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Guy de Maupassant, Boule de Suif, Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 25/02/2022

Violette_Toulouse
Violette_Toulouse 🇫🇷

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Télécharge Guy de Maupassant, Boule de Suif et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Guy de Maupassant, Boule de Suif. 1.Introduction Boule de Suif est une nouvelle réaliste de Guy de Maupassant parue en 1880. Cette nouvelle raconte l’anecdote sordide arrivée à Boule de Suif durant la guerre de 1870. Les thèmes principaux sont la nourriture, l’argent et la guerre de 1870 qui a beaucoup marquée Maupassant. Il est intéressant d’étudier cette nouvelle car Maupassant y montre l’hypocrisie de la haute société et du clergé. Nous allons voir dans le développement que Boule de Suif, une prostituée, apparaît bien plus respectable que les « honnêtes » bourgeois et qu’elle nous inspire la compassion. Dans cette nouvelle, Maupassant dénonce la monstruosité des êtres humains. 2.Présentation de l’auteur Guy de Maupassant, écrivain réaliste français (château de Mirosmenil, Seine-Maritime 1850-Paris 1893). Après une enfance libre et heureuse en Normandie, il assiste à la débâcle de 1870, puis accepta un emploi de fonctionnaire à Paris. Parallèlement à une vie sportive et joyeuse (les parties de canotage de Mouche), il fit son « apprentissage » littéraire sous la direction de Flaubert, ami de la famille, qui lui imposa les exigences de l’esthétique. Il publia Boule de Suif (1880) qui le fit connaître. On trouve déjà là une thématique récurrente dans ses nouvelles qui est la monstruosité des êtres humains. Ces recueils évoquent tour à tour la Normandie, le cynisme des milieux parisiens, la cruauté des êtres humains et la guerre de 1870 qui la beaucoup marquée. A partir de 1881, sa santé se dégrade et il commence à délirer. Il est interné à la clinique de Passy où il y meurt en 1893 en laissant de nombreuses nouvelles et quelques romans. 3.Résumé L’action se déroule en Normandie pendant l’hiver de la guerre de 1870-71. Dix personnes fuient en diligence Rouen qui est occupée par les Prussiens. Parmi ces gens, se trouvent une prostituée surnommée « Boule de Suif ». Elle est au début méprisée par les autres voyageurs, qui comportent des bourgeois et deux bonnes sœurs. Mais quand la faim les pousse à manger les provisions qu’elle seule à penser à emporter, ils deviennent plus courtois avec elle. Arrivés dans la ville de Tôtes, un officier allemand les oblige à rester dans l’auberge jusqu’à ce que Boule de Suif cède à ses avances. La plupart des voyageurs se concertent pour pousser Boule de Suif à l’acte. Elle finit par se sacrifier et ils peuvent enfin repartir. Au retour dans la diligence, les voyageurs méprisent Boule de Suif pour ce qu’elle a fait et ils la laissent pleurer seule dans son coin. 4.Les personnages principaux Les personnages de Boule de Suif représentent toute la société française. Il est clair que Maupassant a voulu montrer les diverses classes sociales et un riche éventail de types humains. Nous allons voir que les personnages sont associés en couple (Boule de suif-Cornudet, les couples mariés et le couple de religieuses). Boule de Suif Identité : Tout le long de la nouvelle, elle est nommée par son surnom « Boule de Suif » qui fait allusion à son physique rond et gras : « suif » signifie graisse. Il faut attendre plusieurs pages (p.23) avant d’apprendre son vrai nom qui est Elisabeth Rousset. Ce simple détail indique qu’elle n’a pas sa place parmi la société « honnête » car le nom est une marque de respect. Le sien n’est prononcé que trois fois au cours de l’histoire, et en plus dans un contexte déshonorant, puisque c’est lorsqu’on lui demande si elle accepte de céder au désir de l’officier. Boule de Suif n’est pas qu’une prostituée de bas étage car elle a une maison à Rouen et une domestique. Elle est plutôt une « demi-mondaine » car