Télécharge Explication Linéaire Antigone et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Dans le premier mouvement qui concerne les vers 1 à 16, La Fontaine évoque l’événement déclencheur, la mort de la lionne et les réactions du roi et de la Cour à l’annonce de cette nouvelle tragique. Pour éviter toute monotonie, il alterne vers longs (alexandrins) et vers courts (octosyllabes), avec des rimes suivies en majorité et des rimes croisées (vers 3 à 6). Il exprime de façon très laconique l’information du décès au vers 1 car ce ne semble pas être le plus important à raconter. C’est surtout la description de l’attitude du lion qui est développée. On note qu’il prête à son personnage une réaction violente ; la manifestation de sa peine est soulignée par des mots très forts du champ lexical du bruit, comme « cris », « résonna », « rugir » qui montrent sans doute une vraie douleur mais aussi un manque de retenue et de dignité chez un personnage plein de noblesse, censé avoir du contrôle sur ses émotions. La Fontaine ne critique-t-il pas une sorte de faiblesse ? Mais ce qui frappe le lecteur, surtout, c’est son caractère autoritaire qui semble aller jusqu’à l’abus de pouvoir. En effet, il décide immédiatement de régler seul la cérémonie des obsèques. Par des phrases courtes et un rythme rapide, on comprend que les préparatifs sont rondement menés. Les circonstances sont imposées : lieu, moment, placement des membres de la Cour. La répétition oratoire de l’adjectif « tel » suggère bien que tout doit être planifié selon sa volonté. Ses ordres ne semblent pas souffrir de contestation ; il exige avec tyrannie qu’on lui obéisse. On aura compris que La Fontaine qui a dû souffrir de la toute puissance parfois injuste de Louis XIV, a l’intention de dénoncer son attitude de manière indirecte et allégorique. Ce qui va se confirmer dans la suite de la fable. Voyons à présent comment il évoque la réaction des membres de la Cour : on notera d’abord que tous les animaux de la Cour ont un comportement conformiste car ils obéissent, comme un seul homme, au doigt et à l’œil, aux ordres du prince même s’ils n’éprouvent pas de réelle peine ; on a l’impression qu’ils
