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Exemples d'Anthologie poétique sur la ville, Lectures de Poésie

Typologie: Lectures

2020/2021

Téléchargé le 14/10/2021

Alana0
Alana0 🇫🇷

4.3

(79)

398 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Exemples d'Anthologie poétique sur la ville et plus Lectures au format PDF de Poésie sur Docsity uniquement! Anthologie poétique sur la ville «Paysage » Je veux, pour composer chastement mes églogues, Coucher auprès du ciel, comme les astrologues, Et, voisin des clochers, écouter en rêvant Leurs hymnes solennels emportés par le vent. Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde, Je verrai l’atelier qui chante et qui bavarde ; Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité, Etles grands ciels qui font rêver d’éternité. Il est doux, à travers les brumes, de voir naître L'étoile dans l’azur, la lampe à la fenêtre, Les fleuves de charbon monter au firmament Et la lune verser son pâle enchantement. Je verrai les printemps, les étés, les automnes ; Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones, Je fermerai partout portières et volets Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais. Alors je rêverai des horizons bleuâtres, Des jardins, des jets d’eau pleurant dans les albâtres, Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin, Et tout ce que l’Idylle a de plus enfantin. L’Émeute, tempêtant vainement à ma vitre, Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ; Car je serai plongé dans cette volupté D’évoquer le Printemps avec ma volonté, De tirer un soleil de mon cœur, et de faire De mes pensers brûlants une tiède atmosphère. Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857 «Rêve parisien » I Par tout ce qu’elles reflétaient ! De ce terrible paysage, . . Que jamais œil mortel ne vit, Insouciants et taciturnes, Ce matin encore l’image Des Ganges, dans le firmament, Da : Versaient le trésor de leurs urnes Vague et lointaine, me ravit. : 8 ? Dans des gouffres de diamant. Le sommeil est plein de miracles ! Par un caprice singulier, Architecte de mes féeries, J'avais banni de ces spectacles Je faisais, à ma volonté, Le végétal irrégulier, Sous un tunnel de pierreries Passer un océan dompté ; Et, peintre fier de mon génie, Je savourais dans mon tableau Et tout, même la couleur noire, L’enivrante monotonie Semblait fourbi, clair, irisé ; Du métal, du marbre et de l’eau. Le liquide enchâssait sa gloire Dans le rayon cristallisé. Babel d’escali t d’arcad: . . ® _. GAIN ec rvaces Nul astre d’ailleurs, nuls vestiges C’était un palais infini, De soleil, mê bas du ciel Plein de bassins et de cascades P so mn méme au Das de cie, Tombant dans l’or mat ou bruni ; < Our 1 “UmNer ces procuges, Qui brillaient d’un feu personnel ! Et des cataractes pesantes, Et t il Comme des rideaux de cristal, Plan ces tbe ss Mer vez us Se suspendaient, éblouissantes, anait (ter e nouveauté ! À : k Tout pour l’œil, rien pour les oreilles !) À des murailles de métal. : ect Un silence d’éternité. Non d’arbres, mais de colonnades Les étangs dormants s’entouraient, Il Où de gigantesques naïades, En rouvrant mes yeux pleins de flamme Comme des femmes, se miraient. J'ai vu l'horreur de mon taudis. , n . Et senti, rentrant dans mon âme, Des nappes d’eau s’épanchaient, bleues, La pointe des soucis maudits : Entre des quais roses et verts, Pendant des millions de lieues, Vers les confins de l’univers ; La pendule aux accents funèbres Sonnait brutalement midi, C’étaient des pierres inouïes Et le ciel versait des ténèbres Et des flots magiques ; c’étaient Sur ce triste monde engourdi. D'’immenses glaces éblouies Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857 «Kaléidoscope » Dans une rue, au coeur d'une ville de rêve Ce sera comme quand on a déjà vécu : Un