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Guillaume Apollinaire : Alcools, Notes de Poésie

Quand paraît Alcools en 1913, Apollinaire n'a encore publié que 2 petits ... Cette discordance provoque parfois un tremblement de sens : A la santé II, p.

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

VirginieTT
VirginieTT 🇫🇷

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Télécharge Guillaume Apollinaire : Alcools et plus Notes au format PDF de Poésie sur Docsity uniquement!   1  Guillaume Apollinaire : Alcools        Cours n°2        Apollinaire et sa Muse, Douanier Rousseau    N.B. Consigne pour ce cours : apprendre par cœur dans la Chanson : pp. 24­25 6  strophes, de « Voie lactée… » jusqu’à « ma rose mon giroflier »    1 - Éléments biographiques :   1.1. Apollinaire est né à Rome en 1880 (d’un père italien, et d’une mère polonaise dont il  porte le nom : Kostrowitzky) ; il a été élevé à Monaco puis fait des études à Cannes et  à Nice.   Il doit ses premières émotions poétiques à Baudelaire et aux symbolistes.  Son œuvre est surtout marquée par deux événements qui ont alimenté sa thématique : son  séjour en Ardennes en 1899, et une année passée en Allemagne (août 1901 à août 1902) ; en  tant que précepteur d’une fillette de 10 ans ; ces deux expériences coïncident avec    – la découverte d’horizons nouveaux, qui suscitent la diversité des paysages dans ses  poèmes : les paysages rhénans s’ajoutent aux tableaux de la ville de Paris, aux paysages  méditerranéens, et à ceux des Ardennes    2   ­ Surtout, elles coïncident avec les échecs amoureux : Mareye (Marie en Wallon)  d’abord, puis Annie Playden gouvernante anglaise de la petite fille dont il est le précepteur.  Cet amour est une source de La Chanson du mal­aimé. La période rhénane est très productive  (une vingtaine de poèmes d’Alcools en sont issus).   Puis en 1907, il rencontre Marie Laurencin, avec qui il a une liaison.  En 1914, il s’engage dans l’armée (en décembre, ce qui lui permet d’être naturalisé français.  Peu avant de s'engager, il tombe amoureux de Louise de Coligny­Châtillon, rencontrée à Nice  qu'il surnomme Lou. De cette liaison,et des poèmes qu’il lui écrit au front provient le recueil  Poèmes à Lou (publiés seulement en 1955, à titre posthume.  Toutefois, l’amour est plus, chez lui, un thème littéraire qu’une importance grave dans son  existence. Il ne fat pas le considérer seulement d’un point de vue biographique. L est le plus  souvent sans référence précise ; on peut simplement dire que les périodes amoureuses  engendrent un lyrisme sentimental. Il est blessé à la tempe par un éclat d'obus en 1916, dans  sa tranchée. Évacué à Paris, il est trépané. Mais après une longue convalescence, affaibli par  sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt en 1918 de la grippe espagnole.     1.2. Sa véritable carrière littéraire  a commencé en 1903. C’est la période où il  rencontre les peintres (Derain, le douanier Rousseau, Vlaminck, Picasso surtout) ; mais il se  lie aussi d’amitié avec des écrivains comme Jarry, Max Jacob, André Salmon.  Tenté un moment par l’unanimisme, puis par le symbolisme, il est a l’idée que rêve et  fantaisie ont leur racine dans le réel et ne font que le prolonger.   Principales œuvres :   1913 : Alcools  1917 : Il fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous­titrée drame surréaliste) en juin  1918 : Calligrammes  + Des récits, des contes, des essais, des ouvrages critiques sur la peinture et sur la poésie.    1.3. Le recueil Alcools : Quand paraît Alcools en 1913, Apollinaire n’a encore publié que 2 petits ouvrages à  tirage limité : L’Enchanteur pourrissant, Bestiaire ou cortège d’Orphée. En même temps il  fait  paraître  un  ouvrage  sur  les  peintres  cubistes.  (Les  Peintres  cubistes,  méditations  esthétiques). Défenseur de la peinture nouvelle, il pense que la poésie doit s’inspirer de la  révolution picturale.     N.B. : L’année 1913 :   Juste avant le déclenchement de la première guerre mondiale, 1912­1913 sont des  années fondamentales pour l’histoire de l’art et de la pensée. Elles se caractérisent par un  extraordinaire foisonnement d’idées, de créations ; un véritable carrefour de pensées ; elles  marquent la genèse d’un nouvel ordre dans l’histoire des arts. Ex. :  Philosophie : en 1913, un ouvrage fondamental d’Husserl sur la Phénoménologie ;  Totem et Tabou de Freud,   Peinture :Duchamp (1912) : Nu descendant un escalier. Picasso : premiers collages,  Kandinsky créé avec Franz Marc le groupe du "Blaue Reiter" (Le Cavalier Bleu ) à  Munich ,1913 : Exposition à Berlin de Delaunay (qui commence Les Trois fenêtres) ;   Musique : Schönberg vient d’élaborer le mode de déclamation du Sprechchgesang  (chant parlé) ; pièces pour piano et clarinette d’Alban Berg ;   Théâtre : on joue L’annonce faite à Marie (Claudel) ;   Les  ballets  russes  de  Diaghilev  présentent  à  Paris  le  Sacre  du  printemps  (chorégraphie de Nijinski).     5  Le vers est libéré de la contrainte de la ponctuation, mais aussi du rythme accentuel de  l’alexandrin. (« au ronron toujours binaire »).   On peut distinguer deux ensembles :    2.2.1. Les poèmes composés en vers réguliers, strophes, quatrains d’alexandrins  (comme Le Larron, l’Ermite p.°79) en quintils d’octosyllabes (Chanson du mal aimé) ou  quatrains d’octosyllabes (Saltimbanques)      2.2.2. Les poèmes composés en vers libres ­ vers libres qui gravitent autour de l’alexandrin : p. 92 ; Colchiques…   Le pré est vénéneux mais joli en automne (12)  Les vaches y paissant (6)  Lentement s’empoisonnent (6)  Le colchique couleur de cerne et de lilas (12)  Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur­là (12)  Violâtres comme leur cerne et comme cet automne (13 ou 141)  Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne (12)    Les enfants de l'école viennent avec fracas (13)  Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica (14)  Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères (13)  Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières (14)  Qui battent comme les fleurs battent au vent dément (13)    Le gardien du troupeau chante tout doucement (12)  Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent (14)  Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne (12)    ­ vers libre qui confine au prosaïsme (Zone)   Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes  La religion seule est restée toute neuve la religion  Est restée simple comme les hangars de Port­Aviation    Seul en Europe tu n'es pas antique ô Christianisme  L'Européen le plus moderne c'est vous Pape Pie X  Et toi que les fenêtres observent la honte te retient  D'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin  Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut  Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux  Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d'aventure policières  Portraits des grands hommes et mille titres divers     Ainsi, du point de vue de la prosodie, le recueil se caractérise par un mélange d’invention  et de tradition.    2.3. Calembours et images : Certains poèmes jouent sur le calembour ; ainsi pour « Palais », il faut entendre  le  double sens du mot ;                                                     1 Selon que l’on fait ou non la diérèse pour « violâtre »    6  Palais, au sens du château : mots roi / jardin, monarque / antichambre etc.)  Palais de la bouche :  chairs fouettées de rose ; ma bouche aux agapes d’agneau / le fade  goût / les convives mastiquaient… etc.)  Ou encore « 1909 » peut s’entendre comme l’année, ou mille neuf sang neuf…  Calembour ou écholalie :  L’Ermite strophe 4 (79)  Les humains savent tant de jeux l’amour la mourre  L’amour jeu des nombrils ou jeu de la grande oie  La mourre jeu du nombre illusoire des doigts  Seigneur faites Seigneur qu’un jour je m’énamoure  Voir encore dans La Chanson, p.°, l’association « dame damascène » (damascène =  habitante de Damas) greffé sur le cliché « avoir le cœur gros ». Ici « avoir le cœur gros  comme un cul »… Ainsi, le calembour est souvent utilisé pour ses vertus iconoclastes, surtout  autour de la religion chrétienne (p.° 79)    2.4. Hétérogénéité du recueil : Il  y  a  une  grande  diversité  de  poèmes  d’abord  en  fonction  de  leur  longueur :  Apollinaire alterne les pièces courtes (la porte, saltimbanques, Automne, (64, 68, 84) et  surtout Chantre p. 36, composé d’un seul vers et les poèmes longs qui les encadrent.  Mais ils revêtent aussi des formes très différentes :  2.4.1. Les Poèmes discours : ils supposent 3 personnes, un je qui s’adresse à un tu, et  une 3ème personne dont on parle.   2.4.2. Les Poèmes dialogiques, comme Vendémiaire, (p.