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commentaire_zola_therese_raquin_denouement, Dissertation de Français

Commentaire semi rédigé + texte dénouement

Typologie: Dissertation

2022/2023

Téléchargé le 29/04/2023

nanpa
nanpa 🇫🇷

3 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge commentaire_zola_therese_raquin_denouement et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LECTURE ANALYTIQUE Zola, Dénouement de Thérèse Raquin de « A ce moment » jusqu’à « les écrasant de regards lourds », 1867 TEXTE SUIVI DU COMMENTAIRE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 A ce moment, cette sensation étrange qui prévient de l’approche d’un danger fit tourner la tête aux époux, d’un mouvement instinctif. Ils se regardèrent. Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent, et Laurent aperçut l'éclair blanc du couteau qui luisait entre les plis de la jupe de Thérèse. Ils s’examinèrent ainsi pendant quelques secondes, muets et froids, le mari près de la table, la femme pliée devant le buffet. Ils comprenaient. Chacun d’eux resta glacé en retrouvant sa propre pensée chez son complice. En lisant mutuellement leur secret dessein sur leur visage bouleversé, ils se firent pitié et horreur. Mme Raquin, sentant que le dénouement était proche, les regardait avec des yeux fixes et aigus. Et brusquement, Thérèse et Laurent éclatèrent en sanglots. Une crise suprême les brisa, les jeta dans les bras l’un de l’autre, faibles comme des enfants. Il leur sembla que quelque chose de doux et d’attendri s’éveillait dans leur poitrine. Ils pleurèrent, sans parler, songeant à la vie de boue qu’ils avaient menée et qu’ils mèneraient encore, s’ils étaient assez lâches pour vivre. Alors, au souvenir du passé, ils se sentirent tellement las et écœurés d’eux-mêmes, qu’ils éprouvèrent un besoin immense de repos, de néant. Ils échangèrent un dernier regard de remerciement, en face du couteau et du verre de poison. Thérèse prit le verre, le vida à moitié et le tendit à Laurent qui l’acheva d un trait .Ce fut un éclair. Ils tombèrent l’un sur l’autre, foudroyés, trouvant enfin une consolation dans la mort. La bouche de la jeune femme alla heurter sur le cou de son mari, la cicatrice qu’avaient laissée les dents de Camille. Les cadavres restèrent toute la nuit sur le carreau de la salle à manger, tordus, vautrés, éclairés de lueurs jaunâtres par les clartés de la lampe que l’abat-jour jetait sur eux. Et, pendant près de douze heures, jusqu’au lendemain vers midi, madame Raquin, roide et muette, les contempla à ses pieds, ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 s'examinaient […] buffet. Ils comprenaient » L5,6= il leur suffit de se regarder pour se comprendre. C] La réconciliation dans la mort -Faiblesse et épuisement des personnages/ Lexique/ L16 « las et écœurés », « quelque chose de doux et d'attendri », « un besoin immense de repos, de néant » L17 -Faiblesse qui donne lieu, sur le plan physique, à une étreinte suivie de larmes, avant la chute finale/ Lien faiblesse et rapprochement/ L12« dans les bras l'un de l'autre », « ils pleurèrent », « ils tombèrent l'un sur l'autre » L19 -La mort comme seule issue/ Emploi de l'euphémisme et pronom pluriel/ « ils éprouvèrent un besoin immense de repos, de néant » et lorsque, plus loin dans le texte, le mot « mort » apparaît, il est associé à une « consolation » Transition: Mais si la mort apparaît comme une « consolation » et que la scène s'inscrit dans la sobriété ,la souffrance n'est pas absente de cette dernière scène qui mêle les registres pathétiques et tragiques. III] Le tragique du dénouement A] Un spectacle macabre et pathétique -Une fin dans la souffrance / Registre pathétique, champ lexical de la souffrance/ L7 « bouleversé », « éclatèrent en sanglots », « faibles », l13 « ils pleurèrent » etc.. -Une fin de vie macabre/ lexique macabre + accumulation/ L23 24« cadavres », « tordus, vautrés, éclairés... »: volonté de ramener l'homme à sa partie strictement matérielle (voir aussi le dernier rappel de Camille évoqué par ses dents « la cicatrice qu'avaient laissée les dents de Camille) : rien d'autre ne subsiste qu'un corps inerte après la mort. -Un bilan pathétique/ lexique, métaphore/ L14 « songeant à la vie de boue qu'ils avaient menée et qu'ils mèneraient encore » L'expression L8 « ils se firent pitié et horreur » peut alors se lire à deux niveaux: c'est aussi au lecteur qu'ils font pitié et horreur, (cf la « CATHARCIS » dans la tragédie), et cela parce que ces personnages apparaissent à la fois comme coupables et victimes (L12 « faibles comme des enfants ») de la fatalité. B] L'accomplissement de la fatalité (visible à différents niveaux) -Les personnages prennent conscience de cette fatalité et de leur impuissance/ Plus que parfait et conditionnel (futur dans le passé) se confondent/ « songeant à la vie de boue qu'ils avaient menée et qu'ils mèneraient encore » L14 -Fatalité due aussi au fait que les personnages sont ici encore victimes de leurs pulsions (lesquelles les ont menés à cette fin tragique)/ lexique/ « sensation étrange », « mouvement instinctif »:degré d'animalité L1- L2 -Ils portent déjà la mort en eux/ Détails proleptiques: la description de Thérèse et Laurent « muets et froids » L5, « chacun d'eux resta glaçé » L6 + immobilité avec « resta » annonce le motif du cadavre. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 -Cette fin était FATALE (= nécessaire, obligatoire, mortelle) et « programmée » dès le début du roman/ On peut considérer que les « lueurs jaunâtres » L24 qui éclairent les corps font écho aux « dalles jaunâtres » du Passage du Pont-Neuf décrites dans l'incipit du roman (Zola voulait démontrer qu'un milieu peut déterminer un « tempérament »): en ce sens Thérèse et Laurent étaient CONDAMNES dès le début. C] La condamnation morale Les criminels sont punis: ce texte illustre bien la portée morale de l'écriture naturaliste. Mais c'est, dans cet extrait, le personnage de Mme Raquin qui symbolise cette condamnation morale: son regard ponctue les deux temps de la scène -Précision et tension du regard/ Adjectifs/ « des yeux fixes et aigus » L10 -Délectation de Mme Raquin à observer les corps/ rythme ternaire / « les contempla à ses pieds, ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds » L27 -Satisfaction d'être vengée/ verbes/ « contempla », « ne pouvant se rassasier les yeux » + complément circonstanciel de temps « pendant près de douze heures » L25 -Mme Raquin symbolise la vengeance/ déplacement de son regard, d'abord à l'oblique sur les personnages debouts puis à la verticale sur les corps inertes + verbe « écraser » indique une position de supériorité + adjectif « lourds » qui a un sens moral ici. L27 NB: On a donc un vrai « spectacle » (de « specto » = « regarder ») digne d'une tragédie, avec la mise en scène des cadavres aux pieds de Mme Raquin, mais surtout un effet d'identification du lecteur à Mme Raquin: comme elle, il assiste à la scène, et, comme elle, il est peut-être implicitement invité à juger Thérèse et Laurent... Conclusion: C'est donc au moment où Thérèse et Laurent apparaissent plus unis que jamais qu'ils n'ont d'autre choix que la mort. C'est d'ailleurs parce qu'ils ont compris qu'ils n'avaient pas d'autre choix, parce qu'ils prennent enfin conscience de la fatalité qui pèse sur eux qu'ils cessent de lui résister. C'est en cela que ce dénouement marque l'apogée du tragique (Il correspond à la dernière scène d'une tragédie). Zola atteint un de ses buts: révéler le déterminisme qui pèse sur les milieux et les tempéraments humains, mais aussi sauver la morale: le double suicide de Thérèse et Laurent fait écho à leur premier acte d'amour, « silencieux et brutal »: l'adultère n'a engendré que la mort. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33
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