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Connaissances sur le genre poétique - caractéristiques de la poésie, Résumés de Littérature

Typologie: Résumés

2020/2021

Téléchargé le 24/12/2021

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Caroline_lez 🇫🇷

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Télécharge Connaissances sur le genre poétique - caractéristiques de la poésie et plus Résumés au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Connaissances sur le genre poétique Poésie : terme issu du grec poiésis, ce terme renvoie à l'idée de création, de fabrication. A. Comment lire les vers ? 1. Longueur des vers a) Comment compter les syllabes ? Le décompte des syllabes s'appuie sur des règles précises. La poésie se lit en fonction des syllabes que l'on prononce ; pensez à faire les liaisons. + __Prononcer ou non le e ? L'élision est le fait de ne pas compter un son qu'on ne prononce pas parce qu'on ne l'accentue pas. On parle de e muet en fin de vers, mais aussi devant une voyelle ou un h muet, devant quoi il s'élide. « Pré/ten/dai/t a/rri/ver/ san/s en/com/brle] à/ la/ ville] » (La Fontaine) = 12 syllabes En revanche, le e se prononce devant une consonne ou un h aspiré. « J'im/plo/re/ ta/ pi/tié/, Toi,/ l'u/ni/que/ que/ j'aim[e] » (Baudelaire) = 12 syllabes ° _ Diérèse ou synérèse ? Quand deux voyelles se suivent dans une syllabe, elles peuvent être prononcées de deux façons : l'usage les prononce généralement en une seule émission de voix, dans une seule syllabe : en revanche, la poésie peut les scinder en deux émissions distinctes, dans deux syllabes, ce qui met en valeur le mot concerné : ce procédé s'appelle une diérèse (du grec di-airesis, « division »). « Sa/ bu/rle] où/ je/ vo/yais/ des /con/ste/Ila/ti /ons » (Hugo) Le procédé inverse, qui consiste à prononcer une seule syllabe, est une synérèse (du grec sun-airesis, « rapprochement »). b) Vers pairs et impairs Les différents types de vers peuvent être classés en fonction du nombre de syllabes qu'ils comportent. La longueur des vers leur donne leur nom. (en gras ceux qui doivent être connus) Vers pairs Vers impairs Nom Longueur Nom Longueur dissyllabe 2 syllabes |monosyllabe 1 syllabe tétrasyllabe | 4 syllabes | trisyllabe 3 syllabes hexasyllabe |6 syllabes | pentasyllabe 5 syllabes octosyllabe |8 syllabes |heptasyllabe 7 syllabes décasyllabe |10 syllabes |ennéasyllabe 9 syllabes alexandrin _|12 syllabes |hendécasyllabe |11 syllabes Les vers pairs sont les plus employés dans la poésie classique. Les plus courants sont l'octosyllabe, le décasyllabe et l'alexandrin, qui est le vers le plus long : il tient son nom du titre d'une œuvre médiévale en vers de la fin du XII siècle où il est employé, le Roman d'Alexandre. Les vers impairs sont moins fréquents. L'heptasyllabe est le plus usité, notamment par Hugo au XIX°. L'ennéasyllabe (peu utilisé) et l'hendécasyllabe (devenu rare après le XIV°) sont présents dans la poésie moderne, à partir du XX°. Verlaine préconise l'usage des vers impairs dans son « Art poétique » (écrit en 1874, publié en 1882, et finalement inclus dans le recueil Jadis et Naguère, 1884) : « De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. » c) Vers réquliers et vers irréguliers La longueur des vers permet de leur attribuer des caractéristiques classiques et régulières, ou modernes et irrégulières. Le vers régulier : il repose sur le compte des syllabes (de une à douze) qui fixe son rythme : c'est le vers français classique, qui obéit de plus aux règles de la rime et de la césure. En général, un seul type de vers est employé dans un poème, mais on trouve aussi des poèmes aux vers hétérométriques (de longueurs différentes), comme les Fables de La Fontaine par exemple. Le vers irrégulier : le vers moderne est libre : on se libère à partir de la fin du XIX° des contraintes des vers de même longueur et l'on fait se succéder des vers de longueurs différentes, mais on abandonne aussi les contraintes de la rime, voire la ponctuation. On trouve même parfois des vers très longs (c'est-à-dire de plus de douze syllabes) qui ne portent pas de nom particulier dans la poésie moderne à partir du XX°, chez Guillaume Apollinaire par exemple. Le verset désigne un vers plus long, irrégulier, employé au XX° par Paul Claudel ou Saint John-Perse. 