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La poésie romantique. La figure du poète. L'alchimie poétique. Création dans la douleur., Lectures de Français

Intro : Délaissé par la femme de Lettres George Sand, avec laquelle il entretenait une liaison passionnée, Alfred de Musset, jeune auteur de la période romantique, a perdu son amour et son inspiration poétique. Dès lors, de cette douloureuse expérience naissent Les Nuits, véritable chronique sentimentale qui s'étend sur deux années, du printemps 1835 à l'automne 1837. Elles se compose de 4 poèmes (« Nuit de mai », « Nuit de décembre, « Nuit d'août » et « Nuit d'octobre »). Musset s'inspire fortement de l'auteur romantique anglais Edward Young (1681- 1765). Ce long poème, est constitué d'un dialogue entre le poète et La Muse qui tente de le consoler et de se servir de sa douleur pour composer. Cet extrait est un long discours de la muse. Il est composé d'alexandrins en rimes suivies, croisées et embrassées.

Typologie: Lectures

2022/2023

Téléchargé le 27/04/2023

douaa-ajouhi
douaa-ajouhi 🇫🇷

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Aperçu partiel du texte

Télécharge La poésie romantique. La figure du poète. L'alchimie poétique. Création dans la douleur. et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! L.L.5 OBJECTIFS : La poésie romantique. La figure du poète. L'alchimie poétique. Création dans la douleur. SUPPORT : A. de Musset, La Nuit de mai, « Le Pélican » (1835). Intro : Délaissé par la femme de Lettres George Sand, avec laquelle il entretenait une liaison passionnée, Alfred de Musset, jeune auteur de la période romantique, a perdu son amour et son inspiration poétique. Dès lors, de cette douloureuse expérience naissent Les Nuits, véritable chronique sentimentale qui s'étend sur deux années, du printemps 1835 à l'automne 1837. Elles se compose de 4 poèmes (« Nuit de mai », « Nuit de décembre, « Nuit d'août » et « Nuit d'octobre »). Musset s'inspire fortement de l'auteur romantique anglais Edward Young (1681- 1765). Ce long poème, est constitué d'un dialogue entre le poète et La Muse qui tente de le consoler et de se servir de sa douleur pour composer. Cet extrait est un long discours de la muse. Il est composé d'alexandrins en rimes suivies, croisées et embrassées. [Lecture] Problématiques possibles : Comment Musset associe-t-il la beauté à la souffrance ? Comment Musset évoque-t-il l'alchimie poétique ? En quoi la souffrance est-elle moteur de création poétique ? 3 Mouvements : v. 1-2 → la thèse romantique, la souffrance moteur de la création v. 3 à 16 → L'allégorie du pélican v. 17 à 26 → L'apostrophe du poète par la muse Analyse linéaire : La Muse → Cette didascalie nominative indique que c'est la muse (source d'inspiration) qui s'adresse au poète. V.1-2 → Ils sont regroupés par la rime plate qui les unit. L'usage du superlatif « les plus » confère à cette affirmation une dimension hyperbolique. Dès le début le vocabulaire employé est celui de la souffrance « désespérés », « sanglots » associé à celui de la beauté de la création artistique « beaux », « immortels ». Ce poème s'inscrit bien dans la vision romantique de la poésie (« chant ») : la douleur (boue) est le moteur de la création artistique (or). La souffrance permet d'accéder à la beauté artistique. Le présent de vérité générale vient donner au propos une valeur universelle, renforcé par l'expression « j'en sais ». C'est une divinité qui s'exprime elle connaît tout. V. 3 à 6 → présentation de l'oiseau fatigué ainsi que l'indiquent l'adjectif « lassé » et le verbe « s'abattre » qui rentre « d'un long voyage ». Le voyage peut être le symbole de l'expérience mais aussi de la solitude. L'atmosphère marine est décrite comme sombre, obscure, sinistre et mélancolique (cher aux poètes romantiques) ainsi que l'indiquent les expressions « brouillards du soir » au pluriel, « roseaux » et « eaux ». On comprend que cet oiseau est père et qu'il doit nourrir ses enfants « affamés » (le pélican peut parcourir plus de 100 km par jour pour chercher de la nourriture pour ses petits). Il est donc sollicité malgré sa fatigue marquée par les compléments circonstanciels qui L.L.5 s'enchaînent avant l'apparition du verbe qui est retardée. Il est même attendu ainsi que l'indiquent le verbe « courent » et le complément circonstanciel « au loin ». Le présent de description dans les verbes « retourne » et « courent » et le participe présent « voyant » permettent de visualiser une action en train de se faire, puis aussi de poser le cadre et l'atmosphère qui s'en dégage. V. 7 à 9 → l'adverbe « déjà » et le verbe « courent » qui apparaît pour la seconde fois traduit l'impatience des enfants. En outre, le participe présent « croyant » figure leur illusion et leur insouciance ; ils sont peu tracassés par l'état de leur père et ne pensent qu'à leurs besoins primaires. Les « cris de joies » contrastent avec l'atmosphère qui se dégage des lieux et de l'état du pélican père, « proie » et « joie » sont d'ailleurs unis par la rime et renforcent l'idée selon laquelle le père n'est vu que comme celui qui les nourrit. Les petits sont d'ailleurs décrits comme des monstres ainsi que l'indiquent le gérondif « en secouant » et l'adjectif « hideux ». Leur aspect physique peut paraître rebutant ainsi qu'en témoigne le terme péjoratif « goitre » pour désigner la poche extensible sous leur bec. Plus l'on progresse dans la présentation de la situation plus elle devient monstrueuse et pesante. V. 10 à 12 → le pronom personnel « lui » placé en début de vers isole l'oiseau et le met en valeur, soutenu par l'expression « roche élevée ». Il se met à distance, ce qui symbolise sa solitude. Il se place aussi comme protecteur puisqu'il est au-dessus de ses enfants « son aile pendante abritant sa couvée ». L'oiseau est qualifié à travers la périphrase de « pêcheur mélancolique ». Le terme « pêcheur » renvoie au régime alimentaire du pélican qui est piscivore (se nourrit de poisson) mais on peut aussi voir une syllepse (double sens) et entendre un terme religieux désignant celui qui est coupable d'une faute (celle de ne pas avoir trouvé de quoi nourrir ses enfants ?) En revanche l'adjectif épithète « mélancolique » est plus étrange pour le qualifier. En effet, le terme vient du latin « mélancholia » qui signifie « bile noire » (un des quatre états dans la médecine ancienne d'Hippocrate parmi le sang, la lymphe et la bile jaune) et qui désigne une tristesse profonde proche de la dépression. [Cela ne va sans rappeler le spleen baudelairien !] Ainsi, ce n'est qu'à la fin du vers que le verbe « regarde » apparaît, retardé par les propositions précédentes. Le pélican est montré comme solitaire « roche élevée », profondément triste « mélancolique » et rêveur « regarde les cieux ». A noté que le terme « cieux » a aussi un sens religieux désignant le paradis. L'assonance en [an] qui jalonne l'extrait ainsi que les nombreux enjambements viennent renforcer cette idée de mélancolie qui parcourt le poème et caractérise l'oiseau « lassé » (v. 3), « à pas lents » (v. 10), « aile pendante » (v. 11). V. 13 à 16 → Ces vers évoquent le sacrifice du pélican qui n'a pas trouvé de quoi nourrir ses enfants. L'hyperbole « à longs flots » marque une blessure mortelle et traduit l'intensité de la souffrance physique mais aussi morale car il ne peut les nourrir. Le terme « poitrine » peut être une métonymie pour désigner « son cœur » qui apparaît au v. 16. Le vers 14 évoque l'insuccès de son long voyage, il n'a pas trouvé ce qu'il cherchait. Les termes « profondeur », « vide » et « déserte » laissent une image de solitude profonde de l'oiseau dans sa détresse. Le pélican se sacrifie et donne sa vie à ses enfants « il apporte son cœur ». NB/ Dans la culture chrétienne le pélican est le symbole de l'amour paternel. Le pélican est une figure du christ qui se sacrifie pour la rédemption des pêcheurs. Au Moyen-âge l’on croyait que le pélican, pour nourrir ses petits, s’ouvrait les entrailles. En fait, il emmagasine les poissons dans une poche située sous son bec et lorsqu’il l’ouvre pour déverser sa pêche, il presse la partie inférieure contre sa poitrine. En hébreux d’ailleurs, le mot « pélican » vient du prénom « Abraham » : « Ab » = père, « rarham » = pélican. Le pélican est le symbole de l'amour paternel, la fable voulant qu'il s'ouvre la poitrine avec son bec pour nourrir ses petits de son sang ; c'est la raison pour laquelle l'iconographie chrétienne en a fait un symbole du Christ.
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