ses clients devaient être des bourgeois. Elle vit donc de cet ordre social et de ses vices privés. Elle doit fuir Rouen à cause de l’arrivée des Prussiens. Portrait physique : Elle est petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme pivoine prêt à fleurir, et là-dedans s’ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans ; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques (p.16). Portrait moral: Maupassant ne la présente pas comme tout à fait stupide, elle est plutôt naïve et inconsciente jusqu’à la dernière scène de la malveillance fondamentale des autres voyageurs. Mais cette naïveté est la conséquence de sa nature généreuse, qui la pousse à faire confiance aux autres, et à vouloir les aider. On le voit bien lors du premier jour de voyage, lorsqu’elle offre toutes ses provisions à ses compagnons. Ce sacrifice n’est pas superflu pour elle : tout, dans son physique, indique une extrême gourmandise. Lorsqu’elle cède finalement à l’officier, c’est pour satisfaire les autres voyageurs. On sent qu’elle aurait résisté jusqu’au bout si elle avait été seule. Le prussien, qui « connaît bien la nature humaine » (p.32), l’a bien compris, et c’est pour cela qu’il retient tous les voyageurs. Il compte sur ces êtres faibles et lâches pour faire fléchir la généreuse et patriote fille corrompue. Boule de Suif a un respect sincère pour la patrie, l’Eglise et le trône qui devraient normalement représenter cette société « honnête » qui la méprise. Son patriotisme est tout à fait spontané. Elle doit fuir Rouen car elle a agressé physiquement un militaire prussien qui était venu réquisitionner son domicile. Cet acte montre son amour pour la France et sa haine contre l’ennemi. Cette haine de l’occupant s’exprime aussi par une agression verbale : elle demande à l’aubergiste de transmettre son refus formel à « cette crapule, à ce saligaud, à cette charogne de Prussien » (p.30). Elle manifeste également ses pudeurs patriotiques de manière symbolique. Lorsque Cornudet lui demande ses faveurs, elle refuse, non parce qu’il lui déplaît, mais à cause de la présence de l’Allemand. Enfin, lorsque l’officier fait descendre les voyageurs de la diligence, c'est elle qui descend la dernière, voulant par ce geste défier ce militaire impertinent. Le paradoxe le plus amusant de Boule de Suif est son respect religieux. Dans la diligence, elle propose de la nourriture aux deux religieuses d’une voix « humble et douce » (p.19). Ce sont également les arguments de la religieuse, habillement sollicités par Mme de Bréville, qui semblent finalement faire céder Boule de Suif. Enfin, elle se rend à l’église et explique à ses compagnons que « c’est si bon de prier quelquefois » (p.34). Sa piété apparaît donc sincère. Elle contraste avec les prières mécaniques des religieuses et la religiosité hypocrite de la comtesse, qui n’hésite pas à abuser de la religion pour pousser Boule de Suif dans les bras du prussien. En politique, Boule de Suif est bonapartiste. Elle s’emporte violemment quand Cornudet attribue les malheurs de la France à « cette crapule de Badinguet » (p.21). Elle exprime son mépris « Mme Carré-Lamandon : L’auteur décrit Mme Carré-Lamadon comme jeune et jolie. Elle montre beaucoup de dédain à l’égard de Boule de Suif mais elle n’est guère plus vertueuse que la prostituée. En effet, la « jolie Mme Carré-Lamandon » est « la consolation des officiers de bonnes familles envoyés à Rouen en garnison »(p.15). Cette phrase en dit long. Elle trompe probablement son mari, qu’elle n’a sans doute épousé que pour son argent, avec des hommes plus jeunes que lui. En plus, sa faiblesse pour les jeunes officiers est confirmée quand elle dit que l’officier prussien lui paraît « pas mal du tout » (p.32), et c’est là de sa part un jugement de « connaisseur ». Malgré sa façade de respectabilité bourgeoise, elle est aussi légère, sinon plus, que Boule de Suif. Rôle : Ils représentent la bourgeoisie commerçante. Ils