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Introduction, présentation des objectifs du cours, Lectures de Langue Française

langue médiévale, son vocabulaire, sa morphologie et sa syntaxe afin commencer ... Mais elle ne présente que le texte en ancien français (il fallait donc se ...

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

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Alexandre_Rouen 🇫🇷

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Télécharge Introduction, présentation des objectifs du cours et plus Lectures au format PDF de Langue Française sur Docsity uniquement! 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 3 Introduction, présentation des objectifs du cours Ce cours 16D310 de L3 a pour prérequis le cours de L2, 16D112 « Diachronie : Introduction à l’histoire du français », notamment les éléments de phonétique historique qui sont à revoir afin d’être en mesure de comprendre les évolutions qui seront expliquées dans ce cours, notamment en morphologie. D’autre part, la connaissance des évolutions phonétiques fait partie des connaissances requises pour les concours, CAPES et agrégation de Lettres Modernes et il convient de s’y préparer dès l’année de L3. Si vous n’avez pas suivi ce cours en L2, contactez le secrétariat de l’EAD - Lettres afin de vous y inscrire en auditeur libre pour avoir accès au cours. L’objectif de ce cours de L3, 16D310, est de vous familiariser davantage avec la langue médiévale, son vocabulaire, sa morphologie et sa syntaxe afin commencer à vous préparer aux épreuves d’histoire de la langue du CAPES et, au delà, à l’épreuve d’ancien français de l’agrégation. L’année du concours en sera grandement facilitée si vous avez déjà au préalable acquis un ensemble de connaissances et une certaine familiarité avec la langue française du moyen-âge. Ce cours est donc conçu comme une méthode d’initiation à l’ancien français, méthode qui s’appuie sur des textes tirés d’un même ouvrage : La Mort du roi Arthur, édition, traduction et présentation de David F. Hult, Paris, Le Livre de poche, Collection « Lettres Gothiques », 2009. Il s’agit de l’édition de référence pour ce cours : il est indispensable que chaque étudiant se procure cet ouvrage dans cette édition du Livre de Poche précisément. Il existe d’autres éditions, l’édition de Jean Frappier notamment, publiée chez Droz / Minard en 1964, plus ancienne et qui a longtemps fait autorité. Mais elle ne présente que le texte en ancien français (il fallait donc se procurer un autre volume pour la traduction) et elle n’offre pas exactement la même version du texte. Il m’a donc paru préférable de mettre au programme l’édition plus récente de David F. Hult qui est à la fois plus abordable (Livre de Poche : 12 €) et qui a l’avantage d’inclure la traduction en français moderne (un seul livre, au lieu de deux). 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 4 Notre propos n’est pas d’en faire une étude littéraire mais vous pouvez prendre connaissance du contexte de l’œuvre en lisant l’introduction, notamment la partie intitulée « Esquisse d’interprétation » (p. 9-115). Pour avoir une vision d’ensemble des différents épisodes qui s’enchaînent dans ce roman du XIIIe siècle, je vous invite à lire l’analyse qui est à la suite de l’introduction dans l’édition de référence (p. 147-166). Cela vous permettra de situer les passages étudiés dans l’ensemble de l’œuvre. Vous pouvez dès maintenant commencer à lire le texte dans son intégralité en portant une attention plus grande à la partie délimitée qui est précisée ci-dessous. En effet, comme cette œuvre est relativement importante, la partie du texte qui est à étudier plus précisément est restreinte à 36 pages de texte en ancien français (72 donc dans la pagination, puisque chaque page de gauche a sa traduction sur la page de droite). Les sujets de devoirs et l’examen terminal porteront sur ce programme restreint que vous devez être capable de comprendre littéralement et de traduire par vous-même : Programme restreint : La Mort du roi Arthur, IV.1 à VII.3 (pages 316, ligne 26 à 386, ligne 23). Dans cette édition bilingue, essayez de lire directement l’ancien français en vous aidant naturellement de la traduction mais revenez toujours au texte en AF afin de parvenir à le comprendre mot à mot et à le traduire vous-mêmes littéralement. En effet, la traduction en français moderne qui est proposée sur la page de droite, dans un objectif de clarté et