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explication d'un texte français, Notes de Langue Française

EXPLICATION D'UN TEXTE FRANÇAIS. ÉPREUVE COMMUNE : ORAL. Marc Escola, Pierre Glaudes, Jean-Claude Larrat, Françoise Lavocat,.

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Francine88
Francine88 🇫🇷

4.4

(96)

557 documents

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Télécharge explication d'un texte français et plus Notes au format PDF de Langue Française sur Docsity uniquement! 1 EXPLICATION D’UN TEXTE FRANÇAIS ÉPREUVE COMMUNE : ORAL Marc Escola, Pierre Glaudes, Jean-Claude Larrat, Françoise Lavocat, Marielle Macé, Christine Montalbetti. Coefficient : 2 ; Durée de préparation : 1 heure. Durée de passage devant le jury : 30 minutes dont 20 minutes d’exposé et 10 minutes de questions. Modalités de tirage du sujet : tirage au sort d’un ticket comportant deux textes. Le candidat choisit un des deux textes. Liste des ouvrages généraux autorisés : dictionnaire de langue française, dictionnaire des noms propres, dictionnaire du moyen français, dictionnaire du français classique, dictionnaire de mythologie. Liste des ouvrages spécifiques autorisés : ouvrages sur lesquels porte le tirage. Le jury a pu entendre cette année des prestations orales de qualité, attestant d’un excellent niveau de préparation des candidats. L’explication de texte est souvent bien dominée par ceux qui ont passé le cap de l’admissibilité au concours. Si cet exercice requiert inévitablement des connaissances, il mobilise au premier chef des facultés d’observation et d’analyse, qui doivent permettre de rendre compte d’un texte littéraire dans toutes ses nuances, tensions et ambiguïtés. Les candidats auraient tort de ne faire aucune place à leur sensibilité. Comment accepter, par exemple, que « L’invocation à Cynthie », dans les Mémoires d’outre-tombe, soit commentée au pas de charge, sans la moindre considération pour la « magie » de cette belle page de prose poétique à son plus haut degré d’harmonie ? Rappelons que la sensibilité peut être un vecteur de compréhension, qu’elle demeure la première forme d’appropriation d’un texte et qu’elle est féconde, dès lors qu’elle s’accorde avec le sens critique des candidats pour nourrir leur explication. Elle vaut mieux, en tout cas, que les surinterprétations et les marottes critiques que certains agitent d’une main mécanique, en pensant naïvement que les mêmes clés, souvent très sommaires, peuvent ouvrir toutes les serrures. Les textes à expliquer sont en général présentés dans des éditions modernes, souvent dotées d’un riche apparat critique. Les candidats ne doivent pas craindre d’exploiter les informations qu’ils peuvent trouver dans l’introduction, la notice, les notes, voire le dossier de ces éditions, quitte à signaler leur dette au cours de l’explication. De même, pour éviter des contresens, ils doivent songer, lorsqu’ils commentent l’extrait d’une œuvre complète, à lire ce qui précède et ce qui suit immédiatement le texte qu’on leur a proposé. Enfin, pour clore ce chapitre philologique, soulignons qu’il est bien venu de commenter les notes de l’auteur et éventuellement les variantes, notamment pour des œuvres comme les Essais ou Les Caractères dont toutes les éditions modernes signalent les différentes « couches » éditoriales : il n’est pas vain de s’interroger ici sur ce qui a pu 2 conduire l’auteur à telle ou telle addition. Les candidats ont le choix entre deux textes pris en général dans des siècles et des genres différents, les commissions d’oral s’efforçant de veiller à ce qu’un équilibre soit trouvé entre les périodes et les formes textuelles, les écrivains de premier plan et les auteurs moins familiers, les extraits et les textes autonomes (poèmes, fables, pensées détachées, etc.). Au vu des résultats, il ne faut pas croire qu’il soit particulièrement facile d’expliquer un passage célèbre ou attendu. S’il vaut mieux éviter d’aller vers un extrait dont on ignore tout – Mme de Sévigné et Saint-Simon, cette année, ont rarement réussi aux candidats qui ont tenté de les expliquer –, on n’a guère de chance de convaincre le jury en proposant d’une page connue un