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LA FONTAINE Ecritures p. 145, Résumés de Histoire

Caractérisé par une grande variété de tons, amusement, ironie, indignation, le style de. La Bruyère exploite toutes les ressources de la langue : apostrophes, ...

Typologie: Résumés

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Edouard
Edouard 🇮🇹

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Télécharge LA FONTAINE Ecritures p. 145 et plus Résumés au format PDF de Histoire sur Docsity uniquement! 95 LA FONTAINE Ecritures p. 145 Jean de La Fontaine est un écrivain français, fameux pour Les Fables (236 fables). La Fontaine est aujourd’hui le plus connu des poètes français du XVIIe siècle, et il fut en son temps, sinon le plus admiré, du moins le plus lu, notamment grâce à ses Contes et à ses Fables. Styliste éblouissant, il a porté la fable, un genre avant lui mineur, à un degré d’accomplissement qui reste indépassable. Moraliste, et non pas moralisateur, il pose un regard lucide sur les rapports de pouvoir et la nature humaine, sans oublier de plaire pour instruire. BIOGRAPHIE Il est né le 7 ou 8 juillet 1621 dans un milieu bourgeois de province ; son père est conseiller du roi et maître des Eaux et Forêts ; sa mère est veuve d'un premier mari, négociant à Coulommiers. Il fait des études de rhétorique latine, puis entame des études de droit, interrompues pour entrer à l'Oratoire, en vue d'une carrière ecclésiastique. Après un an et demi, il retourne au droit. Il se marie à vingt-six ans avec Marie Héricart. Il fréquente les milieux lettrés. En 1652, il achète une charge de maître des Eaux et Forêts. Il publie, anonymement et sans grand succès, une pièce, l'Eunuque (1654), inspirée de Térence. Il écrit deux longs poèmes, Adonis (1658) et le Songe de Vaux (1659), pour son protecteur le surintendant Fouquet, puis un recueil de Contes et Nouvelles (1665). Il publie un nouveau recueil de Contes, puis fait paraître, en 1668, les six premiers livres des Fables, ainsi qu'un roman en prose et en vers, les Amours de Psyché et de Cupidon. Après la disgrâce de Fouquet et la mort d'une autre protectrice, il perd son titre de « gentilhomme servant ». Il est accueilli par Mme de La Sablière (1672) et renonce à sa charge de maître des Eaux et Forêts. Il rencontre les grands auteurs du moment : Molière, Racine, Boileau. Il rédige un livret d'opéra pour Lully (Daphné), fait paraître de nouveaux Contes puis, en 1678, une nouvelle édition des Fables largement augmentée. À l'Académie française où il est élu en 1684 malgré l'hostilité de Louis XIV, il lit son Discours à Mme de La Sablière, forme de confession personnelle. Dans la querelle des Anciens et des Modernes, polémique sur les mérites comparés des écrivains et artistes de l'Antiquité et de ceux de l'époque de Louis XIV, il prend parti pour les Anciens. Il écrit un nouvel opéra, l'Astrée. À la mort de Mme de La 96 Sablière en 1693, il se réfugie chez des amis parisiens. Il rédige ses dernières fables (il en aura écrit 240 au total). Il accepte de renier ses contes et décide de faire pénitence. Il meurt le 13 avril 1695. En 1817, son corps sera transporté au cimetière du Père- Lachaise. THEMES FONDAMENTAUX - La Fable veut distraire le lecteur : La fable raconte une histoire courte et drôle qui a pour but d'apprendre quelque chose au lecteur tout en le distrayant. Les personnages sont typiques, parfois incarnés par des animaux. La fable se compose souvent de deux parties, très inégales cependant : « le corps est la fable, l'âme la moralité », écrit dans sa préface La Fontaine. Le récit imagé permet ainsi de saisir une règle morale abstraite. - Le modèle est la fable gréco-latine : Les fables existent depuis l'Antiquité. La Fontaine a puisé dans cette tradition ancienne, adaptant les fables d'Ésope, notamment, ainsi que des contes orientaux. Il innove, pourtant, en les écrivant en vers. Allier le plaisant à l'instructif est un souci constant dans ses fables. Les modèles sont le grec Esope et le latin Phèdre. - Le cadre spatio-temporel est vague: Comme les contes, les fables sont généralement situées dans une époque vague et dans des lieux peu déterminés (la ville, les champs). - Présence d’allusion satirique à des personnages de son temps : On y trouve pourtant certains détails de la vie du XVIIe siècle : allusion au roi, aux courtisans