Explication texte : Platon la République, Examens de Philosophie

Télécharge Explication texte : Platon la République et plus Examens au format PDF de Philosophie sur Docsity uniquement! Philosophie-Terminale-Platon L’Art : une discipline qui soulève tant de questions. Cette technique proprement humaine, ce génie universel et intemporel nourrit nos cultures depuis des siècles. A travers les époques, les artistes de leurs mains, ont représenté le monde.  En voulant reproduire les êtres ou la nature, le peintre ne cherche-t-il pas à les copier ? L’art n’a-t-il pas souvent pour but d’être figuratif et de donner l’illusion du réel ? Pour Platon, l’art ne doit pas imiter la réalité car il ne représente pas la vérité. Nous pouvons donc nous demander en quoi l’art peut-il nous éloigner de la vérité ?  A travers le texte de Platon, République, X, nous expliquerons dans un premier temps la finalité de l’art de la peinture. Puis, nous analyserons pourquoi l'art n'est qu’apparence et s'éloigne de la vérité. Finalement, nous mettrons en exergue comment l’ignorance et la crédulité peuvent amener à l’illusion. L’art de la peinture est un moyen par lequel l’Homme tend à une certaine fin. Un peintre réalise un tableau dans un but précis. Socrate, disciple de Platon, s’interroge sur la finalité de l’art : représente-t-il la réalité (“pour chaque être, ce qu’il est”) ou n’est-il qu’apparence (“pour chaque apparence, de représenter comme elle apparaît”) ? Nous pouvons donc nous poser la question suivante : une peinture peut-elle représenter un être dans sa globalité. Son caractère, ses émotions, ses goûts, sa personnalité mais également son aspect physique : sa force, ces aptitudes… tous ces éléments peuvent-ils être retranscrits à travers une seule toile ? Cela représenterait donc une imitation de la réalité. La notion de réalité s’oppose à celle de l’apparence comme le précise Socrate. L’apparence n’est qu’une infime partie de la réalité et s’en éloigne puisqu’elle retranscrit ce que le peintre observe et ressent de manière subjective. Pour un même modèle, deux peintres réaliseront deux œuvres différentes car ils seront guidés par leurs propres ressentis et observations. Il n’y a donc pas de réalité ni de vérité comme l’affirme Glaucon pour qui l’imitation n’est qu’apparence.  Si l’art n’est qu’apparence et n’est donc pas vrai, alors toutes les créations inimaginables sont possibles. De par son caractère illusionniste, il devient dépourvu de toute réalité. Comme la peinture de René Magritte “La trahison des images” sur laquelle nous remarquons seulement une pipe de par son aspect. Il est pourtant écrit sur la peinture, “ ceci n’est pas une pipe”. En effet, c’est seulement un tableau, une image, une représentation, mais pas l’objet en tant que tel. La frontière entre l’imagination, la toile et la perception du spectateur face à son contenu est subtile. Cette pipe constitue alors une fausse croyance, c’est une apparence dépourvue de vérité montrant seulement l’observable.   Selon Platon, l'art ne serait pas la vérité. La vérité est conforme à la réalité. Socrate utilise le champ lexical de la tromperie et de l’illusion pour appuyer cette idée : “L’art de l’imitation”, “simulacre”, “trompera”, “semblera”. La vérité, elle, s’oppose à l’illusion, au mensonge et à l’ignorance. Dans l’imitation il y a la notion de copie. On s’inspire pour créer quelque chose qui n’est pas authentique. En faisant le parallèle avec plusieurs corps de métier, Socrate démontre qu’un artiste peintre ne peut représenter une réalité qu’il ne maîtrise pas, en l’occurrence ici les métiers de l'artisanat (“sans rien maîtriser de leur art”). Lorsque le peintre imite le cordonnier, seulement l’aspect physique est peint. L’extérieur prend le pas sur l’art du métier qui est non maîtrisée par l’artiste, il ne connait que ce qu’il a constaté visuellement. Un cordonnier pourrait apparaître serein, posé, précis dans son travail, mais la peinture ne reflète pas ce qu’il pense, ses états d’âme, ses possibles angoisses face à un travail minutieux et finalement stressant. Tous ses sentiments, ce qui est à l’intérieur de l’humain, ne peut pas être exprimé à travers une unique peinture qui représente une interprétation de l’artiste et donc sa vérité.