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d'avant-texte, de contexte d'origine et de contexte de la réception, de cercle herméneutique dans la configuration textuelle, en y ajoutant les notions ...

Typologie: Résumés

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Josephine_93
Josephine_93 🇫🇷

4.6

(41)

136 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Introduction : et plus Résumés au format PDF de Histoire sur Docsity uniquement! Introduction : Qu'est-ce que l’herméneutique de la configuration textuelle ? 1. Esquisse de l’herméneutique de la configuration textuelle En tant que responsable de l’organisation du colloque, je voudrais donner une idée générale du programme « L’Herméneutique de la configuration textuelle » telle que je la conçois!. Un tel projet nous met en rapport avec liherméneutique et conserve le contact avec la conception herméneutique du texte. L’herméneutique, longtemps considérée comme art d’interpréter, s’exerce dans les trois domaines suivants : la philologie classique, l’exégèse biblique et la jurisprudence. Au cours du XIXe siècle, elle acquiert une dimension nettement philosophique, surtout depuis Dilthey. Dans L'Etre et le temps, Heidegger considère la compréhension comme modalité de l’être-au-monde et par là marque le tournant ontologique de l’herméneutique. Mais le nouvel aspect qui en ressort est l’éclipse des préoccupations technique et épistémologique de Schleiermacher et Dilthey. Depuis lors, les grands débats contemporains sur l’herméneutique se sont souvent déroulés dans les milieux de la philosophie où la problématique du texte n’avait guère place. Publié en 1960, Vérité et méthode de Gadamer insiste sur l’importance capitale de l’interprétation du texte comme une expérience herméneutique dans le domaine des sciences humaines contre le méthodologisme moderne qui y régne. En dépit et en raison de son caractère spéculatif, cet ouvrage met en relief l’expérience herméneutique dans et par le travail de l’histoire qui se trouve à l’origine du mode de connaissance propre aux sciences humaines. A côté du courant de la philosophie herméneutique, on voit cependant apparaître quelques tentatives diverses mais fort intéressantes de l’approche du texte, notamment la théorie structuraliste ou post-structuraliste du texte et sa pratique en France dans les années 1960 et 1970. Représenté par Roland Barthes, Gérard Genette, Julia Kriesteva, ou Jacques Derrida, ce courant avant-gardiste a pris pour objet les textes littéraires et philosophiques qu’il a tendance à considérer comme une activité autonome, indépendante du sujet. L’herméneutique est le plus souvent considérée come ennemie, car elle est censée réduire le texte au sens. Les deux courants sont apparemment indépendants l’un de l’autre dans une méconnaissance mutuelle. Malgré les tentatives de l’herméneutique littéraire de l’école allemande de la réception, il nous reste encore à unir les acquis de l’herméneutique philosophique et de la théorie critique du texte pour restituer aux sciences humaines leur statut de disciplines herméneutiques. En choisissant le titre « De l’herméneutique philosophique à l’herméneutique du texte », nous avons voulu indiquer l’enjeu et la portée de l’herméneutique dans les sciences humaines et pour l’interprétation du texte du droit. Selon la définition traditionnelle, le texte, au moins pour ce qui est digne de ce nom, est avant tout ce qui fait l’objet d’un commentaire. Cette définition suppose qu’il mérite d’être lu et commenté. Il s’agit d’un objet culturel auquel une communauté reconnaît une certaine valeur. Quelque splendide qu’il apparaisse dans son isolement, il n’existe pas tout seul, en lui-même et 1 Kazuhiro Matsuzawa in HERSETEC, Vol. 3, No. 2, 2009. Voir aussi l'Introduction in Entre la philologie et l’herméneutique, édité par K. Matsuzawa, pp. 50. Kazuhiro Matsuzawa pour lui-même. Le choix d’un texte comme objet de lecture repose implicitement sur des jugements de valeur. Le texte n’existe pas en dehors du lecteur qui le fait exister comme tel. Le rapport inextricable du texte et du lecteur remet en cause l’idée d’une existence autonome du texte. Celui- cin’est jamais un îlot sans histoire, « calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur » (Mallarmé, Ze Tombeau d'Edgar Poe), mais porte en lui les marques des conditions historico -culturelles qui ont présidées à sa production et à sa réception. Comme le fameux schéma de la communication de Jakobson le laisserait croire, le texte n’est pas un simple moyen de transmission, mais il s’écrit et se lit dans une complexité dynamique qui lui est propre. L’analyse des marques historico-culturelles laisse se profiler une configuration textuelle qui constitue et transcende le texte. Tout en m’inspirant du travail de G. Genette sur ce qu’il appelle la « transtextualité »2, j’ai essayé d’intégrer toute une série de notions, à savoir celles d’avant-texte, de contexte d’origine et de contexte de la réception, de cercle herméneutique dans la configuration textuelle, en y ajoutant les notions d’auteur et de lecteur afin de restituer à la notion de texte sa complexité dynamique. En tant qu’objet de commentaire, le texte engendre en quelque sorte un métatexte qui s’attache à l’interpréter. Le lecteur est susceptible de produire un métatexte en même temps qu'il est influencé par l’histoire du métatexte. Par ailleurs, le texte est un effet médiat des opérations intertextuelles qui le tissent sans cesse, mais aussi celui des opérations génétiques dont l’avant-texte porte les traces matérielles. En outre, il porte sous quelque forme que ce soit un paratexte qui indique le genre auquel il appartient. Pourtant aucun des différents types de texte ne doit être considéré comme une entité autonome qui existe positivement en soi, mais comme l’effet médiat de l’ensemble des relations complexes qui le fait fonctionner comme tel. Une suite d’énoncés n’a pas le même sens ou la même fonction selon la place qu’elle occupe dans la configuration textuelle. L'essentiel est que dès qu’on a devant soi un texte comme objet de lecture, se met à l’oeuvre une configuration textuelle qui vous implique comme lecteur susceptible de produire un métatexte. L'écriture et la lecture sont pour l’auteur comme pour le lecteur non seulement un acte qui leur donne du plaisir mais aussi une expérience herméneutique par laquelle un projet initial de rédaction ou l’anticipation de sens d’un texte est examiné et se rectifie au fur et à mesure qu’on avance. C’est bien ce qu’on appelle le cercle herméneutique. L'écriture et la lecture sont deux activités qui sont toujours affectées secrètement par /e travail de l’histoire. Pour qu’un texte arrive au lecteur, il y a toujours l’histoire d’une transmission. La configuration textuelle peut être figurée de la façon suivante : Contexte d’origine — transmission —» Contexte de la réception prejugé prejugé travail de l’histoire | | cercle herméneutique travail de l’histoire! | cercle herméneutique Intertexte Métatexte it 7 NV Auteur — Avant-texte nu Texte — Lecteur it Paratexte 2. Gérard Genette, Palimpestes, Seuil, 1982. Genette n’a pas intégré l’avant-texte parmi Les types de transtextualité. 8
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