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Le Cid de Pierre Corneille – Lecture 1, Lectures de Physique

Répliques très brèves dans cette ouverture de scène : les alexandrins sont partagés entre deux répliques. Le dialogue est lancé par une question. Confère de la ...

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Clemence
Clemence 🇫🇷

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Télécharge Le Cid de Pierre Corneille – Lecture 1 et plus Lectures au format PDF de Physique sur Docsity uniquement! Séquence 1 : Le Cid de Pierre Corneille – Lecture 1 - I, 6, vers 263 à 292 : « Rodrigue as-tu du cœur ? » E. Tableau d’interprétation Citations Procédés Interprétations « DON DIÈGUE Rodrigue, as-tu du cœur ? DON RODRIGUE Tout autre que mon père L’éprouverait sur l’heure. DON DIÈGUE Agréable colère ! » Répliques très brèves dans cette ouverture de scène : les alexandrins sont partagés entre deux répliques. Le dialogue est lancé par une question. Confère de la vivacité au dialogue Apostrophe Insiste sur le nom du personnage principal pour le mettre en évidence : c’est la première image de Rodrigue qu’a le spectateur La question est provocatrice (elle serait insultante si elle était faite au premier degré). (Chez G de Castro, Don Diègue mord le doigt de son fils pour éprouver sa résistance à la douleur physique. Cette épreuve ici se transforme en interrogation.) Cette provocation est au service de la persuasion : elle permet à Don Diègue d’inciter son fils à agir en homme d’honneur. Enjambement des vers 261 à 262 Crée un effet d’accélération qui souligne l’indignation de Rodrigue, donc met en relief son sens de l’honneur Exclamation oxymorique de Don Diègue Met l’accent sur le thème de l’honneur, puisqu’il justifie l’emportement comme une marque de fierté « Digne ressentiment à ma douleur bien doux ! » Périphrase qui reprend le vers précédent (« agréable colère »), dans un effet de redondance Exclamation Insiste sur la satisfaction de Don Diègue qui voit son fils épouser son sens de l’honneur Allitération en [d], qui lie l’honneur (la dignité) et l’apaisement, le bien (douceur après une douleur) « Je reconnais mon sang à ce noble courroux » Métonymie (le sang désigne la lignée familiale) Met l’accent sur le thème de l’honneur (On peut aussi suggérer que le mot « sang » ajoute au thème de l’honneur une connotation tragique, dans la mesure où il annonce le sang qui sera versé.) Redondance : la périphrase « noble courroux » reprend « aimable colère » et le vers 263 Accentue l’éloge de l’honneur « Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir, Je le remets au tien pour venger et punir. » Métonymies (« mon bras », « le tien ») Le fait que l’épée passe de la main du père à celle du fils accentue le thème de l’honneur familial Redondance (« venger et punir ») Insistance sur le motif de la vengeance, où l’honneur apparaît en quelque sorte sacré (punir est un acte d’autorité, des dieux ou des rois) « Va contre un arrogant éprouver ton courage : Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage ; Meurs, ou tue. » Périphrase péjorative Retarde l’apparition du nom de Don Gomès Rime « courage »/ « outrage » Met l’accent sur l’importance des valeurs de l’aristocratie Impératif au début du vers Autorité du père La périphrase « éprouver ton courage », qui désigne le fait de se battre en duel, reprend la question initiale de la scène. Après la réponse de Rodrigue au début de la scène, il s’agit d’en donner des preuves.  efficacité de la stratégie de Don Diègue Présent de vérité générale Emploi du pronom indéfini Présentatif qui met la proposition en relief Métaphore Cette proposition est un aphorisme qui rappelle le code d’honneur et renvoie Rodrigue à ses devoirs familiaux. Rythme binaire qui introduit une alternative, mis en L’alternative est tragique : elle se solde obligatoirement par la mort. relief au début du vers par le rejet Antithèse Cette idée de mort avait été préparée (« mon sang » 264, 266, « un coup mortel » 268, « perdu la vie » 269, « dans le sang » 274). « Au surplus, pour ne te point flatter Je te donne à combattre un homme à redouter ; » Connecteur qui annonce un nouvel argument Périphrase qui désigne l’offenseur comme un guerrier puissant Montre l’efficacité argumentative de la tirade de Don Diègue Cette nouvelle idée permet d’éprouver la valeur du fils, donc de faire appel à ses qualités chevaleresques « Je l’ai vu, tout sanglant au milieu des batailles, Se faire un beau rempart de mille funérailles. » Hyperboles Registre épique (opposition de la valeur du héros singulier à la masse de ses