Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Explication de texte n°3 « Les Colchiques », d’Apollinaire, Lectures de Français

ttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttt

Typologie: Lectures

2020/2021
En soldes
30 Points
Discount

Offre d'une durée limitée


Téléchargé le 15/06/2021

youssef-kamoun
youssef-kamoun 🇫🇷

1 document

Aperçu partiel du texte

Télécharge Explication de texte n°3 « Les Colchiques », d’Apollinaire et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Explication de texte n°3 – « Les Colchiques », d’Apollinaire Le recueil Alcools paraît en 1913. Il regroupe des poèmes composés entre 1898 et 1912. Inséré dans le cycle des « Rhénanes », « Les Colchiques » évoque l’échec amoureux d’Apollinaire, repoussé par Annie Playden qu’il a rencontrée lors de son séjour en Allemagne. Ce poème s’insère entre « La Chanson du Mal-aimé », poème de fin d’amour et « Palais », rêve d’un banquet grinçant. Il s’agit d’un court poème de 15 vers répartis en trois strophes de plus en plus brèves dans lequel Apollinaire associe les yeux de la femme aimée aux colchiques. Dans cette explication linéaire du poème, nous nous intéresserons au lyrisme mélancolique d’Apollinaire. Comment le poète renouvelle-t-il un thème lyrique traditionnel (la femme associée à une fleur) pour mieux traduire ses états d’âme ? Notre explication suivra les trois mouvements décidés par Apollinaire, les trois strophes du poème. Nous pouvons remarquer que la première contient sept vers (septain), la deuxième cinq vers (quintil) et la dernière trois vers (tercets). Peu à peu, le poème perd des vers et la vie semble l’abandonner également peu à peu, de strophe en strophe. Première strophe – Premier mouvement Le pré est vénéneux mais joli en automne Alexandrin qui évoque un paysage ambivalent (« vénéneux » / « joli »). Les hiatus entre « pré », « est », « joli », « en automne » créent une dissonance, accentuée par l’assonance en « é ». De plus, l’emploi de la conjonction de coordination « mais » souligne le trouble dans ce paysage bucolique. Les termes « joli en automne » riment ici avec « mal fleuri par l’automne » du dernier vers. Structure circulaire du poème qui ferme le paysage sur lui-même et crée une atmosphère étouffante, qui perdurera tout le long du poème, en particulier avec l’assonance en « an ». L’emploi du terme « vénéneux » évoque la mort. La saison de l’automne exprime ici la mort de la nature et des sentiments amoureux. Les vaches y paissant L’horizon d’attente créé par le premier vers est ici rompu. Le poème ne sera pas composé uniquement d’alexandrins (pourtant très nombreux dans ce poème) et rompt avec la tradition poétique. On pouvait s’attendre à la forme du sonnet, composé de 14 vers mais nous avons ici 15 vers, avec les vers 2 et 3, qui semblent porter la trace d’un alexandrin qu’Apollinaire aurait choisi de scinder en deux. La liaison nécessaire (« z’y paissant) + la forme en « ant » ralentit le rythme, d’autant plus que le vers est isolé par sa rime seule. La rupture de l’alexandrin crée un silence entre les deux hémistiches et accentue le contraste entre le paysage bucolique et l’évocation de la mort. Tout semble alors se désarticuler, tout comme la vie même du poète, contaminée par la souffrance amoureuse. Lentement s’empoisonnent Le ralentissement du rythme est renforcé ici par l’assonance en « an », ainsi que l’emploi de l’adverbe « lentement ». Ces deux éléments rappellent l’écriture de Verlaine (« Soleils couchants », « Chanson d’automne »). Si le décor est bucolique au premier abord (on pourrait en effet dans une première lecture rapprocher ce poème d’une églogue, court poème pastorale antique), la tonalité est ici plus sombre. La mort est présente et une menace semble peser sur l’ensemble de la scène. Le colchique couleur de cerne et de lilas Le champ lexical du poison (« vénéneux » vers 1, « s’empoisonnent », vers 3) se matérialise ici en l’image d’une fleur précise, le colchique, connu pour son lent poison. La disposition en chiasme de l’expression « couleur de cerne et de lilas » avec celle du vers 6, « violâtres comme leur cerne » souligne le pouvoir d’envoûtement des yeux de la femme aimée. Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là La comparaison entre les yeux de la femme et le colchique évoque ici la Colchide, patrie de Médée, connue pour avoir tué ses deux enfants afin de se venger de son mari Jason, qui l’avait abandonnée. Elle est également connue pour ses pouvoirs d’empoisonneuse et de sorcellerie. Dans la mythologie, elle laisse tomber une goutte de poison et en naît une fleur, le colchique. Le poète emploie le déterminant possessif « tes ». Mais, ici, aucun dialogue réel ne semble pouvoir exister. La femme est absente, comme déjà partie. L’absence de ponctuation crée une ambiguïté syntaxique. Doit-on considérer « tes yeux » comme le COD du verbe « fleurir » ? Dans ce cas, la mise en abyme crée un vertige duquel le poète ne semble pas pouvoir se libérer. Violâtres comme leur cerne et comme cet automne Suffixe péjoratif en « âtre » qui donne au paysage comme aux yeux de la femme une coloration mortifère. Apollinaire joue ici sur l’ambiguïté du terme « cerne », qui désigne aussi bien l’anneau de croissance sur une plante, comme les marques de fatigue sous les yeux. Les cernes violâtres sont signe généralement de maladie. La couleur violette, très prononcée depuis le vers 4 (« cerne », « lilas ») semble contaminer l’ensemble du poème et le paysage bucolique en lui-même L’anaphore de « comme » renforce le pouvoir contaminant du colchique qui contamine peu à peu l’ensemble du poème et du paysage. L’automne est bien ici la saison de la mélancolie, tout comme chez Verlaine. L’esthétique symboliste est ici bien présente.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved