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La princesse de cleves, Notes de Français

la société détermine t elle la destinée des personnages

Typologie: Notes

2020/2021

Téléchargé le 19/11/2021

Rajuxx
Rajuxx 🇫🇷

4

(1)

2 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge La princesse de cleves et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Poète, dramaturge et romancier, Victor Hugo domine tout le XIXème siècle et lorsque, en 1862, paraissent Les Misérables, qui peuvent se lire comme une fresque de la société sous la Restauration, le succès est immédiat. Le chapitre IV du deuxième livre, intitulé « L'entrée en scène d’une poupée », s'attarde sur la jeune Cosette, que les Thénardier, qui la considèrent comme une servante, ont chargée de corvée d’eau. Sur la route, elle tombe en arrêt devant une magnifique poupée exposée dans la vitrine d’une boutique. Nous nous demanderons comment cet épisode romanesque émouvant permet à Hugo de nous interroger sur la misère des enfants. Après nous être attardés sur la transfiguration dont cette poupée fait l’objet, nous verrons que Cosette reste cependant une enfant grave, ce qui nous conduira à nous pencher sur la vision du monde que nous propose ici le romancier. En premier lieu, nous pouvons voir que Hugo la met en scène de façon théâtrale, pour décrire l'émoi de Cosette et des autres enfants, quand ils la voient. En effet, la boutique où se trouve la poupée se situe « en face de la porte des Thénardier » (1.1), il est donc impossible pour Cosette de ne pas voir la poupée. L'auteur décrit la boutique à travers le champ lexical de l'apparence, de la quincaillerie «une boutique de bimbeloterie, toute reluisante de clinquants, de verroteries et de choses magnifiques en fer-blanc» (1.2). Cette description renforce le sentiment que la marchandise exposée dans cette boutique est là pour attirer le regards des piétons. Puis l'auteur décrit de quelle façon le marchand met en valeur la poupée de manière stratégique:« Au premier rang, et en avant, le marchand avait placé, sur un fond de serviettes blanches, une immense poupée haute de près de deux pieds » (3). Ce positionnement de la poupée au premier rang, renforcé par le cadre blanc des serviettes qui l'entourent, focalise l'attention et donne de l'envergure à cette poupée haute d'environ soixante centimètres. Par ailleurs, l'auteur montre que cette poupée est sublimée par des finitions raffinées « …qui était vêtue d'une robe de crêpe rose avec des épis d'or sur la tête et qui avait de vrais cheveux et des yeux en émail. » (1.5). De plus, on constate à travers cet extrait que le prix de la poupée est très élevé ce qui la rend d'autant plus sublime « Tout le jour, cette merveille avait été étalée à l'ébahissement des passants de moins de dix ans, sans qu'il se fût trouvé à Montfermeil une mère assez riche, ou assez prodigue, pour la donner à son enfant ». Le mot « merveille » employé ici, renvoie également à la grande admiration que provoque la poupée par sa beauté « Eponine et Azelma avaient passé des heures à la contempler ». (1.8). Par conséquent, dans cet extrait Victor Hugo nous montre à quel point cette poupée est inaccessible pour Cosette « et Cosette elle-même, furtivement, il est vrai, avait osé la regarder», on remarque ici que Cosette ne se permet même pas de regarder la poupée. Ce fossé entre Cosette et la poupée est renforcé par l'emploi du champ lexical de la pauvreté et de la tristesse pour décrire Cosette « si morne et si accablée qu'elle fût », « la pauvre enfant», « ce malheureux petit être englouti si profondément dans une misère funèbre », « froide ». Inversement, le champ lexical utilisé pour décrire la poupée est celui du bonheur, de la richesse « c'’étaient la joie, la splendeur, la richesse, le bonheur », « comme elle doit être heureuse, cette poupée-là ! ». Ainsi, dans cet extrait, l’auteur sublime la poupée dans une mise en scène très théâtrale qui montre que son acquisition est impossible pour Cosette. Victor Hugo ne se limite pas à cette mise en scène théâtrale. Décrite comme un objet merveilleux, la poupée semble