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Dissertations possibles sur le parcours 4, Lectures de Construction

Voici le premier vers d'Alcools choisi par Guillaume Apollinaire pour ... Voici une dissertation sur la construction du « je » lyrique dans le recueil.

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Estelle_87
Estelle_87 🇫🇷

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Télécharge Dissertations possibles sur le parcours 4 et plus Lectures au format PDF de Construction sur Docsity uniquement! Parcours 4 Dissertations possibles sur le parcours 4 : « Modernité poétique ? » « Apollinaire écrit, dans la « Lettre du 30 octobre 1915 » envoyée à sa marraine de guerre : « Pour ce qui est de la poésie libre dans Alcools il ne peut y avoir aujourd’hui de lyrisme authentique sans la liberté complète du poète et même s’il écrit en vers réguliers c’est sa liberté qui le convie à ce jeu ; hors de cette liberté il ne saurait plus y avoir de poésie. Si vous ne reconnaissez pas cette vérité essentielle votre esprit étouffé dans les limites d’une convention qui n’a plus de raison d’être ne pourra se développer » Que pensez-vous de cette affirmation au regard de votre lecture d’Alcools d’Apollinaire et du parcours de lecture sur la modernité poétique ? « Charles Baudelaire a dit de la modernité en poésie qu’elle transformait le quotidien le plus ordinaire en sujet digne d’attention. Que pensez-vous de cette affirmation au regard de votre lecture d’Alcools d’Apollinaire et du parcours de lecture sur la modernité poétique ? « Voici le premier vers d’Alcools choisi par Guillaume Apollinaire pour ouvrir son recueil : « A la fin tu es las de ce monde ancien ». Pensez-vous que cette déclaration puisse caractériser le recueil entier ? Vous répondrez dans un développement structuré et argumenté en vous appuyant sur votre lecture d’Alcools, sur les textes étudiés en classe ainsi que sur votre culture personnelle. « Dans sa conférence sur L’Esprit nouveau (1917), Apollinaire écrit : « Les fables s’étant pour la plupart réalisées et au-delà, c’est au poète d’en imaginer de nouvelles » Que pensez-vous de cette affirmation au regard de votre lecture d’Alcools d’Apollinaire et du parcours de lecture sur la modernité poétique ? « Comment le traitement poétique et symbolique du thème du vol dans Alcools est-il représentatif de la modernité poétique de Guillaume Apollinaire ? Vous répondrez dans un développement structuré et argumenté en vous appuyant sur votre lecture d’Alcools, sur les textes étudiés en classe ainsi que sur votre culture personnelle. « Georges Duhamel, dans un article paru dans le Mercure de France le 16 juin 1913, compare Alcools à une « boutique de brocanteurs ». Il en déteste les images étranges, faites d’un mélange d’images ancestrales et futuristes. « Je dis : boutique de brocanteur parce qu’il est venu échouer dans ce taudis une foule d’objets hétéroclites dont certains ont de la valeur, mais dont aucun n’est le produit de l’industrie du marchand même. C’est bien là une des caractéristiques de la brocante : elle revend, elle ne fabrique pas. Elle revend parfois de curieuses choses ; il se peut qu’on trouve, dans ses étalages crasseux, une pierre de prix montée sur un clou. Tout cela vient de loin ; mais la pierre est agréable à voir. Pour le reste, c’est un assemblage de faux tableaux, de vêtements exotiques et rapiécés ». Georges Duhamel. Au regard de votre lecture d’Alcools, dans quelle mesure cette affirmation peut-elle être validée ? Vous répondrez dans un développement structuré et argumenté en vous appuyant sur votre lecture d’Alcools, sur les textes étudiés en classe ainsi que sur votre culture personnelle. « L’héritage de la tradition est-il un frein à la création poétique ? Vous répondrez dans un développement structuré et argumenté en vous appuyant sur votre lecture d’Alcools, sur les textes étudiés en classe ainsi que sur votre culture personnelle. « Un recueil d’inspiration autobiographique peut-il viser l’universel ? Vous répondrez dans un développement structuré et argumenté en vous appuyant sur votre lecture d’Alcools, sur les textes étudiés en classe ainsi que sur votre culture personnelle. Exemple de dissertation Voici une dissertation sur la construction du « je » lyrique dans le recueil. Dans une lettre à l’éditeur Henri Martineau, Apollinaire écrit : « Chacun de mes poèmes est la commémoration d’un événement de ma vie ». Peut-on, selon vous, lire le recueil Alcools comme une autobiographie poétique ? « Étude de la citation L’affirmation d’Apollinaire est ici sans appel. On note l’absence de modalisateur, et l’affirmation avec le choix du verbe « être » et le terme « Chacun de mes poèmes ». La matière personnelle est donc une évidence, puisqu’ils