ennemis) La rime entre « batailles » et « funérailles » renforce le registre épique. Insiste sur la valeur de Don Gomès, donc sur le danger que court Rodrigue, ce qui ne manquera pas de flatter la fierté du jeune homme Par ailleurs, cela permet de susciter l’attente du public Paradoxe (beau rempart/funérailles) Accentue la puissance de Don Gomès « DON RODRIGUE Son nom, c’est perdre temps en propos superflus. » Proposition nominale au début du vers Montre l’empressement de Rodrigue à venger son père : dévoile la valeur du héros Allitération en [p], consonne plosive Suggère l’énergie et l’impatience de Rodrigue « Et pour t’en dire encore quelque chose de plus, Plus que brave soldat, plus que grand capitaine, C’est... DON RODRIGUE De grâce, achevez. DON DIÈGUE Le père de Chimène. » Vers qui annonce la suite de la description Effet d’attente et de rejet du nom de l’adversaire. Parallélisme fondé sur la surenchère, avec le double emploi du comparatif « plus que » Met l’accent sur le caractère héroïque de celui qui est désigné comme le futur adversaire de Rodrigue Emploi du présentatif sans son complément, en raison de l’interruption de Rodrigue Prière de Rodrigue Retarde l’annonce du nom de l’offenseur  crée un effet d’attente, souligné par l’impatience du jeune homme Périphrase Don Diègue préfère avant toute chose persuader son fils de la nécessité de venger l’honneur familial : une fois cette idée admise, Rodrigue ne peut plus refuser, même s’il sait que cela remet en cause son union avec Chimène. Le fait que Don Diègue ne désigne pas son ennemi par son nom, mais par son lien de parenté avec Chimène (v. 282), souligne la dimension tragique de la situation et provoque un effet frappant. « DON RODRIGUE Le... DON DIÈGUE Ne réplique point, je connais ton amour, » Réplique extrêmement brève de Rodrigue, interrompue par Don Diègue Impératif négatif Marque à la fois la sidération et Rodrigue et l’autorité du père, qui lui impose sa volonté F. Regroupement des idées Observez maintenant la colonne de droite, qui présente vos interprétations. Attribuez un symbole semblable à chaque idée qui vous semble revenir souvent. Indiquez ci-dessous votre légende. Plusieurs éléments de la scène insistent sur la stratégie argumentative de Don Diègue. Plusieurs éléments de la scène insistent sur le thème de la vengeance. Plusieurs éléments de la scène insistent sur l’importance de l’honneur, valeur aristocratique. Plusieurs éléments de la scène insistent sur les éléments qui permettent de deviner un caractère héroïque dans Rodrigue, malgré son mutisme. Plusieurs éléments de la scène insistent sur l’importance des liens du sang. Plusieurs éléments de la scène insistent sur la naissance du tragique. Plusieurs éléments de la scène insistent sur l’autorité de Don Diègue. Plusieurs éléments de la scène insistent sur l’effet d’attente que suscite la scène. Plusieurs éléments de la scène insistent sur la stratégie de Don Diègue consistant à retarder l’annonce du nom de l’offenseur. G. Classement des idées Problématique : Comment cette scène, qui correspond à la première apparition de Rodrigue, précipite- t-elle le destin du personnage ? I. Le dialogue présente la stratégie argumentative de Don Diègue, qui contraint Rodrigue à l’action. 1. La scène souligne l’autorité de Don Diègue, autorité à laquelle le fils ne peut se soustraire. 2. Par ailleurs, les tirades de Don Diègue présentent une argumentation rigoureuse visant à persuader Rodrigue de se battre en duel. 3. Enfin, la stratégie de Don Diègue repose sur un non-dit : en ne nommant son agresseur qu’après l’avoir décrit défavorablement, il incite son fils à haïr cet homme. II. Les tirades argumentatives de Don Diègue s’appuient sur des valeurs aristocratiques définissant un code d’honneur auquel Rodrigue doit se soumettre. 1. Don Diègue, dans ses répliques, fait du point d’honneur une loi absolue. 2. La scène met également l’accent sur les liens du sang, sur la transmission familiale. 3. La nécessité de maintenir l’honneur familial aboutit à une insistance sur la vengeance. III. Cette scène permet donc de découvrir un personnage qui s’éveille à l’héroïsme, poussé par le poids de l’argumentation paternelle et des valeurs de sa classe. 1. Dans cette scène où Rodrigue parle peu, le rythme dynamique accentue l’effet d’attente du public, curieux de découvrir le protagoniste. 2. Or plusieurs éléments permettent de deviner le caractère héroïque de Rodrigue. 3. La scène répond donc à l’effet d’attente en confrontant ce personnage héroïque aux prémices du tragique.
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