comme une reine dans un autre monde pour Cosette. En effet, l’utilisation d’un vocabulaire fantastique répété : « cette merveille » (1.7), mais aussi « l’ébahissement » (1.8) ainsi que « cette prodigieuse » (1.13) met en valeur le côté surnaturel de la poupée. L'auteur souligne l'extraordinaire de cette poupée en décrivant son physique avec les compléments circonstancielles de manières: « épis d'or » (1.6) , « de vrai cheveux » (1.7) mettant l'accent surtout sur des traits dits nobles du XIX siècle. Victor Hugo va même jusqu’à comparait cette poupée à une princesse : « une robe de crêpe rose » (1.6) vêtements très élégants et d’un prix inestimable pour l’époque, ce qui peut nous faire penser à l'élégance des princesses comme dans les contes de fées. De plus, la gradation : « la joie, la splendeur, la richesse, le bonheur » (1.17) réunit en une personne, la poupée, des qualités extraordinaires, qui accentue une fois de plus ce monde irréel dans lequel se trouve Cosette en plein rêve et cette « chose » (1.21) comme la nomme Hugo. Nous pouvons aussi remarquer que Hugo décrit cette poupée comme inaccessible, il crée une certaine distance entre cette poupée et nous, lecteur, pour mettre en avant l’irréel, l'extraordinaire et la magnificence de cette poupée : «cette poupée n'était pas une poupée, c'était une vision » (1.17), mais aussi « avait osé la regarder » (1.11) . Seulement, Victor Hugo ne s’arrête pas à une description magnifique de cette chose, il va même jusqu'à la décrire comme divine... Cette poupée est perçue par Cosette comme une incarnation du divin, comparable à un ange. On le remarque par la façon dont la petite fille décrit le jouet : « une vision », « un rayonnement chimérique ». Ces mots font de la poupée, quelque chose d'’irréel, raccroché à une chose plus onirique, « chimérique » est le mot qui est rapporté au champ lexical de la rêverie qui renforce cette idée d'’irréalité tout en évoquant le divin avec le motx vision », car telle une apparition la poupée se dévoile en face de Cosette. Pour renforcer cette idée du divin il y a aussi comment Cosette décrit la boutique où est exposée la fameuse poupée, cet endroit lui est comme un « paradis » ou le marchand est vu comme un «Père éternel» ou autrement comparé à un ”Dieu” pour exposer ou avoir fabriqué cette poupée comparée à un ange par Cosette quand elle la voit. Tout cela renforce cette idée divine à propos de la poupée et l'endroit ou elle se trouve également. Ce genre de champs lexicaux, qui soit de la rêverie («chimérique ») ou du divin (« paradis ») sont souvent utilisés dans les textes pour montrer ou décrire l’arrivée d’un être supérieur en face du personnage, le plus souvent un ange car celui ci est directement relié à Dieu donc au divin. À travers le regard de Cosette, on a pu voir la sublimité de la poupée. Le point de vue omniscient du narrateur est présent, mais ensuite nous rencontrons le point de vue interne. Nous retrouvons le champ lexical de la vision « regarder, une vision ». Cela montre le regard que porte Cosette sur la poupée. Étant donné que Cosette est une «misérable», elle ne peut donc pas « avoir une "chose" comme cela ». Le mot "chose" est bien d'elle... d'ailleurs Cosette signifie "petite chose". Elle se dénigre en disant qu'il faut être dans une certaine classe sociale pour pouvoir s'offrir cette poupée, comme nous pouvons le voir dans ce discours indirect: "Elle se disait qu'il fallait être reine ou au moins princesse pour avoir une «“chose” comme cela ». Ce discours indirect exprime l’abîme entre elle et la poupée: « l'abîme qui la séparait de cette poupée ». Cosette, bien qu'étant en admiration totale de la poupée, est une enfant consciente de sa situation et lucide sur l'impossibilité pour elle d’avoir cette poupée. «Cosette mesurait avec cette sagacité naïve et triste de l'enfance l'abîme qui la séparait de cette poupée ». (1.15-16). Cette citation est intéressante car l’auteur nous montre bien que Cosette est consciente. Consciente de sa situation, de sa pauvreté, de « l’abîme » qui la sépare de cette
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