Le Balcon – lecture analytique Problématique, Résumés de Construction

Télécharge Le Balcon – lecture analytique Problématique et plus Résumés au format PDF de Construction sur Docsity uniquement! Le Balcon – lecture analytique Problématique : En quoi ce poème a-t-il parfaitement sa place dans la section "Spleen et Idéal" des Fleurs du mal ? Citations Analyse Interprétation I] Baudelaire y évoque un idéal du bonheur 1) Le bonheur nait d'un lieu agréable qui relie intérieur et extérieur - La strophe 2 relie l'intérieur, intime "ton sein, ton cœur" v 8, à l'extérieur "les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses" v.7 - Le balcon relie deux lieux qui se font écho : "beauté des caresses"v.3 qui renvoie à l'intime, trouve un écho dans "les soleils sont beaux"v.11. Les 2 lieux ont des points communs, ici la beauté évoquée par le nom puis l'adjectif. - Le poète joue sur la polysémie des mots pour évoquer ce lieu agréable : le "foyer" du v4 renvoie d'abord à l'âtre de la cheminée, dans laquelle se consument les charbons du v6, mais fait aussi référence plus largement à son chez-soi, à l'intérieur familier. De même le groupe nominal "les soirs illuminés par l'ardeur du charbon" peuvent évoquer les soirs passés près de la cheminée (en lien avec le 1er sens de "foyer") mais aussi la couleur des soleils couchants vus du balcon (en lien avec les "vapeurs roses" du v7). 2) Le bonheur vient d'une scène intime qui se répète - L'adverbe "souvent" au v9, l'emploi des pluriels "les soirs, les soleils" aux v6/7/10 et l'utilisation de l'imparfait à valeur itérative (à valeur d'habitude)"était" v8, "croyais" v14 soulignent la récurrence (la répétition) de ce moment évoqué. - La construction du poème (6 quintils en alexandrins et rimes croisées ; dernier vers de chaque strophe reprenant le premier) crée un rythme très régulier et musical, comme une ritournelle, qui insiste sur le caractère habituel du moment évoqué. 3) Le bonheur, c'est enfin un moment partagé avec la femme aimée La proximité de la femme aimée est suggérée par le gérondif "en me penchant vers toi" du v13 et surtout par l'emploi fréquent et entremêlé des pronoms et déterminants des 1ère et 2ème personnes : "je buvais ton souffle" v18 ; "tes pieds dans mes mains" v19 II] Le poète suggère son idéal de la femme aimée 1) Une femme adorée et complexe - La femme apparait comme une personne adulée à travers l'apposition "reine des adorées" v13 et l'emploi de l'adjectif "cher" dans l'expression "ton cher corps" v24. - Elle est aussi associée à la douceur, grâce à la répétition du nom "douceur" aux v4 et 18 et de l'adjectif "doux" aux v8 et 24. - L'expression du v22 "blotti dans tes genoux" évoque plutôt le caractère protecteur de cette femme. - Dès le 1er vers, la femme est élevée au rang de déesse, grâce à la double apostrophe "Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses" suivie de "ô toi" qui fait penser à un début de prière. La femme fait naitre les souvenirs, ce qui permet au poète de créer. Elle est sa muse. - Mais elle est aussi dangereuse puisque son souffle est associé au poison v18 "ô poison!" 2) Une beauté source de plaisir - Dès le v1, Baudelaire associe la femme à la volupté avec l'emploi du mot "maîtresse" et grâce à l'exclamation "ô toi, tous mes plaisirs !"v2 - Sa beauté est mise en valeur aux v 23/24 dans les expressions "tes beautés langoureuses" et "ton cher corps". - Les membres de la femme deviennent objet d'idolâtrie, nommés les uns après les autres : "ton sein, ton cœur" v8, "tes prunelles"v17, "tes pieds" v19, "tes genoux" v22, "ton cher corps, ton cœur" v24. - Au v3 le groupe nominal "la beauté des caresses" crée une correspondance entre les sensations visuelle (beauté) et tactile (caresses), liant ainsi beauté et plaisir. 3) La volupté naît des sensations qui se mélangent - l'évocation fait appel à tous les sens : la vue "les soleils sont beaux" v11 ; l'ouïe "nous avons dit" v9 ; l'odorat "respirer le parfum" v14 ; le toucher "ton sein doux" v8 ou "caresses" v3 ; le goût v18 "je buvais". - Ces sens se mêlent (comme Baudelaire l'évoque dans son poème Correspondances page 59, v8) "je buvais" v18 renvoie au goût, mais le COD "ton souffle" renvoie plutôt au toucher. De même avec "le parfum de ton sang", où le sang évoque une odeur mais aussi une couleur et un goût. III] Mais son évocation est teintée de spleen 1) La femme aimée n'est plus qu'un souvenir Le poème commence sur l'apostrophe "Mère des souvenirs", aussitôt suivie par l'invitation au futur "tu te rappelleras". La femme n'est plus la source du bonheur, elle est seulement la porteuse d'un bonheur passé qu'elle devra continuer à porter dans l'avenir. L'évocation au passé composé "nous avons dit" v9 et à l'imparfait strophe 4 "s'épaississait, devinaient, buvais…" soulignent que ces moments de bonheur sont révolus. (poème écrit après sa rupture avec Jeanne Duval)