° 136), qui est un dialogue  entre le poète et les voix des villes ; (avec les didascalies).    Hommes de l'avenir souvenez­vous de moi  […]    Que Paris était beau à la fin de septembre  […]  Un soir passant le long des quais déserts et sombres  En rentrant à Auteuil j'entendis une voix  Qui chantait gravement se taisant quelquefois  Pour que parvînt aussi sur les bords de la Seine  La plainte d'autres voix limpides et lointaines  Et j'écoutai longtemps tous ces chants et ces cris  Qu'éveillait dans la nuit la chanson de Paris  […]  Et Rennes répondit avec Quimper et Vannes  Nous voici ô Paris Nos maisons nos habitants  Ces grappes de nos sens qu'enfanta le soleil    On  les  appelle  encore  « Poèmes  ­  conversations » :  ils  prétendent  capter  des  conversations entendues ; l’exemple le plus significatif est sans doute Les Femmes (p.°109)  N.B. Ces expériences viennent avant les calligrammes qui donnent au poème une  existence formelle et font une synthèse du dessin et de l’écriture.  2.4.3 .  Les poèmes – récits : le locuteur est le héros des faits racontés comme « Le  mal­aimé », qui raconte ses amours douloureuses. Le poème est une sorte d’anti Cantique des  cantiques.  2.4.5. Les poèmes allégoriques : Merlin, le Larron, l’Ermite ; ce sont des fictions  qui ont une valeur symbolique et qui proposent une réflexion sur le christianisme.     7  N.B. Le premier poème du recueil (Zone) est le dernier composé. Il affirme le retour  du poète sur lui­même et sur son passé.   2.4.6. Les poèmes élégiaques Soit il s’agit de confidences à demi­mot (« Marie »),  soit de fantaisies débridées qui s’achèvent dans une pirouette.    2.5. Les principales thématiques : Les thématiques les plus fréquentes concernent l’amour, le temps ; il peut s’agir aussi  de poésie de la ville, des jardins… ou la poésie de la vie moderne et de son décor  (Vendémiaire, p. 136)  Surtout, il s’agit d’une poésie relative au temps, et ce pour diverses raisons :   2.5.1. d’abord  une poésie de la mémoire, très sensible dans La Chanson du mal aimé :   Mon beau navire ô ma mémoire  Avons­nous assez navigué  Dans une onde mauvaise à boire  Avons­nous assez divagué  De la belle aube au triste soir  Mais ce n’est pas seulement par cette strophe, et ce thème du « beau navire » (p.°19) ; chaque  reprise du refrain (Voie lactée, ô sœur lumineuse…) provoque une relance du souvenir : pages  19, 24, 30.   On peut citer encore, très explicite le poème Cors de chasse (p.°135).  2.5.2. La thématique du temps est également associée à celle de l’eau : le motif de  l’eau récurrent, qu’il soit mis en relation avec le temps qui passe (le Pont Mirabeau) ou avec  la noyade et la mort ; voir Lorelei, ou p.°31, l’allusion à la mort de Louis II de Bavière :   Un jour le roi dans l’eau d’argent  Se noya…  2.5.3. Cette thématique rejoint également celle de l’automne sa « saison mentale » :  le poème automnal est une constante du recueil : pp. 33 (Les Colchiques), 84 ‘automne), 111,  (Signe), 132 (Automne malade).  La méditation sur le temps requiert les images du passage, de l’errance…  2.5.4. Souvent les poèmes d’Apollinaire sont les poèmes d’une fin : fin d’un amour,  adieu, séparation. Ou des poèmes de l’échec ; des poèmes de la mort surtout. (voir par  exemple La Maison des morts, p.°105)    3- Explication de Marie   Ce poème fait partie de ceux qui ont été lus par Apollinaire et dont on a gardé  l’enregistrement. Il est paru, ponctué d’abord, en 1912, puis inséré sans ponctuation dans  Alcools entre Le Voyageur (thème de l’errance) et La Blanche Neige (dont les derniers vers  font écho aux vers 11 et 13 de Marie).   Ah! tombe neige  Tombe et que n'ai­je  Ma bien­aimée entre mes bras  D’un point de vue biographique : ce poème, en raison du prénom de Marie en titre,  superpose les visages de Mareye et de Marie Laurencin.   Cependant, il s’inscrit  surtout dans une tradition poétique ; celle qui consiste à  s’adresser à la femme aimée, pour lui dire sa souffrance amoureuse. Par sa simplicité, les  répétitions,  la  musicalité,  il  rappelle  aussi  la  chanson  populaire.  Mais  on  observe  des  décalages par rapport aux formes attendues.  Frappe d’abord l’aspect hétéroclite et décousu : la 1 ère strophe s’adresse à Marie ; puis  dans les strophes 2 et 3, les sentiments se mêlent à l’évocation d’un paysage et alors, l’image 
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