Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Corrigé du devoir commun sur la poésie du 13 mars, Notes de Poésie

Typologie: Notes

2018/2019
En soldes
30 Points
Discount

Offre d'une durée limitée


Téléchargé le 14/10/2019

Roxane_Lille
Roxane_Lille 🇫🇷

4.5

(42)

93 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Corrigé du devoir commun sur la poésie du 13 mars et plus Notes au format PDF de Poésie sur Docsity uniquement! - Corrigé du devoir commun sur la poésie du 13 mars - I. Question / 4pts Le corpus est composé de trois poèmes publiés entre le XVI°s et le XIX°s. Le premier est issu du recueil Les Amours de Cassandre, publié par Ronsard en 1552 ; le second est intitulé « Demain dès l’aube » et est extrait du recueil Les Contemplations publié par V. Hugo en 1856. Le dernier poème est un sonnet intitulé « Le Dormeur du val » extrait du recueil Poésies, publié par A. Rimbaud en 1870. Nous allons étudier le registre dominant de ces poèmes. Tout d’abord, on remarque que le sonnet de Ronsard et le poème de V. Hugo sont tous les deux lyriques. En effet, les poètes rendent tous les deux hommage à une femme : Ronsard célèbre Cassandre, la femme qu’il aime, alors que V. Hugo lui, évoque le souvenir de sa fille noyée, à la date anniversaire de sa mort. Ils ont tous les deux recours à la première personne du singulier pour rédiger leur poème : « je vous supply » (Ronsard, v.12) ; « je partirai » (Hugo, v.2). On relève également l’utilisation du champ lexical des sentiments : « rongé de soin et d’ire » (Ronsard, v.9) ; « triste » (Hugo, v.8) qui révèle le caractère personnel du poème. Enfin, ils font tous les deux référence à la nature, comme le montre la présence du champ lexical de la nature : « ciel, air et vents » (Ronsard, v.1) ; « par la forêt, j’irai par la montagne » (Hugo, v.3). Ronsard interpelle ainsi la nature pour lui demander de l’aider à déclarer son amour à Cassandre, tandis que V. Hugo la décrit pour souligner la force de son amour paternel, qui ne recule devant aucun obstacle pour se rendre sur la tombe de sa fille. En revanche, le sonnet de Rimbaud n’est pas lyrique, mais plutôt pathétique. Le lecteur va éprouver de la pitié envers ce soldat qui paraît jeune, démuni et fragile. Ainsi, le soldat est comparé à un enfant : « sourirait un enfant malade » (v.10) que la nature personnifiée doit protéger comme une mère : « Nature, berce-le » (v.11). La chute du poème révèle la blessure mortelle du soldat que l’on croyait endormi : « deux trous rouges au côté droit » (v.14), ce qui choque le lecteur qui ne s’attendait pas à une telle fin. De fait, on peut également qualifier le poème de satirique, car il dénonce la cruauté de la guerre franco-prussienne à travers le contraste choquant du cadre idyllique de la nature et de la vision pitoyable du cadavre du soldat. Ainsi, la nature est également présente, comme dans les deux autres poèmes du corpus, mais cette fois elle permet de former une atmosphère paradisiaque : « lit vert où la lumière pleut » (v.8) dans laquelle le soldat constitue une anomalie, révélatrice de l’horreur de la guerre : « les parfums ne font pas frissonner sa narine » (v.12). Ainsi, les poèmes de Ronsard et de Victor Hugo sont lyriques dans leur thème et dans leur forme poétique, tandis que le sonnet de Rimbaud est pathétique et satirique du fait de l’évocation de la guerre. Ecriture / 16pts Commentaire : C’est en 1870, dans le contexte de la guerre franco-prussienne, qu’Arthur Rimbaud rédige « Le dormeur du val ». Ce sonnet, extrait du recueil Poésies, dépeint le spectacle du cadavre d’un jeune soldat, abandonné dans une nature luxuriante. Le poète ne fait aucune référence explicite au conflit : le lecteur est surpris par l’apparition brutale de la mort dans la chute du poème, qui vient bouleverser l’impression d’harmonie et de quiétude qui domine de prime abord. Comment Rimbaud réalise-t-il dans ce sonnet