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Francais_9e_Livre_Unique_Cha..., Examens de Histoire

Le Grand Musc et La Poivrée finissent par adopter Le Chien définitivement. (▷ EXTRAIT 7, p. 39). RÉSUMÉ DE CABOT-CABOCHE. Page 28. Le roman.

Typologie: Examens

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

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Télécharge Francais_9e_Livre_Unique_Cha... et plus Examens au format PDF de Histoire sur Docsity uniquement! 16 1 LE ROMAN Repères : les catégories de romans, couverture de Cabot-Caboche 18 Textes et images 1 Daniel Pennac, Cabot-Caboche – La dédicace 20 – Lire et tenir son journal de bord 21 – Extrait 1, « Quand on est un chien trouvé » 22 – Extrait 2, « Vaut mieux le noyer tout de suite » 24 – Extrait 3, « JE VEUX UN CHIEN » 27 – Extrait 4, « C’est à Paris que tout se gâta » 31 – Extrait 5, « Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qui t’arrive, Le Chien… » 33 – Extrait 6, « Le Chien entend avec horreur la voiture s’éloigner » 36 – Extrait 7, « Voilà, Le Chien, tu sais tout » 39 2 Lire l’œuvre intégrale 42 3 Lire l’image : Roba, planche extraite de 60 gags de Boule et Bill 44 Prolongements Activités de lecture (débuts de romans), suggestions de lecture, activités de vocabulaire, activités d’oral 46 Outils Pour lire et écrire un extrait de roman 49 Lecture bilan : évaluation Daniel Pennac, Cabot-Caboche, extrait du chapitre XXVIII 50 Écriture Écrire un chapitre de roman 51 17 Lire l’image 1. a) Qui est l’auteur du tableau ? Quelle est la technique utilisée ? Quel est le support ? b) S’agit-il d’un tableau d’époque récente ou ancienne ? 2. a) Dans quel lieu précis les personnages se trouvent-ils ? Justifiez votre réponse. b) Quelle est la scène représentée ? Quels détails montrent que les personnages sont plongés dans la lecture ? 3. Quelles sont les couleurs dominantes ? Quelle impression le peintre a-t-il cherché à créer ? 4. Mettez cette image en rapport avec le titre du chapitre. J Valérie Conway (XXe siècle), Cour à Paris (1992), huile sur toile, 27 x 22 cm (collection privée). ● Avez-vous un animal ? Qui l’a choisi ? Quelle place lui accordez-vous dans votre vie ? ● Si vous n’en avez pas, souhaiteriez-vous en avoir un ? Donnez au moins un argument qui pourrait convaincre vos parents d’en adopter un. Voici la dédicace qui figure au début du roman. À Pec, Kanh, Louk, Diane, Fantou, Susi, Benjamin, Ubu, Petit, Alba, Swann, Bibi, Bolo, Julius, Blackie, J.B., Ouapy, Xango, et à tous les autres chiens qui m’ont fait l’honneur de leur amitié. Daniel Pennac (né en 1944), dédicace de Cabot-Caboche (1982) © éd. Nathan. Daniel Pennac, Cabot-Caboche 1 Textes et images 20 Daniel Pennac (né en 1944) Cabot-Caboche (1982) Lire et analyser 1. Qu’est-ce qu’une dédicace? 2. a) À qui la dédicace est-elle adressée ? En quoi cette dédicace est-elle originale? b) Quelle relation l’auteur a-t-il nouée avec ses des- tinataires? Que leur doit-il selon vous? 3. En quoi cette dédicace annonce-t-elle le thème du roman? Leçon U La dédicace est un texte bref par lequel l’auteur dédie son œuvre à une ou plusieurs personnes, pour lui (leur) rendre hommage. U Le roman Cabot-Caboche est dédié à des chiens ; l’auteur, Daniel Pennac, déclare dans le texte «Ni dresseur ni dressé»: Il me semble qu’ils sont tous là, autour de moi, à me surveiller pen- dant que j’écris ces lignes. C’est qu’on dit tant de bêtises à propos des chiens… ils ont raison de se méfier. La dédicace d’un livre 21 Le roman Chap. I et II Chap. III et IV Chap. V à VIII Chap. IX à XII Chap. XIII Chap. XIV Chap. XV et XVI Chap. XVII et XVIII Chap. XIX à XXI Chap. XXII à XXV Chap. XXVI et XXVII Chap. XXVIII et XXIX Chap. XXX à XXXII Chap. XXXIII à XXXVI Chap. XXXVII à XXXIX Quelle est l’atmosphère qui règne dans la maison ? Qui sont les personnages en pré- sence ? Pourquoi Le Chien ne mange-t-il pas sa soupe ? Dans quel état se retrouve-t-il à la fin du chapitre II ? (  EXTRAIT 1, p. 22) Que s’est-il passé après la naissance du Chien ? Où s’est-il retrouvé ? Qui est Gueule Noire ? Quel rôle a-t-elle joué auprès de lui et que lui a-t-elle appris ? Sur quel événement le chapitre IV se clôt-il ? (  EXTRAIT 2, p. 24) [Le Chien] ne pensait qu’à une chose : laquelle ? Quels personnages a-t-il rencontrés ? Pourquoi n’est-il pas resté chez le boucher ? Pourquoi a-t-il cherché cependant à le retrou- ver ? Y est-il parvenu ? Où Le Chien s’est-il retrouvé enfermé ? Avec quels autres personnages ? Pourquoi ? Quel a été leur sujet de conversation ? Quel a été l’espoir des chiens à l’arrivée de l’équipe de télévision ? Quels sont les trois personnages qui sont ensuite arrivés ? (  EXTRAIT 3, p. 27) En quoi le destin du chien a-t-il basculé ? Pourquoi Le Chien a-t-il pleuré dans les bras de la petite fille ? Quel surnom lui a-t-il donné ? Pourquoi ? Quels indices montrent qu’il y a retour au présent ? Pourquoi Le Chien crie-t-il pendant son sommeil ? Quels indices montrent qu’il y a retour au rêve ? Dans quel lieu Pomme a-t-elle emmené Le Chien ? À quoi pensait-il en voyant les mouettes (fin du chap. XV) ? Quel nom Pomme a-t-elle choisi de donner au Chien ? Pourquoi ? Quels ont été les sentiments du Chien lors du voyage de retour à Paris ? Pour quelles dif- férentes raisons Le Chien a-t-il été déçu, une fois arrivé à Paris ? (  EXTRAIT 4, p. 31) Quelle décision Le Chien a-t-il prise (fin du chap. XIX) ? Quels indices montrent qu’il y a retour au présent (chap. XX) ? Quel moyen de transport Le Chien a-t-il pris ? Dans quel lieu s’est-il rendu ? Quel personnage a-t-il rencontré ? Qui est Le Sanglier ? Que représente-t-il pour Le Hyéneux ? Qu’a appris Le Hyéneux au Chien et notamment à propos des enfants ? Le Chien craqua : pour quelle raison ? Comment a-t-il exprimé sa douleur ? (  EXTRAIT 5, p. 33) Dans quel lieu Le Hyéneux a-t-il conduit Le Chien ? Quels personnages ont-ils rencon- trés ? Dans quelles circonstances Le Chien a-t-il retrouvé Pomme ? La réconciliation a-t-elle été immédiate ? Quelle promesse Pomme a-t-elle faite au Chien ? Quelles ont été les réac- tions des parents à l’arrivée de Pomme et du Chien ? (  LECTURE BILAN, p. 50) Le Chien a terminé son rêve (voir chap. II). Où Le Grand Musc et La Poivrée décident-ils de partir pour les vacances? Où Le Chien sera-t-il installé pour faire le voyage? Que lui arrive- t-il ? Dans quelle ville Le Chien souhaite-t-il retourner? Quels sentiments éprouve-t-il ? (  EXTRAIT 6, p. 36) Combien de temps le voyage du Chien dure-t-il ? Chez qui s’installe-t-il pour chercher du réconfort ? Quelle aide Le Hyéneux lui apporte-t-il ? Dans quel lieu Le Chien et ses amis se rendent-ils ? Que font-ils ? Combien de jours Le Chien attend-il ? Pour quelle raison La Poivrée et Le Grand Musc rentrent-ils