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Correction Lecture Lineaire, Lectures de Français

Correction Lecture Linéaire sur Colette Sido

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 08/03/2024

lara-levallois
lara-levallois 🇫🇷

5

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2 documents

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Aperçu partiel du texte

Télécharge Correction Lecture Lineaire et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Explication linéaire 1 : p. 49-50. Sido De « Etés réverbérés par le gravier »….à « enfants endormis ». Colette (1873-1954) est une grande figure de la littérature du XXème siècle. Elle a mené de multiples carrières (comédienne, journaliste…) et une vie aussi riche que libre. Elle a écrit une trentaine d’œuvres, dès1900, mais ne les a signées de son seul nom qu’à partir de 1923, avec Le blé en herbe. Sa mère Sidoniemeurt en 1912, mais c’est en relisant ses nombreuses lettres en 1926 qu’elle décide de lui rendre hommage. Une première parution de Sido ou Les points Cardinaux a lieu en 1929 avant la version définitive de 1930 ,en trois volets, Sido, le Capitaine et Les Sauvages, unissant à l’hommage maternel celui au père et aux frères.Dans les premières pages, l’autrice campe une mère hors du commun fascinant autrefois les siens commeelle la fascine encore, tout en ressuscitant le passé idéalisé de son enfance, dans la maison natale de SaintSauveur, en Puisaye, en Bourgogne. Dans cet extrait de la page 49, à la première personne et à l’imparfait, elle évoque en un récit itératif les promenades à l’aube que sa mère l’autorisait à faire seule, alors qu’ellen’avait qu’une dizaine d’années. Comment Colette célèbre-t-elle ici le monde grâce à l’écriture du souvenir d’enfance ? (Nous suivrons les mouvements du texte correspondant aux paragraphes ; le don del’aube, la naissance du jour, les regards mêlés sur l’enfant) Mouvement 1 : jusqu’à « groseilles barbues ». Le don de l’aube. • La célébration commence par celle de la saison des « étés » de l’enfance à l’intensité inégalée (fil directeur du chapitre depuis la p. 46 « il y avait dans ce temps-là de grands hivers et de brûlants étés ») Le pluriel est le signe du récit itératif, à la temporalité floue et globalisante. Eloge lyrique passe par le rythme ternaire de la phrase nominale, scandé par la triple anaphore, et par l’allitération en R, accompagné souvent d’une autre consonne (gravier, traversant, tressé, presque) • Les étés en question appréhendés par les sensations, jeux de lumière (cf le participe passé réverbérés) et chaleur. Sensations que l’écriture attribue à celles de l’enfant personnage « étés traversant le jonc tressé de [ses] grands chapeaux ». La matière du jonc prolonge le blond, associant dans la même lumière le gravier, le chapeau ou la blondeur implicite de l’enfant elle-même tressée. La troisième mesure « étés presque sans nuits… » peut aussi bien s’interpréter comme allusion à la durée courte des nuits estivales que comme transition aux promenades à l’aube, thème central d l’extrait ainsi amené . • La célébration se centre alors sur l’aube ou sur la naissance du jour, assez essentielle à Colette pour qu’elle en ait fait le titre d’une de ses œuvres. Il s’agit ici du goût affirmé de l’enfant qu’elle était (Car j’aimais tant l’aube… ») mais l’adverbe déjà marque la continuité entre l’enfant et l’adulte qu’elle est devenue. . L’adverbe d’intensité « tant » entrainant par corrélation une consécutive « que ma mère me l’accordait en récompense » réunit la célébration de l’aube avec celle de la mère, apte à donner le monde à son enfant, comme si elle le possédait, en une transmission qui dépasse largement la simple question de l’éducation. Symboliquement, tout se passe comme si le don de la vie se rejouait dans le don de l’aube… • La troisième phrase est plus factuelle, précisant l’heure « trois heures et demie », les accessoires, « un panier à chaque bras », le but de la promenade, mais sans renoncer au lyrisme d’une prose poétique : anaphore de la préposition « vers », personnification des « terres maraichères » par le verbe de la relative « se réfugiaient » ou encore énumération gourmande des fruits « les fraises, les cassis et les groseilles barbues » Donc dans ce premier mouvement la célébration, selon un registre lyrique, passe de la saison et l’aube, tout en la subordonnant à la figure maternelle. Mouvement 