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Explication linéaire de "La chanson du Mal-Aimé", Exercices de Littérature

Typologie: Exercices

2020/2021
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Téléchargé le 12/11/2021

Danielle92
Danielle92 🇫🇷

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Aperçu partiel du texte

Télécharge Explication linéaire de "La chanson du Mal-Aimé" et plus Exercices au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Problématique : En quoi Alcools est - il un recueil poétique alliant la tradition à la modernité ? Parcours : modernité poétique ? Objet d'étude : la poésie du XIXème au XXIème siècle 1. Présenter l’auteur, le recueil et son importance dans la poésie française (Utiliser des éléments de la séance 1). 2. - Ce texte conte, sur fond de légendes, les amours malheureuses du poète Guillaume Apollinaire, "Le Mal-Aimé". Le titre de ce poème est construit sur un néologisme, le "Mal- aimé", sur le modèle de "bien-aimé". En 1901, le poète est engagé comme précepteur d'une jeune fille de la noblesse allemande, en Rhénanie. C'est là qu'il tombera amoureux de la gouvernante anglaise Annie Playden. Cet amour se soldera par un échec. - Cette longue chanson composée de 59 quintils (strophes de 5 vers) est le 3ème poème du recueil. À l'intérieur de cette chanson s'intercalent trois intermèdes très différents, "Aubade chantée à Laetere un an passé","Réponse des Cosaques Zaporogues au sultan de Constantinople" et "Les Sept épées", métaphore du coeur percé du poète quand la douleur amoureuse se fait plus vive. Le poème tout entier se rattache à la fois au genre antique de l'élégie! par son titre, sa longueur et son thème (la plainte d'un amoureux éconduit) autant qu'il s'en détache par sa forme (absence de ponctuation) et par son mélange des tons. Les 5 dernières strophes constituent un ensemble s'opposant, par ses thèmes, au reste du poème. Le texte a montré le cheminement douloureux d'un jeune homme, double du poète, qui n'a pu cesser d'aimer la jeune femme malgré ses efforts. Il a frôlé la folie et a envisagé la mort. Dans ces dernières strophes, sa crise morale et psychologique se trouve résolue. Il est en mesure de voir Paris et retrouve ses pouvoirs créateurs. 3. Problématique : Comment Apollinaire, dans ces cinq dernières strophes, se transforme- t-il en un Orphée moderne ? 4. Lecture expressive : Mouloudji récitant "La Chanson du Mal-Aimé" https://www.youtube.com/watch?v=AhEC60ZDQAQ) (12'49 à la fin) - Strophe 55 (strophe 1): permet de situer le dernier épisode du poème dans le temps ("Juin", vers 1) et dans l'espace ("Paris”, vers 4). Les deux 1ers vers inscrivent le texte dans un double espace : réel (le soleil de juin "brûle" physiquement les "doigts endoloris" du poète) et métaphorique. Le terme "lyre" fait d'emblée référence au poète Orphée? et à Apollon, dieu grec de la poésie et de la musique. Ce dieu est également connu sous le nom de Phébus, dieu de la lumière et conducteur du char du soleil. Apollinaire, dont le nom dérive du nom Apollon, associe ici ses deux emblèmes, la lyre et le soleil. Par hypallages, le poète associe à la lyre l'adjectif "ardente" qui conviendrait plutôt au "soleil". Ainsi, le jeune poète, malgré sa souffrance passée exprimée par les mots "triste", "erre" et "mourir", renoue avec la création poétique. La rime léonine*"lyre"/ "délire" et le jeu sémantique soulignent d'ailleurs cet appétit renouvelé pour la création poétique. La poésie orphique (lyrique) et apollinienne (placée sous le signe du Beau) se muent en poésie 1 Voir la définition dans l'explication de texte sur les 30 premiers vers du "Voyageur". 2 Voir note dans l'explication de texte sur les 30 premiers vers du "Voyageur". 3 Voir note dans l'explication de texte sur les 30 premiers vers du "Voyageur". 4 Rime très riche dont l'homophonie s'étend à plusieurs syllabes. dionysiaques plaçant ainsi "La chanson du Mal-Aimé" sous le signe de la modernité poétique. Le poète s'enthousiasme au sens étymologique : son esprit est exalté par la Divinité dont il reçoit l'inspiration, le don de prophétie ou de divination. La crise morale et psychologique développée dans les strophes précédentes s'est résolue d'elle- même et la tentation du suicide n'aboutit pas ce que met en évidence le sens négatif de la réposition "sans" portant sur le verbe "mourir". : développe les images de l'errance et de la tristesse évoquées dans la strophe précédente. On remarque que le Mal-Aimé ne semble rencontrer aucun être humain dans la ville (à l'inverse de sa démarche dans le poème "Zone"), ce qui est une façon d'exprimer sa solitude. En revanche, il s'attarde sur la longueur des dimanches qui "s'éternisent". L'hyperbole traduit son ennui. Le poète ne décrit que des choses inanimées ("orgues de Barbarie", "fleurs au balcon", vers 7 et 9), auxquelles il prête parfois des sentiments humains : "les orgues de Barbarie" “sanglotent dans les cours grises" (vers 8) comme s'ils prenaient à leur compte la peine du jeune homme. Dans un registre voisin, les fleurs "Penchent" (vers 10), comme saturées de soleil et prêtes à mourir. Pourtant, la strophe s'achève sur une comparaison insolite : "Penchent comme la tour de Pise" (vers 10), dont l'humour équilibre la tristesse des vers précédents. Tout se passe comme si le jeune homme avait à présent maîtrisé sa peine et pouvait dès lors renoncer à sa tristesse : les deux strophes suivantes célèbrent la lumière, la musique et la vie. - Strophe 57 (strophe 3) : les strophes 57 et 58 sont consacrées aux "Soirs de Paris" qui sont personnifiés par le groupe épithète : "ivres du gin / Flambant." De plus, cette personnification s'accompagne d'une métaphore qui assimile à un alcool (le gin) l'électricité qui illumine la ville. On comprend alors les sens de l'épithète "Flambant" : brûlant comme le gin dans la gorge, flamboyant comme l'électricité dans les rues et les cafés. Les trois derniers vers témoignent aussi d'une écriture complexe. Au niveau de la réalité physique, ils évoquent le déplacement saccadé et sonore des "rails" (vers 15), des "tramways" (vers 13) munis, à l'époque, de "feux" de route "verts". (vers 13). Mais Apollinaire superpose plusieurs niveaux distincts de métaphore. D'une part, il assimile ces tramways à des animaux portant "sur l'échine" (vers 13) ces "feux" de route. D'autre part, il tire de l'oubli le verbe "musiquerf" et, s'appuyant sur l'analogie de forme qui unit les rails et les portées sur lesquelles on écrit la musique, il transforme ces tramways en notes qui "Musiquent au long des portées / De rails (...)" (vers 14-15). Enfin, et avant de revenir à la réalité (ces tramways sont des "machines", vers 15), il leur prête un attribut humain moderne, la "folie" (vers 15), sans doute en raison de leur secousse et de leur bruit strident. Ainsi, le poète peut-il dégager, à leur propos, le thème fondamental de la création lyrique, thème qu'il renouvelle par les mots anciens et les images modernes qu'il crée : "Les tramways (...) / Musiquent (...) / (..) leur folie (...) (vers 13-15) qui fait écho au "mélodieux délire" de la strophe 55. - Strophe 58 (strophe 4) : consacrée aux bruits divers que l'on entend dans "les cafés gonflés de fumée" (vers 16). 11 y a les violons des "Tziganes" (vers 17) jouant des chansons d'amour, le bruit sourd des "siphons" d'eau gazeuse (vers 18) que personnifie (pour l'analogie de sons) l'épithète “enrhumés" (vers 18) et les cris des "garçons" de café (vers 19) passant leurs commandes, dont seul ressort, sur fond de pantalon noir, le grand tablier blanc assimilé à "un pagne" ce qui lui confère une connotation plus exotique. L'ensemble des bruits qui se mêlent devient un cri indifférencié d'amour - de même qu'à la strophe 57, le bruit des tramways brinquebalants devient de la musique. Ce cri d'amour est en fait lancé par les "cafés" (vers 16) (lieux où se mêlent ces bruits divers) qui se trouvent ainsi 5 Dionysos est, dans la mythologie grecque, le dieu du vin et de l'ivresse. Le recueil Alcools est donc placé sous le signe de l'expression des sentiments (Orphée), de la beauté (Apollon) et de l'ivresse, du déchaînement poétique (Dionysos). 6 Attesté entre le XVIème et le XVIIIème siècle.
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