prématurément ? Pourquoi Pomme est-elle très affaiblie ? Grâce à qui guérit- elle ? Quelle place Le Chien a-t-il dorénavant dans la famille ? (  EXTRAIT 7, p. 39) LIRE ET TENIR SON JOURNAL DE BORD ■ Prenez des notes de votre lecture du roman Cabot-Caboche en répondant aux questions ci-dessous. Vous pouvez lire le roman par étapes (voir rubrique Tenir son journal de bord, p. 23, 25, 29, 32, 35, 38). ■ Si vous avez des difficultés de lecture, vous pouvez vous reporter au résumé (p. 42). Extrait 1 (Cabot-Caboche, chapitre I) « Quand on est un chien trouvé » Voici l’incipit (le début du roman). CHAPITRE I – D’abord, quand on est un chien trouvé, on ne fait pas de manières ! C’est La Poivrée qui glapit1. Elle a une voix terriblement aiguë. Ses mots rebondissent contre les murs, le plafond et le plancher de la cuisine. Ils se mêlent aux tintements de la vaisselle. Trop de bruit. Le Chien n’y comprend rien. Il se contente d’aplatir ses oreilles et d’attendre que ça passe. De toute façon, il en a entendu d’autres ! Qu’on le traite de chien perdu ne le touche pas beaucoup. Oui, il a été chien perdu, et alors ? Il n’en a jamais eu honte. C’est comme ça. Mais, bon sang, que la voix de La Poivrée est aiguë ! Et ce qu’elle peut être bavarde ! S’il n’avait pas besoin de ses quatre pattes pour se tenir dignement debout, Le Chien se boucherait les oreilles avec les pattes de devant. Mais il a toujours refusé de singer2 les hommes. – Alors, tu la manges, cette soupe ? Non, il ne la mange pas, cette soupe. Il reste devant son assiette, recro- quevillé sur lui-même, une vraie boule de poils, sourde et muette. – Très bien, comme tu voudras, oké, d’accord, à ta guise, mais je te pré- viens, couine3 La Poivrée, tu n’auras rien d’autre à manger tant que tu n’auras pas avalé celle-là. C’est à cet instant précis que la porte s’ouvre, et que Le Chien voit appa- raître, à deux centimètres de son museau, les énormes chaussures du Grand Musc. – Qu’est-ce que c’est que ces hurlements ? Alors là, c’est une tout autre voix. Cela sort en grondant du corps immense du Grand Musc, et les mots se mettent à rouler dans la cuisine, comme les rochers d’une avalanche, ou plutôt – Le Chien n’a jamais vu d’avalanche – comme les vieux sommiers, les carcasses de téléviseurs et les réfrigérateurs déglingués dans la décharge de Villeneuve, près de Nice. Un très mauvais souvenir, pour Le Chien. On en reparlera. – C’est Le Chien ! Il ne veut pas manger sa soupe. – Pas la peine de faire tout ce boucan4. T’as qu’à l’enfermer dans la cuisine. Il finira bien par la manger, sa soupe. […] Daniel Pennac, Cabot-Caboche (1982), extrait du chapitre I © éd. Nathan. 5 10 15 20 25 Textes et images 22 1. glapit : pousse des cris aigus. 2. singer : imiter (familier). 3. couine : pousse des petits cris. 4. boucan : bruit (familier). Lire et analyser La progression du récit et l’ordre de la narration 1. a) À partir de quelle ligne le récit du rêve débute- t-il ? Appuyez-vous sur le changement de temps. b) À quelle époque de la vie du Chien le rêve ren- voie-t-il ? c) Le Chien rêve-t-il d’événements heureux ou mal- heureux ? Quelles réactions le rêve provoque-t-il chez Le Chien? Citez le texte. d) Qui parle, selon vous, lignes 8 à 14? Faites une hypothèse. Le parcours du Chien 2. Quelle première épreuve Le Chien doit-il sur- monter après sa naissance? 3. a) Dans quelle ville et dans quel lieu précis Le Chien se retrouve-t-il au début du chapitre IV? b) Quelle image le narrateur donne-t-il de ce lieu? Justifiez votre réponse. c) Quel personnage Le Chien rencontre-t-il ? Quel rôle ce personnage joue-t-il pour lui ? En quoi ce personnage contribue-t-il à l’éducation du Chien? Le point de vue du Chien 4. a) Relevez les notations olfactives (notations d’odeurs). Pour quelle raison les références aux odeurs sont-elles nombreuses? b) Sont-elles agréables pour un humain? Quel effet produisent-elles sur Le Chien? Appuyez-vous sur une expression précise. c) Relevez les autres sensations éprouvées par Le Chien. La position de Daniel Pennac 5. Relisez les lignes 8 à 16. Quelle image Daniel Pennac donne-t-il des humains dans ce passage? Tenir son journal de bord 6. À quelle suite pouvez-vous vous attendre? Lisez les chapitres V à XII et tenez votre journal de bord (répondez aux questions sur ces chapitres qui figurent page 21). riche et fort, avec un goût très prononcé de noisette qu’il ne devait jamais oublier. Jamais. Pour apprendre vite, il apprit vite ! Il faut dire que la décharge de Villeneuve, près de Nice, c’était une bonne école. Quelqu’un y avait rassem- blé toutes les tentations, tous les plaisirs et tous les dangers d’une vie de chien. D’abord les odeurs. Incroyable, le nombre d’odeurs ! Elles rampaient autour du Chien, planaient au-dessus de sa tête, serpentaient, s’emmêlaient… À vous rendre fou ! Il en suivait une (quelque chose comme une odeur de couenne de jambon) avec application d’abord (« Réfléchis, grondait Gueule Noire, concentre-toi »), le nez au ras du sol, et puis tout à coup, sans savoir pourquoi ni comment, il se trouvait sur la piste d’une autre (une violente odeur de rascasse1 qui avait fini sa vie de poisson dans une bouillabaisse). Déconcerté, il s’asseyait, comme font tous les petits chiens, en tombant lour- dement sur son derrière. […] Daniel Pennac, Cabot-Caboche (1982), fin du chapitre III et début du chapitre IV © éd. Nathan. Le roman 35 40 45 25 1. rascasse : poisson à grosse tête hérissée d’épines. Leçon U Cabot-Caboche est un roman d’apprentissage. Un roman d’apprentissage (ou roman d’initia- tion) raconte l’histoire d’un personnage (humain, animal) qui passe de l’enfance à l’âge adulte et qui fait l’expérience de la vie. Le jeune héros effectue un parcours au cours duquel il se mesure à plus fort que lui, connaît des épreuves dou- loureuses mais reçoit aussi l’aide d’initiateurs (guides) ou amis qui le conseillent et le guident. U Le monde est vu par Le Chien, d’où l’impor- tance dans le roman du vocabulaire des sensa- tions. On distingue les sensations visuelles (vue), olfactives (odorat), auditives (ouïe), tactiles (tou- cher), gustatives (goût). U Dans un roman, il arrive que les événements ne soient pas racontés dans l’ordre où ils se sont produits : le narrateur peut procéder par exemple à des retours en arrière. Dans Cabot-Caboche, le retour en arrière se fait par le biais d’un rêve qui s’étend du chapitre III au chapitre XXIX: Le Chien s’endort et revoit les principaux moments de sa vie depuis sa naissance. Ce procédé permet au lecteur de connaître le passé du Chien. À la fin du retour en arrière (qui correspond à la fin du rêve dans Cabot-Caboche), la narration reprend son cours selon l’ordre chronologique (il faut obser- ver les changements dans le temps des