2. Le rythme du vers a) Coupe et césure En français, la dernière syllabe non muette d'un groupe de mots est accentuée. Les accents de cette nature entraînent des pauses que l'on appelle des coupes qui sont mobiles dans le vers. La place de la coupe conditionne la lecture en imposant au vers un rythme. La coupe principale s'appelle la césure (du latin : couper) et sépare les deux moitiés du vers que l'on nomme les hémistiches (qui signifie: demi-vers). La règle classique, définie par Boileau dans son Art poétique, veut que la césure survienne après un mot, et non à l'intérieur : Mais les poètes modernes s'en écarteront parfois, comme le fait Paul Eluard dans le premier de ces deux vers : « Avec tes yeux je chan//ge comme avec les lunes Et je suis tour à tour// et de plomb et de plume » Ce vers de Racine comporte 4 coupes, dont la césure : « Je le vis,/ je rougis,// je pâlis/ à sa vue » b) Enjambement, rejet et contre-rejet + L'enjambement indique que la phrase n'est pas contenue dans la limite du vers, qu'elle dépasse, et donc elle déborde sur le vers suivant. « Tes jours, sombres et courts comme les jours d'automne, Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux » (Lamartine) e Siun élément qui dépend d'un vers ne peut y trouver place et est rejeté dans le vers suivant, il y arejet. « C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit ; c'est un petit val qui mousse de rayons. » (Rimbaud) e Si à l'inverse un élément anticipe sur la phrase qui se développe dans le vers suivant, on parle de contre-rejet. « Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frisson, horreur, labeur dur et forcé, » (Baudelaire) Le rejet et le contre-rejet mettent en valeur le terme en créant un retard et une attente. Il faut alors lire cet élément en le liant au vers précédent ou suivant. © œ Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux formes ont tout à l'heure passé. b |Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles Et l'on entend à peine leurs paroles. + Deux rimes croisées ou alternées se mêlent en combinant quatre vers selon le modèle abab. C'est le cas dans ce quatrain de « L'Albatros » de Baudelaire : oo lolo Souvent, pour s'amuser. les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. + Deux rimes embrassées entourent de deux vers les deux autres vers selon le modèle abba. C'est le cas dans ce quatrain de « L'Homme et la mer » de Baudelaire : solo lo Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Formes fixes et formes libres Les formes fixes sont codifiées par des règles suivies par les poètes et portent des noms. Les formes libres, comme leur nom l'indique, ne suivent pas un modèle codifié. 1) Évolution des formes poétiques (formes soulignées à retenir) Dans l'Antiquité Les poèmes sont surtout caractérisés par le contenu ou le ton l'épopée (long poème célébrant un héros ou de hauts faits, comme L'Tliade et L'Odyssée d'Homère dans la littérature grecque, ou L'Enéide de Virgile dans la littérature romaine) est légendaire l'églogue (petit poème pastoral mettant en scène des bergers et des bergères) est champêtre l'élégie (poème lyrique exprimant la peine, une douleur, des sentiments mélancoliques) est plaintive la satire (poème où l'auteur attaque les vices et les ridicules de ses contemporains, comme Horace dans la littérature romaine) est critique. Au XIV° Définition des premières | les Grands Rhétoriqueurs définissent les poèmes à forme fixe (qu'on formes fixes appelle des tailles) par des éléments formels : la longueur des strophes et des vers, la disposition des rimes. Guillaume de Machaut est le chef de file de cette école poétique : ses successeurs pousseront le travail sur la forme et le langage de façon extrême et considérée comme excessive par les poètes de la Pléiade au XVI°. La poésie baroque, à la fin du XVT°, y reviendra. Les principales formes fixes médiévales sont le rondeau et la ballade. Au XVI° Mise en œuvre du sonnet et de l'ode. Les poètes de la Pléiade, dont les principaux représentants sont Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay, empruntent le sonnet à l'Italie, rompant par là avec les formes médiévales. Le sonnet connaît un grand succès puisqu'il sera la