L'Ile des esclaves, Marivaux : L'essentiel pour le bac, Schémas de Principes de conception du théâtre

Télécharge L'Ile des esclaves, Marivaux : L'essentiel pour le bac et plus Schémas au format PDF de Principes de conception du théâtre sur Docsity uniquement! L’Ile des esclaves, Marivaux : L’essentiel pour le bac. I. Fiche d’identité : Genre : Comédie Auteur : Marivaux, 1688-1763, 18eme siècle (Siècle des lumières). Auteur de pièces de théâtre mais aussi de romans. Lieu : Une île, qui n’est pas située géographiquement Epoque : Pas précisée. Mais on sait qu les personnages viennent d’Athènes ce qui laisse supposer que l’action se déroule dans l’antiquité. Personnages : Iphicrate (seigneur d’Athènes) ; Arlequin (son esclave) ; Euphrosine (dame d’Athènes de bonne condition) ; Cléanthis (son esclave) ; Trivelin (représentant de la loi dans l’île) Sujet : Iphicrate et son esclave Arlequin ainsi qu’Euphrosine et Cléanthis ont fait naufrage et ont échoué sur l’île des esclaves. Sur cette Ile, les esclaves prennent la place de leur maître. Cette mesure permet de corriger le maître en leur faisant comprendre leurs défauts. S’ils ne se corrigent pas, ils restent prisonniers sur l’île. Iphicrate et Euphrosine vont beaucoup apprendre de leurs esclaves et corriger leur excessive sévérité. Ils seront libérés à la fin de la pièce. II. Le sens et l’intérêt de l’oeuvre - Les esclaves de l’œuvre ne sont pas les esclaves du 18eme siècle (qu’on trouve en Afrique et dans les colonies), mais plutôt les serviteurs. Dans l’ancien régime (c’est-à-dire au 18eme siècle, avant la révolution de 1789), les nobles ont des serviteurs. Si les serviteurs n’obéissent pas, ils sont frappés et insultés. Les maîtres ont tout pouvoir sur leurs serviteurs. - Les revendications de Marivaux : La pièce interroge les rapports entre maîtres et valets. Sont-ils justes, dans la société de l’ancien régime ? Doivent-ils être remis en cause ? Les hommes doivent-ils, pour Marivaux, être égaux, ou faut-il conserver une distinction entre des maîtres et des valets ? 1. Une certaine critique du système (on change le système ?) : La pièce semble dire que le rang obtenu a la naissance (maître ou esclave) a quelque chose d’injuste : il ne remet pas le pouvoir a celui qui le mérite par ses bonnes actions, mais a celui qui a eu de bien naître. - Euphrosine et Iphicrate sont des maîtres ; pourtant, ce ne sont pas vraiment des gens de bien, dans la mesure où ils ont des défauts et traitent mal leurs esclaves - Arlequin se comporte de manière juste, puisqu’il pardonne a son maître (de même pour Cléanthis, mais c’est grâce a Arlequin). C’est un homme de bien. Pourtant ce n’est qu’un esclave. Marivaux amène donc son lecteur à penser que, peut être, le système de l’ancien n’est pas tout a fait juste car il n’accorde de valeur qu’a celui qui a une bonne naissance… (Peut être est-ce pour cela qu’il situe l’action dans l’Antiquité : pour qu’on ne l’accuse pas de trop vouloir remettre l’ordre socialit en cause). 2. Mais une critique limitée (on garde le système…) : Pourtant, Marivaux ne va pas jusqu'à remettre l’ordre social en cause : a la fin de la pièce le maître redevient maître et l’esclave esclave. Chacun retrouve sa place. Marivaux ne veut pas une révolution, c'est-à-dire un changement radical de l’organisation de la société. Par exemple, il ne semble pas vouloir qu’il n’y ait plus d’esclave et que chacun (le maître comme l’esclave) soit égal : a la fin de la pièce, il reste bien un maître et un esclave. En fait, il semble simplement demander que chaque individu soit traité avec le respect qu’il mérite : un esclave peut, comme un maître, être un homme de bien, et doit être respecté pour cela. En bref, Marivaux ne réclame pas une société sans classe, mais une société ou les classes qui dominent seraient plus « gentilles » avec les classes qui sont dominées. 3. Une réflexion qui est propre a la pensée des Lumières : Comme les philosophes des Lumières, Marivaux critique ce qui lui semble être une injustice : Que les esclaves, qui peuvent être des gens bien, soient mal traités par leurs maîtres. Mais comme la plupart des philosophes, Marivaux ne demande pas à totalement changer l’ordre des choses, simplement à l’améliorer.