et à l'Église. La Fontaine se moque du pape Innocent XI, qui n'était pas le fils d'un « planteur de choux », mais d'un banquier (VII, 11). Ami du ministre Fouquet, il ne perd pas une occasion d'attaquer Colbert : Fouquet est la cigale, Colbert la fourmi, mais aussi la Grenouille jalouse qui cherche à avoir une fortune aussi grande que celle de Fouquet (la Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf). Dans certaines fables, il transpose des faits divers qui sont réellement arrivés, par exemple l'histoire de deux dames qui se sont refusées pendant cinq heures le passage en carrosse dans une rue étroite de Paris (VII, 4). La Fontaine dresse un large panorama de la société de son temps. Il peint à la fois les grands (le roi et les courtisans) et les petits (les paysans, les artisans). Le roi est critiqué : incarné par le lion, il se montre orgueilleux, tout puissant et souvent injuste. On redoute sa cruauté (le Lion, le Loup et le Renard) même s'il sait parfois se montrer généreux (le Lion et le Rat). La satire est un discours qui s'attaque à 99 comédie humaine », où le comique frôle souvent le drame, se cache une vision foncièrement pessimiste : la société est une jungle ; enfermés dans leur égoïsme !es hommes sont avides, cruels, ignorants ; ils ne voient que leur intérêt, que la satisfaction de leurs instincts. << Je me sers des animaux pour instruire les hommes », écrit-il dans la Dédicace au Dauphin. L'analyse psychologique et sociale est en effet l'occasion pour proposer une leçon morale, souvent sous forme de proverbe. La Fontaine propose un art de vivre qui est l'expression d'une sagesse populaire fondée sur le bon sens et la modération. Mais à côté du moraliste qui réfléchit sur la condition humaine et développe un art de vivre à l'usage de!'<< honnête homme », il y a aussi le poète, qui fait part de ses sensations, de ses sentiments et de ses émotions. La fable de La Fontaine est soigneusement construite et dramatisée comme une pièce de théâtre : exposition, action, dénouement. Les vers aussi sont très soignés : La Fontaine s'efforce de trouver la formulation la plus concise et la plus adaptée, de varier !es rythmes et les mètres en fonction de la situation et des sentiments exprimés.Très vite on a admiré avec quelle élégance le poète fond récit, description, dialogue sans jamais compromettre le mouvement qui anime l'ensemble. Chamfort (1741-1794) remarque << Que dans /'espace de trente vers La Fontaine, ne faisant que se livrer au courant de sa narration, a pris tous les tons, celui de la poésie la plus gracieuse, celui de la poésie la plus élevée. » Cette fusion contribue à cette impression de nature! Caractéristique de l'art classique. Les Fables sont en vers et leur mesure fait preuve d'une grande variété : La Fontaine utilise des vers longs (alexandrins ou décasyllabes, vers de 12 et 10 syllabes), mêlés à des vers brefs (notamment l'hexasyllabe, vers de 6 syllabes). Il joue souvent de ce mélange pour créer des effets de rythme, pour accélérer ou ralentir son récit, pour le rendre vivant. L'alternance la plus courante est celle entre l'alexandrin et l'heptasyllabe (vers de 7 syllabes). 100 La Laitière et le Pot au lait Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; Il était quand je l'eus de grosseur raisonnable : J'aurai le revendant de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? Perrette là-dessus saute aussi, transportée. Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s'excuser à son mari En grand danger d'être battue. Le récit en farce en fut fait ; On l'appela le Pot au lait. Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous ? Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes : 101 Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple, et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l'argent, Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée ; La chose allait à bien par son soin diligent. Il m'est, disait-elle, facile, D'élever des poulets autour de ma maison : Le Renard sera bien habile, S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser coûtera peu de son ; Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ; On m'élit roi, mon peuple m'aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi- même ; Je suis gros Jean comme devant. Unité 7 - Homme et société 1. LA BRUYÈRE, LAFAYETTE et MME DE SÉVIGNÉ, 2 Face au loup, l'agneau est très diplomate. [V] extraits. Choisissez la bonne réponse. 