participent à la débauche de Boule de Suif. Les Bréville Identité : Après la petite puis la grande bourgeoisie, Maupassant nous présente, avec le comte et la comtesse de Bréville, le plus haut niveau social, celui de l’aristocratie. Portrait moral du comte : Ces nobles sont aussi hypocrite et lâche que les bourgeois. Malgré sa noblesse, M. de Bréville n’a pas de courage et d’honneur. Maupassant nous le présente comme un « diplomate », il est issu de « trois générations d’ambassadeurs » (p.52). Ce trait, qui n’est pas négatif en soi, équivaut, chez le comte, à une attitude lâche et soumise. Loin d’approuver le courage de Boule de Suif, il encourage celle-ci à céder au prussien car « il ne faut jamais résister au plus forts » (p.23). Cette lâcheté érigée en philosophie est d’autant plus méprisable que le comte se vante d’être un descendant de Henri IV, à qui il s’efforce même de ressembler physiquement. Mais la seul marque de supériorité que possède le comte est le contrôle qu’il a de lui-même, et de son esprit d’initiative. C’est lui qui s’impose naturellement comme la tête de la « conspiration » destinée à faire fléchir Boule de Suif. Il possède également l’art de la parole, que ce soit pour parler à l’officier prussien, à ses compagnons ou à Boule de Suif, il sait toujours employer les mots et le ton adapté à la situation. Mais il n’est qu’un homme de discours. Chez lui, la noblesse n’est que forme et apparence. Portrait moral de la comtesse : La comtesse excelle aussi dans l’art de paraître. Elle a « grand air », comme le précise Maupassant, ce qui lui a permis, bien qu’elle soit noble de naissance, d’être acceptée par l’aristocratie normande. Vis-à-vis de Boule de Suif, elle sait se montrer aimable, mais cette attitude trahit avant tout de la condescendance et un énorme complexe de supériorité. Comme le comte, elle a le sens de l’initiative, et c’est elle qui a l’idée d’utiliser des arguments tirés de la religion pour faire céder Boule de Suif. Très rusé, elle amène la religieuse à dire que Dieu serait tout disposé, vu les circonstances, à pardonner à Boule de Suif son « péché ». Cette grande dame, comme les autres, finit par s’amuser « comme une folle » des plaisanterie obscènes de Loiseau, lors du dîner final (p.38). Rôle : Ils représentent l’aristocratie et il participe aussi à la débauche de Boule de Suif. Conclusion : Ces couples qui représentent la « bonne » société apparaît bien moins respectueux que Boule de Suif qui est une prostituée. Ils sont hypocrites, lâches, insolents, égoïste et dénués d’honneur et de vrai patriotisme. Cela montre que leurs valeurs ne sont qu’une apparence car ils sont en réalité méprisable. Il y inversement des valeurs dans cette nouvelle. d) Les deux religieuses A travers les deux religieuses, Maupassant fait une caricature de l’hypocrisie et de la dévotion à la religion. Il devait mettre des personnages du clergé dans la nouvelle car la religion officielle set de base idéologique et de justification à la domination des classes supérieures qui sont représenter par les trois couples. C’est la « bonne » société qui a « de la Religion et des Principes » (p.15). La plus âgée des religieuse est présentée comme très masculine, alors que la plus jeune, sa « chère sœur Saint-Nicéphore » est « mignonne » (p.35) et fragile, d’un aspect maladif. Elles forment donc presque un couple. Elles ressemblent à des automates et semblent déshumanisées lorsqu’elles récitent leur prière. Elles ont des réflexes d’esclaves : lorsque le prussien fait descendre les voyageurs de la diligence, elles descendent en première, en « saintes filles habituée à toutes les soumissions » (p.22). La plus âgées des deux est très masculine car elle a passé sa vie dans l’armée à soignant les blessés sur le champ de bataille. C’est « une vraie bonne sœur Ran-tan-plan » (p.36), elle a une âme de soldat. C’est elle qui achève de vaincre la résistance de Boule de Suif en affirmant qu’un péché est