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La Fontaine, La laitière et le pot au lait: analyse, Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

2020/2021

Téléchargé le 29/07/2021

Alexandre_Rouen
Alexandre_Rouen 🇫🇷

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Télécharge La Fontaine, La laitière et le pot au lait: analyse et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! La Fontaine, Fables, livre VII La laitière et le pot au lait Introduction : La fable, inspirée par un conte de Bonaventure des Périers, écrit au XVIème siècle témoigne de la variété de l'inspiration de LF, qui ne s'appuie pas seulement sur les fables de l'Antiquité ou même sur certains contes orientaux (Cf. l'avertissement où il revendique cette nouvelle source d'inspiration pour ses fables). De fait, LF développe une unité thématique sur plusieurs fables, en évoquant les dérives de l'imagination. Dans la fable précédente, « le Coche et la mouche » se trouvait ainsi critiquée l'illusion que chacun se donne de sa propre importance. La laitière et le pot au lait, dans un registre purement humain va critiquer sous une nouvelle forme l'illusion, le rêve que l’on se forge par l'imagination, en pensant à l'avenir sans tenir compte de la réalité présente. La laitière et le pot au lait est une fable qui évoque le milieu paysan. LF y présente ainsi les réalités rustiques d’une manière précise et amusée. Illustration de Gustavé Doré Comment La Fontaine dénonce-t-il l'imagination ? I La situation de départ (le récit) : Perrette en route pour la ville (vers 1 à 8) Dans les six premiers vers, c’est d’abord le personnage de Perrette qui est posé : son origine paysanne est évoquée par le choix même du prénom qui lui est attribué, Perrette et le diminutif suggère sa jeunesse. Les détails de son costume « Cotillon simple souliers plats » (le cotillon désigne le jupon des paysannes), la mention du « coussinet » destiné à caler le pot qu’elle porte sur la tête, soulignent également l’appartenance sociale du personnage. De même la familiarité de l'expression « Pot au laït » se veut représentative d’un certain langage paysan, l’utilisation de l'expression « la ville », avec l’article défini va dans le même sens. LF nous introduit ainsi dans l’univers de la laitière : son projet est exposé dès la première phrase «arriver sans encombre à la ville », même si le verbe « prétendait » met déjà en doute la réussite de son entreprise. Mais la description que fait LF manifeste toutes les précautions que Perrette semble avoir prises pour mener à bien son projet, le choix même de son costume « légère et court- vêtue », « cotillon simple et souliers plats », ou plus essentiel, mis en évidence par la rupture de l’octosyllabe, la présence du « coussinet ». De même, ces premiers vers traduisent le mouvement alerte qui est celui de la laitière, pressée de réaliser son projet, comme l’appuie la précision « à grands pas »: + _ D'abord par l'alternance des d’alexandrins et des octosyllabes et par le jeu des sonorités : dès le vers 1, allitérations en r et t, assonances en è « Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait », reprises ensuite dans les vers suivants : posé/coussinef / prétendait 1 + Ensuite par l’effet de rime intérieure au vers 4 avec «ce jour-là » qui appuie les rimes croisées « à grands pas » et « souliers plats ». L'emploi de l’imparfait duratif « elle allait » suggère la longueur du chemin et prépare le lecteur à envisager les pensées de Perrette durant son trajet. Pot au Lait: II Les rêves d’avenir de Perrette (vers 9 à 21) La suite de la fable présente les projets de Perrette : la multiplication des verbes d’action «employaïit », « achetaït », « faisait » manifeste la rapidité, ainsi que l’ampleur de plus en plus importante des rêves de la laitière qui se détaillent sur trois alexandrins. Les pensées de Perrette sont ici évoquées comme relevant du même mouvement emporté que sa marche, comme le montre la répétition du verbe « aller » (vers 4 « Elle allait à grands pas », vers 9 « La chose allait à bien par son soin diligent »). Dans le même ordre d’idée, la répétition des termes qui marquent le nombre avec excès « tout le prix », « un cent d'oeufs », «triple couvée » suggère déjà une certaine « folie des grandeurs ». De fait, l'ironie du fabuliste se révèle plus clairement. Perrette devient ici « Notre laitière », l'emploi du possessif marquant une familiarité un peu moqueuse, que la précision « ainsi troussée » souligne en mettant l'accent sur sa tenue légère. L'adverbe « déjà », mis en évidence par sa place au milieu du vers annonce l'erreur qu'est en train de commettre Perrette : confusion du temps, espérances d’avenir contre réalités du présent. De lamême manière, en soulignant la confiance que Perrette manifeste dans ses propres capacités (« par son soin diligent »), LF dénonce déjà la valeur excessive que chacun accorde à ses propres capacités. Le rapport au style direct des paroles de Perrette permet à LF de marquer l'ampleur croissante de ses rêves, tout en soulignant qu’il ne peut s'agir là que de rêves. Car si les calculs de Perrette marquent un certain réalisme (il y est question du « renard », du « son » nécessaire pour engraisser 2
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