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La métamorphose du vampire explication linéaire, Exercices de Français

Explication linéaire la métamorphose du vampire le fleurs du mal Charles Baudelaire

Typologie: Exercices

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Téléchargé le 09/06/2021

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Télécharge La métamorphose du vampire explication linéaire et plus Exercices au format PDF de Français sur Docsity uniquement! EXPLICATION LINEAIRE : LES METAMORPHOSES DU VAMPIRE Introduction Charles Baudelaire (1821-1867) est associé aux mouvements post- romantique et pré-symbolique. Spleenétique, mélancolique, il présente une personnalité très complexe oscillant entre dépression et euphorie. Cette personnalité se retrouve dans les différentes sections de son unique recueil poétique versifié : Les fleurs du mal. Publié en 1857, le recueil fait scandale, la justice condamne, alors, six des poèmes qui le composent pour immoralité. Le poème Les Métamorphoses du vampire de Charles Baudelaire fait partie des « Épaves », ces 6 pièces condamnées par Ernest Pinard qui furent censurées lors du procès et rétablies juridiquement en 1949. On y retrouve, sous les traits du vampire, un thème obsessionnel chez Baudelaire : l’union, dans la femme supérieure au divin, de l’amour et de la mort, d’Éros et de Thanatos, en un romantisme noir. Dans la première strophe Baudelaire écoute une femme parler, surement une prostituée qui le séduit. Une ellipse s’en suit : ils ont fait l’amour. Puis vient la seconde strophe où le poète se rend compte que sa partenaire est morte. Ce poème s’ancre dans un genre érotico-macabre. Le registre fantastique est présent tout au long de ce poème grâce à la figure de la femme vampire, qui est à la mode à l’époque (exemples : la nouvelle écrite par l’ami de Baudelaire, Théophile Gautier, et intitulée La morte amoureuse (1836) ou le roman de Paul Féval, de 1856, La Vampire). Ce poème de deux strophes (16 et 12 vers) est écrit en alexandrins qui se terminent par des rimes suivies et suffisantes (2 sons identiques) à l’exception des vers 19 et 20 qui ne comportent qu’une rime pauvre (en – u). Ces deux vers signalent d’ailleurs un véritablement bouleversement dans l’histoire fantastique qui est révélée au lecteur ; car il s’agit bien d’un récit fait à la première personne avec du discours direct pour les paroles du vampire. La première strophe est celle qui permet l’introduction du personnage de la vampire, liée à la sensualité, à l’érotisme, et à la mort. Ce personnage est, sans surprise, à la fois EROS et THANATOS. Le sublime et l’immonde se lient dans ces vers. Des métamorphoses occultes s’opèrent, la beauté charnelle envoûtante de la femme respire déjà les miasmes méphitiques de la charogne. Séduction et métamorphose seront donc les deux aspects abordées dans cette première strophe. La seconde strophe permet, après l’acte charnel, la révélation au poète de ce qu’est définitivement la vampire en faisant la description de la fin de ses métamorphoses. Il s’agit, après l’extase, d’une chute dans l’horreur puis dans une réalité sinistre et inquiétante où la vie est absente. Eros et Thanatos ont cédé la place à un décor à la fois ordinaire et fantastique. Il s’agit également de l’issue du combat, qui n’a finalement pas eu lieu, du moment où le poète a finalement trouvé une muse en la personne de la vampire. Il s’agit de révéler comment le poète est un alchimiste qui transforme la boue en or… à moins que ce ne soit le contraire ? L’imagination et l’esprit du poète sont, quoi qu’il en soit, les ferments de cette épiphanie. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 La femme cependant, de sa bouche de fraise, En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise, Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc, Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc : " Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science De perdre au fond d'un lit l'antique conscience. Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants, Et fais rire les vieux du rire des enfants. Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles, La lune, le soleil, le ciel et les étoiles ! Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés, Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés, orgueilleuse car ils sont « triomphants » et cette figure de style apporte à nouveau un certain érotisme. Vers 9 et 10 : Anaphore du pronom « je » (reprise au vers 11) qui traduit l’orgueil de la vampire. Orgueil confirmé par la suite au vers 10, puisqu’elle devient, selon ses dires, un macrocosme pour son amant, et qu’elle se démultiplie par l’accumulation du vers 10. V9 « pour qui me voit nue et sans voiles » : périphrase pour désigner ses amants qui deviennent comme des membres d’une société secrète. Erotisation avec « nue et sans voile » mais également révélation mystérieuse et fantastique qui explique la magie de la métamorphose de la vampire. Mais ce n’est pas la réalité qui sera dévoilée… Vers 11 : reprise de la même ironie et de la même emphase qu’aux vers 5 et 6 : champ lexical de la science : « savant », « docte ». Le terme « Voluptés » devient dans la bouche de la vampire un terme qui mérite une grande considération du fait de son initiale écrite en majuscule (ironie). Vers 12 et 13 : La vampire se révèle être un monstre « lorsque j’étouffe un homme », « mes bras redoutés » (plaisir et souffrance), « j’abandonne aux morsures » : et la victime se transforme elle-même en vampire… Vers 14 : Parallélisme construit avec deux adjectifs coordonnés par « et » qui permet de montrer les transformations de la vampire passant de « timide » à « libertine » et de « fragile » à « robuste » : termes antithétiques. Vers 15 et 16 : hypallage (Une hypallage est une figure de style