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Dans Sido et Les Vrilles de la vigne Colette, Résumés de Français

Dans Sido et Les Vrilles de la vigne Colette fiche oral

Typologie: Résumés

2022/2023

Téléchargé le 19/06/2023

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maxime-dubois 🇫🇷

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Télécharge Dans Sido et Les Vrilles de la vigne Colette et plus Résumés au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Le début du 20eme siècle est la période de l'insouciance de la belle époque avant les questionnements apportés par les 2 conflits mondiaux. Parmi les auteur de l'époque Colette est une femme de lettres, actrice et journaliste française qui publie en 1908 un recueil de récits intitulé Les Vrilles de la vigne, écrits souvent intimistes qui reflètent sa vie agitée après l'échec de son mariage. Colette cherche à retranscrire le plus fidèlement possible avec une dimension poétique la réalité bien qu'elle ne se considérait pas comme realiste. Il s'agira d'étudier cette œuvre dans le cadre du parcours La contemplation du monde.En 1930, elle livre un récit autobiographique, Sido, dans lequel elle se penche sur son enfance en rendant hommage à la figure marquante de sa mère. Ces deux œuvres ont pour point commun d'exprimer une célébration du monde qui prend sans doute sa source dans le rapport si particulier de sa mère à la nature. Cela ira du plus familier (le village de saint sauveur, sa famille, son jardin...) au plus étranger et exotique ( la société parisienne, les paysans de la baie de Somme...) Nous nous poserons le questionnement suivant : Sido et les vrilles de la vigne peuvent-ils être considérer comme des œuvres de l’émerveillement? Il devient alors nécessaire d’explorer les caractéristiques de cette célébration émerveillante, qui fait surgir le questionnement des éléments utilisé pour transmettre aux lecteurs afin de comprendre quelle est l’antidote emprunter dans ces œuvres pour être considérer comme émerveillante. Dans Sido et Les Vrilles de la vigne Colette rend hommage à ce qui l’entoure. Elle préfère ne retenir que les éléments positifs et ne pas se laisser envahir par des souvenirs négatifs. Cela s’applique tout d’abord aux êtres qui constituent son monde, son univers. Cette vision du monde s’exprime dans Sido, qui n’est rien moins qu’un chant d’amour dédié à sa mère. Colette idéalise la figure maternelle : « je la chante de mon mieux » nous dit-elle. Dans la première partie consacrée à cette mère, celle-ci est représentée comme une figure tutélaire, une déesse au centre de son jardin. L’amour fou du père pour cette femme extraordinaire renforce la célébration et même la dernière partie, consacrée aux frères et à la sœur, reste marquée par la présence de Sido, puisque Colette explique qu’elle ne fait que reprendre « les récits maternels ». Mais Colette souhaite aussi rendre hommage aux figures moins solaires, qui pourraient passer pour des ratés, tels le père « mal connu, méconnu » ou les « Sauvages », ses frères et sa sœur, dont elle loue le rapport unique à la nature et l’attitude libre. Elle idéalise ainsi Léo, qui pour elle n’est pas un inadapté social mais « un sylphe de soixante-trois ans ». Les Vrilles de la Vigne révèlent également cette célébration des êtres : Colette évoque avec tendresse l’« héroïsme de poupée » de son amie Valentine (« De quoi est-ce qu’on a l’air ? »). Mais Colette aime tous les êtres vivants et en particulier les animaux. Cet amour est perceptible dans la description si précise du comportement de Nonoche – sa chatte – et dans les dispositifs narratifs qui consistent à mettre les animaux au premier plan en leur donnant la parole : « Dialogue de bêtes », « Toby- chien parle »... Ainsi elle ne cesse, dans un va-et-vient permanent, de personnifier les animaux et d’animaliser les humains. Colette vit à Paris, mais « ses yeux de l‘âme » sont tournés vers sa province natale et vers la nature. Sido propose de merveilleuses descriptions du jardin de la mère, s’inscrivant dans la pure tradition du locus amoenus dont Virgile, dans Les Bucoliques, pose les principales caractéristiques : un lieu refuge, tranquille, beau et agréable . Les apostrophes lyriques ne manquent pas pour louer la beauté tranquille des jardins de l’enfance : « Oh ! aimable vie policée de nos jardins ». L’évocation des fleurs colorées telles le « le géranium écarlate et la hampe enflammée des digitales » (Sido) marque l’esprit du lecteur. La tonalité lyrique et poétique est encore plus enflammée dans Les Vrilles de la vigne lorsque Colette célèbre la forêt de son enfance « toute pareille au paradis » et déclare qu’« elle a vécu dans un pays de merveilles, où la saveur enivre » (« Jour gris »). Dans « Printemps de la Riviera », elle fait une magnifique et sensuelle déclaration d’amour à ce pays que son «âme forestière » aime. Toutefois, elle évoque très clairement le caractère fantasmé et idéalisé de tout cela