évoquent tous un « événement » de sa vie, terme intéressant par les différents sens qu’il recouvre. Il peut s’agir tout aussi bien d’un fait marquant, important à la fois personnellement et collectivement, que d’un fait exceptionnel ou encore d’une simple chose qui se produit. Enfin, on s’interroge sur le sens du mot « commémoration ». Là encore, plusieurs interprétations sont possibles : l’étymologie évoque la réminiscence, mais les connotations appellent la notion d’hommage rendu à un événement marquant, voire une nuance religieuse, présente dans des expressions comme la « commémoration des morts », prière de la liturgie catholique. « Étude de la question La question résume le propos d’Apollinaire dans l’expression « autobiographie poétique ». On revient sur la définition de l’autobiographie, en reprenant par exemple celle de Philippe Lejeune : « récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité ». Si l’adjectif « poétique » annonce d’emblée une autobiographie particulière, on s’interroge sur les autres éléments de la définition : peut-on dire qu’Alcools est un récit « rétrospectif » ? Le poète met-il l’accent sur « l’histoire de sa personnalité » ? Enfin, on fait le lien entre la citation proposée et la question donnée : peut-on dire que commémorer les faits marquants d’une vie, c’est la même chose que raconter l’histoire de sa personnalité ? « Réflexion sur le type de plan Les analyses précédentes ont fait émerger les limites possibles à cette conception du recueil comme « autobiographie poétique ». Par ailleurs, le sujet est une question fermée, qui appelle un plan dialectique, que le « selon vous » rend plus pertinent encore. On devra tenter de valider cette thèse, à l’aide de la citation initiale qui ramène la poésie d’Apollinaire à une matière personnelle, puis en tester les limites, à l’aide de la confrontation à la définition exacte de l’autobiographie. Enfin, la synthèse leur permettra de dépasser ces deux postures pour résoudre le problème proposé. Proposition de plan de dissertation I. Alcools, ou la « commémoration » d’une vie. A. Le poème comme narration des événements essentiels d’une vie. « Zone », poème liminaire du recueil, correspond presque exactement à l’affirmation d’Apollinaire. Il est agencé de manière chronologique, puisqu’après une ouverture sur la vie présente du poète dans Paris, la seconde strophe revient sur la petite enfance : « tu n’es encore qu’un petit enfant ». Apollinaire dresse la liste des villes dans lesquelles il a vécu (« Paris », « le bord de la Méditerranée », « Rome », « Amsterdam », etc.), et, après ce travail effectivement « rétrospectif », clôt le poème sur le présent avec le retour à « Auteuil », dernière ville habitée. Par ailleurs, de nombreuses dédicaces font référence à des amis, éditeurs, poètes, chers à Apollinaire : Paul Léautaud, Jean Sève, Picasso, ou encore André Salmon dont le nom figure dans le titre d’un poème, « Poème lu au mariage d’André Salmon », daté en exergue du « 13 juillet 1909 », date exacte de ce mariage. Enfin, les références biographiques sont nombreuses aussi, tel le poème « À la Santé », qui raconte l’expérience douloureuse de la prison (où Apollinaire, soupçonné d’avoir volé la Joconde et impliqué dans une affaire de recel de statuettes volées au Louvre, a passé une semaine). B. Alcools est également un recueil fondé sur les amours perdues du poète. La dédicace de « Crépuscule » inscrit le nom de « Mademoiselle Marie Laurencin » dans le recueil, et le prénom « Annie » est le titre d’un poème qui évoque le départ d’Annie Playden pour les Amériques. La matière amoureuse est donc essentielle, et elle se fonde sur des événements réels : la rupture du « Pont Mirabeau », le voyage à Londres de Guillaume Apollinaire qui tente de reconquérir Annie, évoqué dans « La Chanson du Mal-aimé » et dans « L’Émigrant de Landor Road » – dont le titre mentionne le nom de la rue où vivait Annie Playden. Cette dernière figure également en creux dans tous les poèmes des « Rhénanes », inspirés par son voyage en Allemagne, où il l’a rencontrée. Commentaire littéraire Quatre jours ! mon amour, pas de lettre de toi… Nîmes, le 12 février 1915. Quatre jours ! mon amour, pas de lettre de toi Le jour n’existe plus, le soleil s’est noyé La caserne est changée en maison de l’effroi Et je suis triste ainsi qu’un cheval convoyé1 5 Que t’est-il arrivé ? souffres-tu ma chérie ? Pleures-tu ? Tu m’avais bien promis de m’écrire Lance ta lettre, obus de ton artillerie, Qui doit me redonner la vie et le sourire. Flèche saignante. Je porte au cœur une blessure ardente et elle me vient de toi ma Lou. Lou m’a Huit fois déjà le vaguemestre a répondu percé le cœur et j’aime Lou. 10 « Pas de lettre pour vous » Et j’ai presque pleuré Et je cherche au quartier ce joli chien perdu Que nous vîmes ensemble, ô mon cœur adoré En souvenir de toi longtemps je le caresse Je sais qu’il se souvient du jour où nous le vîmes 15 Car il me lèche et me regarde avec tendresse Et c’est le seul ami que je connaisse à Nîmes Sans nouvelle de toi je suis désespéré Que fais-tu ? je voudrais une lettre demain Le jour s’est assombri, qu’il devienne doré. 20 Et tristement, ma Lou, je te baise la main Mon cœur, écris-moi, écris-moi, je ne sais pas pourquoi tu ne m’écris pas. Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou « Apollinaire écrit, dans la « Lettre du 30 octobre 1915 » envoyée à sa marraine de guerre : « Pour ce qui est de la poésie libre dans Alcools il ne peut y avoir aujourd’hui de lyrisme authentique sans la liberté complète du poète et même s’il écrit en vers réguliers c’est sa liberté qui le convie à ce jeu ; hors de cette liberté il ne saurait plus y avoir de poésie. Si vous ne reconnaissez pas cette vérité essentielle votre esprit étouffé dans les limites d’une convention qui n’a plus de raison d’être ne pourra se développer » Que pensez-vous de cette affirmation au regard de votre lecture d’Alcools d’Apollinaire et du parcours de lecture sur la modernité poétique ? On définit la notion de liberté dont on voit ici combien elle est essentielle pour Apollinaire : pour que la création poétique soit libre, il faut que le poète le soit. La convention pour la convention ne peut que rendre l’« esprit étouffé ». Si, en revanche, elle fait sens pour le poète, alors elle n’est pas inutile. Il n’y a donc pas, dans la modernité poétique d’Apollinaire, de rébellion dogmatique contre le vers ou les formes fixes de la poésie ! Il faut être libre et émerveiller le lecteur, par une esthétique de la surprise, du choc, qui vient bouleverser le rapport des hommes à la poésie. + La poésie ne sert plus à chanter des sentiments hauts mais à épouser les tourments du quotidien. Le poète n’est plus un être à part, qui condescend à se pencher sur le malheur de ses contemporains. C'est désormais un homme terre à terre qui accompagne les hommes dans leur douleur de vivre qui est semblable à la sienne. Tel est encore le sujet de la « Chanson du Mal-Aimé » d’Apollinaire qui dit la romance des amours déçues et révolues. Transition : Dire le quotidien, c’est aussi dire les métamorphoses de la vie contemporaine, notamment à travers l’éloge de la vie urbaine. 2. Une poésie de la vie urbaine + « La forme d’une ville change plus vite [...] que le cœur d’un mortel » disait Baudelaire, et il semble que la poésie, depuis Les Fleurs du Mal, soit chargée de retranscrire les changements de formes de la vie urbaine. Tel est la visée d’un poème tel que « Zone » qui présente les innovations technologiques de l’époque comme les aéroplanes ou les automobiles. + Les mutations du décor urbain qui sont au centre d’Alcools puisque, dans « Zone », Apollinaire choisit de décrire l'agitation d’une rue industrielle. De même, la poésie d'Émile Verhaeren explore particulièrement ce qu’il nomme les « villes tentaculaires » et l’ensemble des voies de chemin de fer qui les relient les unes aux autres. + La vie a changé, la poésie aussi doit accompagner ce changement tant le poète n’est décidément plus un être à part. [Transition] La modernité n’est pas seulement affaire de mutations urbaines, technologiques et sociales. C’est aussi une transformation profonde des formes poétiques. 3. Une mutation formelle + Stimulée par un xx° et un x siècles multipliant les innovations industrielles, la poésie décide à son tour d’épouser cette profonde mutation. Évoquer les situations quotidiennes nécessite ainsi d'adapter la manière dont le poète va s'exprimer. Une nouvelle façon d'écrire doit s'imposer pour rendre compte de cette vie toujours neuve et mouvante. + Deux nouvelles formes poétiques s'imposent : — tout d’abord, le poème en prose est popularisé par Baudelaire, notamment avec « Un hémisphère dans une chevelure ». Il n’y a plus ici de vers mais une prose rythmée et musicale qui propose une véritable « sorcellerie évocatoire » pour reprendre l'expression même de Baudelaire à son sujet ; — ensuite, le vers libre tel qu’Apollinaire le pratique dans « Vendémiaire » offre une très grande liberté : dans un monde sans cesse changeant, le vers doit lui aussi trouver une nouvelle mesure capable d’embrasser tout ce qui est nouveau et se libérer ainsi des contraintes pesantes de la versification. Conclusion La modernité poétique accompagne un monde bouleversé par de nombreux changements sociaux, politiques et économiques. La poésie connaît ainsi sa révolution en cherchant à répondre à l'exigence d'invention d’une époque toujours plus conquérante.
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