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LA BRUYÈRE, Les Caractères (1688) « Arrias, Notes de Culture grecque-latine

LA BRUYÈRE, Les Caractères (1688). « Arrias ». I - Introduction. ▫. L'auteur & l'oeuvre : Issu de la bourgeoisie aisée, avocat de formation, précepteur du ...

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Dominique93
Dominique93 🇫🇷

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Télécharge LA BRUYÈRE, Les Caractères (1688) « Arrias et plus Notes au format PDF de Culture grecque-latine sur Docsity uniquement! LA BRUYÈRE, Les Caractères (1688) « Arrias » I - Introduction  L’auteur & l’oeuvre : Issu de la bourgeoisie aisée, avocat de formation, précepteur du duc de Bourbon, La Bruyère observe, avec ironie et amertume, le monde de la cour princière à laquelle il est mêlé. L'œuvre qui le fera connaître, en 1688, se présente prudemment comme une traduction : Les Caractères de Théophraste (auteur du IIIè siècle av.J-C) traduits du grec, avec les caractères ou les meurs de ce siècle. C'est en réalité une somme de textes assez courts, portraits satiriques, réflexions morales, traits ironiques, observations impitoyables sur ses contemporains et les hommes en général.  Le texte : il appartient au chapitre "De la société et de la conversation". LB dresse dans cette section une série de portraits de personnages qui enfreignent les règles du savoir vivre et s'opposent ainsi à l'idéal de l'honnête homme, à la fois élégant, discret, cultivé et modeste. Arrias est le type même du causeur perverti par l'orgueil et l'autosatisfaction. L’auteur le met en scène au cours d'un repas mondain : il monopolise la conversation, se montre grossier et finit par être démasqué. II - Lecture III - Caractéristiques générales du texte  Type de texte : cadre de la description, du portrait, avec un présent à valeur durative (1ère phrase), mais qui se transforme ensuite en un présent de narration => le texte repose en réalité sur le récit des faits et gestes du personnage.  Genre : pas de précision spatio-temporelle, pas de détails réalistes (cadre, circonstances, autres personnages) => le récit a une dimension atemporelle, et le personnage d’Arrias apparaît comme un archétype. D’ailleurs le choix d’un nom grec (comme pour tous les portraits de LB : Théophraste, Giton, Phédon, Théognis…), nous éloigne de la réalité immédiate => on se situe dans le genre de la fable : un récit, court et plaisant, tout entier est au service de la critique moraliste.  Registre : satirique : perso. caricaturé, tourné en ridicule ; il nous fait rire et le narrateur nous invite à le juger sévèrement.  Thèmes : de la parole et du savoir (c’est le type du beau parleur, du pédant) + des apparences (vanité). IV – Questions pour l’étude à l’oral ou pour dégager des axes de commentaire >>> Ce texte est un portrait satirique qui, en dénonçant le défaut d'un personnage, permet de définir en creux l'idéal de l'honnête homme => Par quels procédés l'auteur ridiculise-t-il son personnage ? comment est-on invité à réfléchir ? comment fonctionne la dimension morale du texte ? V – Commentaire composé et étude méthodique A/ (Genre du texte) Un portrait en mouvement, exemplaire et critique a) Le plan du texte : un personnage en situation, un récit simplifié  D’abord un court portrait moral (1 phrase) qui campe le personnage > permet de cerner tout de suite le défaut ou le vice ciblé. A noter l’absence complète de précision physique : c’est un personnage désincarné ; seul compte son comportement.  Puis le récit (le perso est tout de suite mis en situation) > contexte fictif : un repas ("à table"), un milieu aristocratique ("d'un grand"), un sujet de conversat° ("une cour du Nord"). Mais ces indications sont floues + aucun repère temporel => techniques de simplification et d’épuration propres à la fable et à la caricature.  Enfin la chute par l’intervention d’au autre convive qui démasque brutalement le mensonge d’A. : c’est un coup de théâtre.  un texte court, nerveux, qui suit un ordre chronologique et présente du discours direct > réelle vivacité.  un portrait indirect : pas de longue description, mais le spectacle du personnage en pleine action. Ce dispositif a le double avantage : 1) d’être vivant, plaisant ; 2) de soumettre directement le personnage à notre jugement.  une organisation rigoureuse qui obéit à une logique didactique : le texte n’est pas purement anecdotique, il est au service des intentions critiques de l’auteur. b) Temps verbaux : un présent atemporel * Temps dominant, le présent confère au récit sa vivacité (impression de « direct ») + il donne une dimension atemporelle => exemplaire, typique du portrait ; La Bruyère ne peint pas un homme en particulier, mais un type humain. Les auteurs classiques insistent sur la permanence du caractère des hommes. * Le passage à l’imparfait dans la dernière phrase consacre la chute de la fable : l’histoire d’Arrias est ainsi mise à distance et devient tout à coup un souvenir que l’on peut rappeler et commenter à loisir. c) Le jeu sur la focalisation Arrias est présenté selon 2 points de vue qui alternent subtilement : le sien, et celui, ironique, de La Bruyère. Cela permet de mettre en évidence le décalage entre les prétentions d’Arrias et la façon dont il est perçu. Ex.1 : "Arrias a tout lu, tout vu" = c’est ce qu’Arrias croit ou dirait de lui-même (focalisation interne) ; la répétition et les superlatifs donnent un ton à la fois naïf et excessif à cette affirmation // "il veut le persuader ainsi" = le verbe « veut » crée une distance critique et ironique = c’est le point de vue de l’auteur, (focalisation omnisciente) Ex.2 : "c'est un homme universel // et il se donne pour tel" = la précision avec le verbe réfléchi « se donne » indique que ce n’est qu’une apparence => A chaque fois, la 2è partie de la phrase vient corriger la 1ère introduisant le regard ironique du moraliste ; pour le lecteur, un effet de surprise plaisante. Dans la suite du texte, LB nous livre tantôt le point de vue d'Arrias ("il trouve plaisante"), tantôt celui des invités ("à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent"), tantôt celui du fabuliste ("comme s'il en était originaire").
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