instant à la fois très vague et très aigu... Ô ce soleil parmi la brume qui se lève ! Ô ce cri sur la mer, cette voix dans les bois ! Ce sera comme quand on ignore des causes ; Un lent réveil après bien des métempsycoses : Les choses seront plus les mêmes qu'autrefois Dans cette rue, au coeur de la ville magique Où des orgues moudront des gigues dans les soirs, Où les cafés auront des chats sur les dressoirs Et que traverseront des bandes de musique. Ce sera si fatal qu'on en croira mourir : Des larmes ruisselant douces le long des joues, Des rires sanglotés dans le fracas des roues, Des invocations à la mort de venir, Des mots anciens comme un bouquet de fleurs fanées ! Les bruits aigres des bals publics arriveront, Et des veuves avec du cuivre après leur front, Paysannes, fendront la foule des traînées Qui flânent là, causant avec d'affreux moutards Et des vieux sans sourcils que la dartre enfarine, Cependant qu'à deux pas, dans des senteurs d'urine, Quelque fête publique enverra des pétards. Ce sera comme quand on rêve et qu'on s'éveille, Et que l'on se rendort et que l'on rêve encor De la même féerie et du même décor, L'été, dans l'herbe, au bruit moiré d'un vol d'abeille. Verlaine, Jadis et Naguère, 1885 «Ville » Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen d’une métropole crue moderne, parce que tout goût connu a été éludé dans les ameublements et l’extérieur des maisons aussi bien que dans le plan de la ville. Ici vous ne signaleriez les traces d’aucun monument de superstition. La morale et la langue sont réduites à leur plus simple expression, enfin! Ces millions de gens qui n’ont pas besoin de se connaître amènent si pareillement l’éducation, le métier et la vieillesse, que ce cours de vie doit être plusieurs fois moins long que ce qu’une statistique folle trouve pour les peuples du Continent. Aussi comme, de ma fenêtre, je vois des spectres nouveaux roulant à travers l’épaisse et éternelle fumée de charbon, — notre ombre des bois, notre nuit d’été ! — des Érinnyes nouvelles, devant mon cottage qui est ma patrie et tout mon cœur puisque tout ici ressemble à ceci, — la Mort sans pleurs, notre active fille et servante, un Amour désespéré et un joli Crime piaulant dans la boue de la rue. Rimbaud, Z!{luminations, 1886 «Métropolitain » Du détroit d’indigo aux mers d’Ossian, sur le sable rose et orange qu’a lavé le ciel vineux, viennent de monter et de se croiser des boulevards de cristal habités incontinent par de jeunes familles pauvres qui s’alimentent chez les fruitiers. Rien de riche. — La ville. Du désert de bitume fuient droit, en déroute avec les nappes de brumes échelonnées en bandes affreuses au ciel qui se recourbe, se recule et descend formé de la plus sinistre fumée noire que puisse faire l’Océan en deuil, les casques, les roues, les barques, les croupes. — La bataille ! Lève la tête : ce pont de bois, arqué ; les derniers potagers ; ces masques enluminés sous la lanterne fouettée par la nuit froide ; l’ondine niaise à la robe bruyante, au bas de la rivière ; les crânes lumineux dans les plants de pois, — et les autres fantasmagories. — La campagne. Ces routes bordées de grilles et de murs, contenant à peine leurs bosquets, et les atroces fleurs qu’on appellerait cœurs et sœurs, damas damnant de longueur, — possessions de féeriques aristocraties ultra-rhénanes, Japonaises, Guaranies, propres encore à recevoir la musique des anciens — et il y a des auberges qui, pour toujours, n’ouvrent déjà plus ; — il y a des princesses, et si tu n’es pas trop accablé, l’étude des astres. — Le ciel. Le matin où, avec Elle, vous vous débattites parmi ces éclats de neige, ces lèvres vertes, ces glaces, ces drapeaux noirs et les rayons bleus, et ces parfums pourpres du soleil des pôles. — Ta force. Rimbaud, Z!