verbes). U On trouve également un retour en arrière dans l’Odyssée d’Homère et l’Énéide de Virgile (Ulysse raconte son histoire à Alcinoos et Énée à Didon, voir p. 110 et 134). Le roman d’apprentissage ; le retour en arrière Textes et images 26 Lire et écrire 7. Raconter un épisode Et puis, que s’est-il passé ? S’était-il évanoui ? Mystère (l. 19) : racontez en quelques lignes com- ment Gueule Noire a pu sauver Le Chien de la noyade. Critères de réussite ■ Narration à la troisième personne aux temps du passé. ■ Éléments de l’histoire respectés (personnages, cadre…). ■ Sentiments de Gueule Noire présents (émotion, peur, colère…). Extrait 3 (Cabot-Caboche, chapitre XII) « JE VEUX UN CHIEN » La vie du Chien continue de défiler dans son rêve. Après la mort de Gueule Noire, il quitte la décharge, mais il est vite embarqué à la fourrière1. Il y rencontre le Nasillard, qui va être adopté suite à une émission de télévision, et le Laineux. CHAPITRE XII Le lendemain, en effet, on vint chercher le Nasillard. Une dizaine de maîtres se le disputèrent. Les uns prétendaient qu’ils étaient arrivés les pre- miers. Les autres affirmaient que c’était eux. Tout juste s’ils ne se tapèrent pas dessus. Puis, ce fut de nouveau le silence. Et l’attente. Le Laineux et Le Chien étaient dans la cage du troisième jour2. Ils y restèrent toute la journée. Le soleil se coucha sur leurs espoirs perdus. – C’est le moment de se montrer courageux, dit le Laineux. – Oui, fit Le Chien – et il se pressa un peu contre l’épaisse fourrure bouclée. La porte s’ouvrit. – Ça y est, dit le Laineux. – Oui, fit Le Chien – et il enfouit complètement sa tête dans la fourrure de son ami. – Du courage, gronda doucement le Laineux. Relève la tête. Quand tout est fichu, il y a encore le courage. Le Chien releva la tête. Il était assis entre les pattes du Laineux. Tous les deux regardaient fixement la porte grande ouverte sur le coucher de soleil sanglant. Mais ce ne fut pas le camion noir qui entra. Ce fut autre chose. Trois per- sonnes. Une espèce de grand type, en short, rouge comme une écrevisse et l’air furieux. Une dame toute maigre, un chapeau à fleurs sur la tête, blanche comme un navet et l’air furieux. Entre les deux, la chose la plus extraordinaire que Le Chien eût jamais vue : une toute petite fille… mais toute petite, alors. Des cheveux roux, raides comme des baguettes, qui lui faisaient comme un soleil autour de la tête. Deux minuscules poings serrés. Et une immense bou- che ouverte qui hurlait : – JE VEUX UN CHIEN ! Derrière les trois visiteurs se tenait le directeur de la fourrière, l’air humain. – Qu’est-ce que c’est encore que ça ? gronda le Laineux. La réponse jaillit d’un seul coup, de toutes les cages à la fois : – Des touristes ! À ce seul mot de « touristes », la fourrière tout entière fut prise d’une rage incroyable. – Dehors, les touristes ! Le roman 5 10 15 20 25 30 35 27 2. cage du troisième jour : chaque jour les chiens changent de cage. Au bout de trois jours à la fourrière, les animaux sont tués s’ils ne sont pas réclamés par leur propriétaire. 1. fourrière : lieu où l’on enferme les animaux errants. Leçon U Comme tout héros de roman d’apprentissage, Le Chien fait dans son parcours des rencontres déterminantes. Après la rencontre de Gueule Noire, il rencontre une petite fille, Pomme, dont la première vue le frappe beaucoup (la chose la plus extraordinaire que Le Chien eût jamais vue, chapitre XII). Le lecteur peut penser que Le Chien va trouver une famille et qu’il est désormais sauvé, à moins que le désir de la petite fille d’avoir un chien ne soit qu’un caprice, comme peut en témoigner le cri autoritaire retranscrit en lettres capitales : JE VEUX UN CHIEN ! U Dans Cabot-Caboche, les humains sont vus à travers le regard des chiens. Le choix de ce point de vue donne lieu à des formules amusantes par lesquelles les personnages sont nommés et carac- térisés. Ainsi, Le Grand Musc et La Poivrée, qui doivent leur surnom à l’odeur qui émane d’eux, sont qualifiés l’un d’écrevisse géante, l’autre de navet à fleurs. U À travers l’épisode de la fourrière se devine l’émotion de Daniel Pennac à l’égard de la souf- france et de la détresse des animaux qui sont injustement conduits à la mort par la faute de maîtres irresponsables. Le roman d’apprentissage ; les rencontres La position de Daniel Pennac Textes et images 30 Lire et écrire 14. Écrire une suite Imaginez en quelques lignes la suite immédiate de ce texte : le départ de la fourrière et l’arrivée au domicile de la petite fille… Critères de réussite ■ Position du narrateur et temps du récit respectés. ■ Désignations des personnages reprises. ■ Caractère des personnages conforme. ■ Point de vue et sentiments du Chien présents. Extrait 4 (Cabot-Caboche, chapitre XVIII) « C’est à Paris que tout se gâta » Le Chien continue de rêver, il revoit sa vie avec Pomme : si heureuse au début pendant les vacances à Nice, mais le bonheur n’a eu qu’un temps… CHAPITRE XVIII C’est à Paris que tout se gâta entre Pomme et Le Chien. Jusque-là, Pomme avait été parfaite. Elle s’était montrée si gentille avec lui que Le Chien l’avait crue apprivoisée. « Elle a déjà dû avoir un chien dans sa vie, se disait-il, et ce chien l’a vraiment bien dressée ! » Non, Pomme n’avait jamais eu d’animal avant lui. Cela, il le comprit dès qu’il pénétra dans l’appartement parisien. Aucun chien n’avait jamais vécu là. Ni aucun chat, d’ailleurs, ni aucun oiseau. Ils y auraient laissé une odeur. Or l’appartement sentait l’homme, rien d’autre. Non, Le Chien s’en rendit compte très vite : en venant le chercher à la fourrière, Pomme avait fait un caprice. Maintenant qu’elle retrouvait sa maison, sa chambre, ses jouets, ses camarades, ses habitudes, elle se désintéressait complètement de lui. Si l’appartement avait été une vraie maison, avec un jardin, ça n’aurait pas été si grave que ça. Le Chien serait resté dehors toute la journée. Il lui fallait peu de chose pour se distraire : quelques oiseaux, du vent dans les feuilles, deux ou trois bruits suspects pour pouvoir aboyer, une piste à renifler par-ci par-là, et il ne voyait pas le temps passer. Seulement voilà : les appartements parisiens n’ont pas d’extérieur. Tout le monde vit dedans. Et dedans, ce n’est pas drôle. D’abord, c’est petit. Et, pour un chien, c’est encore plus petit que pour un homme. À cause des endroits interdits. Pas le droit de monter sur le canapé ni sur les fauteuils, pas le droit de s’allonger sur la moquette du « livin- gue » (et la moquette du livingue1, c’est le « livingue » tout entier !), pas le droit d’entrer dans la chambre du Grand Musc et de La Poivrée… Restent l’entrée (deux mètres carrés), la minuscule cuisine (quand La Poivrée n’y fait pas la tambouille2), le couloir (où tout le monde vous marche dessus) et la chambre de Pomme (sauf la nuit). Mais, justement, Pomme ne voulait pas du Chien dans sa chambre. – Fiche-moi le camp, laisse-moi jouer tranquille, occupe-toi de ton côté. Le Chien se retrouvait dans le couloir. Il se couchait en soupirant devant la porte fermée de Pomme. […] Daniel Pennac, Cabot-Caboche (1982), début du chapitre XVIII © éd. Nathan. Le roman 5 10 15 20 25 31 1. livingue : traduction française du mot anglais living-room qui signifie salle de séjour. 