principale forme fixe du XVI° à la fin du XIX° tout en donnant lieu à des variations. L'ode, empruntée à l'Antiquité, redécouverte au XVI”, est l'autre forme fixe en vogue. A partir du XIX° et au XX° Apparition du poème en prose. Amorce de la disparition progressive des formes fixes. Emprunts et création à partir d'autres formes fixes. Dislocation du vers régulier, laissant la place au vers libre. La création poétique jouit d'une liberté totale. L'opposition traditionnelle entre poésie et prose s'efface progressivement sous l'impulsion du mouvement romantique mû par un désir de liberté dans l'art. Le poème en prose voit le jour en 1842 avec le recueil Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand : Charles Baudelaire publie en 1869 Le Spleen de Paris, qui porte le sous-titre de « Petits poèmes en prose ». Les recueils de poèmes en prose s'imposent avec succès au XIX° avec Lautréamont, Les Chants de Maldoror (1869), et Rimbaud, Illuminations (1886) : au XX° avec Francis Ponge, Le Parti pris des choses (1942), recueil qui propose de courts textes consacrés aux objets du quotidien présentés sous un jour inattendu, et Philippe Jacottet, Paysages aux figures absentes (1970). Le pantoum, emprunté à l'orient, a été mis en œuvre par Baudelaire dans Les Fleurs du Mal à travers « Harmonie du soir ». Le haïku, d'origine japonaise, a été utilisé par Paul Eluard. Certains poètes se sont essayé à des formes fixes qui n'ont plus cours à leur époque : Hugo reprend au XIX° la forme de l'ode, et en 1885, dans Les Complaintes (terme renvoyant à un poème médiéval illustré par Rutebeuf), Jules Laforgue se tourne vers les formes traditionnelles en écrivant une « Ballade de retour » adaptée à son temps. Certains auteurs jouent sur la disposition graphique de leurs poèmes : c'est le cas des Calligrammes de Guillaume Apollinaire, où le texte se fait dessin et matéridlise le sens. Qu'est-ce qu'un poème en prose ? Cette désignation se place sous le signe de l'oxymore, puisqu'elle propose une alliance de termes contraires. En effet, l'écriture se sépare en deux catégories distinctes : on se rappellera la définition donnée par Molière dans Le Bourgeois gentilhomme : « il n'y a point, pour s'exprimer, que la prose ou les vers », « tout ce qui n'est point prose est vers ; et tout ce qui n'est point vers est prose » Le poème en prose condense forme et sens : le texte, plus ou moins long, est un tout, clos sur lui-même, dont le langage est particulièrement travaillé. Il a été défini par Baudelaire : « Quel est celui de nous qui na pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? » (lettre à Arsène Houssaye, éditeur du Spleen de Paris, publié en 1869). Joris-Karl Huysmans, dans son roman À Rebours (1884), en propose la définition suivante à travers son personnage, un esthète : « En un mot, le poème en prose représentait, pour Des Esseintes, le suc concret, l'osmazome de la littérature, l'huile essentielle de l'art. ». Le poème en prose concentre donc la puissance du sens de la prose, diluée dans le roman, restituée par une écriture particulière, son auteur étant désigné comme « un alchimiste de génie ». l'osmazome est une matière condensée extraite de la chair musculaire et du sang Petite histoire du sonnet Né en Italie au XITI°, utilisé à partir du XV° par le poète Pétrarque, il est introduit en France par le poète Clément Marot au XVI° et mis en œuvre par les poètes de la Pléiade, Ronsard et Du Bellay. Très codifié, il constitue une forme fixe de référence, et subira, au cours de son emploi et de son histoire, des variations qui traduiront les positions des poètes à l'égard des règles. La forme du sonnet est au service de son sens et de son expressivité. En effet, les deux quatrains doivent former une unité de sens et s'opposer aux deux tercets contenant une idée autre ou complémentaire : enfin, le dernier vers marque une conclusion ou une chute. Le sonnet est salué au cours des siècles, de Boileau : « Un sonnet sans défauts vaut seul un long poème » à Baudelaire : « Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense. Tout va bien au sonnet, la bouffonnerie, la galanterie, la passion, la rêverie, la méditation philosophique. Il y a là la beauté du métal et du minerai bien travaillés. » (lettre