Fiche de Lecture Ouvrage : Malraux A., Le Musée imaginaire ..., Slides de Arts

Télécharge Fiche de Lecture Ouvrage : Malraux A., Le Musée imaginaire ... et plus Slides au format PDF de Arts sur Docsity uniquement! Fiche de Lecture Ouvrage : Malraux A., Le Musée imaginaire, Paris: Gallimard, 2016, 287 p. (3e édition : 1965) (collection folio essais). Né en 1901, mort en 1976, André Malraux a marqué le monde des lettres et de la culture de la première moitié du XXe siècle. Aventurier, combattant contre le fascisme durant la guerre d’Espagne, résistant au terme de la Deuxième Guerre mondiale, cinéaste, romancier et essayiste, auteur d’une monumentale œuvre autobiographique, compagnon de route du parti communiste rallié ensuite au général de Gaulle dont il deviendra ministre de la Culture entre 1959 et 1969, André Malraux est l’auteur d’une œuvre multiforme. Très tôt, Malraux avait exprimé l’intention de consacrer une vaste étude à l’Art, à sa psychologie et à son histoire. Édité pour la première fois en 1947, le Musée imaginaire est le premier grand ouvrage sur l’art publié par l’écrivain et futur ministre. L’ouvrage a été remanié en 1951 pour paraître comme première partie d’une étude plus vaste imprimée sous le titre Les Voix du silence. La troisième et dernière édition a été complétée en 1963 et fut publiée en 1965. Organisé en quatre chapitres précédés d’une introduction, abondamment illustré, l’ouvrage interroge le rôle et les limites des Musées, le phénomène de «transformation» d’un objet (sculpture ou peinture) en œuvre d’art, cherche à répondre à la question de la nature de l’œuvre d’art et montre les limites de la critique d’art. L’ouvrage est structuré par l’opposition entre le Musée traditionnel – physique, pourrions-nous dire - tel que la civilisation occidentale l’a défini et structuré au XIXe siècle, et le Musée imaginaire né du développement de la photographie allié au travail de l’imprimeur. Pour Malraux, le Musée traditionnel est un lieu qui réunit des collections, en particulier des collections artistiques. Il joue un rôle déterminant dans le processus de métamorphose d’un objet en œuvre d’art, car il est à la fois un lieu de distinction - peut-être pourrait-on utiliser le terme «sanctification» - de l’œuvre humaine, un lieu où l’objet exposé n’a pas d’autre fonction que d’être une œuvre d’art et un lieu charnière dans l’intellectualisation du rapport du visiteur à l’œuvre d’art. Le Musée d’art a néanmoins des limites, car il ne peut exposer que ce que contiennent ses collections. Malraux rappelle que de nombreux critiques d’art, notamment ceux du XIXe siècle ou du début du XXe siècle, n’ont eu qu’une connaissance limitée des œuvres d’art et accès qu’à celles que conservaient les plus grands musées. Ils ignoraient l’existence de nombreux chefs d’œuvres que ne conservaient pas les collections de leur pays. Les œuvres d’art intransportables, par exemple les fresques de la Renaissance italienne ou les reliefs des temples khmers, n’étaient connues que d’un petit nombre de personnes qui avaient pu voyager, qui en avaient entendu des descriptions ou vu des reproductions. Le Musée imaginaire tel que l’envisage Malraux est plus étendu et plus important que la somme de tous les Musées existants. Il est constitué par la totalité de l’art mondial mis à disposition grâce aux moyens de la reproduction photographique. La photographie permet une reproduction précise d’une œuvre d’art contrairement au dessin ou à la gravure. Le procédé de reproduction photographique peut être appliqué à toute œuvre d’art qu’elles soient mobiles (tableaux et sculptures) ou immobiles (peintures murales et reliefs) et a permis l’édition d’anthologies plus ou moins complètes des œuvres d’un artiste ou d’une école. Ce procédé a permis la diffusion del’art au plus grand nombre et a entraîné un renouvellement des connaissances en histoire de l’art en permettant une confrontation immédiate des œuvres. La