qui attribue à un ou plusieurs mots d'une phrase ce qui devrait logiquement être rattaché à d'autres termes de cette phrase (sans qu'il soit possible de se méprendre sur le sens de l'énoncé). Ce procédé syntaxique crée des images inattendues, souvent étranges.) Ce ne sont pas les matelas « qui se pâment d’émoi », ce sont les « anges » du vers suivant. Le matelas est un élément très pragmatique, presque sordide, pour évoquer une scène érotique, et ce terme (matelas) s’oppose aux anges impuissants (car asexués). La suite sont des propos blasphématoires puisque les anges perdraient sciemment leur sainteté pour la beauté de la vampire, maîtresse de l’illusion et qui fait oublier sa réalité repoussante. Explication de la deuxième strophe : fin des métamorphoses de la vampire, révélation et alchimie poétique. La deuxième strophe permet de matérialiser l’ellipse narrative ; la scène charnelle est éludée, la vampire n’est plus, c’est la narrateur initial qui reprend la parole. Vers 17 : Scène d’horreur (: champ lexical : « sucé, moelle, os ») qui concerne le narrateur et sa totale déchéance ; il est une victime qui semble paradoxalement indifférente à son sort (utilisation du passé antérieur « eut sucé » ! La vampire a accompli son œuvre de destruction). Apathie et inertie du poète. Vers 18 : Pourtant l’adverbe « Languissamment » (en étant dans un état d'affaiblissement physique, qui dépérit.) fait comprendre que le poète est conscient de son état. Le poète s’est lui-même transformé en charogne. Récit fantastique avec l’utilisation du passé simple « je me tournai vers elle ». Allongement du vers (pas de rythme, de ponctuation, un alexandrin à lire complètement) : montre la faiblesse du poète (connotation sexuelle). Vers 19 « un baiser d’amour » : L’amour semblait jusque-là hors de propos, il s’agissait entre les personnages de domination par les sens, de sexualité sans sentiment. Cet amour dont est capable le poète est hors de propos et semble être en-dehors de la réalité de la scène décrite. Cet amour est peut-être responsable des dernières transformations de la vampire et de la transformation de la boue en or, même si le lecteur a l’impression que l’inverse s’est produit (or en boue). Vers 19/20 : vision du poète et résultat horrible/immonde de la métamorphose de la vampire : champ lexical de la bête immonde : « outre, flancs gluants, pus ». Les vers 19 et 20 comportent des rimes pauvres « plus/pus » (seul son en commun, le –u). Ils se démarquent de tous les autres vers. La beauté de la vampire s’est irrémédiablement évanouie. C’est une révélation, une illumination du poète (qui était déjà amorcée dès les premiers vers). Vers 21 : « les deux yeux » : procédé d’insistance pour montrer l’épouvante : les « yeux » sont aussi les symboles du divin, de l’âme, du spirituel…Le fait de les fermer montre que le poète se coupe du spectacle horrible. « Froide épouvante » forme une antithèse avec le mot « braise » du vers 2. (Rappel de l’évolution de l’histoire : fin du désir) Vers 22 : « Et quand je les rouvris » : pas de notion de temps. Combien a duré cet aveuglement volontaire ? (Le fantastique). « la clarté vivante » forme une antithèse avec les vers précédents et suivants (« outre », « os », « squelette ») : il s’agit d’un renouveau, d’une nouvelle illumination du poète. Allitération en (k) avec les mots « quand » et « clarté qui marque la brutalité de cette action. Vers 23/24 : périphrase pour désigner la vampire avant son ultime métamorphose « mannequin puissant/ Qui semblait avoir fait provision de sang » Description d’un être sans vie (mannequin) associé à la mort (« sang »). Allitération en (s) qui rappelle le serpent tout comme la diérèse de « provisi-on » qui permet de renforcer l’harmonie imitative. Vers 25/26/27 : Dissolution/disparition totale de la vampire qui est son ultime métamorphose, en se fondant dans un décor fantastique issu de l’imagination du poète: « débris de squelette », même pas un squelette entier. Cette disparition n’empêche pas le mouvement, mais il est incontrôlé (« tremblaient confusément »). Ce mouvement génère un son qui influence l’esprit et l’imaginaire du poète qui dés lors fait disparaître totalement la vampire en la fondant dans un décor fantastique grâce à une métaphore : « rendaient le cri d’une girouette ou d’une enseigne» dans laquelle se confond l’animé (le cri , donc la bête) et l’inanimé (la girouette/l’enseigne). Il s’agit presque d’un oxymore. Cette fin contraste avec la vie et la présence de la vampire au début du poème (antithèse). Une trace reste cependant de l’état de grandeur initial de la vampire avec le mot « fer » (vers 3 et 27) : connotation : dureté/ froideur/ guerre/ mort/inertie/… Le résultat des métamorphoses de la vampire, dans l’esprit du poète est inquiétant (Vers 28, « balance », « le vent », « les nuits d’hiver ») et dérisoire à la fois (« au bout d’un tringle de fer » v27). L’érotisme est alors totalement absent du paysage décrit. Conclusion : Ce sont bien les métamorphoses de la vampire qui sont racontées dans ce poème, mais derrière celles-ci se cachent les transformations du poète et son évolution intérieure. Cette expérience permet au poète de trouver l’inspiration, la vampire devenant sa muse maudite. C’est l’esprit du poète qui donne vie et force à ce qui croise son chemin. L’alchimie poétique a bien lieu, la boue se transforme en or. Beaucoup d'interprétations furent données pour la fin du poème de Baudelaire... le triomphe de l'homme sur la volupté, punition du vampire sexuel ; on y vit même une confession du poète sur sa vie : vengeance du poète sur l'inspiration qui lui manque, révélation de sa syphilis qui le vidait de sa vitalité... Ou tout simplement une confession d'un homme qui a peur de la femme qu'il désire.
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