2 : la naissance du jour • Ce § décrit poétiquement l’atmosphère magique du moment. « Trois heures et demie » répété, est mis en valeur à l’attaque de la phrase, et le lexique de l’indistinct domine d’abord : pronom indéfini « tout », groupe nominal introduit par le déterminant indéfini « un bleu », adjectif « confus ». L’adjectif substantivé « bleu » complété par l’épithète « originel » évoque le caractère enchanté de l’aube qui sort de la banalité pour devenir symbole d’une sorte de (re)création du monde. • Création du monde à laquelle l’enfant participe de tout son corps tout neuf, appréhendé par ses différentes parties « mes jambes » « mon petit torse » « mes lèvres, mes oreilles et mes narines ». « Le brouillard » état intermédiaire entre nuit et jour semble l’absorber progressivement comme elle l’absorbe par tous ses sens, vue, toucher, et sens olfactif privilégié via le superlatif « mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps ». La description, légère, parvient à mimer le caractère volatile du brouillard de façon à entourer d’une aura de mystère sa communion avec l’enfant. • Nettement plus brève, la phrase simple qui suit ajoute un commentaire de la narratrice justifiant la solitude de l’enfant par un paradoxe « ce pays mal pensant (peu religieux ?) était sans dangers » Explication linéaire 2 : p. 108-109. Sido « Les sauvages ». Colette (1873-1954) est une grande figure de la littérature du XXème siècle. Elle a mené de multiples carrières (comédienne, journaliste…) et une vie aussi riche que libre. Elle a écrit une trentaine d’œuvres, dès 1900, mais ne les a signées de son seul nom qu’à partir de 1923, avec Le blé en herbe. Sous le titre de Sido, Colette publie en 1930 un émouvant hommage à sa mère,disparue en 1912, mais aussi à son père et à ses frères. Le troisième volet de l’œuvre intégrale porte le titre « Les Sauvages » : il rassemble Achille, son demi- frère, issu d’une première union de sa mère, et Léopold dit Léo, son aîné (né en 1866). Dans cet extrait de la page 108, la narratrice évoque, avec humour et émotion, une anecdote de la petite enfance de Léopold, un caprice d’enfant : scène difficile à situer dans le temps, mais à laquelle elle n’a sans doute pas assisté en personne < écart d’âge de sept ans avec lui. Comment Colette célèbre-t-elle la figure de sa mère, au travers d’une scène du quotidien ? Ligne 99 à 117 : la narratrice détaille son sans humour la scène du caprice de l'enfant Lignes 118 à 144 : elle raconte le dénouement de cette scène qui illustre la singularité de la personnalité de sa mère. Premier mouvement : la scène du caprice -la narratrice vient de dresser un premier portrait de son frère, aux alentours de six ans qu’elle a présenté comme un enfant prodige doué pour la musique, plein de fantaisie et d’imagination. -Elle passe ici à une séquence dialoguée (forme très présente dans l’œuvre de Colette). La mise en place est très rapide, grâce à une phrase nominale aux lignes 99 et 100, mais repose comme sur un contraste : d’une part, la reprise d’une périphrase élogieuse pour désigner son frère (périphrase sans doute utilisée par sa mère elle-même : « un petit garçon si inoffensif »- déjà présente p. 107 Lignes 79-80. Mais cette périphrase est comme contredite par la négation lexicale qui suit : « sauf un soir ». Etonnant effet de suspense, grâce à la phrase inachevée. La narratrice, qui se penche avec tendresse sur le passé familial, joue avec humour sur les attentes du lecteur. -la narratrice s’efface ensuite pour simplement rapporter au discours direct l’échange entre Sido et son fils. Echange répété, avec la même demande formulée par l’enfant deux soirs de suite, exactement dans les mêmes termes : « je voudrais deux sous de pruneaux et deux sous de noisette ». L’emploi du conditionnel nuance un peu l’énoncé et une demande qui pourrait passer pour un caprice. -Désir d’objectivité : la narratrice ne nomme pas son frère ici, ni le lien qui l’unit à elle. Mais comme une distance humoristique derrière la périphrase : « le doux petit garçon ». Humour présent aussi au travers du contraste entre ce jugement élogieux sur son frère (sans doute emprunté à sa mère) et l’effet que les demandes du petit garçon produisent sur cette dernière : « ma mère impatientée ». C’est donc bien une scène de caprice que rapporte ici la narratrice, en contraste avec le premier portrait fait de son frère. - dans un souci de