{luminations, 1886 Tous les chemins vont vers la ville. Du fond des brumes, Là-bas, avec tous ses étages Et ses grands escaliers et leurs voyages Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d'un rêve, elle s'exhume. Là-bas, Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l'air, Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgonnes: Ce sont des tours sur des faubourgs, Ce sont des toits et des pignons, En vols pliés, sur les maisons: C'est la ville tentaculaire, Debout, Au bout des plaines et des domaines. Des clartés rouges Qui bougent Sur des poteaux et des grands mâts, Même à midi, brûlent encor Comme des oeufs monstrueux d'or, Le soleil clair ne se voit pas: Bouche qu'il est de lumière, fermée Par le charbon et la fumée, Un fleuve de naphte et de poix Bat les môles de pierre et les pontons de bois: Les sifflets crus des navires qui passent Hurlent la peur dans le brouillard: Un fanal vert est leur regard Vers l'océan et les espaces. Des quais sonnent aux entrechocs de leurs fourgons, Des tombereaux grincent comme des gonds, Des balances de fer font choir des cubes d'ombre Et les glissent soudain en des sous-sols de feu: Des ponts s'ouvrant par le milieu, Entre les mâts touffus dressent un gibet sombre Et des lettres de cuivre inscrivent l'univers, Immensément, par à travers Les toits, les corniches et les murailles, Face à face, comme en bataille. Par au-dessus, passent les cabs, filent les roues, Roulent les trains, vole l'effort, Jusqu'aux gares, dressant, telles des proues Immobiles, de mille en mille, un fronton d'or. Les rails raméfés rampent sous terre En des tunnels et des cratères Pour reparaître en réseaux clairs d'éclairs Dans le vacarme et la poussière. C'est la ville tentaculaire. La rue — et ses remous comme des câbles Noués autour des monuments — Fuit et revient en longs enlacements: Et ses foules inextricables «La ville » Les mains folles, les pas fiévreux, La haine aux yeux, Happent des dents le temps qui les devance. A l'aube, au soir, la nuit, Dans le tumulte et la querelle, ou dans l'ennui, Elles jettent vers le hasard l'âpre semence De leur labeur que l'heure empotte. Et les comptoirs mornes et noirs Et les bureaux louches et faux Et les banques battent des portes Aux coups de vent de leur démence. Dehors, une lumière ouatée, Trouble et rouge, comme un haillon qui brûle, De réverbère en réverbère se recule. La vie, avec des flots d'alcool est fermentée. Les bars ouvrent sur les trottoirs Leurs tabernacles de miroirs Où se mirent l'ivresse et la bataille; Une aveugle s'appuie à la muraille Et vend de la lumière, en des boîtes d'un sou; La débauche et la faïm s'accouplent en leur trou Etle choc noir des détresses charnelles Danse et bondit à mort dans les ruelles. Et coup sur coup, le rut grandit encore Et la rage devient tempête: On s'écrase sans plus se voir, en quête Du plaisir d'or et de phosphore: Des femmes s'avancent, pâles idoles, Avec, en leurs cheveux, les sexuels symboles. L'atmosphère fuligineuse et rousse Parfois loin du soleil recule et se retrousse Et c'est alors comme un grand cri jeté Du tumulte total vers la clarté: Places, hôtels, maisons, marchés, Ronflent et s'enflamment si fort de violence Que les mourants cherchent en vain le moment de silence Qu'il faut aux yeux pour se fermer. Telle, le jour — pourtant, lorsque les soirs Sculptent le firmament, de leurs marteaux d'ébène, La ville au loin s'étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir: Elle surgit: désir, splendeur, hantise; Sa claité se projette en lueurs jusqu'aux cieux, Son gaz myriadaire en buissons d'or s'attise, Ses rails sont des chemins audacieux Vers le bonheur fallacieux Que la fortune et la force accompagnent, Ses murs se dessinent pareils à une armée Et ce qui vient d'elle encore de brume et de fumée Arrive