commentaire fade, qui accumule les lieux communs. Quelle que soit la nature du texte choisi, il est préférable d’exposer et d’affronter honnêtement les difficultés de lecture, même si l’on n’est pas en mesure de les résoudre en totalité, à l’image de telle candidate confrontée à l’épisode de la Sibylle de Panzoust dans le Tiers Livre de Rabelais. Les intuitions, la capacité à faire « résonner » un texte, à rendre compte d’une lecture personnelle comptent parfois davantage que les connaissances d’histoire littéraire ou l’habileté à manier les notions de rhétorique et de stylistique. * Au-delà de ces remarques générales, le jury a relevé, cette année encore, la persistance de lacunes inadmissibles, notamment dans l’emploi de la terminologie grammaticale. On ne demande pas aux candidats d’être des spécialistes de langue française, mais de bien connaître les catégories de la grammaire usuelle et de les utiliser à bon escient. Il est loin d’être inutile, quand on prétend analyser finement un texte, de savoir distinguer entre code écrit et code oral, et d’avoir quelques idées sur le système orthographique français (on éviterait ainsi des hypothèses fumeuses sur les jeux du signifiant chez Ronsard ou Montaigne). Les candidats doivent être capables d’analyser la syntaxe d’une phrase complexe (cf. le fragment du « roseau pensant » chez Pascal). On peut attendre d’eux qu’ils soient précis lorsqu’ils étudient les relations de sens dans le lexique – polysémie, homonymie, hyponymie, antonymie, etc. – ou encore qu’ils sachent faire la distinction entre sens et référence, énoncé et énonciation, et qu’ils puissent en tirer toutes les conséquences pour l’explication. Plus largement, si l’explication de texte n’est pas affaire de pure érudition, elle ne doit pas moins se fonder sur une véritable culture et mettre en œuvre des savoirs. À cet égard, le jury remarque non sans inquiétude des lacunes sérieuses dans les domaines de l’histoire littéraire, de la culture historique, mythologique et religieuse. De nombreux contresens résultent d'une ignorance ou d'une connaissance trop superficielle des références les plus élémentaires, qu’elles soient intertextuelles ou topiques. À l’oral comme à l’écrit, le concours demeure résolument pluridisciplinaire : pourquoi commenter D’un Château l’autre de Céline en se coupant du savoir acquis, en principe, dans les cours d’histoire sur la situation du gouvernement de Vichy à Sigmaringen ? (et il était plus aberrant 5 comme une simple prose, dont il n’est pas nécessaire de dégager les spécificités métriques, phoniques et prosodiques. D’une manière générale, le jury apprécie qu’on observe scrupuleusement les particularités de la langue et de la structure d’un texte, pour peu qu’elles permettent de faire jouer à plein les significations. Une lettre appartenant au paratexte d’Adolphe ne mobilise pas les mêmes procédures d’analyse qu’une transposition d’art tirée d’España de Gautier ou qu’une page de La Chambre claire de Barthes, et elle n’ouvre pas les mêmes perspectives herméneutiques. Il n’est pas rare qu’une conclusion digne de ce nom manque en fin d’explication. Il faut imputer ce défaut soit à la précipitation, soit à un déficit conceptuel qui ne permet pas d’aboutir à une véritable synthèse. On est surpris que tel candidat ne songe à aucun moment à préciser que l’extrait des Nuits de Musset qu’il commente relève d’une esthétique romantique. Et que dire de cet autre qui ne se soucie jamais de dégager d’une célèbre scène de L’Illusion comique quelques traits caractéristiques du baroque ? Les généralités, les banalités, les platitudes servent trop souvent à refermer l’explication, là où l’on attendrait une formulation définitive de ses enjeux. Rappelons enfin que les questions du jury, au cours de l’entretien, sont destinées avant tout à aider le candidat. Il s’agit de l’amener, selon les cas, à préciser un aspect absent de son commentaire, à compléter les meilleures propositions de son exposé, à rectifier une erreur d’interprétation locale – « costauds » pris pour « coteaux » dans tel sonnet de Du Bellay, à cause d’une mauvaise interprétation de la graphie – ou globale, tel candidat n’ayant pas perçu, par