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L'HOMME CE PREDATEUR, Examens de Culture grecque-latine

Texte A : Jean Racine, Andromaque, 1667. Acte III, scène 8, vers 993-1026. Pendant la guerre de Troie, qui opposait les Grecs et les Troyens, la princesse ...

Typologie: Examens

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Marcelle_88
Marcelle_88 🇫🇷

4.5

(36)

89 documents

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Télécharge L'HOMME CE PREDATEUR et plus Examens au format PDF de Culture grecque-latine sur Docsity uniquement! L’HOMME CE PREDATEUR Corpus Texte A : Jean Racine, Andromaque, 1667. Acte III, scène 8, vers 993-1026. Texte B : Marcel Aymé, Uranus, 1948. Texte C : Homère, IIiade, livre VI - traduction de Paul Mazon Texte A : Jean Racine, Andromaque, 1667. Acte III, scène 8, vers 993-1026. Pendant la guerre de Troie, qui opposait les Grecs et les Troyens, la princesse troyenne Andromaque a perdu son mari, Hector, tué sous les coups d’Achille. Aujourd'hui captive, tout comme son fils Astyanax, du Grec Pyrrhus – le propre fils d’Achille - et aimée de celui-ci, elle doit répondre à sa demande en mariage. Pyrrhus exerce un chantage : il ne sauvera la vie d'Astyanax que si elle devient son épouse. Cette perspective lui fait horreur et Céphise, sa confidente, tente de la convaincre de la possibilité de ce mariage. Elle exprime toute l’horreur de sa situation : c’est ce qu’on appelle le dilemme… ANDROMAQUE, CEPHISE ANDROMAQUE Dois-je oublier Hector privé de funérailles, Et traîné sans honneur autour de nos murailles ? Dois-je oublier son père à mes pieds renversé, Ensanglantant l'autel qu'il tenait embrassé ? Songe, songe, Céphise 1 , à cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert échauffant le carnage ; Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants, Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants ; Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue : Voilà comme Pyrrhus vint s'offrir à ma vue ; Voilà par quels exploits il sut se couronner ; Enfin voilà l'époux que tu me veux donner. Non, je ne serai point complice de ses crimes ; Qu'il nous prenne, s'il veut, pour dernières victimes. Tous mes ressentiments lui seraient asservis. CEPHISE Eh bien, allons donc voir expirer votre fils : On n'attend plus que vous... Vous frémissez, Madame ? ANDROMAQUE Ah ! de quel souvenir viens-tu frapper mon âme ! Quoi ? Céphise, j'irai voir expirer encor Ce fils, ma seule joie, et l'image d'Hector ? Ce fils, que de sa flamme il me laissa pour gage ? 1. Céphise est la confidente d 'Andromaque. 2. trépas : mort. 3. succès : issue. 4. hymen : union, mariage Texte B : Marcel Aymé, Uranus, 1948. Léopold Lajeunesse accueille dans son bistrot une classe de troisième d'un collège détruit par des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale. À force d'entendre les élèves ânonner les vers de Racine, il s'est pris de passion pour l'héroïne, Andromaque. Tout en marchant, Léopold se laissa distraire de sa colère par le souvenir d'Andromaque. Ces gens qui tournaient autour de la veuve d'Hector, ce n'était pas du monde bien intéressant non plus. Des rancuniers qui ne pensaient qu'à leurs histoires de coucheries. Comme disait la veuve : « Faut-il qu'un si grand cœur montre tant de faiblesse ? » Quand on a affaire à une femme si bien, songeait-il on ne va pas penser à la bagatelle. Lui, Léopold, il aurait eu honte, surtout que les femmes, quand on a un peu d'argent de côté, ce n'est pas ce qui manque. Il se plut à imaginer une évasion dont il était le héros désintéressé. Arrivant un soir au palais de Pyrrhus, ll achetait la complicité du portier et, la nuit venue, s'introduisait dans la chambre d'Andromaque. La veuve était justement dans les larmes, à cause de Pyrrhus qui lui avait encore cassé les pieds pour le mariage. Léopold l'assurait de son dévouement respectueux, promettant qu'elle serait bientôt libre sans qu'il lui en coûte seulement un sou et finissant par lui dire : « Passez-moi Astyanax, on va filer en douce. » Ces paroles, il les répéta plusieurs fois et y prit un plaisir étrange, un peu troublant, « Passez- moi Astyanax, on va filer en douce. » II lui semblait voir poindre comme une lueur à l'horizon de sa pensée. Soudain, il s'arrêta au milieu de la rue, son cœur se mit à battre avec violence, et il récita lentement : Passez-moi Astyanax, on va filer en douce. Incontestablement, c'était un vers, un vrai vers de douze pieds. Et quelle cadence. Quel majestueux balancement «Passez-moi Astyanax...» Léopold ébloui, ne se lassait pas de répéter son alexandrin et s'enivrait de sa musique. Cependant, la rue n'avait pas changé d'aspect. Le soleil continuait à briller, les ménagères vaquaient à leur marché et la vie suivait son cours habituel comme s'il ne s'était rien passé. Léopold prenait conscience de la solitude de l'esprit en face de l'agitation mondaine, mais au lieu de s'en attrister, il se sentait fier et joyeux.
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