en finissant par dire à son interlocutrice Missy, et par ricochet aux lecteurs : « ne le crois pas ! ». Ainsi elle avoue explicitement être dans un processus de célébration, c’est-à- dire un hommage qui transforme et métamorphose les paysages de son enfance pour les rendre plus beaux. Mais Colette ne se contente pas de célébrer les vivants et la nature. Chaque instant de sa vie, même le plus banal et le plus quotidien, est prétexte à une célébration. Elle se souvient sans doute des injonctions de sa mère qui l’invitait à voir, à regarder le monde et à s’en émerveiller. L’anecdote du petit merle qui mange les cerises en est l’incarnation : « Chut !... Regarde... » lui enjoignait sa mère. Colette a retenu cette invitation à regarder et à écouter le monde qui l’entoure. Elle dédie d’ailleurs initialement Les Vrilles de la vigne à son contemporain Jules Renard ; or celui-ci se présente dans ses Histoires naturelles comme « un chasseur d’images », quelqu’un qui capte et cherche à garder une trace du monde. À son instar, tous les sens de Colette sont donc en éveil, prêts à saisir la beauté du monde et à la restituer dans une écriture poétique qui sublime et métamorphose le quotidien. Que cela soit « l’harmonie modeste de la bouilloire, grillonne tapie dans les cendres ardentes, petite sorcière ventrue, bienveillante » (« Toby-Chien et la musique ») ou encore le plaisir de marcher pied nu sur une terrasse en vacances : « mon pied nu tâte amoureusement la pierre chaude de la terrasse » (« En marge d’une plage blanche II »). Savoir capter la sensualité du monde par le pouvoir de l’écriture est sans doute un bon remède contre la morosité. (sauter des lignes) Cette célébration, dont nous venons de définir les principales caractéristiques, témoigne d’un regard généreux sur le monde et fonctionne sans doute comme un antidote sur Colette. Ainsi elle peut mettre à distance les éléments douloureux de son existence. Les Vrilles de la vigne constituent un ensemble de récits écrits principalement en 1908. Colette a trente-cinq ans et vit un changement d’existence radical : son mariage est un échec, son mari Willy la trompe, l’exploite et lui fait perdre une bonne partie de ses illusions sur l’amour. Même si le divorce n’est pas encore prononcé, ils vivent séparés et Colette doit subvenir à ses besoins. L’autofiction est le moyen de mettre à distance cette période douloureuse. Elle évoque avec une douce ironie son déclassement social à travers les conversations fictionnelles avec une amie imaginaire, Valentine, qui incarne les convenances sociales afin d’affirmer sa propre liberté conquise dans cette période difficile. Mais le lecteur comprend également en creux le mépris de la bonne société pour cette femme qui se donne en spectacle presque nue. Les amours allégoriques de Nonoche (double animal de Colette), qui ne résiste pas à l’appel du vieux Matou (représentation de Willy), sont des masques qui permettent de transposer de manière humoristique ses propres amours. Le texte d’ouverture « Les Vrilles de la vigne » évoque un rossignol qui a failli mourir, prisonnier des vrilles. Ce conte donne véritablement la clé de l’œuvre : l’oiseau a survécu car il a chanté toute la nuit. Comme lui, Colette survit aux épreuves car elle a sublimé, dompté sa souffrance en la transformant en matériau littéraire. Son cri est devenu un « verbiage modéré » comparé à « la volubilité d’un enfant qui parle haut pour se rassurer et s’étourdir ». L’écriture devient véritablement l’antidote qui permet de surmonter la souffrance personnelle. Dans « Amours », texte rajouté aux Vrilles de la vigne en 1933, elle commence le récit par une brève phrase très symbolique qui peut aussi se lire comme un bilan : « Le rouge-gorge triompha ». On peut y voir là un éloge du chant de ce petit oiseau qui triomphe de tous les obstacles. Sido, publié en 1930, est une œuvre de la maturité, qui agit comme un baume sur une Colette âgée de 57 ans et qui souhaite retrouver les êtres disparus. Elle exprime le désir commun « à tous ceux qui vieillissent » de posséder « les secrets d’un être à jamais dissous » (« Les Sauvages »). Elle ne se contente pas d’une approche élégiaque, elle fait revivre les êtres aimés grâce à la puissance évocatrice de petits récits remplis d’anecdotes. Le style incisif, entrecoupé de nombreux discours directs, fait revivre les jeux sauvages et les chansons des enfants. Le chapitre consacré à Sido commence in medias res en faisant entendre sa voix et permet de découvrir le caractère affirmé de cette mère charismatique : « Et pourquoi cesserai-je d’être de mon village ? ». Les anecdotes ne manquent pas pour célébrer les « prodiges familiers » qui émaillent l’existence de cette mère singulière, comme l’épisode de la victoria envahie par des grenouilles après une pluie diluvienne. À la fin du chapitre, Colette nous dit qu’elle a vu sa mère en 1928 dans son jardin, comme si l’écriture et le travail de remémoration qu’elle exige avait permis de ressusciter Sido. Colette fait également revivre son père en écrivant. Sa vocation d’écrivaine semble être l’accomplissement du projet paternel raté. Elle a choisi comme pseudonyme le nom du père, celui qui aurait voulu être écrivain. Elle rappelle avec émotion les carnets vierges retrouvés dans la bibliothèque. En écrivant, elle s’inscrit dans le sillage du « lyrisme paternel », dont son écriture porte la trace. (sauter ligne) En effet, cette célébration du monde agit également sur les lecteurs. Ils peuvent y trouver un plaisir esthétique lors de la lecture de ces textes souvent poétiques et lyriques. Le regard de Colette enchante le réel dans des images surprenantes et produit une prose musicale qui charme les lecteurs. Les trois textes dédiés à Missy, la femme aimée, s’apparentent à de véritables poèmes en prose par leur rythmique et leur dimension incantatoire. Dans « Nuit blanche », les anaphores « tu m’as donné » célèbrent ainsi les dons de la femme aimée dans un chant digne du Cantique des cantiques. Très poétiquement, Colette parvient à transformer le réel : elle évoque « le chant bondissant des frelons fourrés de velours » dans une synesthésie qui sollicite les sens du lecteur, l’expression très imagée et musicale charme le lecteur par son originalité. Les points de suspension et les tirets si caractéristiques de son écriture sont une invitation à la rêverie, à l’évasion : « – Fleurs impérissables effeuillées en pétales de nacre rose, ô coquillages... » (« Jour gris »). Le lecteur est ainsi invité à poursuivre cette énumération poétique et à se remémorer la beauté des moments vécus. Mais Colette offre davantage encore à ses lecteurs : elle partage avec eux un art de vivre, un art d’être au monde, visible dans son appréhension sensuelle de la vie : « un de mes grands plaisirs, c’est la découverte [...]. J’écoute, mais surtout je regarde ». Colette a soixante ans lorsqu’elle écrit ces mots, mais on a l’impression qu’elle est encore la petite fille qui se levait tôt pour embrasser l’aube d’été : « c’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion... » (Sido). Cette connivence avec le monde est pour elle la clé du bonheur. Albert Camus la rejoint dans son recueil Noces où il décrit cette « science de vivre » en communion avec le monde. Pour lui, il s’agit des bords de la Méditerranée à Tipasa. Cette manière d’envisager l’existence s’apparente à une philosophie qui permet d’aborder sereinement l’approche de la mort : « d’une danse involontaire et chaque jour ralentie, je saluerai la lumière qui me fit belle et qui me vit aimée ». Ainsi Colette partage avec son lecteur l’antidote suprême face à l‘angoisse de la mort : saluer le monde, le célébrer est le suprême apaisement face aux angoisses existentielles. Mais ces deux œuvres célèbrent également le monde par une approche fantaisiste et divertissante. Colette n’hésite pas à se mettre en scène de manière comique et décalée. Elle rapporte dans Sido les propos de sa mère qui se moque de son arrogance parisienne : « Te voilà comme un pou sur ses pieds de derrière parce que tu as épousé un Parisien ». Les aventures croustillantes de madame Loquette (anagramme comique de Colette) nous sont également racontées dans « Music-halls ». Elle est amenée progressivement par son patron à dévoiler sur scène un sein : « Lâchez un sein ! crie-t-il ». Elle n’hésite pas également à se moquer de son exaltation décrite dans les conversations de Kiki-la- doucette et Toby-chien qui s’étonnent de cette maîtresse fantasque, qui désire surtout jouir de l’existence : « je veux..., je veux... Je veux faire ce que je veux... ! » (« Toby-Chien parle »). La diversité des formes littéraires présentes dans ces deux œuvres est l’illustration de cette liberté. Les Vrilles de la vigne commencent ainsi par des textes assez intimistes pour dilater un peu plus l’espace avec des chroniques au ton journalistique qui relatent des vacances en baie de Somme : les enfants jouent, les pécheurs sont au café... Elle n’hésite d’ailleurs pas, dans un mouvement complice, à apostropher son lecteur de manière comique : « « Ô lecteur vicieux, qui espérez une anecdote dans le goût grivois et suranné, détrompez-vous » (« En marged’une plage blanche I »). Ces instants saisis sur le vif et offerts au lecteur témoignent de cette capacité à s’ouvrir sur le monde et à en saisir toute la diversité et le dynamisme. Colette, en célébrant le monde dans ses récits fantaisistes et plein d’anecdotes, transfigure son existence et maîtrise ainsi sa souffrance intime. Ses textes poétiques charment également le lecteur, invité à capter la beauté du monde. La littérature devient alors un véritable antidote à la mélancolie et aux épreuves du réel. Toutefois, certains pourraient reprocher à Colette de fuir les réalités sociales et historiques. La littérature engagée ne serait-elle pas plus à même de jouer ce rôle d’émerveillement ?
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