en appels clairs vers les campagnes. C'est la ville tentaculaire, La pieuvre ardente et l'ossuaire Et la carcasse solennelle. Etles chemins d'ici s'en vont à l'infini Vers elle. Emile Verhaeren, Les campagnes hallucinées, 1895 «LE SOLEIL SUR LA VILLE » Dans la nacre de cette coquille où se couche le soleil, trop lourd en veillissant, la teinte des moissons, perdue sur les carrés divisés des collines, se courbe et s’atténue jusqu'aux moulures de l’horizon. Il y a le mirage de la barque aux abords de l’écluse où s’engouffre le sang bleu de la plaine. Le pont de fer où passe en bondissant cette âme en peine. Sur le grand fleuve, les rides et les signes, d’un bout à l’autre de la berge, se croisent jusqu'aux premières maisons de la ville, plus basses, plus simples que les huttes de la clairière. Elles ont des toits glissants, des dos de bêtes et, par endroits, cette marque connue des visages que l’on ne voit qu’une fois en passant. Alors les clartés naissent aux vitres et presque à la même heure. De la portière on sent, comme ailleurs la fraîcheur, l'approche des faubourgs. Et ce sont des enfants tristes qui regardent. La nuit. Le train chargé. On ne sait plus quelles sont les compagnies qui passent. Le tour de cette ville est pourtant déjà fait. Mais ce sont des milliers d'hommes qui se cachent. Qui ne bougent pas. Pendant des années, les mêmes hommes, les mêmes lampes. Etles mêmes regards. Et puis, tout à coup, le monde change, si quelqu’un part. Reverdy, La Balle au bond, (1928) «Paris» Où fait-il bon même au cœur de l'orage Où fait-il clair même au cœur de la nuit L'air est alcool et le malheur courage Carreaux cassés l'espoir encore y luit Et les chansons montent des murs détruits Jamais éteint renaissant dans sa braise Perpétuel brüûlot de la patrie Du Point-du-Jour jusqu'au Père Lachaise Ce doux rosier au mois d'août refleuri Gens de partout c'est le sang de Paris Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre Rien n'est si pur que son front d'insurgé Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre Que mon Paris défiant les dangers Rien n'est si beau que ce Paris que j'ai Rien ne m'a fait jamais battre le cœur Rien ne m'a fait ainsi rire et pleurer Comme ce cri de mon peuple vainqueur Rien n'est si grand qu'un linceul déchiré Paris Paris soi-même libéré Aragon, 1944 «La ville » Se heurter à la foule et courir par les rues, Saisi en plein soleil par l’angoisse et la peur, Pressentir le danger, la mort et le malheur, Brouiller sa piste et fuir une ombre inaperçue, C’est Le sort de celui qui, rêvant en chemin, S’égare dans son rêve et se mêle aux fantômes, Se glisse en leur manteau, prend leur place au royaume Où la matière cède aux caresses des mains. Tout ce monde est sorti du creux de sa cervelle. Il l'entoure, il le masque, il le trompe, il l’étreint, Il lui faut s’arrêter, laisser passer Le train Des créatures nées dans un corps qui chancelle. Nausée de souvenirs, regrets des soleils veufs, Résurgence de source, écho d’un chant de brume, Vous n’êtes que scories et vous n'êtes qu’écume. Je voudrais naître chaque jour sous un ciel neuf. Desnos, Contrée, 1944 Qui, me connaissant, croirait que j'aime la foule ? C'est pourtant vrai que mon désir secret semble d'être entouré. La nuit venue, ma chambre silencieuse se remplit de monde et de bruits ; les corridors de l'hôtel paisible s'emplissent de groupes qui se croisent et se coudoient, les escaliers encombrés ne suffisent plus ; l’ascenseur à la descente comme à la montée est toujours plein. Le boulevard Edgard-Quinet, une cohue jamais rencontrée, s'y écrase, des camions, des autobus, des cars y passent, des wagons de marchandise y passent, et, comme si ça ne suffisait pas, un énorme paquebot comme « Le Normandie », profitant de la nuit, est venu s'y mettre en