1 Arrias est Un personnage essentiel / exagéré, qui n'arrête pas de inventer / raconter des histoires, 3 La morale de la fable est que le plus fort comme s'il savait fout / la vérité . Même si on le est le plus intelligent. contredit / met en doute, il a toujours une bonne réplique / réponse. Sauf devant le sujet de son histoire en personne / vrai : son récit ne peut plus être vrai / tenir. 2 Lafidélité/loyauté de Mme de Clèves quiracontetout &;L4 FONTAINE, La grenouille qui veut se faire à son amant / mari, rend malheureux / mécontent aussi grosse que. le boeuf. Choisissez la bonne ce dernier, parce qu'il ne l'a pas assez aimée : elle réponse ; si ce n'est pas la bonne réponse, corrigez-la. déçoit / enchante M. de Nemours, qui est ravi de la connaissance / révélation de son amour ; elle remplit / libère Mme de Clèves de son amour / secret, mais elle ne la rend pas plus heureuse / malheureuse. 3 Mme de Sévigné sait créer / rapporter avec 2 Elle enfle trop et elle crève. exactitude un fait auquel elle n'a pas asssisté / participé : la mort de Tavel / Vatel, le cuisinier du Roi. C'est un meurtre / suicide, parce qu'il ne voyait pas arriver la marée / viande pour le repas du Roi, à l'occasion d'une grande fête à Chantilly / Versaille . Celle-ci se bloque / poursuit, dans la tristesse pour ce heureux / triste geste. 1 La grenouille veut maigrir. 3 La morale de la fable est que tout marquis veut avoir des sages. 5. LA FONTAINE, vie. Choisissez la bonne réponse ; 2. LA FONTAINE, Le corbeau et le renard. Choisissez si ce n'est pas la bonne réponse, corrigez-la. la bonne réponse. 1 La Fontaine est maître des eaux et 1 Dans cette fable, le corbeau se montrerusé. [V] des forêts. ME 2 Pour tromper le corbeau, le renard utilise 2 Il publie son premier recueil de Fables des compliments. en 1668. ME 3 La morale de la fable est qu'il faut se méfier 3 La Fontaine a repris le genre de la fable. des personnes flatteuses. 4 Ses fables sont une étude du genre animal. 3. LA FONTAINE, Le loup et l'agneau. Choisissez la bonne réponse ; si ce n'est pas la bonne réponse, corrigez-la. 1 Le loup de la fable veut déranger l'agneau. [V] [F] 104 LA BRUYERE La Bruyère est un moraliste qui décrit, organise, ironise et dénonce les injustices et les excès. C'est sa fonction. Toutefois, il ne transforme rien, ni ne veut réformer. Tourné vers un idéal de société et de vertu passée, il regrette avant tout un monde de paix, où tout était réglé, où les bourgeois ne franchissaient pas les limites sociales pour parvenir, où les marchands, les fermiers généraux et les « traitants » n'étaient pas soutenus par le pouvoir, où chacun enfin était à sa juste place. Devant les changements politiques, moraux et financiers que connaît le royaume, La Bruyère note et censure, en toute sagesse. Il n'est pas question pour lui d'agir, au risque, comme le pensait Montaigne, de tout ruiner. La Bruyère s'en tient aux manières, aux comportements, à la mise en texte des misères et des scandales, et laisse le lecteur prendre son parti, grâce aux blancs que la mise en page introduit. BIOGRAPHIE Jean de La Bruyère est le fils d'un contrôleur des rentes de la ville de Paris. La date de sa naissance est incertaine, elle est estimée à 1645. Après avoir obtenu une licence en droit, achète une charge, fort modeste, de trésorier général de France au bureau des finances de la région de Caen, ce qui ne l'empêche pas de vivre à Paris, d'une façon si discrète qu'on ne connaît pas grand-chose de sa personnalité. Il est malgré tout remarqué par la maison de Condé, qui lui propose en 1686 un poste de sous-précepteur auprès du duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé. Logé tantôt à Versailles, tantôt à Chantilly, résidence des Condé, tantôt au palais du Luxembourg, il se mêle à la haute société de l'époque, qu'il peut observer tout à loisir. Il cesse ses fonctions d'enseignement dès 1687, mais devient bibliothécaire et gentilhomme ordinaire de M. le duc de Bourgogne. En 1688, il fait paraître un petit volume au long titre, les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les caractères et les mœurs de ce siècle, qui obtient aussitôt un succès foudroyant. Il a inclus dans son ouvrage un grand nombre de portraits de contemporains, présentés sous des noms fictifs, que le public s'amuse à retrouver. Dans les huit éditions qui se succèdent de 1688 à 1696, il relègue à la fin de l'ouvrage la traduction du grec, et enrichit son œuvre personnelle de nouveaux portraits. Grâce à ce succès, mais aussi grâce à l'influence des Condé, il est élu à l'Académie française en 1693. Ayant pris parti pour les Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, certains de ceux-ci, jaloux également de son succès, le prennent violemment à parti, le projetant par là sur le devant de la scène parisienne. Mais il est frappé d'une attaque d'apoplexie qui l'emporte brutalement en 1696, alors qu'il est en pleine gloire. Si cet ami de Bossuet et des dévots est passé à la postérité, ce n'est pas à cette gloire mondaine qu'il le doit, mais bien plutôt à son travail d'écrivain : ses Caractères, au style nerveux et parfois très ramassé, qui peignent souvent des types éternels, nous brossent également le portrait d'une société en pleine transformation qui ressemble fort à la nôtre. THEMES FONDAMENTAUX - Peinture de la nature humaine : Moraliste chrétien, partisan de l'imitation des Anciens, La Bruyère se consacre, comme la plupart des auteurs de la seconde moitié du siècle, à la peinture de la nature humaine. - Pessimisme historique : Pessimiste, observateur lucide de la société de son temps, il voit surtout les faiblesses et les contradictions de l'homme. Attentif aux comportements, aux détails, aux « tics>> qui caractérisent, il sait << croquer >> des portraits concrets sur un ton amer et indigné : le noble mesquin et intrigant, le bourgeois qui aspire à la noblesse, le parvenu vaniteux, le financier toujours avide d'argent. - Satyre sociale : Les lecteurs reconnaissent immédiatement dans les portraits de La Bruyère des personnages de l'époque. En peignant !es hommes de son temps, La Bruyère décrit donc les hommes de tous les temps et, comme les auteurs de son époque, il se propose d'instruire ses lecteurs en leur montrant les vices qui dominent l'être humain. << On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction. >> Héritier de la conception de l'homme de son époque, La Bruyère n'est pas seulement le spectateur amusé et critique des ridicules de son temps. En effet, bien que conservateur, La Bruyère est attentif aux différences sociales et il dénonce les abus du pouvoir, la misère du peuple, les horreurs de la guerre. Il montre ainsi toute sa << modernité >> dans sa dénonciation des injustices. -_ Humanité et justice : Dictée par un profond amour de l'humanité et de la justice, chez lui la satire va encore plus loin que chez La Fontaine ou Molière. Elle se rapproche de la violence des grands prédicateurs, comme Bossuet. S'il ne s'attaque guère à la monarchie, il est l'un des premiers écrivains à plaider pour une réforme du régime monarchique, ouvrant ainsi la voie aux philosophes du XVIIIe siècle. - Imitateur des anciens : Les Caractères, quelle que fût d’ailleurs la place de cette collection de portraits dans l’œuvre de Théophraste, impliquent l’emploi de la même méthode, reprise de La Bruyère. Elle se retrouve encore dans ses fragments historiques, déjà celle du XVIIIe siècle. Le réalisme de l'expression, la crudité de certains traits, la tendance à peindre l'extérieur, les gestes des personnages, sont presque du XIXe. Tous ses portraits sont pris sur le vif. On reconnaîtra Fontenelle dans Cydias, et dans Æmile, le grand Condé. Aucune observation n’est perdue. Il critique les abus, mais respecte les institutions Témoin parfois amusé, souvent amer de la « comédie humaine », il donne au portrait un tour vif, piquant et original. Le moraliste reste un modèle d’efficacité et de finesse, restant sensible à la saveur des mots, le langage populaire côtoie le langage précieux. L'écriture fragmentaire du moraliste reflète toute la diversité, les contradictions et l'inconstance même de son sujet : l'homme. Les paroles sur la misère du peuple sont émouvantes même si La Bruyère n’a rien d’un penseur ni l’ampleur d’un Montaigne ou d’un Pascal. Le livre est document, sur l’importance de la rhétorique dans la création littéraire de l’époque. Sa langue est l’une des plus riche de notre littérature. L'ouvrage fut sans doute entrepris bien des années avant sa publication. Il est constitué de ce que La Bruyère appelle des « remarques », qui ne sont, selon lui, ni des maximes à