d’élégance, s’éloigne souvent du mot à mot et il est nécessaire pour vous de parvenir à cette compréhension littérale du texte qui seule pourra garantir les analyses grammaticales demandées en morphologie comme en syntaxe. Les devoirs devront être écrits à la main et envoyés par voie postale à l’adresse suivante : Université de Bourgogne, EAD - Lettres 4 bd Gabriel – BP17270 21072 DIJON CEDEX (sauf réelle impossibilité d’utiliser la voie postale – pour les étudiants résidant en Colombie ou au Mexique notamment) ; avant d’envoyer votre devoir par la Poste, 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 7 La première des questions posées dans cette sous-partie de l’épreuve sur le Texte I (Ancien français) est la traduction d’un passage du texte à laquelle est annexée une question de lexicologie portant sur un des mots du passage à traduire (Barème : 2 points pour l’ensemble traduction et lexicologie). À la session 2014, par exemple, sur un passage de 20 vers de la chanson de geste Ami et Amile, il fallait traduire les 12 premiers. En annexe à cette question, il était demandé de justifier la traduction d’un mot (raison) en s’appuyant sur une étude lexicologique. À la session 2015, sur un passage de 21 vers du Roman de Renard, il fallait en traduire 13 et commenter l’emploi du mot engien et son évolution jusqu’en français moderne. À la session 2016, sur un passage de 13 lignes du Roman de Tristan en prose, il fallait traduire un extrait de 8 lignes et justifier la traduction de gardés par une brève étude lexicale (voir plus loin sujet reproduit en annexe). À la session 2017, sur un passage de 21 vers du roman de Chrétien de Troyes, Le conte du Graal, il fallait traduire les 15 premiers vers de l’extrait et justifier la traduction de « pansa » (v. 13) par une brève étude lexicale du mot. À la session 2018, sur un passage de 14 lignes du texte en prose Le Haut Livre du Graal, Branche I, les 6 premières lignes seulement étaient à traduire et il fallait justifier la traduction du nom « preudome » (l. 5) par une brève étude lexicale du mot. À la session 2019, sur un passage de 22 vers octosyllabes de l’œuvre de Guillaume de Lorris et Jean de Meun, Le Roman de la rose, 15 vers étaient à traduire et il fallait justifier la traduction du nom « merci » (v. 18) à partir d’une brève étude lexicale de ce mot. La deuxième des questions était intitulée « Morphologie » en 2014 comme en 2016, 2017 et 2019 tandis qu’elle était intitulée « Graphie » en 2015 et en 2018 (Barème : 1,5 point dans tous les cas). Elle portait en 2014 sur la morphologie verbale : il fallait donner en ancien français les paradigmes complets de deux verbes du texte voit et doi, expliquer leur formation et leur évolution jusqu’au français moderne, du point de vue graphique et phonétique. En 2016, elle portait également sur la morphologie verbale et était ainsi libellée : « Expliquez la formation du paradigme auquel appartient porra (ligne 1), de pooir (< 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 8 *potere). Retracez l’évolution de ce paradigme jusqu’au français moderne, d’un point de vue phonique et graphique. » En 2017, elle portait sur la morphologie nominale et était ainsi libellée : Déclinez et classez selon le système morphologique de l’ancien français les substantifs suivants : oisel (v. 3), chaceor (v. 10), vantre (v. 18). À partir de l’exemple de ces mots vous expliquerez l’évolution du système de l’ancien français au français moderne. En 2019, elle portait sur la morphologie verbale et était ainsi libellée : « Expliquez la formation du paradigme auquel appartient savoit (< *sapeat) puis décrivez, d’un point de vue graphique et phonique, l’évolution de la désinence -oit depuis la période médiévale jusqu’à aujourd’hui. » En revanche, en 2015, cette deuxième question était intitulée « Graphie » et était ainsi libellée : « Commentez la graphie de la consonne finale et son évolution jusqu’au français moderne dans les mots « preuz » (v. 3), « biax » (v. 3) et « sanz » (v. 13). Même intitulé « Graphie » en 2018 pour une question similaire ainsi libellée : « Commentez la graphie de la consonne finale et son évolution jusqu’en français moderne dans les mots suivants : « voiz » (l. 3), du latin vocem ; « pechiez » (l. 6), du latin peccatos ; « volez » (l. 9), du latin voletis. » La troisième des questions intitulée « Syntaxe » en 2014 comme en 2016, en 2017, en 2018 et en 2019 (Barème 1,5 points) était à la session 2014 un grand classique