exemple, la stratégie de séduction mise en œuvre dans le discours d’une héroïne de Crébillon. L’explication de texte reste assurément un exercice exigeant. L’expérience prouve qu’elle n’est pas hors de portée, tant s’en faut, des meilleurs candidats. Le jury se souvient avec plaisir des remarquables prestations de plusieurs d’eux, qui ont retenu son attention par l’acuité de leur sensibilité, l’étendue de leur culture littéraire, la précision de leurs analyses et leur parfaite intelligence des nuances les plus subtiles. ANNEXE : ÉCHANTILLON DE BILLETS D’ORAL Le texte précédé d’un astérisque a été choisi par le candidat. * Mme de Sévigné, Le mariage de « Mademoiselle », lettre du 15 déc. 1670 (Pléiade, I, p.139, ou GF, p. 65). ou Proust, Sodome et Gomorrhe, II, Folio, p. 64-65 (M. de Vaugoubert et Charlus chez les Guermantes) 6 Montaigne, Essais, III, 13, de « Les autres sentent… » à « …prudent et juste. » ou * Anouilh, Antigone, Le Chœur, de « C’est minutieux… » à « …rien à tenter enfin ! » * Rabelais, Tiers-Livre, chapitre XXXVI, de « Vous dictez d’orgues… » à « …Ce que vouldrez. » ou Gracq, Les Eaux étroites, « Pourquoi le sentiment… » à « … d’une famille encore à venir. » Racine, Iphigénie, acte II, scène 5. ou * Benjamin Constant, Adolphe, « Lettre de l’inconnu à l’éditeur ». Roland Barthes, La Chambre claire, Gallimard/Seuil, p. 107-109 (la photographie du Jardin d’hiver). * La Fontaine, Fables, « Parole de Socrate ». ou Jules Verne, Paris au XXe siècle, « Que désirez-vous, Monsieur… » à « …méconnues, inconnues » (Poche, p. 51-52). * Molière, Le Misanthrope, acte V, scène 4. ou Rabelais, Gargantua, chap. XXVII, de « Ce disant… » à « …cela s’entend ou * Flaubert, L’Éducation sentimentale, IIIe partie, I, de « Tout à coup, La Marseillaise… » à « …et brûlé ». Rousseau, Lettre à d’Alembert, GF, p. 104-106 (sur Le Misanthrope). ou *Alphonse Allais, À se tordre, « Le bon peintre », GF. *Cardinal de Retz, portrait de La Rochefoucauld, in La Rochefoucauld, Maximes, mémoires, œuvres diverses, Pochothèque, p. 789. ou Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Obsession ». *Saint-Simon, Le bassin aux carpes [1708], Mémoires, GF, p. 123. ou Michaux, L’Espace du dedans : Un certain Plume, « Un homme paisible ». Marivaux, Le Spectateur français, feuille I (fin), Classiques Garnier, p. 174-175. ou * Beckett, Fin de Partie, Minuit, p. 16-18. 7 La Fontaine, Fables, livre VIII, fable 10, « L’Ours et L’Amateur de Jardins », du début à « … dans mon livre ». ou * Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, t. IV, de « Je fus obligé d’accepter… » à « … et de la geôle » (Poche, p. 449). * Boileau, Art poétique, chant III, v. 245-260. ou Jules Verne, Voyage au centre de la terre, « À cette question… » à « … par la barque à vapeur » (Poche, p. 21-22). Abbé Prévost, Manon Lescaut, de « Elle me parut… » à « … sur ma réponse » (Classiques Garnier, p. 19-20). ou * Gautier, España, « À Madrid » (Folio, p. 469-470). Racine, Andromaque, acte IV, scène 5, « Je n’ai t’ai point aimé… » à « …y trouver Hermione » (GF, p. 216). ou * Chateaubriand, Atala, de « Atala était couchée… » à « … « l’amertume du cœur » (Poche, p. 155-156). Ronsard, Amours de Marie, II, II, IV, « Comme on voit sur la branche… » (Poésie/Gallimard, p. 250). ou * Camus, La Peste, de « Elle sifflait doucement… » à « … et de la peste » (Folio, p. 231-232). * Saint-Amant, « L »Hyver des Alpes », in Anthologie de la poésie baroque, t. I, A. Colin, p. 131. ou Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, t. III, de « J’écris cette page… » à « … autour d’un bâton » (Poche, p. 172-173). Ronsard, Sonnets pour Hélène, II, XXVII, (Poésie/Gallimard, p. 328). ou * Giono, Le Hussard sur le toit, de « Il courut vers la maison… » à « … charnières pourries » (Folio, p. 49-50). * Pascal, De l’art de persuader, de « En toutes ces rencontres… » à « … que par raison » (Intégrale/Seuil, p. 355-356). ou Gautier, España, « Ribera », du début à « la caducité » (Folio, p. 471-472). Perrault, Belle au Bois dormant (l’arrivée du prince charmant). ou * Robert Antelme, L’Espèce humaine, Gallimard, « Tel », p. 317-318.
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