la manière de La Rochefoucauld, ni des pensées à la manière de Pascal. Il refuse aussi tout aspect méthodique: le désordre est un principe constitutif de chaque chapitre. Les remarques, sans doute composées ensemble, se sont augmentées d'édition en édition, étoffant peu à peu le corps de l'ouvrage. À la brève sentence, La Bruyère adjoint progressivement de nombreux « portraits »; ils ont sans doute été pour beaucoup dans le succès du livre, où le public cherchait des « clefs » pour reconnaître tel ou tel grand personnage. La Bruyère insiste pourtant sur l'aspect moral de son livre: il prétend moins attaquer ses contemporains que viser à une certaine vérité générale sur l'homme. Néanmoins, la justesse de son observation et les nombreuses allusions à des contemporains font de son ouvrage un indispensable témoin de la société française à la fin du XVIIe siècle. Le livre se compose de seize chapitres, regroupant des fragments de toutes sortes. On publie des listes de << clés >> qui désignent les originaux. L'auteur se défend et s'élève en ces termes contre ces listes : << J'ai peint à la vérité d'après nature, mais je n'ai pas toujours songé à peindre celui-ci ou celle-là dans mon livre des Mœurs. Je ne me suis point loué au public pour faire des portraits qui ne fussent que vrais et ressemblants, de peur que quelquefois ils ne fussent pas croyables et ne parussent feints ou imaginés. Me rendant plus difficile, je suis allé plus loin; j'ai pris un trait d'un coté et un trait d'un autre; et, de ces divers traits qui pouvaient convenir à une même personne j'en ai fait des peintures vraisemblables, cherchant moins à réjouir les lecteurs par le caractère, ou, comme le disent les mécontents, par la satire de quelqu'un, qu'à leur proposer des défauts à éviter et des modèles à suivre. >> (Préface). MME DE LA FAYETTE C'est, sans aucun doute, l'œuvre la plus importante de Mme de Lafayette, l'œuvre par laquelle elle renouvelle complètement l'esthétique du roman. À une époque où triomphe le roman-fleuve des écrivains précieux (Clélia de Mue de Scudéry est en 10 tomes), Mme de Lafayette écrit un roman très court, en un seul volume. BIOGRAPHIE Madame de La Fayette est née Marie-Madeleine Pioche de La Vergne le 18 mars 1634 à Paris. Son père, gentilhomme passionné de littérature, meurt en 1649 et sa mère se remarie alors avec l'oncle de la Marquise de Sévigné. Celle-ci sera l'amie intime de Marie-Madeleine tout au long de sa vie. Elle fait son éducation littéraire et sentimentale avec Ménage qui lui enseigne l'italien et le latin et l'introduit dans les salons en vogue de Catherine de Rambouillet, de la marquise du Plessis-Bellière et de Madeleine de Scudéry. Jeune, riche et cultivée, elle devient demoiselle d'honneur d'Anne d'Autriche. À vingt et un ans, elle épouse le comte de La Fayette qui se retire dans son domaine d'Auvergne, tandis qu'elle choisit de vivre à Paris ou son amitié avec Henriette d'Angleterre, future duchesse d'Orléans, lui permet de pénétrer les cercles intimes de la royauté. En 1665 elle noue avec La Rochefoucauld une relation d'amitié qui durera jusqu'à la fin de sa vie. En 1662 elle fait paraître une nouvelle historique anonyme, La Princesse de Montpensier ; en 1669 et 1671 sont publiés, sous le nom de Segrais – un de ses amis lettrés – les deux volumes de Zaïde, qui remportent un vif succès ; en 1678 son chef-d'œuvre, La Princesse de Clèves, suscite l'admiration. Elle succombe à la maladie le 26 mai 1693. À partir de 1720 paraîtront, à titre posthume, trois ouvrages de sa main : une Histoire de Madame, des Mémoires de la Cour de France pour 1688 et 1689, et une nouvelle, La Comtesse de Tende. THEMES FONDAMENTAUX - Evolution du roman : En termes de statut littéraire, le roman n’était pas plus estimé au Grand Siècle que la bande dessinée ne l’est aujourd’hui du point de vue de la hiérarchie des genres. En fait, pour bien comprendre l’évolution du roman, il faut le replacer dans l’histoire des théories littéraires. Il y a toujours eu un genre noble, dominant, qui était pour les autres une sorte de pôle d’attraction. Au XVIIe siècle, c’était la poésie. Le poète était au sommet de la pyramide ; d’ailleurs, tous les membres de La Pléiade étaient principalement poètes. Le théâtre lui- même n’était qu’une sous-catégorie : il d’infidélités. Résumé : L'histoire se déroule à la fin du règne