des concours et portait sur la construction du complément de nom ; elle était ainsi libellée : « étudiez les constructions la fille au roi Charlon (vers 2), li fiuls Othon (vers 11) et l’or de cest mont (vers 13 et 17). C’est une question de syntaxe qui a été étudiée dans le cours de l’an dernier 16D112 auquel je vous renvoie afin que vous la révisiez : la construction directe sans préposition – que Foulet appelle le « cas régime absolu » ou « le cas régime, employé absolument » – est en effet très fréquente dans les textes médiévaux et ses conditions d’emploi sont à connaître.4 4 Voir cours 16D112, fascicule 3, p. 90-92 et Lucien Foulet, Petite syntaxe de l’ancien français. Paris, Champion, 1968, p. 14-23 ainsi qu’Ambroise Queffélec, « La construction SN1 Ø SN2 et ses concurrentes dans La mort le roi Artu », L'information grammaticale. N° 65, pp. 12-16. (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/igram_0222-9838_1995_num_65_1_3052) 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 9 À la session 2016, sous le même intitulé « Syntaxe », la question portait sur les emplois des verbes au subjonctif dans un passage de texte. Elle était ainsi libellée : « Relevez et identifiez les subjonctifs, de « Se pour dolour... » (ligne 11) jusqu’à la fin du texte, et expliquez leur emploi. » À la session 2017, toujours sous l’intitulé « Syntaxe », la question portait sur la fonction sujet et était ainsi libellée : « Étudiez le sujet du verbe depuis le début du texte (« Ce fu au tans... », v. 1) jusqu’à « .III javeloz » (v. 11). À la session 2018, la question de syntaxe portait sur l’étude des subordonnées circonstancielles dans le passage délimité pour la question de traduction : Relevez et analysez les propositions subordonnées circonstancielles depuis « Ainsi com il pensoit » (l. 1) jusqu’à « avoit fet » (l. 6). À la session 2019, la question de syntaxe portait sur l’ordre des mots dans un passage limité à 6 vers : « Étudiez l’ordre des mots du vers 8 (« Las, que faz je ») jusqu’au vers 13 (« m’est tout li sans failliz »). » En revanche, en 2015, cette troisième question était intitulée « Morphosyntaxe » et était ainsi libellée : « Étudiez l’emploi des pronoms personnels compléments, du vers 1 (début du texte) au vers 14 (« ... venuz. »). Je vous engage à consulter les rapports de jurys du CAPES de Lettres Modernes sur ces questions, les rapports 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019 sont accessibles par les liens suivants : http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/capes_ext/78/5/lettres_350785.pdf (voir p. 28 pour le sujet et pages 61-72 pour la proposition de corrigé) http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/capes_ext/70/5/lettres_473705.pdf (voir p. 39 pour le sujet et pages 75-83 pour la proposition de corrigé) http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/externe/89/3/rj-2016-capes- externe-lettres-admissibilite_633893.pdf (voir p. 17 pour le sujet et pages 74 à 85 pour la proposition de corrigé). http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/ext/19/5/rj_2017_capes_externe_l ettres_825195.pdf (voir p. 16 pour le sujet et pages 58 à 68 pour la proposition de corrigé). http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/externe/01/2/Rj-2018-capes-externe- lettres_1001012.pdf (voir p. 17 pour le sujet et pages 60 à 73 pour le corrigé) 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 12 – comme pronom complément clitique (conjoint au verbe) li correspond à la forme moderne lui et s’emploie pareillement pour le masculin et le féminin. Mais, pour le pronom personnel complément de P3 construit avec préposition (forme disjointe), vous constaterez que la forme lui ou li est employée pour le féminin alors qu’en français moderne, nous utilisons lui pour le masculin et elle pour le féminin. En voici deux exemples : et neporquant, il fu molt dolenz de cest otroi, car il set bien que, se la roïne le puet savoir, ele l’en savra molt mal gré, si grant que il ne trovera jamés pes vers lui. (I, 1 », p. 206, l. 14-17) : « et cependant, il fut très peiné de lui avoir accordé cela, car il savait bien que, si la reine l’apprenait, elle lui en voudrait énormément, à tel point qu’il ne se réconcilierait jamais avec elle » (littéralement « qu’il ne trouvera jamais la paix avec elle. ») ; et en cel bois avoit esté jadis Lancelot en prison .ii. ivers et .i.6 esté, chiés Morgue la desloial, qui encores i estoit, et si avoit avuec li