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Explication de texte - Platon, la République, Examens de Philosophie

Très bonne explication de texte sur La République de Platon.

Typologie: Examens

2021/2022

En vente à partir de 23/11/2022

moonlight_zeor
moonlight_zeor 🇫🇷

4.6

(105)

59 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Explication de texte - Platon, la République et plus Examens au format PDF de Philosophie sur Docsity uniquement! L’art de l’imitation éloigne de la vérité. Selon Platon, dans cet extrait de République, les œuvres d'art ne sont que des apparences illusoires qui appartiennent à un autre monde, plus sensible, plus abstrait et très éloigné de la réalité pénétrable et des essences qui relèvent de la vérité. Est-ce qu’on peut qualifier de mensonge l’art qui imite l’apparence ? Dans un premier temps, l’auteur analyse les arts d’imitations qui s’éloignent de la vérité (ligne 1 à 15). Puis, l’auteur condamne l’art puisqu’il porte toujours sur les apparences (ligne 16 à 22). Tout d’abord, la nature des arts d’imitations est bien éloignée du vrai. Ce texte s’ouvre sur une question : celle de la finalité d’un art tel que « la peinture » (ligne 1) : « Dans quel but l’art de la peinture a-t-il été créé pour chaque objet ? » (ligne 1). Cet art vise effectivement à représenter quelque chose, que ce soit une fleur, un paysage, une personne, etc. Mais si nous considérons n’importe quelle chose dans le monde, alors il nous faut distinguer son être de son paraître ; la réalité « ce qu’il est » (ligne 2) de l’apparence « représenter comme elle apparaît » (lignes 2 et 3). Par exemple, le Soleil n’est pas tel que nous le voyons en réalité puisque nous sommes trop loin pour percevoir sa véritable apparence, ou encore notre ami n’est pas simplement cette enveloppe corporelle que l’on perçoit. Socrate pose donc le problème de savoir si un art comme la peinture cherche à reproduire la réalité ou bien l’apparence de celle-ci « La peinture est-elle une imitation de l’apparence ou de la vérité ? » (ligne 3). Le peintre cherche à reproduire un paysage à l’identique ou selon sa propre vision ? C’est Glaucon, la personne avec qui Socrate dialogue, qui va répondre à cette question sans même prendre la peine de faire une phrase « De l’apparence. » (ligne 5) : c’est donc l’apparence qu’imite un tel art. En effet, si on met trois peintres côte-à-côte devant un paysage, alors on se rendra compte bien vite que les trois tableaux seront complètement différents puisque chaque artiste possède sa propre vision de la réalité éloignée de la vérité selon nous mais proche de la vérité selon eux. Les arts d’imitations sont donc, comme on l’a évoqué précédemment, « bien éloigné du vrai » (ligne 7). En effet, le vrai, c’est ce qui est réellement. Or, l’art imite l’apparence, c’est-à-dire quelque chose qui n’est pas réellement, ou du moins n’est pas complètement : l’apparence n’est au mieux qu’un aspect, « [elle] n’atteint qu’une petite partie, et cette partie n’est elle-même qu’un simulacre » (lignes 8 et 9). Par exemple, un peintre figurant « un cordonnier » (ligne 10) ne pourra représenter que des attitudes, des situations, des outils caractéristiques du cordonnier, mais pas ce qui fait qu’un cordonnier est véritablement un cordonnier, c’est-à-dire son savoir, sa technique. De ce fait, sans nécessairement le vouloir, le peintre va répandre un mensonge puisqu’il n’aura pas démontré toute la vérité. Au lieu de représenter l’image d’un métier réel, véridique, il ne va en montrer qu’une partie qu’il aura choisis et modelé à sa façon et « il trompera les enfants et les gens qui n’ont pas toutes leurs facultés » (ligne 11) parce que la peinture qu’il leurs montrera, leurs fera penser qu’il n’y a aucun mensonge et que c’est une représentation