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Explication de texte – Autrui et la connaissance de soi, Slides de Philosophie

Philosophie – Explication d'un texte d'Alain sur autrui et la connaissance de soi. 2. Le lien de l'idée de moi et de l'idée des autres est en fait plus fort ...

Typologie: Slides

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Téléchargé le 08/06/2022

Eusebe_S
Eusebe_S 🇫🇷

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Télécharge Explication de texte – Autrui et la connaissance de soi et plus Slides au format PDF de Philosophie sur Docsity uniquement! Philosophie – Explication d’un texte d’Alain sur autrui et la connaissance de soi. 1 Explication de texte – Autrui et la connaissance de soi « Il est assez évident que l'idée du Moi se forme corrélativement à l'idée des autres ; que 1 l'opposition la modifie tout autant que l'imitation ; que le langage, le nom propre, les jugements, 2 les sentences, tout le bruit propre à la famille, y ont une puissance décisive ; qu'enfin c'est des 3 autres que nous tenons la première connaissance de nous-mêmes. Quelle application de tous 4 pour me rappeler à moi-même, pour m'incorporer mes actes et mes paroles, pour me raconter 5 mes propres souvenirs ! La chronologie est toujours élaborée, discutée, - contrôlée en commun ; 6 j'apprends ma propre histoire ; tout ce qui est rêverie ou rêve est d'abord énergiquement nié par 7 le bavardage quotidien ; ainsi mes premiers pas dans la connaissance de moi-même sont les plus 8 assurés de tous. / Aussi cette idée de moi individu, lié à d'autres, distinct des autres, connu par 9 eux et jugé par eux comme je les connais et les juge, tient fortement tout mon être ; la conscience 10 intime y trouve sa forme et son modèle ; ce n'est point une fiction de roman ; je suis toujours 11 pour moi un être fait de l'opinion autour de moi ; cela ne m'est pas étranger ; c'est en moi ; 12 l'existence sociale me tient par l'intérieur ; et, si l'on ne veut pas manquer une idée importante, il 13 faut définir l'honneur comme le sentiment intérieur des sanctions extérieures. » 14 Alain, Études. Comment se forme l’idée du moi ? Sommes-nous l’unique auteur de notre identité ? Alain développe dans ce texte la thèse selon laquelle nous ne serions pas seul auteur de l’idée de notre moi, mais qu’elle serait forgée dans notre rapport aux autres. Il s’agit d’un paradoxe : l’idée du moi est ce qui me paraît être le plus intime et le plus personnel, elle devrait donc être indépendante de mon rapport aux autres, de mes rapports sociaux… Cependant Alain montre dans ce texte l’importance d’autrui dans la formation du moi. Pour se faire, il développe dans un premier temps (ligne 1 à 9) l’idée que la première connaissance de nous-mêmes nous vient des autres notamment par les rapports d’opposition et d’imitation et par langage (le dialogue, « discutée », « raconter »). Bien plus qu’une première image ou idée de soi, le rapport à l’autre, explique Alain dans un second temps (ligne 9 à la fin), est constitutif de notre être tout entier. On a tord de penser l’autre comme absolument séparé de soi, l’autre « est en moi ». Tout d’abord, Alain commence par une évidence : l’idée du moi apparaîtrait avec l’idée des autres. Cette affirmation de départ est surprenante de prime abord car on pourrait penser au contraire que l’idée de moi se forme avant l’idée des autres ou en tout cas indépendamment d’elle, de façon isolée. Pourquoi aurais-je besoin des autres pour me penser moi, le mot de moi n’est-il pas justement ce qui désigne l’existence d’une conscience séparée des autres, possédant son identité propre ? Alain précise justement pourquoi l’idée du moi est-elle liée à l’idée des autres : pour délimiter un « moi », pour l’isoler du reste des choses qui ne sont pas « moi », qui sont différentes, je me constitue par « opposition », ligne 2. Dès lors que l’on parle d’un « moi » avec son identité propre on l’oppose à toutes les autres choses et à toutes les autres personnes. Même dans le rapport d’imitation, si je désir imiter quelqu’un c’est que je constate que je ne suis pas dans la situation présente comme lui mais que j’aimerais le devenir, que j’essaie de le devenir. L’individu devant moi n’est pas moi. Il peut me ressembler, je peux avoir un lien de parenté, m’en servir comme modèle, comme source d’inspiration, il est toujours fait de différences (« opposition », ligne 2) et de ressemblances (imitation, ligne 2). Philosophie – Explication d’un texte d’Alain sur autrui et la connaissance de soi. 2 Le lien de l’idée de moi et de l’idée des autres est en fait plus fort qu’on ne peut le penser à première vue. On pouvait penser que pour avoir l’idée du moi, pour avoir une connaissance de soi, qu’il suffisait d’exister et d’avoir une conscience capable de réflexion. Selon ce point de vue l’homme est capable de se former une idée et une connaissance de lui-même sans être jamais en contact avec des autres êtres humains. Or, Alain montre que le rapport à l’autre est présent en nous de manière constitutive. Le langage serai une « puissance décisive », ligne 3 car il contient dans sa structure d’abord dans les pronoms l’opposition du moi et des autres (« je » face à « tu ») et l’accord possible (« nous »). « Le nom propre » est ce qui désigne pour les autres mon « moi » et qui me distingue des autres puisqu’il m’est « propre », il m’appartient. Le langage nous montre qu’il faut l’idée des autres, l’idée de la différence pour se comprendre comme étant un être différent, possédant une identité propre. Cependant l’aspect décisif pour la formation de notre moi ne s’arrête pas là. En effet, le langage est aussi ce qui véhicule « les jugements », ligne 2, « les sentences », ligne 3, des autres, ce qui rapporte les faits passés, « mes actes et mes paroles », ligne 5, ce qui raconte « mes souvenirs », ligne 6, voire la « chronologie », ligne 6. Deux aspects du problème sont ici dévoilés. D’une part l’histoire de mon « moi » ne m’est pas entièrement connue, elle n’est pas complètement consciente ni claire (je ne me souviens pas de tout) et donc je n’ai pas une connaissance complète de moi-même. D’autre part, cette histoire peut être complétée avec l’aide des autres par la discussion, le dialogue, le fait de « raconter », ligne 5 (on pense aux parents racontant l’histoire de la famille aux enfants). Avec autrui, la marge d’erreur est évitée, ou plutôt, impossible de prendre ses désirs ou ses rêves pour des réalités : « tout ce qui est rêverie ou rêve est d'abord énergiquement nié », ligne 7. Autrui me permet non seulement d’avoir une connaissance d’événements passé dont je ne me souviens plus mais il relativise également la connaissance que je possède de moi et de la réalité en étant simplement un juge extérieur à moi qui confirme ou qui infirme ma vision des choses. C’est pourquoi, grâce à autrui « premiers pas dans la connaissance de moi-même sont les plus assurés de tous », ligne 8 – 9. En effet, autrui permet une assurance à laquelle je n’ai pas accès sans lui, il enrichit ma connaissance de moi-même et bien plus, il lui donne son point de départ. Ainsi, selon Alain c’est par les différents rapports sociaux et familiaux que nous prenons connaissance de nous-mêmes. La seconde partie du texte va encore plus loin dans le rapport entre l'idée de soi et l'idée des autres. L'idée est que les autres "tiennent" notre être, que nous ne possédons pas une liberté absolue sur la constitution de notre identité. Alain insiste sur le jugement et l'opinion que se forment les autres sur ma personne. L'autre me "tient" en ce qu'il me juge toujours, il a toujours une idée de moi, mais j'ai également à mon tour une idée de l'autre : "connu par eux et jugé par eux comme je les connais et les juge", ligne 10. Cela signifie-t-il que je n'ai pas de contrôle sur celui que je suis, sur mon identité ? Alain parle de "conscience intime", c'est la conscience que j'ai de celui que je suis, et cette conscience n'est pas entièrement passive, elle met en forme, elle est active. Seulement, elle ne peut pas faire entièrement ce qu'elle veut, sa liberté est limitée par l'opinion des autres. Elle ne peut pas se perdre dans ses rêveries ni se construire comme un être de fiction, un personnage de roman, de film ou de jeu de rôle. SI je n'ai pas un contrôle absolu sur mon identité, si l'opinion des autres aprticipe à la formation de mon "moi", cela signifie-t-il que je suis un étranger ? Que je suis définit par ce qui n'est pas moi ? Il faut comprendre qu'en fait, bien qu'il y ait une conscience intime et des jugements venant de "l'extérieur", ce qui veint des autres (paroles, jugements, opinions, regards, attitudes...) n'est pas pour autant fondamentalement étranger à moi puisque ce sont autant d'éléments qui étaient présents depuis les premiers moment de la formation de mon "moi" et que l'idée même de mon
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