d'Henri II, en 1559. Mademoiselle de Chartres a accepté un mariage de raison avec le prince de Clèves. Lors d'un bal, elle tombe amoureuse du duc de Nemours. Suivant les conseils que sa mère lui donne avant de mourir, la princesse de Clèves fait tout pour éviter l'adultère et avoue son amour au prince de Clèves. Se croyant trahi, il meurt de chagrin. La princesse se retire alors du monde. Quelques mois plus tard, elle revoit le duc de Nemours, mais elle refuse de l'épouser et se réfugie dans un couvent où elle meurt peu après. «Quelque approbation qu'ait eue cette Histoire dans les lectures qu'on en a faites, l'auteur n'a pu se résoudre à se déclarer ; il a craint que son nom ne diminuât le succès de son livre. La Princesse est-il un roman historique ? Un roman psychologique ? En quoi s'agit-il d'un genre littéraire nouveau ? L’auteur y décrit la progression psychologique, sentimentale et morale d’une jeune héroïne confrontée aux dangers de l’amour et de la cour. Ce parcours initiatique est jalonné de différents récits secondaires qui ouvrent à l’introspection du personnage et font mûrir sa réflexion. Quatre récits secondaires viennent enrichir l'histoire principale : -Diane de Poitiers : Mme de Chartres fait l'histoire de Diane de Poitiers a sa fille c'est pour l'avertir des dangers de l'amour à la cour, -Mme de Tournon : Pour le récit de Sancerre , cela montre les ravages de la passion un des thèmes important du roman - Anne de Boulen : L'histoire d'Anne de Boulen fait découvrir a Mme de Cléves la jalousie) - Vidame de Chartres : Enfin , l'histoire du vidame ( lettre ) ouvre les yeux de la pdc sur l'infidélité masculine , le vidame représentant les valeurs dégradantes de la cour. Texte 2, p. 138 Mme DE LA FAYETTE L'aveu Vue d'ensemble @ Mme de Clèves avoue qu'elle a une bonne raïson de ne plus vouloir aller à La cour, ce que Le mari considère, à juste titre, comme l'aveu d’un amour pour un autre homme. Le mari réagit avec colère puis avec douleur, + maïs il admire aussi la sincérité et La confiance de sa femme. Lecture analytique e a) L. 6-7, l'absence de parole est un aveu en soi; L. 9, l’auteur place une sorte de didascalie, qui prouve la confiance de La jeune femme; L. 21-25, les attitudes des deux personnages sont décrites, ce sont Les effets de l’aveu et une sorte de tableau de genre. b) La discussion montre une confiance et un respect de chacun des deux époux envers l’autre. La princesse supplie son mari de Lui éviter des marques de faiblesse et de ne pas lui donner de liberté. M. de Clèves est choqué de l’aveu maïs reconnaît Le prix de La sincérité de sa femme et La noblesse de son aveu; il ne peut non plus supporter de La Voir à genoux et en pleurs. Il éprouve estime et admiration pour elle, tandis qu'elle a amitié et estime pour Lui. c) Un narrateur omniscient permet de comprendre ce qui se passe dans l’âme du mari: son silence achevant de confirmer son mari dans ce qu'il avait pensé (L. 6-7), il n'avait pas songé à faire relever sa femme (L. 22), il pensa mourir de douleur (L. 24). @ 2) M. de Clèves craint ce que sa femme lui laîsse entendre: qu’elle en aime un autre. IL s’agit d’une jalousie d'autant plus forte que son rival a réussi Là où lui-même a échoué: faire naître l'amour chez La jeune femme. M. de Clèves aime avec passion sa femme, depuis Le coup de foudre de leur première rencontre. Maïs cette passion n’a jamais été partagée: il est Le mari qui a {a possession maïs non Le cœur de sa femme. IL est donc jaloux en tant que mari mais surtout en tant qu'amant. b) Il a pensé que sa femme n'était pas capable d'éprouver de l'amour; elle se révèle ici plus humaine. Le mari reconnaît Le caractère extraordinaire de cet aveu qui cherche à éviter de Le tromper et il admire sa femme d’avoir ce courage. @ 2) Mme de Clèves n'ose pas révéler son secret, soît en suppliant son mari de ne pas l’interroger, soit en se taïsant. Puis, quand, pressée, elle doit parler, elle se met à genoux devant lui et attend son jugement. Elle le prie d’avoir pitié d’elle et de l’aimer encore. b) Mme de Clèves est coupable, non en acte (je n'ai jamais donné nulle marque de faiblesse, |. 12-13) mais en pensée, en sentiments qui déplaisent à son mari. Elle veut garder, pour elle-même et pour lui, sa dignité (pour me conserver digne d'être à vous, L. 16).
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