cale sèche, et des milliers de marteaux frappent joyeusement sur sa coque qui demande à être réparée. A ma fenêtre, une énorme cheminée vomit largement une fumée abondante ; tout respire la générosité des forces des éléments et de la race humaine au travail. Quant à ma chambre qu'on trouve si nue, des tentures descendues du plafond lui donnent un air de foire, les allées et venues y sont de plus en plus nombreuses. Tout le monde est animé ; on ne peut faire un geste sans rencontrer un bras, une taille, et enfin, étant donné la faible lumière, et le grand nombre d'hommes et de femmes qui tous craignent la solitude, on arrive à participer à un emmêlement si dense et extraordinaire qu'on perd de vue ses petits fins personnelles. C'est la tribu, ressuscitée miraculeusement dans ma chambre, et l'esprit de la tribu, notre seul dieu, nous tient tous embrassés. Henri Michaux, La nuit remue, 1935 Cette nuit ça été la nuit des horizons. D’abord un bateau sur la mer surgit. Le temps était mauvais. Ensuite la mer me fut cachée par un grand boulevard. Telle était sa largeur qu’il se confondait avec l'horizon. Des centaines d’automobiles passaient de front en tenant la gauche comme en Angleterre. Il me parut voir au loin sur la droite, mais ce n’est pas certain, une sorte d’agitation poussiéreuse et lumineuse qui pouvait être le passage d’autos en sens inverse. Un viaduc traversait la route, et, comme elle, se perdait au loin. La magie qu’il y avait à conduire une auto sur cette route plus semblable à une province était extraordinaire. Je me trouvai ensuite, au pied d’un building. C’était un palais, un palais né d’un esprit royal et non de celui d’un misérable architecte arriviste. Ses centaines d’étages s’élevaient dans le silence parfait, aucun bruit ne venait ni d’en bas ni de l’intérieur, et le haut se perdait dans des vapeurs. On montait par l’extérieur, par la façade principale, lentement; aucune fenêtre n’était animée d’un visage qui serait venu s’y pencher. Nulle curiosité, nul accueil, personne. Cependant rien de délaissé. Nous montions lentement vers le balcon royal encore inaperçu. Nous parcourûmes de la sorte bien deux cents étages mais la nuit, l’obscurité, au moment où l’on voyait enfin poindre dans le haut le rebord du balcon royal se firent trop denses et nous fûmes contraints de redescendre. Henri Michaux, La nuit remue, 1935 Pont des Arts Par hasard je passe sur le pont des Arts un pont sous lequel passe «des éternels regards l'onde » de la Seine «si lasse » elle passe aussi sous le pont Sully et sous le pont Neuf et n'est-ce pas plutôt sous le pont Mirabeau que la Seine est lasse qui «sous le pont de nos bras passe»? sans doute num qu'elle n'ait pas été déjà fatiguée quelques ponts plus haut je m'assieds sur un banc entre des arbustes récemment plantés sur le pont devant moi je vois la tour Eiffel et le vent? pas de vent Jacques ROUBAUD, La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le coeur des humains, 1999 SONNET X Canal Saint-Martin D'un côté du canal c'est le quai de Valmy Et de l’autre côté c'est le quai de Jemmapes Tu C'assieds sur un banc afin de faire En face de l’écluse entr'ouverte à demi L'eau tombe du plan d’eau en cascade et son bruit Rend l'alarme sans fin des moteurs illusoire Les mains sur les genoux et les yeux sur l’eau noire ‘Tu restes sans bouger pendant que du temps fuit Puis tu traverseras la passerelle dont L'image dans les eaux se referme en ovale Pêles platanes flous de fouilles tombées pâles S’enfonçant dans le ciel pâle et blanc jusqu'au fond. La péniche Robert émerge du tunnel - Sous le pont. L'eau bouillonne et grimpe jusqu'aux portes, Jacques ROUBAUD, La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le coeur des humains, 1999
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