variété, la narratrice passe ensuite au récit : « cinq soirs, dix soirs ramenèrent la même taquinerie ». Une forme de sommaire : un résumé des scènes de caprices répétées. Mais elle passe aussi du récit à l’analyse : analyse du comportement de l’enfant (le mot « taquinerie » étant déjà porteur de sens et déchiffrant l’intention réelle de l’enfant) et surtout de la personnalité de Sido : « ma mère montra bien qu’elle n’était pas une mère singulière ». La scène du caprice répété intéresse donc autant la narratrice par ce qu’elle montre de son frère que ce qu’elle révèle du lien entre mère et fils. -La narratrice tente ainsi d’expliciter les motivations obscures de l’enfant et en propose d’ailleurs plusieurs : « qui espérait peut-être qu’on le fesserait ou qui escomptait seulement une explosion maternelle». L’emploi de l’adverbe « peut-être » modalise quelque peu l’énoncé. La narratrice reconstitue le passé et s’efforce de donner sens à un caprice quelque peu étonnant en multipliant les hypothèses : Lignes 115-115 énumération de GN avec une gradation ascendante qui découvre sans doute l’objectif ultime (gagner du temps) Deuxième mouvement : le dénouement -le dénouement est lui aussi rapporté dans une séquence dialoguée : « un soir, après d’autres soirs ». Mais la narratrice emploie le lexique du théâtre, déchiffrant ainsi clairement la comédie jouée par son petit frère : « il prépara sa figure quotidienne d’enfant buté ». -Un dénouement rapide : la parole de la mère (« Les voici ») se joint ici à l’action : le don des friandises demandées. Un enchaînement de verbes d’action dans une même phrase montre la rapidité du geste (« elle se leva, aveignit deux sacs… les posa à terre de chaque côté de son petit garçon). Le don fait à l’enfant précède même sa demande, ici interrompue : « maman, je voudrais …». La générosité de la mère s’exprime tant par le geste que par la parole avec la promesse formulée : « quand il n’y en aura plus, tu en achèteras d’autres ». La comparaison utilisée souligne la disproportion des sacs de friandises : « deux sacs grands comme des nouveaunés ». NB usage ici par la narratrice du mot « maman » comme en écho au mot employé par l’enfant. -La narratrice porte un regard plein de tendresse sur le couple mère /enfant et le lien qui les unit, se mettant ici comme à distance : « son petit garçon ». Elle reconstitue les sentiments paradoxaux éprouvés par son frère devant la générosité de la mère : « offensé et pâle sous ses cheveux noirs ». -Mais la narratrice joue aussi sur l’humour en retardant la chute de la scène : elle ménage savamment ses effets détaillant d’abord la réaction de son frère, sa déconvenue spectaculaire (« et éclata en sanglots ») puis rapportant en deux temps son aveu : « Mais je ne les aime pas »/ »je voulais les demander ». La chute fait évidemment sourire le lecteur qui découvre ainsi l’impudence d’un caprice qui s’avoue comme tel, loin du portrait du petit garçon idéal et quelque peu irréel jusqu’ici dressé. -Mais, au-delà de l’enfant et du caprice, c’est encore et surtout sa mère que la narratrice analyse ici. Elle rend hommage ici, autant qu’à sa générosité, à son infinie curiosité des êtres et des choses. La narratrice emploie ici le surnom tendre et familier de « Sido » pour désigner sa mère, pour la première fois dans le texte. Elle s’attache à montrer la curiosité de Sido grâce à tout un réseau de comparaisons : trois comparaisons mettent en parallèle le regard de Sido sur son fils et celui qu’elle prête à la nature tout entière (« un œuf fêlé par l’éclosion » « une rose inconnue » « un messager de l’autre hémisphère ») -La narratrice dresse ainsi en effet le portrait d’une mère à nulle autre pareille, toujours curieuse du monde et de sa diversité, accueillant le caprice de son enfant même comme une manifestation inattendue et fascinante. En rapportant ainsi une scène d’enfance de son frère (sans doute connue au travers de récits rapportés), l’écrivaine crée un enchaînement de saynettes pleins d’humour et d’émotion, contribuant à forger et embellir la légende familiale. Mais elle rend aussi et surtout encore hommage à sa mère, une femme d’exception, curieuse du monde et des êtres. En ce sens, « Les Sauvages » constituent bien un volet de Sido, puisque l’écrivaine capte encore l’image de sa mère au travers de ce qui s’en reflète dans les êtres qu’elle a aimés.
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