une critique originale et efficace de la guerre ? Tout d’abord nous analyserons l’atmosphère idyllique formée par le paysage florissant et apaisant de la nature. Enfin, nous verrons comment la chute du poème invite le lecteur à relire le sonnet comme une dénonciation implicite de la guerre. * En effet, le poème présente de prime abord une atmosphère de quiétude et d’harmonie, qui semble paradisiaque. Ainsi, la nature est omniprésente dans le poème, comme nous le montre la richesse du champ lexical de la nature : « verdure » (v.1) ; « rivière » (v.1) ; « herbes » (v.2) ; « montagne » (v.3) ; « val » (v.4) ; « cresson » (v.6), etc. Le décor de la scène est donc composé d’une nature sauvage et luxuriante. Dès le premier quatrain, celle-ci va être humanisée afin de souligner le caractère idyllique, merveilleux du paysage ; on relève ainsi de nombreuses personnifications : « chante une rivière » (v.1) ; « accrochant follement » (v.2) ; « la montagne fière » (v.3). La lumière participe également à cette impression d’harmonie et de gaieté ; le champ lexical de la lumière inonde ainsi le poème : « soleil » (v.3, 13) ; « luit » (v.4) ; « rayons » (v.4) ; « lumière » (v.8) ; l’importance de la présence de la luminosité est en outre suggérée par l’utilisation de rejets aux vers 3 et 4 qui mettent en exergue les mots « d’argent » et « luit ». Deux métaphores viennent d’ailleurs souligner la beauté éclatante du paysage : « des haillons d’argent » (v.2-3) ; « la lumière pleut » (v.8), car elles montrent que la lumière, symbole de vie, envahit l’espace. De plus, la lumière révèle la présence de couleurs, ce qui participe à l’impression de gaieté de l’ensemble : « verdure » (v.1) ; « d’argent » (v.3) ; « cresson bleu » (v.6) ; « lit vert » (v.8). En outre, la présence de sonorités douces renforce ce sentiment de tranquillité qui se dégage du poème ; on relève ainsi plusieurs allitérations de consonnes liquides telles que le [l] : « follement » ; « haillons » (v.2) ; « le soleil ; « la montagne » (v.3) ; « luit » ; « val » ; « rayons » (v.4) ou le [r] : « un trou de verdure » ; « rivière » (v.1) ; « accrochant […] aux herbes » (v.2) ; « d’argent » ; « fière » (v.3) . Ces allitérations matérialisent le « chant » de la rivière qui s’écoule et traduit le caractère paisible du décor. La nature n’inspire pas seulement la sérénité, elle apparaît également comme un lieu protecteur et accueillant pour le soldat. Ainsi, le val se transforme en cocon pour le personnage, comme nous le montrent les nombreuses propositions qui vont lier étroitement le soldat et son environnement direct : « baignant dans le frais cresson » (v.6) ; « dans l’herbe » (v.7) ; « sous la nue » (v.7) ; « dans son lit » (v.8) ; « dans les glaïeuls » ; « dans le soleil » (v.13). Le soldat semble se confondre avec le paysage tant il est inclus dedans. D’ailleurs, le titre du sonnet « Le Dormeur du val », souligne ce lien d’appartenance entre le personnage et la nature. La connotation du terme « trou » (v.1) évoque dans l’esprit du lecteur l’idée de refuge, de « nid » dans lequel le soldat serait à l’abri. Ce « cocon » est d’autant plus accueillant, qu’il génère des sensations physiques agréables, comme l’exprime la connotation des termes « frais » (v.6) « parfums » (v.12) .Cette assimilation du décor à un refuge est confirmée par la personnification de la nature qui met en évidence le lien maternel qui unit celle-ci et le personnage: « Nature, berce-le chaudement » (v.11). L’apostrophe, ainsi que l’emploi de la majuscule pour le mot « Nature » montrent que cette dernière est considérée comme une mère qui doit protéger son enfant. Le soldat est ainsi comparé à un enfant dans le sonnet : « comme sourirait un enfant malade » (v.9-10), ce qui souligne à la fois sa jeunesse, mais aussi son caractère fragile, car il a besoin que la nature prenne soin de lui. Enfin, la présence de l’eau peut également