Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

la princesse de clèves, Notes de Français

lecture linéaire postambule et de l'extrait femme réveille toi

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 03/05/2022

baptiste-rodrigues
baptiste-rodrigues 🇫🇷

4.4

(5)

7 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge la princesse de clèves et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Lecture linéaire n° 1 _ Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (p. 14-15) Intro : L’extrait constitue la fin du « Préambule » de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. [Il est précédé d’une épitre dédicatoire adressée à la reine, qui demande à celle-ci de soutenir politiquement la Révolution et de s’engager en faveur des droits des femmes, donnant le ton de l’œuvre. Entre la dédicace et le préambule, un court texte intitulé Les Droits de la femme interpelle les hommes sur un ton virulent et les accuse de « commander en despote[s] »]. Le préambule permet d’introduire la Déclaration, constituée de dix-sept articles. Il expose le contexte dans lequel ces articles ont été rédigés [pour l’auteure, « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements » (l. 88)]. Elle s’adresse aux députés et aux femmes, au nom des « mères, filles, sœurs, représentantes de la Nation », afin de fonder les principes fixant les devoirs et les droits des femmes. Elle invite à une comparaison avec l’hypotexte de la DDHC, afin d’en critiquer l’hypocrisie et les manquements. Nous verrons comment cette réécriture permet à Olympe de Gouges de revendiquer une égalité entre les femmes et les hommes. Lecture expressive du texte / voir exercices de mise en voix et conseils. Mouvements du texte : Citations DDHC (pour comparaison) Procédés Interprétation 1er mouvement : Conclusion du Préambule et annonce des articles ( l. …………….. En conséquence, En conséquence, Connecteur logique Conclusion de ce qui précède, et lien logique : présente la DDFC comme nécessaire. Ton solennel qui annonce un texte juridique. le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles, l’Assemblée nationale Périphrase pour désigner les femmes en sujet de la phrase Champ lexical de la supériorité ironie et provocation : OdG ne se contente pas de dire l’égalité femme-homme mais elle présente les femmes comme supérieures aux hommes ; en reprenant une sorte de cliché (sexisme) : si les hommes fondent leur pouvoir sur la force physique et le courage, elle le reprend ici pour appuyer celui des femmes sur la beauté physique et la résistance à la douleur (accouchement) = elle opère un rééquilibrage : la thèse de la supériorité des hommes sur les femmes est souvent liée à la « nature » (serait une domination naturelle, la force) ; ici la Nature a favorisé aussi les femmes : base philosophique chère aux philosophes des Lumières (de même que le déisme, voir note) [autre cliché ?? la femme est belle et mère !] reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de la femme et de la citoyenne reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen. Verbes performatifs : ……….. Vocabulaire juridique et formel Rythmes binaires Ajout de la « femme et de la citoyenne » Ton solennel et sacré du texte = mélange de prosaïsme (« souffrances maternelles ») dans le sacré (« Être suprême ») : on voit ici le pragmatisme d’OdG qui donne à son texte la puissance du vécu, de l’expérience souligne l’égalité femme-homme dans ce parallélisme des deux déclarations + ici dernière phrase encadrée par le féminin comme l’ensemble de ce préambule qui s’ouvrait sur l’énumération « Les mères, les filles, les sœurs, » : en profiter pour souligner la gradation avec passage du domaine de la vie privée, on termine avec citoyenne dans le domaine de la vie publique et politique. 2e mouvement : les articles I et II : les droits fondamentaux Article premier Vocabulaire juridique et formel Hypotexte connu et reconnu de la DDHC La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être Singulier « la » Présent de vérité générale Montre l’oubli des femmes dans DDHC. Insiste sur l’idée que la nation est la réunion de la femme et de l’homme (et montre que « les hommes » ne vaut pas pour « l’Homme », ni pour les hommes et les femmes ; fausse valeur universelle) l’utilité commune. fondées que sur l’utilité commune. Naître : « l’utilité commune » : Pose un droit fondamental et naturel de l’humanité : liberté et égalité Les différences (société non égalitariste) sont fondées sur le mérite et non plus sur les privilèges ou la naissance. Article 2 Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l’homme. Ces droits sont : la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à l’oppression. Article 2 Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et X la résistance à l’oppression. Verbes d’état : être Phrases courtes (style juridique) Vocabulaire du droit : « imprescriptibles » dans la formule « de la femme et de l’homme » : un parallélisme. « surtout » : ajout de l’adverbe Valeurs de la nouvelle société : droit à la propriété, à la sécurité et à la liberté. Vision libérale de la société : propriété privée garantie, mais possibilité de désobéir si le pacte social est rompu (voir Rousseau, Le Contrat social). met ainsi en évidence leur égalité + noter la position d position de la femme en premier tout est alors dans l’implicite : les femmes doivent se battre plus que les hommes pour faire respecter leurs droits et notamment celui de la résistance à l’oppression : pourquoi sont-elles plus opprimées que les hommes ? Réponse apparait évidente : ce sont les hommes qui les oppriment ! 3e mouvement : articles III et IV : définition de la Nation et critique du pouvoir patriarcal Article 3 Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation, qui n’est que la réunion de la femme et de l’homme ; nul corps, nul individu, ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. Article 3 Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. Ajout Nation / nation Définition de la Nation comme un « couple » à grande échelle. seul rajout très pertinent et efficace : sous-entend que la DDHC est un leurre si elle repose sur des fondements faux (l’inégalité femme-homme). ironie subtile : OdG moins prétentieuse (ôte la majuscule) donne une définition simple mais efficace et pragmatique de la nation : définition qui amène à la reconnaissance de la femme et de ses droits au même titre que l’homme. aucun homme ne peut exercer d’autorité sur une femme sous prétexte qu’il est homme et elle femme ! Une fois de plus, OdG retourne les déclarations des hommes contre eux. Article 4 La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose. Ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison. Article 4 La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. Plusieurs ajouts Féminisation Vocabulaire fort : « tyrannie perpétuelle » ; hyperbole « réformées » : appel à un changement avec le verbe « devoir » : nécessité rajoute la notion de justice : et implicitement cet article devient très polémique car il est une condamnation des hommes considérés comme injustes (ils les volent et les oppriment) : doivent leur rendre le pouvoir. Critique ici la domination masculine exhortation à un changement qui s’appuie sur les lois de la nature et de la raison : les revendications d’OdG apparaissent donc légitimes et sont bien celles d’une femmes des Lumières (idée aussi de la séparation des pouvoirs) : pas que la loi des hommes, mais aussi celle plus universelle (humanité) Conclusion : Olympe de Gouges s’appuie sur le texte de la DDHC, dans le but d’offrir aux femmes un texte défendant leurs droits, en le féminisant. On peut donc parler ici d’une réécriture critique et polémique, qui vise à souligner l’exclusion des femmes, parfois malicieusement, comme le montre la périphrase faisant des femmes le sexe « supérieur » (l. 18), mais le plus souvent avec virulence, afin de lui donner des droits politiques. = efficacité de cette réécriture et son audace : elle réclame, impose : elle se pose sur le même plan que les hommes et montre qu’elle fait la même démarche qu’eux. Elle retourne contre eux leurs propres arguments en soulignant les incohérences du texte original.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved