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Explication linéaire / Sido / le portarit de la mère / EAF, Notes de Français

Explication linéaire du portrait de la mère de Sido

Typologie: Notes

2023/2024

Téléchargé le 24/05/2024

jacklynf
jacklynf 🇫🇷

10 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Explication linéaire / Sido / le portarit de la mère / EAF et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! EL 12 / Sido / Portrait de la mère Introduction En 1930, Colette, âgée de 57 ans, publie Sido, récit autobiographique, qui poursuit le travail de remémoration et d’hommage au monde de l’enfance entrepris en 1922 avec La Maison de Claudine. Elle cherche à retrouver la petite fille qu’elle était, mais surtout sa mère Sido. Celle-ci est la figure centrale de ce récit autobiographique. La première partie lui est entièrement consacrée et son influence sur le reste de la famille est perceptible dans la deuxième et la troisième parties consacrées au Capitaine Colette et à la fratrie. Dans cet extrait, Colette tente de faire comprendre la singulière personnalité de sa mère à travers une anecdote. Problématique : Comment Colette rend-t-elle hommage à sa mère dans ce texte ? Le premier mouvement propose une vue d’ensemble : Comment cette présentation générale souligne-t-elle le caractère singulier de Sido ? Au vrai, cette Française vécut son enfance dans l’Yonne, son adolescence parmi des peintres, des journalistes, des virtuoses de la musique, en Belgique, où s’étaient fixés ses deux frères aînés, puis elle revint dans l’Yonne et s’y maria, deux fois. La première phrase est une présentation de la mère. Cette présentation obéit à une apparente volonté d’objectivité soulignée par le déterminant démonstratif « cette française » qui met à distance l’objet de l’écriture : la mère. Colette évoque donc sa mère avec une certaine distanciation et nous propose une fiche d’identité qui se base sur des faits avérés de l’existence de sa mère : la nationalité de Sido (elle est française), les lieux où elle a vécu « l’Yonne et la Belgique », et l’état civil avec la mention des deux frères aînés et des deux mariages. En trois lignes elle résume ainsi les principales étapes de son existence : l’enfance dans l’Yonne, l’adolescence » en Belgique, puis sa vie de femme mariée. Pourtant derrière cet objectivité apparente on voit poindre l’éloge qui va se lire à la mention de l'adolescence de la mère : on a en effet une énumération « des peintres, des journalistes, des virtuoses de la musique » et cette numération va permettre à la mère de sembler immédiatement être un personnage d'exception qui a eu un passé riche baigné dans un monde où l'art et l'écriture étaient très présents. D’ailleurs les verbes au passé simple donnent un aspect révolu, mais rappellent aussi les formulations d’un conte (elle « vécut »). Ainsi cette femme a, en toute connaissance de cause, choisit de retourner en Bourgogne. Elle apparaît triplement singulière par ce choix : elle renonce à la vie urbaine en Belgique pour la province, elle renonce à vivre proche de ses frères aînés et enfin elle renonce à un environnement culturel. La dernière et brève proposition « s’y maria deux fois » intrigue également le lecteur. Deuxième mouvement : hommage d’une femme d’exception D’où, de qui lui furent remis sa rurale sensibilité, son goût fin de la province ? Je ne saurais le dire. Je la chante, de mon mieux. Je célèbre la clarté originelle qui, en elle, refoulait, éteignait souvent les petites lumières péniblement allumées au contact de ce qu’elle nommait «  le commun des mortels ». Je l’ai vue suspendre, dans un cerisier, un épouvantail à effrayer les merles, car l’Ouest, notre voisin, enrhumé et doux, secoué d’éternuements en série, ne manquait pas de déguiser ses cerisiers en vieux chemineaux et coiffait ses groseilliers de gibus poilus. Peu de jours après, je trouvais ma mère sous l’arbre, passionnément immobile, la tête à la rencontre du ciel d’où elle bannissait les religions humaines… Avec la phrase qui suit « D’où, de qui lui furent remis sa rurale sensibilité, son goût fin de la province ? », Colette rompt avec la distanciation du premier mouvement. Elle fait l’éloge de sa mère par l’énumération au rythme binaire « la rurale sensibilité » et « le goût fin de la province ». Ces deux expressions soulignent un rapport à la Terre. L'adjectif « rurale » qui est mis en valeur par sa place antéposée au nom qu'il qualifie « sensibilité » et le nom « province » renvoient effectivement à la nature, à des mondes où la nature est très présente. Ces expressions évoquent la capacité de Sido à ressentir les choses de façon exacerbée. Sido apparaît donc ainsi comme une femme proche de la Terre dans le sens où elle peut ressentir à son contact plus que ce que le texte nomme plus loin « le commun des mortels ». Le premier mouvement nous apprend en outre que cette femme a, en toute connaissance de cause, renoncé à la vie urbaine en Belgique et son environnement culturel et choisit de retourner en Bourgogne. En outre, par cette interrogation partielle « d’où, de qui lui furent remis... ? », Colette s’interroge sur l'origine de la sensibilité particulière de Sido au contact de la nature mais n’a pas d’explication, comme elle l’exprime dans une phrase négative très brève : « Je ne saurais le dire ». Cette dernière phrase apporte une non-réponse et marque également l'apparition du pronom personnel « je » qui se place donc en position d'ignorance et fait ainsi de la mère un personnage mystérieux, hors du commun qui ne saurait être épuisé par l'écriture, par la recherche que fait sa fille. Cette dernière évoque alors explicitement son projet littéraire : il s’agit de célébrer sa mère (« Je la chante, de mon mieux », « Je célèbre »). Les deux verbes au présent d’énonciation, définissent l’art de Colette : rendre hommage en utilisant toutes les ressources musicales du langage. Ce qui provoque en particulier l'admiration de Colette pour Sido est « la clarté originelle ». Cette expression contribue à faire de la mère un être mystérieux puisqu'elle va être liée à ce qui est originel, c'est à dire ce qui vient de la nuit des temps, ce qui vient de l’origine de toutes choses. Par l’antithèse de cette « clarté originelle » qui est celle de Sido avec les « petites lumières péniblement allumées » qui sont celles du « commun des mortels », Colette trace le portrait d’un être qui s’élève au-dessus de tous, une mère extraordinaire, hors du commun.
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