datée de 1860) Il reçoit aussi des critiques : Molière s'en moque dans Les Femmes savantes, où un ridicule poète précieux lit son Sonnet sur la fièvre de la princesse Uranie qui fait se pâmer son auditoire de femmes savantes tout aussi ridicules. Par la suite, certains poètes jouent avec le sonnet et ses contraintes : c'est le cas de Tristan Corbière dans Les Amours jaunes (1873) avec « 1 sonnet » dont le sous-titre donne le ton: « Avec la manière de s'en servir Réglons notre papier et formons bien nos lettres : » Le poème rappelle les règles du sonnet de façon ludique et plaisante. Corbière pratique également l'inversion de l'ordre des strophes dans un autre poème, « Le Crapaud », qui commence par les tercets. 2) Quelles sont les caractéristiques des formes fixes ? + _Les principales formes fixes Le rondeau Cette forme médiévale brève et circulaire doit son | Charles d'Orléans, « Le temps a nom au fait qu'on tourne en rond puis qu'on revient | laissé son manteau. » au point de départ. Constitué à partir de deux rimes sur treize vers, le rondeau comporte trois strophes : un quintil, un tercet puis un quintil : le premier vers est repris comme refrain à la fin de la deuxième et de la troisième strophe. La ballade Forme médiévale, elle tient son nom du verbe baller | François Villon, « L'épitaphe qui veut dire : danser. Villon » dite «Ballade des Elle comporte trois strophes et une demi-strophe, | pendus », « Ballade des dames du qui sont terminées par un refrain. La demi-strophe | temps jadis » finale, appelée l'envoi, débute par une apostrophe qui dédie le poème. L'ode Empruntée à l'Antiquité, elle est assez souple et | L'ode à Cassandre de Ronsard, consiste en une série de strophes de même | « Mignonne, allons voir si la longueur, en octosyllabes, décasylldbes ou | rose. » comporte trois sizains alexandrins. d'octosyllabes. Le sonnet Le sonnet français (dont le nom signifie : petite chanson) est mis en œuvre au XVI°. Il comprend quatorze vers répartis en deux quatrains aux rimes embrassées et deux tercets contenant une rime suivie puis deux rimes croisées. Il présentera des variations dans la disposition des rimes : le sonnet dit italien comporte dans les tercets une rime suivie puis deux rimes embrassées : on trouve des sonnets irréguliers, chez Baudelaire notamment avec des rimes croisées dans les quatrains. Le mètre est l'alexandrin ou le décasyllabe, mais on trouvera aussi des sonnets d'octosyllabes. « Le poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer : Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. » La mission du poète est la quête du Beau, une quête idéale et nécessaire, même si elle est mal reçue par le commun des mortels. ° Un alchimiste et un voyant Baudelaire compare la création poétique à une métamorphose : « Tu m'as donné ta boue, et j'en ai fait de l'or », écrit-il au sujet de Paris : le sujet de la ville moderne fait en effet l'objet d'une transmutation relevant des mystères de l'alchimie, dans Les Fleurs du Mal : « Par toi je change l'or en fer, Et le paradis en enfer » (« Alchimie de la douleur») Rimbaud, dans Une saison en enfer (1873), évoque de la façon suivante son expérience poétique : « Je m'habituai à l'hallucination simple : je voyais très franchement une mosquée à la place d'une usine, une école de tambours faite par des anges, des calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d'un lac. » Le rôle du poète est d'ailleurs précisé dans sa Lettre du Voyant (mai 1871) : « Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant. Le poète se fait voyant par un long, immense et déraisonné dérèglement de tous les sens. » Cette conception du poète voyant est suivie au XX° par Jean Cocteau, dans Le rappel à l'ordre (1926) : « Voilà le rôle de la poésie. Elle dévoile, dans toute la force du terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement. » La poésie ira donc au-delà de l'inspiration pour voir au-delà du réel et en rapporter des visions. L'écriture surréaliste, dans cette perspective, cherchera une sur-réalité dans les images du rêve et de l'inconscient, dans les associations de réalités éloignées : « La terre est bleue comme une orange » (Eluard) voire dans l'écriture automatique. + La fabrication poétique Le poète accomplit