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Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais, chapitre III, 1834., Slides de Littérature

Texte A : Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais, chapitre III, 1834. [Antoinette de Langeais a, pour satisfaire son orgueil, séduit Armand de Montriveau ...

Typologie: Slides

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

VirginieTT
VirginieTT 🇫🇷

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Télécharge Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais, chapitre III, 1834. et plus Slides au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Texte A : Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais, chapitre III, 1834. [Antoinette de Langeais a, pour satisfaire son orgueil, séduit Armand de Montriveau, héroïque généra! de l'armée de Bonaparte. Elle est parvenue à se l'attacher en le rendant fou d'amour pour elle. Mais parce qu'elle veut « posséder sans être possédée », elfe refuse de s'offrir à lui. Un soir, le général se rend chez elle, décidé à fa faire cédera son désir.] - Si tu disais vrai hier, sois à moi, ma chère Antoinette, s'écria-t-il, je veux. - D'abord, dit-elle en le repoussant avec force et calme, lorsqu'elle le vit s'avancer, ne me compromettez pas. Ma femme de chambre pourrait vous entendre. Respectez-moi, je vous prie. Votre familiarité est très bonne, le soir, dans mon boudoir1 ; mais ici2, point. Puis, que signifie votre je veux ? Je veux ! Personne ne m'a dit encore ce mot. Il me semble très ridicule, parfaitement ridicule. - Vous ne me céderiez rien sur ce point ? dit-il. - Ah ? vous nommez un point, la libre disposition de nous-mêmes : un point très capital, en effet ; et vous me permettrez d'être, en ce point tout à fait la maîtresse. - Et si, me fiant en vos promesses, je l'exigeais ? - Ah ! vous me prouveriez que j'aurais eu le plus grand tort de vous faire la plus légère promesse, je ne serais pas assez sotte pour la tenir, et je vous prierais de me laisser tranquiIle. Montriveau pâlit, voulut s'élancer; la duchesse sonna, sa femme de chambre parut, et cette femme lui dit en souriant avec une grâce moqueuse : - Ayez la bonté de revenir quand je serai visible3. Armand de Montriveau sentit alors la dureté de cette femme froide et tranchante autant que l'acier, elle était écrasante de mépris. En un moment, elle avait brisé des liens qui n'étaient forts que pour son amant. La duchesse avait lu sur le front d'Armand les exigences secrètes de cette visite, et avait jugé que l'instant était venu de faire sentir à ce soldat impérial que les duchesses pouvaient bien se prêter à l'amour, mais ne s'y donnaient pas, et que leur conquête était plus difficile à faire que ne l'avait été celle de l'Europe. - Madame, dit Armand, je n'ai pas le temps d'attendre. Je suis, vous l'avez dit vous-même, un enfant gâté. Quand je voudrai sérieusement ce dont nous parlions tout à l'heure, je l'aurai. - Vous l'aurez ? dit-elle d'un air de hauteur auquel se mêla quelque surprise. - Je l'aurai. - Ah l vous me feriez bien plaisir de le vouloir. Pour la curiosité du fait, je serais charmée de savoir comment vous vous y prendriez. - Je suis enchanté, répondit Montriveau en riant de façon à effrayer la duchesse, de mettre un intérêt dans votre existence. Me permettrez-vous de venir vous chercher pour aller au bal ce soir ? - Je vous rends mille grâces, monsieur de Marsay vous a prévenu4, j'ai promis. Montriveau salua gravement et se retira. - Ronquerolles5 a donc raison, pensa-t-il, nous allons jouer maintenant une partie d'échecs. 1 - boudoir : petit salon élégant de dame. 2 - Montriveau a fait irruption, sans se faire annoncer, dans la chambre à coucher de !a duchesse. 3 - quand je serai visible : quand je vous y autoriserai. 4 - vous a prévenu : m'a déjà proposé de venir me chercher. 5 - le marquis de Ronquerolles est un « galant », un homme à femmes. C'est lui qui a encouragé Montriveau à se montrer plus exigeant vis-à-vis de la duchesse de Langeais. Texte B : Marcel Proust, La Prisonnière, 1923. [Albertine est la compagne du narrateur qui, par jalousie, la surveille constamment.] D'Albertine, en revanche, je n'avais plus rien à apprendre. Chaque jour, elle me semblait moins jolie. Seul le désir qu'elle excitait chez les autres, quand l'apprenant, je recommençais à souffrir et voulais la leur disputer, la hissait à mes yeux sur un haut pavois1. Elle était capable de me causer de la souffrance, nullement de la joie. Par la souffrance seule, subsistait mon ennuyeux attachement. Dès qu'elle disparaissait, et avec elle le besoin de l'apaiser, requérant toute mon attention comme une distraction atroce, je sentais le néant qu'elle était pour moi, que je devais être pour elle. J'étais malheureux que cet état durât et, par moments, je souhaitais d'apprendre quelque chose d'épouvantable qu'elle aurait fait, et qui eût été capable, jusqu'à ce que je fusse guéri, de nous brouiller, ce qui nous permettrait de nous réconcilier, de refaire différente et plus souple la chaîne qui nous liait. En attendant, je chargeais mille circonstances, mille plaisirs, de lui procurer auprès de mol l'illusion de ce bonheur que je ne me sentais pas capable de lui donner. J'aurais voulu, dès ma guérison, partir pour Venise ; mais comment le faire, si j'épousais Albertine, moi, si jaloux d'elle que, même à Paris, dès que je me décidais à bouger c'était pour sortir avec elle ? Même quand je restais à te maison tout l'après-midi, ma pensée la suivait dans sa promenade, décrivait un horizon lointain, bleuâtre, engendrait autour du centre que j'étais une zone mobile d'incertitude et de vague. 1 - sur un haut pavois : au premier rang, sur un piédestal.
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