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Étude linéaire Spleen Baudelaire, Lectures de Français

EL Spleen Baudelaire Oral Français

Typologie: Lectures

2021/2022
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Téléchargé le 16/05/2022

boulou23
boulou23 🇫🇷

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Télécharge Étude linéaire Spleen Baudelaire et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! E.L. N°2 : « Spleen », Les Fleurs du mal, 1857 Intro : A la fin des trois cycles du désir amoureux commence le dernier cycle de la section, celui du « spleen ». Quatre poèmes, au cœur de ce cycle (LXXV (75), LXXVI (76), LXXVII (77), LXXVIII (78) ) portent tous le même titre. Ils sont accompagnés par le triste cortège d'autres pièces aux titres chaque fois plus sombres comme « Sépulture »,, « Le Tonneau de la haine », « Obsession », « Alchimie de la douleur », « Horreur sympathique », « L'Irrémédiable » ou encore le très désespéré « Goût du néant ». Après avoir posé l'ambition de l'inaccessible Idéal, après s'être essayé aux tentations de la sensualité et de la spiritualité, le poète dresse le constat de la fatalité et de la désillusion de son être, condamné à dire au mieux le vide de son désir. Poème constitué de cinq quatrains en alexandrins aux rimes croisées, « Spleen » traduit des impressions d’enfermement, d'oppression lugubre et d'étouffement malsain. L'emprunt par Baudelaire du mot « spleen » à la langue anglaise (très familière à ce traducteur d'Edgar Poe) pour donner un nom à son mal est par ailleurs significatif, « spleen » est en effet intraduisible en français si ce n'est par un jeu de périphrases aux accents du deuil et de la souffrance. Mouvements : 1er mouvement → les 3 premiers quatrains : l'évocation de l'emprisonnement et de l'enfermement du poète. 2e mouvement → les 2 derniers quatrains : le constat d'échec, l'enfoncement dans l'angoisse et la folie. Problématique : Comment Baudelaire exprime-t-il son mal de vivre ? 1er mouvement : L'évocation de l'emprisonnement et de l'enfermement du poète. Les 3 1ères strophes sont construites de même manière = propositions subordonnées (complétives) circonstancielles de temps introduites par la locution « quand » et « que » qui s'amassent et créent un effet de lourdeur, de poids, de pesanteur renforcé par la présence d'enjambements (v.1 ; 3 ; 6 et 9) qui traduisent la continuité. 1 ère strophe : Comparaison du ciel « comme un couvercle » (v. 1) permet de visualiser le sentiment d'enfermement On notera que le terme « couvercle » (v. 1) évoque une barrière qui entrave la verticalité pour signifier l’impossibilité d’une évasion, et le terme « horizon » n'est plus l'immensité puisqu'il devient « cercle » (v. 3) renvoyant directement au sentiment d'engloutissement, de claustration. L'enfermement est donc total. Chp lexical enfermement présent tout au long de ces 3 strophes par comparaisons. « Ciel » = « couvercle », « terre » = « cachot humide », « pluie » = « barreaux » d’une « vaste prison » On remarque en outre que le sentiment d'emprisonnement est lié à une situation météorologique précise ainsi qu'en témoignent le groupe nominal « ciel bas et lourd » (v. 1), et l'oxymore « jour noir » (v. 4) qui annulent toute idée de luminosité, de plus, la métaphore créée par le verbe « verse » traduit la pluie qui tombe. Hyperbole au v. 4 « plus triste que » ajouté au pluriel du substantif « nuits » permet de comprendre qu'il s'agit du noir absolu. D'ailleurs, le groupe nominal « les nuits » et le substantif « ennuis » (v. 2) sont à la fois rapprochés par la rime et le pluriel mais aussi par une espèce d'homophonie. Le paysage décrit devient un miroir de l’âme tourmentée du poète. La présence du pronom personnel « Nous » (v. 4) montre que le poète est encore lié à l'humanité, il n'est pas exclu pour l’instant. => Dès le début du poème, Baudelaire décrit un état de mélancolie profonde à travers un paysage déprimant et anxiogène. 