2. tambouille : mot familier pour plat cuisiné. Lire et analyser Le parcours du Chien 1. a) Quelle expérience douloureuse Le Chien fait- il une fois rentré à Paris? Pour répondre, dites com- ment se comporte désormais Pomme à son égard et dites quelles sont ses conditions de vie dans l’ap- partement. b) En quoi y a-t-il eu changement par rapport aux vacances? Le point de vue du Chien 2. Relisez les lignes 12 à 26. Quel regard Le Chien porte-t-il sur la vie en ville chez les humains? 3. a) Pourquoi le mot «livingue» (l. 21) est-il entre guillemets? b) En quoi les précisions données entre parenthè- ses (l. 21 à 25) sont-elles amusantes? La position de Daniel Pennac 4. a) Quelle est selon vous la position de Pennac sur la façon dont les citadins traitent leur chien ? En quoi leurs conditions de vie ne conviennent- elles pas à leur nature? b) Quel défaut humain Pennac dénonce-t-il ? Tenir son journal de bord 5. À quelle suite pouvez-vous vous attendre? Lisez les chapitres XIX à XXV et tenez votre journal de bord (répondez aux questions sur ces chapitres qui figurent page 21). Textes et images 32 Lire et écrire 6. Écrire un règlement Relisez le passage : Pas le droit de monter sur le canapé… jusqu’à dans sa chambre (l. 19 à 26). Puis rédigez le règlement auquel Le Chien doit se sou- mettre en vivant chez les parents de Pomme. 7. Écrire une charte Imaginez une charte des droits et des devoirs des maîtres écrite par les animaux domestiques (chien, chat…). Cette charte pourrait commencer par : – Je ne dois pas laisser mon animal tout seul trop longtemps… Critères de réussite ■ Utilisation du mode d’expression de l’ordre et de la défense : l’impératif, l’infinitif ou le futur simple de l’indicatif (voir fiche 7, p. 258). ■ Droits et devoirs exprimés cohérents et réali- sables. Leçon U Tout comme un être humain, Le Chien éprouve des sentiments et des émotions : il éprouve de la peur lorsqu’il se réveille à la décharge de Nice, il éprouve un profond chagrin à la mort de Gueule Noire, expérience qui l’a traumatisé pour la vie ; sa relation avec Pomme, quant à elle, est faite de moments de bonheur intense, mais aussi de souf- frances. U Comme le héros de tout roman d’apprentissage, Le Chien essuie des revers et connaît des moments de désillusion (de déception): des moments diffi- ciles succèdent ainsi à de courtes périodes de bonheur. Après avoir cru sincèrement trouver une maîtresse, il fait à nouveau l’expérience de la soli- tude et de l’exclusion. Revenu à Paris, il est rejeté par Pomme et ses parents qui ne veulent plus s’oc- cuper de lui ni lui sacrifier du temps et de l’attention. U À travers le comportement des parents et de la petite fille, Daniel Pennac dénonce notamment l’égoïsme des humains qui considèrent l’animal qui vit avec eux comme un objet pouvant entra- ver leur confort… Le roman d’apprentissage: l’expérience de la douleur; la position de Pennac Lire et analyser Le parcours du Chien Relisez les lignes 1 à 24. 1. a) Quel est le caractère du Hyéneux? Quel rôle joue-t-il auprès du Chien? b) Quelle relation Le Hyéneux et son maître entre- tiennent-ils ? Cherchez des indices dans le chapi- tre XXV. c) Pour quelle raison selon vous Le Chien éprouve- t-il un sentiment de tristesse face à ce couple? Relisez les lignes 25 à 49. 2. a) À qui Le Chien parle-t-il ? b) Quels sentiments contradictoires éprouve-t-il ? Appuyez-vous sur le verbe de parole haletait (l. 27), sur les types de phrases, sur l’adjectif répété aux lignes 44-45. 3. a) Citez les phrases du texte qui montrent que Le Chien ne peut croire à un tel bonheur. b) En quoi ce bonheur est-il en contradiction avec la réalité qu’il a vécue? Pour répondre, citez les évé- nements de sa vie passée qu’il met en avant. c) Quelle vision Le Chien a-t-il de la vie, une vision optimiste (positive) ou pessimiste (négative)? La position de Daniel Pennac 4. a) Quelle vision Daniel Pennac donne-t-il des humains dans ce passage? Appuyez-vous sur les indices du texte. b) Que dénonce Pennac? Quelle émotion cherche- t-il à produire chez le lecteur? Tenir son journal de bord 5. À quelle suite pouvez-vous vous attendre? Lisez les chapitres XXVI à XXXII et tenez votre journal de bord (répondez aux questions sur ces chapitres qui figurent page 21). Lire et écrire 6. Imaginer une réponse Imaginez en quelques lignes la réponse du Hyéneux au Chien. Critères de réussite ■ Situation d’énonciation respectée. ■ Sentiment de l’amitié mis en valeur. Leçon U Avec Le Hyéneux et son maître, Le Sanglier, Le Chien trouve de nouveaux initiateurs qui vont lui apprendre que le bonheur existe. U Cette découverte provoque en lui un choc : à la fois désespoir et amertume (découragement et tristesse) quand il pense à son propre sort, et secret espoir de connaître un jour ce bonheur. Le Chien en vient à faire le bilan de sa vie, à analy- ser ses diverses expériences à la lumière des expé- riences d’autrui : il devient ainsi capable de mettre en relation les moments forts de sa vie (abandon dans la décharge, mort de Gueule Noire, four- rière…), ce qui lui permettra de grandir. Le roman d’apprentissage : la découverte du bonheur Le roman 35 Extrait 6 (Cabot-Caboche, chapitres XXXI et XXXII) « Le Chien entend avec horreur la voiture s’éloigner » Le rêve est terminé. Pomme et Le Chien se sont retrouvés et sont inséparables désormais, mais les parents ne sont guère aimables avec lui. On en revient à l’action engagée au premier chapitre qui trouve sa suite ici : Le Chien sent que quelque chose se prépare. Les vacances arrivent ; la famille se rend à Nice en voiture et s’arrête sur un parking au bord de la route. CHAPITRE XXXI […] Il y a un nombre impressionnant de camions en stationnement. D’énormes montagnes de métal, fumantes et crachantes. Le Grand Musc est maintenant en grande discussion avec deux ou trois camionneurs. La Poivrée somnole dans la voiture. Pomme et Le Chien, eux, font une partie de cache- cache dans les buissons environnants. Le Chien la trouve à tous les coups mais fait semblant de se tromper quelquefois. Coup de klaxon, on repart. (Le Grand Musc a un klaxon italien à douze notes qu’on ne peut confondre avec aucun autre.) Pomme replace Le Chien dans son palace, referme la porte de la caravane, et le moteur de la voiture