parfaite : ils vont alors s’arrêter aux données immédiates des sens, prenant l’apparence pour la réalité. On peut alors remarquer que pour Platon, l’art est triplement éloigné « du vrai » (ligne 7) et constitue donc en quelques sortes, une imitation de l’apparence d’un « simulacre » (ligne 9). Pour Platon, en effet, le monde réellement réel, le monde vrai, n’est pas ce monde que nous percevons et dans lequel nous vivons, mais le monde de ce qu’il nomme des idées platoniciennes (qu’il ne faut pas confondre avec les idées au sens moderne, qui sont alors des pensées de notre esprit) qui sont les essences, éternelles et immuables, des choses et des êtres vivants qui forment le monde qui nous entoure et ces êtres et ces choses n’ont de réalité que par leur participation à ses idées. En d’autres termes, les idées sont les modèles des réalités de notre monde et ces réalités ne sont par conséquent que des imitations, des simulacres de ces idées. Dans ces conditions, l’artiste, tournant son regard vers le monde sensible et non pas vers le monde intelligible des idées comme le fait le philosophe, ne peut produire qu’un simulacre (l’œuvre d’art) de l’apparence d’un simulacre (le sujet de l’œuvre d’art). Cet art qui, on a vu, porte donc principalement sur les apparences, a-t-il raison d’avoir lieu puisqu’il répand un mensonge ? Ne faudrait-il pas le condamner ? Par la suite, l’auteur condamne l’art puisqu’il porte toujours sur les apparences. L’artiste est vu par Platon, d’une certaine manière, comme un « enchanteur » (ligne 20), un illusionniste, voir un charlatan qui se flatte pour mieux tromper et mentir. En effet, celui-ci va se dire omniscient puisqu’il « possède la connaissance de toutes les techniques artisanales et [...] est au courant de tous les détails concernant chacune » (lignes 17 et 18) : il n’y a donc rien qui lui échappe, il sait tout sur tout, c’est « un homme qui possède une connaissance telle qu’il ne connaît rien avec moins de précision que n’importe quel expert » (lignes 18 et 19). Face à cet homme omniscient, Platon met en garde le spectateur qui serait amené à le croire et qui se laisserait prendre aux illusions de l’art d’imitation : c’est un naïf (ligne 20) et un ignorant puisqu’il confond l’apparence avec la réalité. L’artiste est alors vu comme un escroc, un manipulateur, un séducteur qui souhaite nous convaincre de sa vision afin que l’on oublie la vérité réelle : Platon prévient de son piège et nous demande de ne pas y tomber, car celui qui se fera « dupé » (ligne 21) sera vu comme un ignorant qui est inapte « à distinguer ce en quoi consistent la science, l’ignorance, et l’imitation » (lignes 21 et 22). Dans ce cas-ci, la science est vue comme la vérité, la réalité, puisqu’une vérité scientifique, afin d’exister, a dû être prouvé par des expériences et a tenté d’être démentie par d’autres afin de prouver sa véridicité. L’ignorance représente l’acceptation que l’humain ne peut pas tout savoir, être sûr de tout, à l’heure actuelle : il faut donc accepter que certaines choses n’auront pas de réponse, telle est la vérité, se convaincre du contraire serait un mensonge. L’imitation c’est donc la vérité du point de vue de l’auteur, que l’on ne peut donc pas appeler réellement vérité puisqu’elle ne représente pas la réalité telle qu’elle est, mais la réalité de l’auteur : on peut donc parler de vérité subjective qui est vu ici, par Platon, comme un mensonge. Il paraît donc évident, aux premiers abords, que pour Platon dire que l’art porte sur les apparences, c’est le condamner, puisqu’il s’éloigne par là même du vrai. Cependant, on peut se demander si la condamnation platonicienne porte sur le fait même d’imiter les apparences, ou bien plutôt sur le fait que l’art prétend
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