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L'Abbé Pierre, Notes de Langue Française

Texte écrit par l'Abbé Pierre en mars 1947. L'Abbé Pierre ... L'engagement mondialiste de l'Abbé Pierre (fragment de son auto-biographie).

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

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Daniel_Nice 🇫🇷

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Télécharge L'Abbé Pierre et plus Notes au format PDF de Langue Française sur Docsity uniquement! Texte écrit par l’Abbé Pierre en mars 1947 L’Abbé Pierre Si l’on veut rechercher les origines des convictions fédéralistes de l’Abbé Pierre, il faut peut-être remonter jusqu’à son milieu familial et à son enfance. Cinquième d’une famille de huit enfants, il fut, dès son jeune âge, habitué à envisager les problèmes à une échelle beaucoup plus large que l’échelle nationale. En effet, pendant vingt ans, son père parcourut l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud et les problèmes internationaux étaient sans cesse évoqués au foyer familial. D’autre part, l’un des traits caractéristiques de la façon dont l’Abbé Pierre envisage les problèmes fédéralistes, c’est-à-dire en fonction du lien étroit qui unit aux questions de politique internationale les questions d’écono- mie et d’organisation sociale, trouve peut-être son explication dans les impressions très fortes reçues dans son enfance. Dans la ville de Lyon où vivait sa famille, il constatait, tout enfant, que son père s’absentait habituelle- ment une heure dans la matinée du dimanche. Quand il eut douze ans, son père l’emmena avec lui. Traversant la ville, ils se trouvèrent bientôt dans un faubourg où, dans une vaste salle, une centaine de chiffonniers parmi les hommes les plus malheureux de la banlieue étaient rassemblés autour d’une vaste table où était servi un appétissant petit déjeuner. Une dizaine de messieurs, dont beaucoup étaient, comme son père, des hommes qui avaient des situations importantes, s’employaient, tout en causant avec eux, à leur rendre de petits services. Ici, l’un transformé en coiffeur rasait et coupait les cheveux ; là, un autre s’enquérait de ce qui pouvait être fait pour leur procurer le linge qui leur manquait, etc. Et c’était ainsi chaque dimanche. Parmi ces pauvres malheureux, beaucoup venaient de toutes sortes de pays du monde et souvent les conversations révélaient qu’ils étaient venus vers la France accueillante, à la suite de quelque crise qui les avait pratiquement chassés de leur pays. À 19 ans, ayant terminé ses études et obtenu divers diplômes universitaires, l’Abbé Pierre, distribuant sa part personnelle de patrimoine, entra au noviciat dans l’ordre de Saint-François d’Assise. Pendant huit années, ce fut pour lui la vie cloîtrée, entre 1931 et 1939, interrompue cependant par les bruits de guerre et les diverses mobilisations qui précédèrent en France la déclaration de guerre de septembre 1939. Ce fut alors la guerre, la campagne de 1939/40 dans les Alpes, puis en Alsace. L’Abbé dut alors quitter le monastère et, avec une autorisation particulière du pape, pour rétablir sa santé, entra dans le diocèse de Grenoble. Après deux années passées d’abord à la montagne, puis comme aumônier de la jeunesse ouvrière dans les mines de charbon où il rencontra de nombreux travailleurs étrangers, il fut appelé comme vicaire à la cathé- drale de Grenoble, dans un quartier très pauvre où vivaient de nombreuses colonies d’émigrés. C’est là que, pour arracher juifs et étrangers aux poursuites de la police hitlérienne, il se transforma en pas- seur de frontières pour conduire ces gens en Suisse d’abord, puis ensuite en Afrique à travers l’Espagne. Un peu plus tard, au moment de l’organisation du service du travail obligatoire en Allemagne, pour aider des jeunes gens réfractaires, il organisa une partie des premiers maquis dans la montagne du Vercors. Deux fois arrêté, il réussit toujours à s’évader. fin 1944, il fut chargé de missions auprès des autorités alliées en Afrique du Nord. Là, dans les milieux français et arabes en Algérie, puis au Maroc, ensuite à travers le Sénégal, le Gabon et le Congo, il remplit diverses missions au nom du Gouvernement français. Rengagé dans l’aumônerie de la Marine dans l’Atlantique, il fut, en 1945, rappelé à Paris et finalement, lors de la restauration des assemblées parlementaires en France, pressé de tous côtés, il accepta d’être candidat pour un département de Lorraine. Élu successivement lors des trois campagnes électorales, il s’employa de toutes ses forces au sein du Parlement à réconcilier les diverses tendances qui s’affrontaient à l’intérieur de la France, pré- occupé toujours dans les conflits sociaux d’obtenir que les milieux gouvernementaux cherchent leur solution dans le sens de la justice plutôt que dans celui de la force. Durant l’été 1947, le groupe fédéraliste du Parlement français auquel il avait adhéré, lui demanda de le repré- senter comme observateur au congrès qui devait, à Montreux, rassembler les fédéralistes mondiaux. À l’issue de ce congrès, au cours duquel il était intervenu à plusieurs reprises, on le pressa - bien qu’il ne soit qu’obser- vateur et non délégué - d’accepter que sa candidature soit posée aux élections du Conseil du Mouvement universel pour une confédération mondiale que ce congrès venait de fonder. Élu dans le Conseil, il fut aussitôt
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