se remet à tourner. Mais soudain la porte de la caravane s’ouvre de nouveau, puis celle de la niche. Deux mains gantées de cuir jettent une couverture sur Le Chien. Il n’a même pas le temps de se débattre qu’il est enlevé. La porte de la caravane est refermée sans bruit, et Le Chien entend avec horreur la voiture s’éloigner, comme si de rien n’était. Il se débat enfin, essaye de crier. Rien à faire. Ses aboiements sont étouffés par la couverture. Tout cela s’est passé en une seconde, dans un silence absolu. Pomme était déjà remontée dans la voi- ture, et Le Grand Musc aussi. Le Chien n’y voit rien. Celui qui le porte s’est mis à courir. Il grimpe deux ou trois marches de métal. Une porte s’ouvre et claque. Un autre moteur se met en route. Mais un moteur qui rugit comme le tonnerre. Au milieu de ce vacarme, Le Chien entend deux hommes parler et rire aux éclats. Il est si bien tenu qu’il ne peut pas bouger. Il a peur d’étouffer, sous cette couverture. Et ces deux gants lui ont rappelé d’autres gants de cuir, tout à fait semblables. La fourrière ! Les hommes de la fourrière ! À cette seule pensée, il se sent traversé par une grande épée de glace. Une peur telle qu’il se vide entièrement sur les genoux de celui qui le porte. L’homme pousse un hurlement de fureur et le chauffeur éclate d’un énorme rire. Alors, Le Chien s’envole. Exactement, il s’envole ! Il a été jeté par la fenêtre avec une telle vio- lence que la couverture se déroule. Et c’est en plein ciel que Le Chien ouvre les yeux. La première chose qu’il voit, c’est le sol qui s’approche de lui à une allure vertigineuse. Le Chien referme les yeux. C’est le choc. Puis il roule au fond du ravin en rebondissant comme un réfrigérateur. Et, enfin, il s’évanouit. 5 10 15 20 25 30 Textes et images 36 CHAPITRE XXXII Lorsqu’il se réveille, c’est la nuit bleue. Une nuit de pleine lune. D’abord, Le Chien ne bouge pas. Trop peur de s’être cassé quelque chose. Et puis, il y a le désespoir. Car il ne lui faut pas beaucoup réfléchir pour admettre l’évi- dence : il a été abandonné. Volontairement. Comme plusieurs milliers d’autres chiens à l’époque des vacances. C’est Le Grand Musc qui a fait le coup. Il l’a livré aux camionneurs. Avec l’accord de La Poivrée, qui faisait sem- blant de dormir dans la voiture. Ils l’ont fait par jalousie. C’était cela qu’ils mijotaient depuis plusieurs jours. Pas de doute possible. Et Pomme ne s’est rendu compte de rien. Mon Dieu, Pomme ! Comment va-t-elle réagir quand elle va trouver la niche vide ? Et que vont lui raconter les deux autres ? Petit à petit, Le Chien sent naître en lui autre chose que de l’angoisse. Un autre sentiment, qui le fait penser très vite, avec une lucidité effrayante. Et qui le réchauffe, aussi. La colère. La vraie colère. « Peut-être ce qu’ils appellent la rage, eux », pense Le Chien. Et, avec elle, un implacable désir de vengeance. Il a l’impression que ses forces en sont décuplées. Sans s’en rendre compte, il a bondi sur ses pattes. Il est debout. Non, rien de cassé. Il gravit en trois bonds le ravin qui le sépare de la route. L’herbe et les buissons ont dû amortir sa chute. Le voilà sur la route. Elle luit paisiblement sous la lune. Que faire ? Les poursuivre ou retourner à Paris ? Il réfléchit. Très vite. Et il décide : Paris ! Il ne pense plus qu’à sa vengeance. […] Daniel Pennac, Cabot-Caboche (1982), fin du chapitre XXXI et début du chapitre XXXII © éd. Nathan. Le roman 35 40 45 50 37 Et puis, il n’a plus rien entendu du tout. D’abord parce que les bras de Pomme se sont refermés sur lui, et ensuite parce que Le Grand Musc s’est écrié : – REGARDE ! REGARDE ! ELLE A OUVERT LES YEUX ! ELLE A BOUGÉ ! ELLE A PARLÉ ! Et, tout à coup, un remue-ménage incroyable. Le Grand Musc qui attrape Le Chien et le presse sur sa poitrine, comme le boucher-lavande, en le cou- vrant de baisers, puis La Poivrée, puis de nouveau Le Grand Musc, et enfin Pomme qui dit : – C’est pas tout ça, mais j’ai une faim de loup, moi ! Cette nuit-là, il la passe dans la chambre de Pomme. Elle lui explique tout. Dès qu’elle a vu la niche vide, elle leur a fait le coup de la grève de la faim. Ils se sont d’abord défendus, en prétendant que c’était sa faute à elle, qu’elle avait dû mal fermer la porte de la niche et celle de la caravane. Mais elle a tenu bon. Eux aussi. Tout de même, au bout d’une semaine, ils ont commencé à s’inquiéter. « C’est qu’ils m’aiment, tu comprends. Moi aussi, d’ailleurs, je les aime. Mais faut qu’ils t’aiment aussi, toi, c’est tout. » Bref, préoccupés par la santé de Pomme, ils ont passé des avis de recherche dans des tas de jour- naux. « Maintenant, t’es connu comme un vrai bandit, Le Chien, t’as ton por- trait partout. » Et puis, comme les annonces ne donnaient rien et que Pomme refusait toujours d’avaler le moindre radis, ils sont revenus dans la région où ils avaient livré Le Chien aux camionneurs. « Une vraie enquête, je te jure, comme à la télé. » Mais on ne trouvait rien et Pomme continuait à fondre. Et eux à se désespérer. – Jusqu’au jour où ils ont décidé de rentrer parce que j’étais trop faible. Ils voulaient me mettre à l’hôpital. Voilà, Le Chien, tu sais tout. Elle tient le portrait du Chien devant elle. Elle penche la tête. – C’est toi, ça ? Très joli ! Mais je vais te dire, Le Chien : t’es plus joli en vrai. Puis, après un regard à la ronde : – Elle est chouette, ma chambre, dis donc. Jamais été aussi chouette. On y dormira bien, toi et moi. CHAPITRE XXXIX Voilà. C’est ainsi qu’on rentre tranquillement dans le futur. Pomme guérira vite. Le Grand Musc et La Poivrée adopteront définitivement Le Chien. La Poivrée parce qu’il a sauvé Pomme, et Le Grand Musc parce qu’un chien qui, à lui tout seul, transforme votre appartement en terrain vague, ça lui plaît ! vraiment, chapeau ! C’est ce qu’il répétera à tous ses amis, Le Grand Musc. – Parfaitement ! plus de cinq cents kilomètres qu’il a parcourus, Le Chien. Et, quand on a retrouvé l’appartement, c’est bien simple, on aurait dit le port de Pearl Harbor après l’attaque de l’aviation japonaise ! Il n’y a pas si longtemps que tout cela est arrivé. Aujourd’hui, Le Grand Musc peut attendre vingt bonnes minutes devant n’importe quel pneu. Daniel Pennac, Cabot-Caboche (1982), totalité des chapitres XXXVIII et XXXIX © éd. Nathan. 40 45 50 55 60 65 70 75 Textes et images 40 Le roman 41 Lire et analyser Le cadre et la progression du récit 1. Dans quel lieu la scène se déroule-t-elle ? 2. Pour quelle raison Le Chien attend-il ? Qu’a-t-il fait dans l’appartement? 3. Et rien ne s’est passé comme Le Chien l’avait prévu (l. 2) : à quoi Le Chien s’attendait-il ? 4. Que s’est-il en fait passé? L’évolution des personnages humains 5. a) En quoi, au début de l’extrait, Le Grand Musc et La Poivrée ont-ils changé, physiquement et moralement, par rapport à ce qu’ils étaient dans le reste du roman? b) Dans quel état Pomme se trouve-t-elle ? Pour quelle raison? Le parcours du chien 6. De quelle façon Le Chien sauve-t-il Pomme? 7. Relisez la conversation entre Pomme et Le Chien dans les lignes 45 à 58 : qu’apprend Le Chien sur les événements qui se sont produits dans la famille de Pomme depuis son abandon? 8. Au terme de son parcours, Le Chien a-t-il obtenu ce qu’il recherchait? Montrez en citant le texte qu’il a réussi à apprivoiser ses maîtres. La clôture du roman 9. Quelles sont les dernières actions qui s’enchaî- nent dans le dernier chapitre? À quel temps sont- elles exprimées? 10. Comparez le début et la fin du roman. En quoi les relations entre Le Chien et les parents de Pomme ont-elles changé? Pour quelle raison? 11. Relisez le dernier paragraphe: le roman se clôt- il par un dernier événement, par une réplique d’un personnage, par un commentaire du narrateur, par une morale…? Leçon La clôture du roman ; la fin du parcours U Le narrateur peut terminer son roman par la présentation d’un dénouement (dernière action), qu’il peut faire suivre d’une situation finale (pré- sentée comme définitive). Il peut aussi terminer par un dialogue, par la réplique d’un personnage ou par un commentaire personnel. U Dans un roman d’apprentissage, le dénoue- ment correspond à la fin du parcours du héros. La comparaison entre le début et la fin du roman permet de mesurer le chemin effectué. U Cabot-Caboche se termine par un commentaire du narrateur qui met l’accent sur un retournement de situation original : Aujourd’hui, Le Grand Musc peut attendre vingt bonnes minutes devant n’im- porte quel pneu. Le Chien a réussi à apprivoiser ses maîtres et à leur apprendre l’amour et le respect. Lire l’œuvre intégrale 2 Textes et images 42 ■ Chapitres I à IV. L’atmosphère est tendue dans la maison : Le Chien est inquiet car ses maîtres, La Poivrée et Le Grand Musc, en ont après lui, sans qu’il sache pourquoi (  EXTRAIT 1, p. 22). Il finit par s’endormir et se met à rêver : toutes les images de sa vie passée lui reviennent. Jeté dans un seau d’eau dès sa naissance pour être noyé, il s’est réveillé dans une décharge publique, à Nice, aux côtés d’une chienne, Gueule Noire, qui s’est occupée de lui (  EXTRAIT 2, p. 24). Mais peu de temps après, il l’a vue mourir, écrasée sous un réfrigérateur lancé dans la décharge. ■ Chapitres V à XIV. Le cœur empli de tristesse, il s’en est allé, mais il a été bien vite emporté à la fourrière, courant le risque d’être euthanasié (tué médicalement) si, au bout de trois jours, per- sonne ne venait l’adopter. C’est alors qu’il a eu la chance d’être choisi par une petite fille venue avec ses parents (  EXTRAIT 3, p. 27) : elle l’a appelé Le Chien, il lui a donné le nom de Pomme en rai- son de son odeur. ■ Chapitres XV à XXVII. Le Chien poursuit son rêve. Sa vie avec ses nouveaux maîtres, en vacan- ces à Nice, a commencé plutôt bien : Le Chien jouait avec eux sur la plage mais les choses se sont gâtées dès le retour à Paris. Plus question de gambader, ni d’avoir des câlins. Le Chien est devenu gênant, personne ne s’est plus intéressé à lui, la petite fille s’est mise à l’ignorer complè- tement (  EXTRAIT 4, p. 31). Le Chien a décidé de fuir de la maison. Il a fait une nouvelle rencon- tre : un chien, d’aspect hideux mais au cœur en or, Le Hyéneux, qui lui a fait découvrir que les rela- tions entre les hommes et les animaux peuvent être fondées sur le respect et l’estime. Le Chien a goûté auprès du Hyéneux et de son maître, Le Sanglier, un bonheur intense (  EXTRAIT 5, p. 33). ■ Chapitres XXVIII et XXIX. Un jour, il a croisé Pomme par hasard au moment où elle sortait de l’école. Elle a été si heureuse de le retrouver ! (  LECTURE BILAN, p. 50) Tous deux ont fini par se réconcilier, Pomme a reconnu sa part d’é- goïsme et de cruauté et elle a promis de mieux se comporter. La vie a repris son cours, Pomme et Le Chien sont devenus inséparables. Le rêve s’arrête là. ■ Chapitres XXX à XXXIX. Si l’atmosphère est si tendue dans l’appartement des parents de Pomme, c’est que les vacances se préparent et que les parents, en cachette de leur fille, ont pro- jeté de se débarrasser du Chien sur un parking au bord de la route. Le plan est exécuté et Le Chien se retrouve abandonné à cinq cents kilo- mètres de chez lui. Il sent alors naître en lui une infinie tristesse mais aussi une vraie rage ; il jure qu’il se vengera (  EXTRAIT 6, p. 36). Il regagne Paris à pied en onze jours et, avec l’aide du Hyéneux et de quelques amis, il retourne dans la maison de ses maîtres qu’il saccage totalement, excepté la chambre de Pomme. Puis il attend le retour des propriétaires et surtout de Pomme qui lui manque tant. Quand les parents de Pomme apparaissent, ils sont très inquiets car Pomme est inanimée : choquée par la disparition du Chien, elle refuse depuis de s’alimenter. Le Chien se rue sur le lit où ils ont déposé Pomme: la petite fille renaît à la vie. Le Grand Musc et La Poivrée finissent par adopter Le Chien définitivement (  EXTRAIT 7, p. 39). RÉSUMÉ DE CABOT-CABOCHE Le roman 45 Observer et analyser La mise en page et le dessin 1. a) Observez la planche (la page). Combien y a-t-il de bandes (suites horizontales de dessins)? b) Combien y a-t-il de vignettes (de dessins) par bande ? Dans quelle vignette le nom de l’auteur figure-t-il ? 2. Observez les bulles dans lesquelles sont ins- crites les paroles et les pensées d’un personnage. Quels procédés permettent d’identifier les paro- les? les pensées? 3. a) Qui parle dans la dernière vignette? b) Dans quelle vignette y a-t-il une indication de temps donnée par le narrateur? L’histoire racontée 4. a) Dans quel lieu l’action se déroule-t-elle ? Qui sont les personnages? b) Résumez l’épisode en quelques lignes. c) Comparez le début et la fin : quel changement est survenu? 5. a) Par quel procédé le mouvement est-il traduit dans la dernière vignette? b) Pour quelle raison les lettres sont-elles plus grosses et en gras? c) Quel est le bruit suggéré par les mots CLANG CLANG ? Cherchez d’autres mots qui traduisent les bruits dans le reste de la planche. Les relations entre les personnages 6. a) En quoi le chien est-il gênant? Pour quels per- sonnages? b) Relevez les paroles des personnages qui mon- trent que le chien est indésirable. c) Observez la taille et l’épaisseur des lettres, les signes graphiques, les expressions des visages. Quels sentiments traduisent-ils ? 7. La mère appelle-t-elle le chien uniquement dans l’intention de le faire manger ? Justifiez votre réponse. La visée 8. a) Quelle est la visée de cette bande dessinée? b) Quelle critique l’auteur émet-il contre les humains? Cette critique est-elle sévère? Lire et comparer 9. En quoi cet épisode de bande dessinée peut-il être rapproché du roman de Daniel Pennac Cabot- Caboche? Justifiez votre réponse. Leçon U La bande dessinée raconte une histoire en images. Une page de bande dessinée s’appelle une planche. U Une planche est constituée de vignettes qui comportent des dessins et éventuellement des bulles et des cartouches. U Dans les bulles, de formes rondes ou ovales, sont inscrites les paroles ou les pensées des personnages ; l’appendice de la bulle (voir glos- saire) est relié au personnage qui parle. Quand l’appendice de la bulle est remplacé par de peti- tes bulles, cela signifie que le personnage pense. U Les cartouches contiennent les passages nar- ratifs énoncés par le narrateur. U Les bruits ou les cris sont traduits par le let- trage (la taille des lettres et l’utilisation du gras signalent l’importance du niveau sonore) et les onomatopées (mots suggérant ou imitant un bruit ou un son, comme crac, plouf…). U Les mouvements sont suggérés par des traits qui accompagnent la trajectoire. U Les sentiments et émotions sont rendus de diverses façons : idéogrammes (signes graphi- ques) comme la tête de mort (qui exprime la colère), cheveux qui se dressent sur la tête, goutte- lettes ou petits traits autour de la tête (person- nage inquiet, stupéfait, ému, content…). La bande dessinée : raconter en images Prolongements Activités de lecture 5 10 5 10 15 5 10 5 10 1 Débuts de romans Lisez ces quatre débuts de roman, puis répondez aux questions. Extrait 1 : Kamo. L’agence Babel – Trois sur vingt en anglais ! La mère de Kamo jetait le carnet de notes sur la toile cirée. – Tu es content de toi ? Elle le jetait parfois si violemment que Kamo faisait un bond pour éviter le café renversé. – Mais j’ai eu dix-huit en histoire ! Elle épongeait le café d’un geste circulaire et une seconde tasse fumait aussitôt sous le nez de son fils. – Tu pourrais bien avoir vingt-cinq sur vingt en histoire, ça ne me ferait pas avaler ton trois en anglais ! Daniel Pennac (né en 1944), Kamo. L’agence Babel (1992) © éd. Gallimard Jeunesse. Extrait 2 : Enquête au collège Il y a des jours où il vaudrait mieux rester au lit. Je ne dis pas ça par amour pour les polo- chons de l’internat. Quand la cloche a sonné, ce matin, j’ai cru un instant que j’avais été transformé en sardine à l’huile marinant dans une boîte de fer-blanc. La vision de mes pieds nus dépassant des barreaux ne m’a rassuré qu’à moitié : j’étais bien Rémi Pharamon, pen- sionnaire de 4e 2 au collège Chateaubriand et rien […] ne pouvait me sauver de l’interro de sciences-nat1. Jean-Philippe Arrou-Vignod (né en 1958), Enquête au collège (1991) © éd. Gallimard. 1. sciences-nat : biologie. Extrait 3 : Le Violon maudit Un spectre hantait la maison Coquelin. Ce n’était pas un de ces abominables revenants qui déambulent après minuit drapés d’un suaire douteux, en faisant tinter leurs chaînes, non. Le fantôme des Coquelin portait une robe de satin vert et arborait, sous de longs cheveux blonds, le gracieux visage d’une jeune femme – celui d’Adèle Coquelin, aïeule de la famille, morte au début du siècle à la fleur de son âge. Âme désinvolte, elle apparaissait à toute heure du jour ou de la nuit, flottant à sa guise entre sols et plafonds à travers la demeure. N’empêche qu’il s’agissait bel et bien d’un spectre, et comme tout le pays était au courant, personne n’aurait mis les pieds chez les Coquelin sans y être obligé. Michel Grimaud (né en 1937), Le Violon maudit (2000), © éd. Gallimard Jeunesse. Extrait 4 : Complot à Rome En cette funeste journée de mars, le soleil se coucha à son heure habituelle. Assis sur la vieille chaise de cuir, je tâchais de comprendre ce qui était arrivé, sans avoir encore conscience que le sang versé le matin même au sénat1 allait tous nous éclabousser. – Ils ont assassiné César. Jules César est mort ! cria Membo en se précipitant dans la pièce, tel un cheval emballé. Il était près de onze heures du matin. Porcia et moi lisions Hésiode2 quand Membo fit irruption. – Vingt-trois. Vingt-trois coups de poignard ! continua l’affranchi3. Lola González, Complot à Rome (1995), traduit de l’espagnol par Smahann Ben Nouna © Castor Poche Flammarion. 1. sénat : assemblée politique. 2. Hésiode : poète grec du VIIIe siècle avant Jésus-Christ. 3. affranchi : ancien esclave (ici Membo). 1. De quel roman chacun des extraits est-il tiré ? 2. Dites quel roman commence : – par un dialogue, – par la description d’un personnage, – par un commentaire du narrateur, – par une action. 3. Pour chacun des extraits, identifiez la position du narrateur (récit à la première ou à la troisième personne), les personnages présents ou évoqués, 46 Le roman et éventuellement le contexte, le moment de la journée, la situation des personnages. 4. Chacun de ces débuts permet-il au lecteur d’entrer facilement dans l’histoire ? Justifiez votre réponse. 5. Essayez de retrouver la catégorie du roman d’où est tiré chacun de ces extraits. Aidez-vous des repères (p. 18) et des titres des romans. 47 Les romans animaliers U Jean-Noël Blanc, Chat perdu (2001) : le petit chat de la famille a été oublié par mégarde dans la forêt. U James Oliver Curwood, Le Grizzly (1916) : un our- son orphelin fait l’apprentissage de la vie. U Allan W. Eckert, La Rencontre (2000) : Ben Donald, un petit garçon solitaire, partage durant quelques semaines la vie d’une femelle blaireau. U Claude Gutman, Toufdepoil (1983) : la maman de Bastien est partie, il reste seul avec son père et son chien Toufdepoil. Arrive une nouvelle femme… U Eric Knight, Lassie chien fidèle (1940) : Lassie a été séparée de son jeune maître Joé. U Michael Morpurgo, Le Secret du renard (1984) : Billy Bunch, enfant abandonné, prend en charge quatre renardeaux orphelins. Les romans centrés sur la vie affective U Claude Gutman, Pistolet-souvenir (1995) : l’his- toire d’un enfant battu. U Lorena A. Hickok, L’Histoire d’Helen Keller (1958): Helen est une petite fille sourde, muette et aveugle. U Susie Morgenstern, La Sixième (1985) : Margot entre en 6e. Elle découvre le collège. U Marie-Aude Murail, Baby-sitter blues (1990) : un jeune collégien fait du baby-sitting. U Daniel Pennac, Kamo. L’agence Babel (1992) : Kamo écrit à une mystérieuse correspondante. Les romans merveilleux et fantastiques U Marie Desplechin, Verte (1996 ; roman mer- veilleux) : Verte, une petite fille de 11 ans, est initiée à la sorcellerie par sa grand-mère. U Anthony Horowitz, L’Île du crâne (1991 ; roman fantastique) : David est envoyé en pension dans un collège à l’aspect inquiétant. Les romans policiers U Jean-Philippe Arrou-Vignod, P.P. et le mystère du Loch Ness (1998) : Rémi et son amie Mathilde sont invités en Écosse par leur ami Pierre-Paul (P.P.). U Boileau-Narcejac, Sans-Atout et le cheval fantôme (1971) : toutes les nuits, dans le château familial, on entend le galop d’un mystérieux cheval. U Henry Winterfeld, L’Affaire Caïus (1988 ; roman policier historique) : de jeunes adolescents romains font une enquête. Les romans historiques U Lola González, Complot à Rome (1995) : le séna- teur Marius Dimitius a participé à l’assassinat de Jules César. Il a peur pour ses neveux. U Alain Surget, Le Cavalier du Nil (2000) : Bitiou s’introduit dans les écuries du Pharaon Ramsès II. Suggestions de lecture Débuts de romans U Le narrateur peut commencer un roman par la présentation d’une situation initiale, ce qui lui permet de fournir au lecteur, avant même que l’histoire ne commence, des informations sur les personnages, le contexte spatio-temporel (moment et lieu de l’action), la situation. U Il peut choisir aussi de plonger directement le lecteur dans l’action, en commençant par un dia- logue ou par un événement. Ce n’est qu’ensuite qu’il fournira dans ce cas au lecteur les éléments nécessaires à la compréhension de l’histoire. Faire le point Lecture bilan : évaluation 50 Le cadre et la progression du récit 1. Où Pomme et Le Chien se trouvent-ils ? 2. Quel personnage est immobile ? Lequel est en mouvement? Appuyez-vous sur les verbes. 3. Par quel événement la scène se termine-t-elle ? Les relations entre Pomme et Le Chien 4. Que recherchent-ils l’un et l’autre? 5. a) Qui mène le jeu? Par quelle attitude dans ce passage? b) Relevez le passage qui montre que le jeu est ter- miné. 6. Relisez la réplique de Pomme. Quels torts se reconnaît-elle ? 7. Pour quelle raison souhaite-t-elle le retour du Chien? À quoi s’engage-t-elle ? La position de Pennac 8. En quoi Le Chien joue-t-il avec les sentiments de Pomme? Pour quelle raison le fait-il et quel risque prend-il ? 9. En quoi Pennac laisse-t-il entendre qu’un animal n’est pas un jouet? La mort dans l’âme, Le Chien a fugué, car Pomme ne s’occupait plus de lui et il se sentait indésirable. Un jour, il la voit par hasard à la sortie de l’école. Elle l’appelle mais il s’enfuit, ne montrant pas sa joie. Elle le suit, mais en vain, le long des rues : il avance toujours… CHAPITRE XXVIII […] Elle essaya un dernier truc. – D’accord, Le Chien, tu as gagné. Si tu ne veux pas me suivre, va où tu voudras ; salut ! Sur quoi elle tourna les talons et s’éloigna d’un pas résolu. Le Chien la regarda disparaître au coin de la rue. Il restait assis. Il laissa pas- ser trois secondes, dix, quinze, les yeux fixés sur l’angle de l’immeuble. Au bout d’une minute, la petite tête rousse réapparut. Mais ce n’était plus du tout le soleil de tout à l’heure. Ou alors un soleil complètement éteint. Une petite tête lamentable qui se demandait avec angoisse si Le Chien attendait. Oui, assis, là-bas, au milieu du trottoir, la tête bien droite, il attendait. Mais qu’atten- dait-il ? Qu’attendait-il ? « Qu’attend-il ? » Pomme cherchait désespérément la réponse. Et lui, justement, il attendait qu’elle la trouve. Ils restèrent très long- temps à se regarder ainsi. Et puis, soudain, au moment où tous les deux com- mençaient à désespérer, la chose se produisit. Pomme s’approcha. Il ne recula pas. Quand elle fut à sa hauteur, elle ne chercha pas à le prendre. Il ne chercha pas à s’enfuir. Elle tomba assise sur le bord du trottoir. Il baissa la tête et la regarda par en dessous. Elle parla. Elle dit : – C’est vrai, Le Chien, t’as raison, j’ai été méchante, égoïste, idiote, je t’ai fait souffrir, je t’ai abandonné, c’est vrai. Mais qu’est-ce que tu veux que j’te dise ? Je veux qu’tu reviennes, tu m’manques, j’ai trop pleuré, voilà, je regrette. Bien sûr, j’peux pas t’obliger à revenir, ça servirait à rien de te dire que je ne le ferai plus, t’es pas forcé de me croire, et pourtant je l’ferai plus… enfin, je crois… non, j’en suis sûre, je l’ferai plus ! Je t’aime trop, tu m’as trop manqué, je l’ferai plus, je le jure. Daniel Pennac, Cabot-Caboche (1982), extrait du chapitre XXVIII © éd. Nathan. 5 10 15 20 Le roman 51 Écriture A. Choisir les éléments du chapitre • Le lieu et le contexte de la rencontre. • Le personnage de la chienne : de race, perdue… ; son nom. • Les réactions des humains : Pomme et ses parents, maître ou maîtresse éventuel(le) de la chienne… • Quelques événements qui s’enchaînent. • La clôture du chapitre (événement final ou com- mentaire du narrateur). • Vous pouvez aussi choisir : – d’insérer un dialogue (dites entre quels personna- ges) ; – d’évoquer un souvenir (moment du passé: enfance, fourrière, personnage disparu…, aussi bien chez la chienne que chez Le Chien). B. Choisir et enrichir son vocabulaire Situer le lieu, le moment • Le lieu: dans un parc, à Nice, sur la plage, dans la rue. • Le moment : quelques mois après, quelques semaines plus tard, par un bel après-midi d’été (ou de printemps). La description du chien • Race : bâtard, cocker, caniche, épagneul, berger, labrador, colley. • Pelage : gris, noir, blanc, tacheté, brun, cendré, feu. • Poil : brillant, luisant, duveteux, laineux, soyeux, doux, long, ras, frisé, terne, terreux, sale, collé, boueux. Fiche d’aide à l’écriture du brouillon • Cri : japper, couiner, pleurer, aboyer, gronder, grogner, hurler à la mort. • Allure, posture, aspect : noble, majestueux, hautain, effacé, timide, méfiant, tapi, courbant l’échine, amaigri, efflanqué, soigné, agressif, pelo- tonné, tremblant, apeuré, le regard éteint. • Odeur : légère, fine, subtile, poivrée, piquante, pimentée, vanillée, anisée, musquée, odeur de miel. • Sentiments, regard : regard débordant d’amour, de joie, gambader de joie, yeux humides, regard suppliant, attachement, tendresse, amour, être subjugué, être au comble du bonheur. Les sentiments des personnages humains • Affection, jalousie, crainte. C. Relire son travail (critères de réussite) Vous aurez réussi votre travail si : – votre récit est mené à la première personne ; – vous avez employé le présent de l’indicatif comme temps de référence ; – vous avez respecté le point de vue du Chien (sen- sations, sentiments, pensées) ; – vous avez précisé les réactions des personnages humains ; – vous avez respecté les règles du dialogue (au cas où vous auriez choisi de rapporter les paroles des personnages) ; – vous avez enchaîné les événements et terminé le chapitre de manière cohérente ; – vous avez soigné la construction des phrases et l’orthographe. Écrire un chapitre de roman Rédigez le chapitre XL du roman : un jour, Le Chien rencontre une petite chienne. Imaginez la rencontre. Vous direz quels sont les sentiments du Chien et quelles pourront être les réactions de Pomme et de sa famille. Votre texte se présentera sous la forme d’un court chapitre.
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