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la Chanson de Guillaume, Essai de Littérature

Typologie: Essai

2018/2019

Téléchargé le 14/10/2019

Nina_Nantes
Nina_Nantes 🇫🇷

4.6

(35)

93 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge la Chanson de Guillaume et plus Essai au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! La Chanson de Guillaume 1) Résumé La Chanson de Guillaume narre le conflit sanglant entre Guillaume d’Orange, assisté de son lignage, et les Sarrasins, conduits par Deramé, qui ont envahi la France. L’œuvre s’ouvre sur une défaite chrétienne à Larchamp. Devant l’ampleur des troupes sarrasines, Tiébaut, comte de Bourges, qui devait mener l’armée française, prend la fuite. C’est alors au jeune Vivien, neveu de Guillaume d’Orange, que les combattants vont prêter serment de fidélité. Malgré son courage, il ne peut venir à bout des païens et, bientôt seul sur un champ de bataille, il agonise dans un long martyre. Pendant ce temps, son cousin Girard arrive à Barcelone, où séjourne Guillaume, afin de demander du renfort. Guillaume se rend à Larchamp avec ses troupes mais au bout de trois jours de bataille tous ses hommes sont tués et il est le seul survivant. Il doit revenir à Orange où sa femme Guibourc l’accueille et l’exhorte à retourner au combat. Le comte repart donc, avec de nouveaux combattants et son neveu Guiot. Malgré son jeune âge, Guiot seconde vaillamment son oncle et Deramé est tué. Les deux chevaliers trouvent Vivien agonisant, à qui ils donnent la communion. Mais bientôt Guillaume se retrouve de nouveau seul face aux païens et doit encore une fois battre en retraite vers Orange. Guibourc, le voyant revenir découragé, fait mine de ne pas reconnaître en lui son valeureux mari et refuse de lui ouvrir les portes de la ville avant qu’il n’ait prouvé son identité grâce à la bosse sur son nez. Elle lui conseille d’aller chercher de l’aide auprès du roi Louis. Guillaume se rend donc à Laon. L’accueil que lui réserve le roi est tout d’abord froid. Le comte entre alors dans une violente colère contre l’ingratitude de son souverain et contre l’égoïsme de sa sœur, la reine Blanchefleur. Louis finit par céder et offre à Guillaume des troupes pour retourner au combat. Un jeune prisonnier païen, qui sert dans les cuisines royales, insiste pour se joindre à l’armée. Il se nomme Rainouart et possède une force extraordinaire : en guise d’arme il utilise un tinel, une grande perche aussi lourde qu’un tronc d’arbre. Avant le début de la bataille, Guillaume propose aux couards de quitter les rangs et de rentrer chez eux. Mais Rainouart arrête les fuyards, les force à le suivre avec son tinel, et en fait sa troupe personnelle, qui s’illustrera vaillamment par la suite. Rainouart multiplie les exploits et tue les païens par centaines. Il délivre des captifs français, dont Bertrand, qui lui apprend quelques techniques de combat plus élaborées que celle consistant à écraser les ennemis et leur équipement. Privé de son tinel qui a été brisé, le géant apprend même à se servir d’une épée. Les Sarrasins survivants finissent par fuir le champ de bataille. Les Français rentrent à Orange, mais oublient d’inviter Rainouart au repas de la victoire. Celui-ci rentre dans une violente colère, que seuls Guillaume et Guibourc arrivent à apaiser. Guibourc reconnaît en lui son jeune frère et ce dernier, suivant l’exemple de sa sœur, se convertit au christianisme. 2) Bibliographie Textes - La Chanson de Guillaume, éd. François Suard, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Lettres Gothiques », 2008 - Le Cycle de Guillaume d’Orange, éd. Dominique Boutet, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Lettres Gothiques », 1996 [Cette anthologie donne une vue d’ensemble du cycle et propose des extraits qui peuvent être utilisés pour éclairer La Chanson de Guillaume ou prolonger certains points de réflexion]. Critiques → Sur la chanson de geste - BEDIER Joseph, Les Légendes épiques. Recherches sur la formation des chansons de geste, tome I « le cycle de Guillaume », Paris, Champion, 1908-1911 - BOUTET Dominique, La Chanson de geste, forme et signification d’une écriture épique du Moyen Age, Paris, PUF, 1993 - DE RIQUER Martin, Les Chansons de geste françaises, Paris, Nizet, 1957. [Le chapitre 2 porte sur « Le Cycle de Guillaume » et explique notamment quels éléments historiques ont pu influencer la création des personnages épiques.] - MENARD Philippe, Le rire et le sourire dans le roman courtois en France au Moyen Age, Genève, Droz, 1969, [Le chapitre préliminaire porte sur « le rire dans les chansons de geste du XIIe siècle » et propose un recensement des motifs comiques dans ce genre]. - RYCHNER Jean, La chanson de geste. Essai sur l’art épique des jongleurs, Genève, Droz, 1955 → Sur le cycle de Guillaume d’Orange - ALMEIDA RIBEIRO Cristina, « Renouart au tinel : endroit et envers de la dérision », L’épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals (Poitiers, 21-27 août 2000), Université de Poitiers, 2002, tome 1, p.237-244 BENETT Philipp E., « carnaval héroïque et écriture cyclique dans la geste de Guillaume », L’épopée romane, Actes du XVe Congrès international Rencesvals (Poitiers, 21-27 août 2000), Université de Poitiers, 2002, tome 1, p.253-264 - GRISWARD Joël H., Archéologie de l’épopée médiévale, Paris, Payot, 1981 [Le chapitre 6 s’intéresse au personnage de Guillaume, analysé en tant que représentant de la deuxième fonction dumézilienne]. - Hommage à Jean Frappier. Les Chansons de geste du cycle de Guillaume d’Orange, tome III, Paris, SEDES, 1983 - Mourir aux Aliscans, J. Dufournet (dir.), Paris, Champion, 1993 On peut ainsi étudier la structure de la chanson, fondée sur un jeu d’opposition entre les bons chevaliers qui ne reculent pas devant le danger (Vivien, Guillaume) et les mauvais qui prennent la fuite (Tiébaut, Estourmi), les jeunes pleins de fougue (Vivien, Girard, Gui) et les vieux fatigués (Guillaume), la sage épouse bonne conseillère (Guibourc) et la femme égoïste et de mauvais conseil (Blanchefleur). Il est intéressant de montrer que les parallélismes ne constituent pas des faiblesses mais contribuent à l’esthétique du genre. La composition bipartite de l’œuvre peut aussi permettre d’aborder le problème des manuscrits et de l’histoire des chansons. Tous les critiques s’accordent en effet à dire que La chanson de Guillaume se compose de la réunion de deux actions assez différentes, l’une à tonalité tragique centrée sur Vivien et Guillaume, l’autre à tonalité comique centrée sur Rainouart. On peut même relever des incohérences entre les deux parties (les deux versions de la mort de Vivien par exemple). Cette observation donne l’occasion de comparer notre conception moderne de l’auteur et de l’œuvre littéraire avec la réalité de la création médiévale, en expliquant le rôle tenu par les copistes et en amenant les élèves à prendre conscience de la coexistence de différentes versions d’un même texte. À cet égard, on peut rappeler que La Chanson de Guillaume, comme la plupart des chansons de geste, s’inscrit dans un cycle, dans lequel les œuvres sont reliées de façon matérielle (par la juxtaposition dans les manuscrits) et thématique (avec la présence d’un lignage ou d’un même personnage à différentes étapes de sa vie). Des extraits d’autres œuvres du cycle peuvent venir éclairer et compléter certains aspects des analyses, en montrant l’évolution d’un personnage d’une chanson à l’autre par exemple. Étude de la langue Le lexique médiéval et épique peut être l’occasion de se pencher sur l’histoire de la langue française. Certains mots actuels peuvent être éclairés par leur origine, et leur étude peut être l’occasion de prendre conscience de l’évolution permanente à laquelle est soumise une langue vivante. De même, on peut faire observer aux élèves le cheminement de la langue sur certains points de syntaxe facilement repérables : évolution de l’ordre des mots dans la phrase, restriction progressive des forclusifs employés pour la négation ou construction du complément du nom par exemple. Ceci peut leur permettre d’aborder l’étude de la langue avec une vision plus diachronique et moins mécanique. La mise en parallèle du texte original et de sa version moderne permet également de s’interroger sur les problèmes soulevés par la traduction. Comment traduire les formules figées dont usent les auteurs médiévaux ? Faut-il rester au plus proche du texte épique, quitte à employer de nombreuses répétitions que l’oreille d’un lecteur moderne n’apprécie guère ? Comment rendre compte de mots recouvrant des réalités aujourd’hui méconnues des lecteurs (par exemple le vocabulaire des armes : le haubert, l’écu, la targe…) ? Ces questionnements peuvent déboucher sur des exercices d’écritures variés et formateurs. B. L.
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