faire penser à l’immersion du bébé dans le corps de la mère, du fait de la connotation du verbe « baigner » : « la nuque baignant dans le frais cresson » (v.6). Ainsi, dans ce décor idyllique et protecteur, le soldat donne l’impression d’un enfant paisible, qui se repose au sein de la nature. On relève ainsi l’abondance du champ lexical du sommeil : « dormeur » (titre) ; « dort » (v.7, 13) ; « un somme » (v.10) ; « berce » (v.11) qui met en évidence l’attitude détendue et en apparence sereine du soldat. D’ailleurs, deux rejets soulignent le calme du personnage : « dort » (v.7) et « tranquille » (v.14). En outre, l’utilisation du présent de l’indicatif appliqué au verbe « dormir » donne l’impression au lecteur que le sommeil du soldat est imperturbable. Enfin, le soldat semble être heureux, apaisé, comme l’indique la connotation des expressions « bouche ouverte » et « souriant ». D’ailleurs, le contre-rejet du verbe « souriant » attire l’attention du lecteur sur l’impression de béatitude qui se dégage du spectacle du soldat. Cependant, la chute du poème va venir rompre cette harmonie entre le soldat et la nature et le lecteur est amené à procéder à une relecture du sonnet pour y percevoir la critique implicite de la guerre qu’il recèle. (Transition avec le II) ** En effet, ce spectacle en apparence idyllique dissimule une réalité choquante, celle de la mort violente du soldat qui ne devient explicite qu’au dernier vers du poème. En neuf syllabes, les dernières, le sonnet invite son lecteur à une relecture. La périphrase « il a deux trous rouges au côté droit » (v.14) constitue un euphémisme d’une neutralité efficace, car il suggère bien davantage qu’il n’exprime. La chute est donc constituée d’un constat en apparence dépourvu d’affectivité qui place le lecteur devant le fait accompli. Cette surprise macabre va d’autant plus choquer le lecteur qu’elle est formulée rapidement et simplement. Ainsi, le poème est construit de manière à préserver le suspense quant à cette révélation finale : la description de la scène suit un mouvement global de gros plan progressif qui se clôt par la découverte de la blessure mortelle. Ainsi, on commence par présenter le cadre de la scène dans le premier quatrain : « trou de verdure » (v.1), avant d’évoquer la position globale du soldat dans le deuxième : « il est étendu dans l’herbe » (v.7). Le champ lexical de l’anatomie souligne bien la progression du regard dans le poème : « bouche ouverte, tête nue » (v.5) ; « la nuque » (v.6) ; « les pieds » (v.9) ; « sa narine » (v.12) ; « la main sur sa poitrine » (v.13). La description passe de la tête aux pieds en évitant soigneusement d’évoquer la poitrine avant les derniers vers, car c’est là que se situe la blessure. On constate donc qu’il y a une véritable stratégie d’écriture dans ce poème, initiée dès le titre, qui consiste à piéger le lecteur en lui dissimulant des informations précieuses pour construire le sens du sonnet. Ainsi, après relecture du texte, on constate que de nombreux indices sont fournis au lecteur pour lui permettre de comprendre avant la chute finale que le soldat est mort. Si le lecteur ne les a pas perçus dès la première lecture, c’est que ces indices sont ambigus et qu’ils permettent plusieurs interprétations. En effet, si l’on observe les expressions qui caractérisent le soldat, on constate qu’ils peuvent aussi bien évoquer le repos que la maladie : « pâle » (v.8) ; « lit » (v.8) ; « malade » (v.10) ; « il a froid » (v.11). On remarque la présence du champ lexical de la maladie parmi ces éléments, ce qui devait attirer l’attention du lecteur sur l’anormalité de la posture du soldat. La mort est en réalité omniprésente, comme nous le suggère la connotation de nombreuses expressions du texte : le « trou » (v.1) fait écho aux « trous » de la blessure (v.14) et évoque une tombe ; les « haillons » (v.2) rappelle la destruction ; la « bouche ouverte » (v. 5) montre le rictus du cadavre ; les « glaïeuls » qui sont à ses pieds font penser aux fleurs que l’on dépose pour honorer un mort. De plus, de nombreuses expressions soulignent l’immobilité du soldat, ainsi la tournure de phrase négative et passive « les parfums ne font pas frissonner sa narine » (v.12) exprime clairement l’absence de réaction et de sensation du personnage, ce qui évoque nettement la mort. En outre, La position du corps n’est pas naturelle, car la tête du personnage « baigne » dans le cresson, qui est une plante aquatique : la connotation de ce verbe souligne l’humidité du décor et donc l’inconfort évident de cette posture. Symboliquement, la main du personnage est sur sa poitrine, ce qui rappelle également la position des gisants. Enfin, l’emploi du conditionnel dans l’expression « souriant comme sourirait un enfant » (v.9-10) mis en exergue par l’enjambement, devait alerter le lecteur sur le fait que ce sourire n’en est pas vraiment un, mais qu’il s’agit en réalité du rictus du cadavre. Chaque terme positif du poème est ainsi contrebalancé par un terme négatif, comme le montrent les antithèses : « sourire »/ « malade » (v.10) ; « chaudement »/ « froid » (v.11). Ces différents indices qui dévoilent progressivement la mort du soldat vont donc participer à une critique implicite de la guerre. En effet, ce poème va présenter une condamnation indirecte de la guerre, d’autant plus efficace qu’elle est subtile. Tout d’abord, Rimbaud a recours à un décor indéterminé et à un soldat anonyme, ce qui permet de suggérer le caractère universel de la scène. Ainsi, on remarque l’utilisation de déterminants indéfinis : « un trou de verdure » (v.1) ; « une rivière » (v.1) ; « un petit val » (v.4) ; « un soldat » (v.5). Ce poème ne dénonce pas seulement la guerre franco - prusse, mais toutes les guerres à la fois. L’emploi du présent de l’indicatif confirme cette impression de généralisation, car il donne le sentiment d’une habitude : « il fait un somme » (v.10), comme si l’histoire ne se faisait que se répéter, conflit après conflit. Rimbaud va en outre accentuer le caractère idyllique de la nature pour mieux souligner ce que la guerre menace de détruire : le plaisir des sens, la beauté de la nature… L’allitération en [f] du vers 12 : « les parfums ne font plus frissonner sa narine » matérialise le plaisir des sens, lié ici à l’odorat, dont le soldat se trouve privé, à cause de sa mort au combat. Le poète crée volontairement un contraste entre la beauté de la nature et la violence de la mort du soldat pour choquer le lecteur et dénoncer la guerre. Cette violence est notamment rendue perceptible à travers l’allitération en consonnes dentales [d] et [t] du dernier vers : « Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit » (v.14) ; ces sonorités brutales permettent de rendre compte de la violence de la mort du personnage. Enfin, la mort du soldat apparaît particulièrement injuste, car le poète insiste sur la jeunesse de ce dernier. On relève ainsi l’adjectif « jeune » (v.5), la comparaison du vers 10 : « comme sourirait un enfant » et la métaphore du vers 11 : « berce-le ». La guerre est donc d’autant plus inhumaine qu’elle provoque la mort de soldats trop jeunes pour mourir. « Le Dormeur du val » est un sonnet qui entraîne le lecteur sur une fausse piste : celle d’un soldat se reposant en apparence dans un cadre idyllique et protecteur. En réalité, Rimbaud y réalise une critique implicite de la guerre, dont il dénonce la violence et l’injustice, à travers le contraste entre la quiétude du décor et l’horreur de la découverte finale du cadavre. On peut rapprocher ce poème d’un autre poème de Rimbaud, également extrait du recueil Poésies, intitulé « Le Mal » dans lequel le poète dénonce cette fois de manière explicite la barbarie des combats menés dans l’indifférence des rois.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved