dissertation princesse de clèves, Dissertation de Français

Télécharge dissertation princesse de clèves et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! PLAN DETAILLE DISSERTATION Sujet : Peut-on dire que dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce la crise n’advient pas? Entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2008, Juste la fin du monde est devenue la pièce la plus représentée du théâtre contemporain. Celle-ci, écrite par Jean-Luc Lagarce (dramaturge, comédien, entre autres) en 1990, narre le retour du protagoniste, Louis, dans sa famille qu’il n’a pas vue depuis douze ans pour leur annoncer sa mort proche. Cependant, son retour entrainant disputes et conflits, il partira finalement de chez lui sans avoir pu annoncer la funeste nouvelle. Mais alors, peut-on affirmer que dans la pièce, la crise n’advient finalement pas ? Or, une crise est un moment très difficile dans la vie de quelqu'un, d'un groupe ; période, situation marquée par un trouble profond. Ainsi, il convient de se demander, en quoi peut-on parler dans Juste la fin du monde d’une crise certes existante bien que paradoxale. Il convient d’abord d’analyser le fait que la pièce soit indéniablement présente des crises de diverses natures. Ensuite, nous nous pencherons sur le fait que la crise est tout de même parfois contenue, afin de l’éviter, créant de facto une œuvre universelle. I)Une pièce où les crises sont présentes A. Une crise personnelle - Chaque personnage subit de la pièce subit une crise personnelle, mais c’est Louis qui est mis en avant, bien qu’il ne participe que très peu au dialogue comme le souligne avec ironie son frère Antoine : « O tellement silencieux ». - Louis revient dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine, expliquant dès le prologue qu’il « attendait d’en avoir fini ». Il apparait dès lors comme un héros tragique, ne pouvant contrecarrer le destin allant advenir : « c’est peut-être (…) ma destinée, cette vie ». - C’est cette mort à venir, qui le fait revenir dans sa famille qu’il n’a pas vu depuis une dizaine année : « retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces » (prologue). Il fait en fait face à deux crises : son combat contre la mort, et la difficulté à l’annoncer. A l’image de Phèdre, son déchirement intérieur en fait un modèle de héros tragique en pleine situation critique. - Louis explique à diverses reprises sa solitude, et sa peur que celle-ci se poursuive, d’autant plus que sa mort « prochaine » adviendra bientôt. Ainsi, dans la sc 10 de la partie 1, il affirme cette crainte : « que je les emporte tous et que je ne sois pas seul ». Car, comme le souligne William Faulkner dans Lumière d’Aout, l’Homme « croyait que c’était à la solitude qu’il tentait d’échapper, et non pas à lui-même » ; en effet c’est peut-être par crainte de ce face à face avec lui-même, que Louis fuit cette solitude. Mais, paradoxalement, il exprime dans ses monologues une certaine rancœur envers sa famille : « et c’est vous abimer que je veux ». B. Une crise familiale - Le retour de Louis agit comme un catalyseur, réveillant les souffrances de chacun. La jalousie d’Antoine envers son frère se fait ainsi ressentir dès le début de la pièce, lorsqu’il compare la joie de sa sœur à la vue de Louis à « un épagneul ». Retour du frère ainé, vu comme un rival, réactivant ses passions et surtout complexes (d’infériorité). - Pour Catherine et Suzanne, Louis est un miroir qui les confronte à la banalité et la médiocrité de leur vie respective. Suzanne exprime ainsi sa tristesse : « que je puisse être triste et malheureuse » et sa vie terne à diverses reprises, notamment dans un long soliloque dans la sc3 de la partie 1. - Cette crise familiale se retrouve notamment dans les disputes constantes qui éclatent entre tous les membres de la famille. Ainsi, celle-ci trouvent son paroxysme à la fin de la pièce, lorsqu’Antoine dit à son frère : « tu me touches : je te tue ». L’asyndète accentue cette violence du propos et le caractère dramatique de cette scène, où la famille semble se déchirer sous nos yeux. C. Une crise de la parole - mais Juste la fin du monde est aussi et surtout un drame, une crise de la parole. - le langage est le plus souvent fermé sur lui-même notamment au travers de chiasme : « ce n’est pas bien que tu sois parti, parti si longtemps / ce n’est pas bien » (sc3, partie 1). - quête obsessionnel du mot exact, les personnages tournent autour du réel et n’arrivent pas à le nommer - nombreux quiproquos et malentendus que l’on retrouve dans le dialogue entre M. et Mme Smith dans La cantatrice Chauve de Ionesco. Crée des disputes comme l’illustre l’emportement d’Antoine sur le mot « brutal ». II) Une crise souvent contenue A. L’impossible aveu de Louis - Louis n’arrive pas à dire sa mort prochaine bien que l’ayant préparé car comme le souligne La Fontaine : « la mort ne surprend point le sage, il est toujours prêt à partir ». Louis n’annonce peut-être pas cette mort par peur de causer d’autres crises. -Louis se confesse longuement et intimement auprès de ses spectateurs. Ainsi, le prologue et l’épilogue de la pièce consistent en un monologue dans lequel, il partage ses sentiments, ses souvenirs auprès de ses spectateurs, ce qu’il ne fera pas avec sa famille. -D’autre part, Louis ne parvient pas à dire ce pourquoi il était venu retrouver les siens. En effet, les reproches et accusation de sa famille (lexique de la justice très présent : « procès », « coupable », « crimes ») de tous les membres de la famille ne lui laissent guère de place.