assez gent qui li fesoient compagnie en totes sesons. (IV.1, p. 318, l. 2-5) : « et dans ce bois Lancelot avait jadis été retenu en prison deux hivers et un été chez Morgain la déloyale qui y était encore et avait avec elle beaucoup de gens qui lui tenaient compagnie en toutes saisons. » Autre exemple, la conjonction de subordination hypothétique qui a la forme si en français moderne a la forme se en ancien français, comme il apparaît dans la phrase citée ci-dessus : se la reïne le puet savoir, littéralement : « si la reine peut le savoir ». Lorsque vous trouvez la forme si dans un texte en ancien français, – à part l’adverbe d’intensité devant un adjectif ou un adverbe – il s’agit, non pas de la conjonction hypothétique mais d’un adverbe de phrase si, caractéristique de l’ancien français, qui est souvent un simple adverbe de liaison signalant l’enchaînement entre la proposition (ou la phrase) qui précède et celle qu’il introduit : – dans la plupart des cas, on ne le traduit pas (voir par exemple I.12, p. 204, l. 1 et l. 20 ; I.13, p. 206, l. 2, 3, 7, et 22 ; IV.1, p. 316, l. 28 et 31 et p. 318, l. 1) ; – parfois, on peut le traduire par « ainsi » ou équivalent (voir par exemple I.12, p. 204, l. 10 où il est traduit par « par là ») ; – dans d’autres cas, plus rarement, il peut avoir une valeur légèrement adversative que l’on peut rendre par « pourtant ». C’est le contexte qui l’indique. 6 Notez que les chiffres sont indiqués en chiffres romains, en minuscules et encadrés de points : .ii. se lit « deux » et .i. se lit « un ». 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 13 Certaines formes ont disparu, par exemple, la préposition en combinée à l’article défini masculin le connaissait une forme d’enclise el : Lors se mist li rois el bois (IV.1, p. 318, l. 5) : « Alors le roi pénétra dans le bois ». Le pronom personnel complément de P6, à la forme disjointe (eux en FM) apparaît sous son ancienne forme els : assez pres d’els (IV.2, p. 318, l. 21), « très près d’eux ». Le troisième obstacle est d’ordre syntaxique : l’ordre des mots n’est pas encore fixé dans l’ordre canonique moderne SVO (sujet, verbe, objet). L’existence d’une déclinaison permet une plus grande liberté dans l’ordre des constituants : tant que le sujet est morphologiquement marqué (forme de cas sujet), il n’est pas nécessairement placé avant le verbe. Il est même assez systématiquement postposé au verbe lorsqu’un adverbe occupe la place 1 dans la phrase, comme c’est le cas avec l’adverbe lors dans la phase citée ci-dessus (Lors se mist li rois el bois) : le sujet li rois est postposé au verbe se mist. Autre difficulté pour un lecteur moderne : le pronom personnel sujet n’est pas systématiquement exprimé devant le verbe : En tel maniere alerent tant que vint a la nuit oscure. (IV.1, p. 318, l. 8-9) : « Ils continuèrent de cette manière jusqu’à ce qu’il fît nuit noire ». Le pronom personnel sujet est souvent exprimé dans une première proposition (subordonnée temporelle dans l’exemple suivant) mais n’est pas répété dans la suivante (principale en l’occurrence qui commence par l’adverbe de phrase si) : Et si tost com il orent comencié a tendre son paveillon, si oïrent .i. cor assez pres d’els qui sona par .ii. foiz. (IV.1, p. 318, l. 18-21) : « Aussitôt qu’ils eurent commencé à dresser son pavillon, ils entendirent un cor tout prés d’eux qui sonna par deux fois. » C’est aussi le cas devant les verbes impersonnels et dans la forme de présentatif, souvent réduite au seul verbe avoir : pres de ci a gent (IV.3, p. 318, l. 22), « près d’ici il y a des gens ». 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 14 Le quatrième type d’obstacle est lexical : certains mots ont disparu comme ainz qui s’employait pour signifier « mais » après une proposition négative (cf. l’espagnol sino ou l’allemand sondern). La préposition o signifie « avec ». Le nom mesnie (IV.1, p. 318, l. 6) signifie « maisonnée » et peut être traduit par « entourage » comme c’est le cas dans ce passage. Le verbe remanoir (IV.1, p. 318, l. 12) signifie « rester ». D’autres mots existent toujours mais ils n’ont pas le même sens en ancien français qu’en français moderne, par exemple, l’adverbe assez avait le sens de « très » ou de « beaucoup » : Assez li demanderent cil de l’ostel de son estre (I.12, p. 204, l. 3-4) se traduit par « Ceux de la maison lui posèrent beaucoup de question à son sujet ». Le nom viande (IV.1, p. 318, l. 15) est un mot intéressant à étudier en lexicologie : et nos avons assez viande est bien traduit « nous avons de la nourriture en abondance ». En effet, viande est issu du latin populaire vivanda « ce qui sert à vivre », altération de la forme classique vivenda, adjectif verbal de vivere. Le neutre pluriel substantivé désigne concrètement « les vivres ». En ancien français, viande désigne d’abord tout type d’aliment, la nourriture d’une manière générale. Cette valeur générale subsiste encore au XVIe siècle et jusqu’à la fin du XVIIe siècle. À partir de la fin du XVIe siècle et surtout au XVIIe siècle, le mot viande connaît une spécialisation : il va désigner l’alimentation carnée, concurrençant le mot chair utilisé précédemment. Viande s’est imposé dans ce sens et continue en français moderne et contemporain à désigner la chair des animaux dont l’homme se nourrit, chair s’employant encore pour désigner certaines préparations de charcuterie (chair à saucisse). Parallèlement, le mot nourriture, qui jusqu’à la fin du XVIe siècle est synonyme d’« éducation », va prendre en charge la désignation générale des aliments. Enfin, une difficulté à signaler lorsque l’on traduit l’ancien français est liée à la nécessité d’harmoniser les temps verbaux dans la traduction en français moderne alors qu’en ancien français, il est possible de passer du passé simple au présent de narration dans une même phrase. Nous en avons un exemple dans une phrase citée plus haut : et neporquant, il fu [passé simple] molt dolenz de cest otroi, car il set 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 17 *Trésor de la langue française (en abrégé, TLF), dictionnaire de la langue française du XIXe et du XXe siècles, sous la direction de Paul Imbs, CNRS, 16 volumes (accessible sur le site de l'INALF : http://atilf.atilf.fr) *Alain REY, dir., Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaire Le Robert, 1992 , Nouvelle édition, 2010. Magali ROUQUIER, Vocabulaire d’ancien français. Paris, Nathan-Université, coll. « 128 », 1992. Cédérom des Dictionnaires des XVIe et XVIIe siècles. Paris, Honoré Champion électronique (consultable en B.U.). Dictionnaires spécialisés pour l’ancien français : *Frédéric GODEFROY, Dictionnaire de l’ancienne langue française [10 tomes]. Paris, Vieweg et Bouillon, 1881-1902. Algirdas J. GREIMAS, Dictionnaire de l'ancien français jusqu'au milieu du XIVe siècle, Paris, Larousse, 1969 [rééd. 1997]. Pour les germanistes, voir aussi : *A. TOBLER, E. LOMMATZSCH, Altfranzösisches Wörterbuch [10 tomes]. Berlin, Weidmann [tomes I et II], puis Wiesbaden, F. Steiner [tomes III à X], 1925-1976. Walther von WARTBURG, Französisches etymologisches Wörterbuch [25 tomes]. Tübingen, J.C.B. Mohr, puis Basel, Helbing und Lichtenhahn, 1922-1978. PHONÉTIQUE HISTORIQUE *Noëlle LABORDERIE, Précis de phonétique historique, Paris, Nathan, coll. « Lettres 128 », 1994, 2e éd. 2015. *Monique LÉONARD, Exercices de phonétique historique, Paris, Nathan Université, coll. « Cahiers 128 », 1999. Geneviève JOLY, Précis de phonétique historique du français, Paris, Armand Colin, 1995. Geneviève JOLY, Fiches de phonétique, Paris, Armand Colin, 1999. *Gaston ZINK, Phonétique historique du français, Paris, PUF, 1991 (3e édition). MORPHOLOGIE Sylvie BAZIN-TACCHELLA, Initiation à l'ancien français, Paris, Hachette, coll. « Ancrages », 2001 *Nathalie BRAGANTINI-MAILLARD, Corinne DENOYELLE, Cent verbes conjugués en français médiéval. Paris, Armand Colin, « Cursus », 2012. Geneviève JOLY, Précis d'ancien français, Paris, Armand Colin, 1998. 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 18 Christiane MARCHELLO-NIZIA, Le français en diachronie : douze siècles d'évolution, Paris, Ophrys, coll. « L'essentiel », 1999. Michèle PERRET, Introduction à l'histoire de la langue française, Paris, Armand Colin, coll. « Campus », 2001. REVOL, Thierry, Introduction à l’ancien français, Paris, Nathan Université, « Lettres sup. », 2000. *Gaston ZINK, Morphologie du français médiéval, Paris, PUF, coll. « Linguistique nouvelle », 1994 (3e édition mise à jour), chapitre I. SYNTAXE *Claude BURIDANT, Grammaire nouvelle de l'ancien français, Paris, SEDES, 2000. Robert MARTIN et Marc WILMET, Syntaxe du moyen français, Bordeaux, Bière, 1988. *Philippe MÉNARD, Syntaxe de l’ancien français. Bordeaux, éd. Bière, 1988 (3e éd.). *Gérard MOIGNET, Grammaire de l’ancien français. Paris, Klincksieck, 1973. 16D310 : Ancien français – Françoise LESAGE 19 ANNEXE 1
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