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Etude linéaire du Préambule d'O. de Gouges (texte au programme du bac), Lectures de Français

Présentation d'une étude linéaire : - introduction - Problématique - Mouvement - Explication linéaire - Conclusion

Typologie: Lectures

2022/2023

Téléchargé le 16/02/2023

stroadec
stroadec 🇫🇷

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Télécharge Etude linéaire du Préambule d'O. de Gouges (texte au programme du bac) et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! SÉANCE 2 : LE PREAMBULE Etude linéaire n°1 « le préambule » PRÉAMBULE Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent à être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaltérables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de la femme et de la citoyenne. Petit rappel de rhétorique Le discours classique est composé de 5 temps forts :  Exorde : attirer la bienveillance de son auditoire  La narration : celui qui assume le propos  La division : l’exposé des faits  La confirmation : les preuves, les arguments  La réfutation : la preuve de la fausseté du raisonnement de celui qui est attaqué  Cela débouche sur la conclusion ou péroraison.   Femme : individu, une personne en soi.  Citoyenne : individu dans la société, donc l’interaction avec les autres membres d’une société et la question de la place active dans cette société. Caractère subversif du terme : la femme n’a précisément pas de statut de citoyenne !  Droit : obligation et devoir de la personne dans la société mais aussi la protection qu’apporte cette société à l’individu qui y participe.  = Ce texte se veut être une chartre du vivre ensemble qui permet à tous un épanouissement individuel et collectif. Soit précisément « un ensemble harmonieux » ( l8) Introduction Lorsqu'elle écrit en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges n'en est pas à son premier écrit politique (et polémique !) : elle a déjà signé un nombre important de textes engagés tels que Sur « l'espèce d'hommes nègres » (1788), Lettre au peuple ou projet d'une caisse patriotique par une citoyenne (1788), Le Cri du sage par une femme (1789), etc. Avec cette Déclaration, Olympe de Gouges fait entendre une nouvelle fois des revendications féministes, mais elle propose aussi une véritable refondation de la société française, soulignant du même coup combien les femmes ont été les grandes oubliées de la Révolution française. La déclaration se veut une réponse à la harangue du texte qui précède le préambule « les droits de la femme » où elle montre que l’ homme qui se comporte en tyran , c’est-à-dire qui prend un pouvoir de manière illégale, l’auteure propose donc de faire une « déclaration » c’est-à-dire d’annoncer officiellement un état de fait, et ici, il s’agit de revendiquer des droits aux femmes. Ce texte est donc la réponse, la solution au problème mis en avant dans l’exhortation. Les mouvements : 1 er mouvement : l’objectif d’Olympe de Gouges 2 ème mouvement : le raisonnement de l’auteure 2ème mouvement : le raisonnement de l’auteure Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaltérables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs et au bonheur de tous. Cette longue phrase va permettre à Olympe de Gouges d’exposer ses arguments. En effet, de son point de vue comme l’indique le participe présent « considérant » suivi d’une énumération qui justifie cette demande. Le terme « ignorance » est connoté péjorativement, « l’oubli » n’est guère mieux pire est le terme « mépris ». Cette énumération est reliée au CDN droits de la femme qui met en valeur le besoin de les reconnaitre car sans eux il n’y a que « malheurs publics » et « corruption des gouvernements ». C’est pourquoi une déclaration amènerait à une justice sociale faite de droits naturels, mais aussi « inaltérables » et même « sacrés ». Elle avance, ainsi, ses arguments. Pour elle, la déclaration des droits de la femme est une forme non seulement de reconnaissances « naturels », à valeur morale « solennelle », mais aussi juridique « inaltérables » et même religieuse « sacrés ». Cette déclaration a pour but de rappeler à tous ce qu’est un citoyen avec des droits mais aussi des devoirs. On remarquera qu’elle ne s’en prend pas aux hommes. De manière indirecte, elle sous-entend qu’une déclaration servirait à rappeler les droits et les devoirs des femmes mais aussi des hommes envers les femmes. Adroitement, elle prétend que cette déclaration œuvrerait au bonheur de tous car elle utilise des adjectifs qui ne soulèvent aucune protestation « simples et incontestables ». Elle définit au final le principe même de la déclaration avec l’emploi du mot « but ». Elle propose une solution qui devrait permettre à la société d’accéder à l’égalité, au bien-être tout en se référant à la Constitution. Ce qui est plus intéressant c’est ce qui se cache derrière ces mots. L’expression « aux bonnes mœurs » semblent soumettre l’idée que sans droit pour les femmes, les hommes enfreignent les bonnes mœurs, ne respectent pas les femmes et la conduite qu’ils se doivent d’avoir. De même que sans la déclaration des droits de la femme, la Constitution n’est pas respectée puisque les femmes, comme, en écho à la phrase précédente sont les représentantes de la Nation. Enfin, l’idée du « bonheur » s’inscrit pleinement dans le contexte des Lumières. Par le biais du savoir pour tous, alors le bonheur est possible. Ainsi, cette phrase qui n’est construite que sur des propositions subordonnées circonstancielles de conséquence « afin que » amène à l’esprit des Lumières et même plus précisément à son origine en faisant référence au « sapere aude » de Kant « ose apprendre par toi-même ». Une déclaration apporterait la lumière sur l’égalité qu’il doit y avoir envers les femmes. En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de la femme et de la citoyenne. La locution « en conséquence » devrait être apparaitre comme la conclusion logique des propos tenus précédemment mais il s’apparente davantage à une forme de résumé de la « demande ». On notera l’ironie de la périphrase « sexe supérieur en beauté comme en courage » pour évoquer les femmes. Le ton polémique est présent avec l’adjectif « supérieur ». Astucieusement, elle rappelle que ces hommes sont nés « dans les souffrances maternelles ». Autrement dit, sans les femmes, il n’y aurait pas d’hommes (la réciproque est valable) et valide sa demande par deux verbes déclaratifs « reconnaitre et déclarer ». Une fois de plus, Olympe de Gouges inscrit ces termes dans le performatif (quand dire c’est faire / ex : il pleut). Conclusion Ce début de texte apparait d’emblée comme un texte de combat. Olympe de Gouges s’arroge le droit d’écrire et de penser, comme un homme. « Le préambule » cherche à faire réagir autant les hommes, contre qui elle écrit, que les femmes pour qui elle se bat.
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