vite pardonné s’il est accompli pour des motifs louables. Sa philosophie morale est très habile. e) L’officier prussien L’officier est un symbole de la « goujaterie naturelle du militaire victorieux » (p.29). Toute son attitude est caractérisée par la tyrannie arbitraire. Il ne prend même pas la peine d’expliquer son refus : « che ne feux pas…foilà tout » (p.29). Maupassant fait de lui une caricature impitoyable. Il imite son accent allemand. Physiquement, l’officier est ridiculement guindée, il est serré dans son uniforme « comme une fille dans son corset » et sa moustache est « démesurée » comme son arrogance (p.22). f) Les aubergistes Le couple de Follenville, qui sont les aubergistes de Tôtes, sont la caricature des petits bourgeois issus du peuple, sans grande éducation comme les Loiseau. D’ailleurs Loiseau sympathise avec eux. Mais ils sont plus sympathiques que les Loiseau car ils n’ont pas de prétentions. Le « bon sens » paysan de Mme Follenville, lorsqu’elle confie aux voyageurs son opinion sur la guerre et l’armée prussienne, impressionne M.Carré-Lamandon. Il se peut que Maupassant exprime son propre point de vue à travers elle. En revanche, le gros Follenville est assez lâche et la franchise avec laquelle sa femme parle à des étrangers l’inquiète. Il lui conseille à plusieurs reprises de se taire. D’autre part, il joue le rôle du messager de l’officier prussien quand il demande à Boule de Suif de la part de celui-ci si elle veut bien céder à son chantage. Cela le rend passivement complice du vainqueur tyrannique. Il ne se préoccupe pas du malheur de la France et de l’infortune de Boule de Suif, tout ce qui l’intéresse, c’est de préserver son auberge et ses intérêts personnels. A cet égard, il appartient bien à la même catégorie que Loiseau, Carré-Lamandon et Bréville. g)Les autres personnages Il y a les soldats, le cocher et le bedeau de Tôtes. Maupassant ne se prive pas de critiquer les soldats de l’armée française peu glorieuse. Malgré leur défaite, il sont toujours orgueilleux. Un an plutôt, ils se montraient aussi arrogant que les prussiens vis-à-vis des Rouennais. Les officiers sont des « fanfarons ». Quand eux simples soldats, ils ont des « airs de bandits » (p.9) et sont des « pillards débauchés » qui font plus peur à leurs propres officiers qu’à l’ennemi. Ils sont incompétents sur le plan militaire. Par contraste, les Prussiens ont l’apparence d’une armée puissante et disciplinée, mais ces qualités les déshumanisent. Ils ne sont pas des individus, mais une simple « masse noire » et des « flots envahisseurs » (p.10). Le cocher est un personnage passif qui obéit sans poser de questions lorsqu’on l’interdit de repartir de Tôtes Le bedeau est décrit ironiquement comme les deux religieuses par Maupassant. Cela prouve l’antipathie de Maupassant pour l’Eglise Ce « vieux rat d’église » admire sans réserves les soldats allemandes. (p.27). Il utilise le même argument que Mme Follenville : « ce sont les grands qui font la guerre » (p.27). A ses yeux, les soldats ennemis sont des victimes de leurs dirigeants, autant que les Français occupés. Cette attitude conciliante vient de sa bêtise et de sa lâcheté. 5.Conclusion Dans cette nouvelle réaliste, Maupassant a une vision pessimiste de la société. Il dénonce la bassesse de la « bonne » société qui est égoïste, lâche, hypocrite et sans honneur et sans aucun sens patriotique. La crise qu’ils viennent de subir n’a pas changé leur caractère. Quant à Boule de Suif, elle est toujours aussi exclue et méprisée à la fin qu’elle l’était au début malgré son sacrifice. Cela montre que le niveau social ne fait pas la valeur morale. Boule de Suif apparaît bien plus respectable que la société dite « honnête ». Nous voyons bien que Maupassant est pour Boule de Suif et qu’il cherche à nous faire ressentir la compassion pour cette marginale qui est pathétique. Cette nouvelle ressemble à La Folle.
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