III, 1 (1869), Exercices de Littérature

Typologie: Exercices

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Télécharge Commentaire de texte: Flaubert, L’Education sentimentale, III, 1 (1869) et plus Exercices au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Admission au Collège universitaire session 2017 Copie épreuve de Littérature et philosophie (Coefficient 2) Commentaire de texte : Flaubert, L'Education sentimentale, Ill, 1 (1869) Gustave Flaubert est un des représentants majeurs du mouvement réaliste, qui se développe en France à partir de 1830 en réaction à l'idéalisme et au lyrisme romantique. L'Education sentimentale, datant de 1869 est considérée comme un roman d'apprentissage réaliste. Le personnage principal, Fréderic Moreau est dans ce passage en compagnie de son ami Hussonnet, et ils sont témoins de la Révolution de 1848. En pleine année du Printemps des peuples, celle-ci mettra fin définitivement à la monarchie en France. Ainsi, cet extrait décrit la prise des Tuileries par la révolte populaire. Il s'agira de montrer en quoi Frédéric Moreau et Hussonnet sont témoins d'une scène de prise de pouvoir populaire décrite de façon réaliste, mais transfigurée par Flaubert afin de montrer le naufrage de la monarchie française. Si la scène est décrite de façon réaliste à travers les impressions des deux personnages amusés et enthousiastes ; Flaubert la transfigure afin de montrer le naufrage de la monarchie par l'énergie d'une marée humaine. Frédéric Moreau et Hussonnet sont des témoins passifs de la prise des Tuileries de 1848. Ils portent un regard à la fois enthousiaste mais aussi ironique sur les événements. La scène romanesque est décrite de façon réaliste. Le narrateur est externe dans cet exirait mais il suit les deux protagonistes. En effet, la scène est décrite en fonction de la place qu'occupent Frédéric et Hussonnet : en haut de l'escalier (« sur la rampe » |.1); puis dans un appartement où ils sont «poussés malgré eux» (1.13). Ce dernier complément circonstanciel de moyen rappelle leur passivité face aux évènements. Les deux personnages se montrent à la fois amusés et enthousiastes face à ce qui se passe autour d'eux. En effet, leurs impressions sont rapportées aux discours direct. lroniquement, Hussonnet qualifie les insurgés de « héros » (1.11), en registre héroï-comique, qui « ne sentent pas bon » (1.11). Cependant, l'enthousiasme et l'emphase de Hussonnet sont montrés avec de nombreuses phrases exclamatives : « quel mythe ! » (1.16), « Saprelotte ! » (1.18). Cette dernière interjection est dans un registre de langue plus bas que le reste du texte, c'est donc réaliste pour un petit-bourgeois. Le portrait des insurgés fait par Flaubert correspond à celui d'anti-héros réalistes. En effet, ceux-ci « ne sentent pas bon » (1.11) comme nous l'avons vu. En outre, Flaubert les animalise en singes : « barbe noire » (1.14) ; « comme un magot » (1.15) et les dépeint « rouges » (1.9) et dégoulinant de « sueur » (1.9). Vêtus de « bonnets rouges » (1. 3), « la chemise entr'ouverte » (1.14) et portant la baïonnete, ils ont « l'air hilare et stupide » (1.15). Ils sont la caricature du prolétaire. C'est donc une description réaliste que fait Flaubert des héros révolutionnaires, des personnages que lon pourrait qualifier, pour reprendre sa formule, de « grotesques tristes ». La description de la scène romanesque est réalisée d'un rythme enlevé, énergique. Une phrase courte inaugure la description, commençant par « tout à coup » (1.1) qui rappelle le coup de théâtre, une péripétie, une action de premier plan annoncée par la valeur du passé simple « retentit » (1.1). La provenance de l'allusion sonore à la Marseillaise est résolue par une deuxième phrase courie : « c'était le peuple » (1.2) Dans le premier paragraphe, l'adverbe « impétueusement » (1.3) et le substantif « impulsion » (1.5) renvoient à l'énergie déployée par l'insurrection populaire. L'accumulation « des têtes nues, des casques, des bonnets rouges, des baïonnettes et des épaules » (1.2-3) montre le désordre, la dimension hétéroclite de l'ensemble de la « masse grouillante » (1.4). Cette scène est donc décrite à travers la progression des deux protagonistes le long de l'insurrection, à laquelle ils assistent passivement. Flaubert propose une description réaliste, même peu flatteuse des insurgés, et le rythme énergique de la description traduit le désordre et l'énergie déployés par les révolutionnaires. Bien que la description puisse être qualifiée de réaliste, Flaubert transfigure le réel de cette insurrection populaire pour montrer le naufrage de la monarchie française, comme une épopée populaire et anarchique. Flaubert file la métaphore des flots pour décrire le peuple qui, dans une destruction anarchique, tel une tempête, engloutit le trône royal symbole de la monarchie. Tout le long de l'extrait, dans les passages descriptifs et dialogiques, Flaubert file la métaphore in praesentia des flots pour qualifier les insurgés. Le peuple anonymé par les pronoms personnels « il » (1.2) secoue « à flots vertigineux » (1.2) ses membres. Ainsi, durant tout l'extrait est présent le champ lexical marin, bien qu'on trouve une occurrence du mot « fleuve » (1.4) ; le peuple est impétueux (1.3), c'est une marée d'équinoxe, puissante qui mugit (1.5). Les insurgés sont une masse, une marée qui progresse tout le long de l'extrait jusqu'à l'aboutissement : l'engloutissement du trône royal. Flaubert en fait une épopée dont témoignent les hyperboles : « flots vertigineux » (1.2) et « fleuve refoulé » (1.4). Cette marée impétueuse est responsable d'une anarchie. En effet, son poids presse «les boiseries [qui] craquent » (1.9). Les objets, comme personnifiés, ne sont pas décrits au passif mais à l'actif: «une statuette déroulait d'une console » (1.8) ; le fauteuil «traversa toute la salle en se balançant » (117) On trouve trois occurences du mot «rouge» dans l'extrait: le bonnet des prolétaires, qui renvoie au bonnet phrygien de 1789 mais aussi au drapeau rouge communiste brandi durant cette révolution, et refusé par Lamarüne ; mais également le rouge du visage, qui renvoi à la chaleur ; et le rouge royal. Cependant, on peut se demander si cette couleur rouge ne renvoie pas également à une violence anarchique et au sang versé durant la révolution de 1848. L'anarchie à venir est signifié par le fait que les insurgés veulent « s’assoir à [la] place » (1.15) du prolétaire animalisé par Flaubert, sur le trône, cela signifie qu'ils veulent prendre le contrôle de la marée humaine. Le « tout » collectif de la marée humaine détrône la monarchie, en engloutissant le trône royal dans ses flots puis en le brûlant. Telle une tempête orageuse, la marée humaine métaphorisée par Flaubert engloutit la monarchie. Le fauteuil traverse « toute la salle en se balançant » (1.17). Hussonnet commente le parcours du trône en filant la métaphore de la tempête : « le vaisseau de l'Etat est balloté sur une mer orageuse ! (1.18), et en utilisant les verbes « chalouper » et « cancaner », qui renvoient à un mouvement de ballottement. L'emphase de Hussonnet renvoie à la tension dramatique de l’instant. Enfin, le trône est défenestré puis brulé, comme si le peuple liguaït tous les éléments contre ce symbole de la monarchie : l'eau par leur marée humaine, l'air dans la chute du fauteuil, et enfin le feu, aboutissement de la révolte qui a lieu à la bastille. Ainsi, Flaubert transfigure le réalisme de la description de l'insurrection pour en faire une marée populaire engloutissant la monarchie.
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