également un travail du langage, aspect récurrent et constant de l'écriture poétique qui lui confère sa spécificité. Ronsard le mentionne dans sa Défense et illustration de la langue française (1549) : « Qui veut voler par les mains et les bouches des hommes, doit longuement demeurer en sa chambre ». La même idée est reprise par Boileau au XVII°, celle d'une sorte d'artisan du langage : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois et souvent effacez. » Enfin, les poètes s'éloignent parfois du sens pour s'intéresser aux mots et leur musicalité ainsi que leur puissance évocatoire, à la façon ludique des jeux sur les vers holorimes, où dans une perspective esthétique au sein du mouvement de l'Art pour l'Art ou du Parnasse avec Théophile Gautier : le poète devient alors un homme de l'art, au sens de travail, non un inspiré ou un lyrique, visant à la perfection formelle, C'est cette ligne que suivra Mallarmé, selon lequel « ce n'est point avec des idées qu'on fait des vers, c'est avec des mots », ce qui le mènera à l'hermétisme, l'effort du poète ayant pour but la beauté pure, « se condamnant à l'absence de signification pour signifier davantage » : il brise la syntaxe, privilégie les mots rares, propose une poésie musicale et abstraite. Paul Valéry se placera également dans cette perspective d'artisan du langage en déclarant : « J'ai toujours fait mes vers en m'observant les faire » ou encore : « je travaille mon travail » : il aurait par ailleurs, pour son poème « Le Cimetière marin » (Charmes, 1922), entendu d'abord un rythme et une musique avant de trouver les mots pour construire son poème. 10 Qu'est-ce que la poésie ? Un genre littéraire Une écriture spécifique qui met en valeur le langage et son expressivité Un travail sur le langage, en vers ou en prose e_ Connaître les procédés de versification Repérage des strophes e_ Longueur (nombre de vers) et nom Mesure des vers ° Compte des syllabes : Longueur et nom des vers, pairs ou impairs Vers réguliers ou libres Etude des rimes + Trois modèles classiques de rimes: suivies, croisées ou embrassées Qualité sonore : rimes pauvres, riches ou suffisantes Système d'assonances ou absence de rimes Versification régulière ou irrégulière ? | À déterminer après l'étude des strophes, vers et rimes +_ Prendre en compte l'époque du poème Identification de la forme poétique e Forme fixe (rondeau, ballade, sonnet...) e_ Forme libre Particularités formelles e Rythme du vers : coupes et césure + Diérèse ou synérèse Enjambement, rejet et contre-rejet Assonances et allitérations e Ponctuation : majuscule en début de vers, phrases ponctuées ou non + Situer une forme poétique pour l'étudier La poésie évolue et doit être envisagée en fonction du respect ou de la distance par rapport à des règles et contraintes traditionnelles. Des formes fixes sont codifiées au cours des époques et répondent au goût de leur temps : la plus connue et la plus pratiquée, du XVI° à la fin du XIX°, est le sonnet, qui subira des irrégularités lui permettant de répondre aux aspirations des poètes. La versification est régulière ou classique du XVI° au XVIIL° : c'est à partir du milieu du XTX° que s'amorce une libération qui va se poursuivre et s'amplifier : longueur et rythme des vers, rimes, ponctuation, disposition des vers, tout est soumis à évolution. Au milieu du XIX° apparaît également le poème en prose. + __Cerner les orientations de l'écriture poétique Le rapport au monde Représenter et déchiffrer le monde, le dévoiler Poésie lyrique : expression des sentiments, méditation ou rêverie La poésie engagée Témoigner ou dénoncer son époque La fantaisie verbale Jeu sur les mots et le langage Réécritures et parodies Une réflexion sur la poésie Art poétique établissant des règles, manifeste + __ Figures et rôles du poète Orphée ou le poète inspiré Caractère sacré de la parole poétique qui est une révélation Un alchimiste et un voyant Transmutation du réel par la création poétique Voir au-delà du réel Un artisan du langage Travail des mots au service du sens et de l'expressivité ou à la recherche de la beauté formelle Engagement du poète Porte-parole et témoin au milieu des hommes Isolement du poète Quête du beau
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