2 ème strophe : « L'Espérance » au v. 6 personnifiée par la majuscule (on peut même parler d'allégorie), est comparée à une « chauve- souris », animal nocturne aveugle qui bat des ailes énergiquement. Évoque une nouvelle fois la verticalité, tentative de fuite, puisqu'elle « se cogn[e] » « à des plafonds pourris » (v. 8). C'est l'image de l'impossibilité de se sortir de cette situation, l'impossibilité d'aller vers le beau, la lumière aussi puisque la comparaison est banale voire dévalorisante. On reste dans le sombre, le froid et l’humide. On remarque que l'eau, amenée dès la strophe 1, indirectement par la description d'un paysage orageux ou pluvieux « ciel bas et lourd », commence progressivement à s'emparer des lieux « cachots humides » et « plafonds pourris ». Monde en déliquescence (propriété que certains corps ont de se liquéfier en absorbant l'humidité de l'air). Champ lexical de l'obscurité est bien présent à travers les termes « cachot », « chauve-souris » (car vit la nuit), « pourris ». Il participe à représenter les circonstances extérieures qui suscitent le spleen. => Les lieux évoqués dans cette strophe sont clos comme si progressivement le poète était enfermé, en outre le « nous » disparaît. C'est l'enfermement dans la solitude de l'être qui est marqué ici. 3 ème strophe : L'évocation de la « pluie » au v. 9 contribue encore à la description d'un paysage triste, mélancolique. En outre l'hyperbole qui la caractérise accentue l'idée de l'enfermement puisqu'elle est assimilée à des « barreaux » de « prison ». De plus, l'adjectif « vaste » allant le sens de l'immensité met l'emprisonnement au niveau de l'infini. Loin de provoquer un élargissement donc une libération, il interdit, au contraire, l'ailleurs : où que l'on aille, si loin que l'on aille « les barreaux » sont là. A la « chauve-souris » de la strophe précédente succèdent les « araignées », personnifiées par l'image d'un « peuple muet ». Cette image contribue hautement à l'idée d'angoisse qui plane sur le poème et s'est emparée du poète. En outre, l'enjambement v. 11-12 mime la toile qui se tisse et se répand (« tendre ses filets »), comme un piège pour capturer âme du poète. « Au fond de nos cerveaux » évoque la dimension psychologique du spleen qui s'empare de l'Homme. Ensemble du poème est jalonné par des assonances en [an] qui connotent un mal lancinant qui s'installe progressivement et dont il est impossible de sortir. On peut ajouter à cela les nombreux phénomènes d'enjambement, le tout illustrant la déliquescence. => L'organisation syntaxique des phrases dans les trois premiers quatrains est au service de la représentation du caractère progressif et inexorable de l'angoisse. Ainsi le spleen s'empare complétement du poète et le plonge dans un état qui semble sans retour. 2e mouvement : Le constat d'échec, l'enfoncement dans l'angoisse et la folie. Quatrième quatrain : La syntaxe n'est plus la même. Il y a un effet de rupture : le lexique de la violence et de la folie prennent place et dominent avec les termes « sautent » et « lancent » pour l'un puis « furie », « hurlements » et « geindre » pour l'autre. La métaphore des « cloches » au v. 13-14 renvoie à une image surréelle qui peut symboliser la folie : c'est la révolte contre Dieu (« ciel ») ou contre cet état d’angoisse. Qui plus est, les cloches sont encore comparées à des « esprits errants et sans patrie » (spectres, âmes damnées, perdues dans les Limbes, ce qui pourrait faire référence au poète (cf analogie cloche fêlée/ poète ds poème éponyme) : ainsi Baudelaire se révolte contre sa souffrance, contre lui-même, contre le ciel, contre le destin. Adverbe « tout à coup » = brutalité, sursaut désespéré. Désespoir se perçoit à travers termes « gémissant » (v.1), « ennuis » (v.2 ), « triste » (v.4) qui s’accentuent ds 4ème strophe : « affreux hurlement », « geindre opiniâtrement » Diérèse porte sur l'adverbe « opiniâtrement » pour accentuer son effet (sonorité désagréable). Ainsi, le bruit s'empare de la strophe et arrive à son point culminant comme pour manifester le chaos dans lequel se trouve Baudelaire qui semble avoir une hallucination auditive. Mot très long (prend tout un hémistiche) : retombée, effet trainant.
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