le classicisme – la poésie, Résumés de Arts

Télécharge le classicisme – la poésie et plus Résumés au format PDF de Arts sur Docsity uniquement!   1     Marion  Duvauchel-­‐Alternativephilolettres         Objet d’étude : le classicisme – la poésie Le classicisme APPRENDRE A REDIGER UN COMMENTAIRE COMPOSE Nicolas Boileau,  Art poétique, 1674   C’est dans l’art poétique de Nicolas Boileau, théoricien et poète lui-même, que s’exprime la doctrine classique en matière de vers et de genre. Au chant I de ce « code esthétique que représente son « Art poétique », il expose les principes majeurs d’une écriture poétique où la clarté des idées doit rimer avec la rigueur et la qualité du travail stylistique. Epouvantablement normatif, ce texte a nourri toute une série de préjugés, à commencer par celui des vers 7 et 8. Tous ceux qui ont réfléchi savent que l’élaboration d’une pensée véritable demande temps et balbutiements… C’est en quelque sorte la poétique de Malherbe, mais à laquelle il va donner une plus grande audience. Il est certains esprits dont les sombres pensées 1 Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ; Le jour de la raison ne le saurait percer. Avant donc que d'écrire, apprenez à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, 5 L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. Surtout qu'en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. 10 En vain, vous me frappez d'un son mélodieux, Si le terme est impropre ou le tour vicieux : Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme*, Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme*. Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin 15 Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain. Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse, Et ne vous piquez* point d'une folle vitesse : Un style si rapide, et qui court en rimant, Marque moins trop d'esprit que peu de jugement. 20 Marion Duvauchel 15/1/y 11:09 Commentaire [1]:  Commentez  l’image.  La   raison  éclaire,  vieille  tradition   philosophique..  Avant  que  d’écrire  il  faut   réfléchir.  C’est  la  condamnation  des  sots  et   des  plumitifs  bavards.  L’idée  est  que  la  poésie   est  réservée  à  une  élite  raisonnable.   Marion Duvauchel 15/1/y 10:59 Commentaire [2]: Vous  avez  ici  une   sentence  passée  dans  la  culture  commune   Marion Duvauchel 15/1/y 11:10 Commentaire [3]:  Boileau  affirme  le   primat  d’une  langue  châtiée  sur   l’  «  euphonie  ».  I  Mais  il  affirme  aussi  une   sorte  de  «  culte  »  de  la  langue.   Marion Duvauchel 15/1/y 10:55 Commentaire [4]: Ici,  il  condamne  le   maniérisme  (celui  de  Vincent  Voiture  en   particulier.     Marion Duvauchel 15/1/y 11:00 Commentaire [5]: Là  encore  on  a  la   tournure  et  le  ton  d’une  sentence,  d’une   maxime.  Mais  elle  n’est  pas  passée  dans  la   culture  commune.     2     Marion  Duvauchel-­‐Alternativephilolettres         J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène*, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu'un torrent débordé* qui, d'un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux*. Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage, 25 Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. [...] *barbarisme : incorrection de vocabulaire *solécisme : faute de grammaire *quelque ordre qui vous presse : sans tenir compte de l’urgence de la commande *ne vous piquez point : ne vous vantez pas *la molle arène : le sable mou *un torrent débordé : un torrent qui a débordé * fangeux : boueux VERS LE COMMENTAIRE COMPOSE Eléments de méthode C’est un drôle de texte puisqu’il s’agit d’un « art poétique », mais écrit sous forme versifiée. C’est le code esthétique du classicisme triomphant, normatif, et rhétorique. C’est donc un idéal d’écriture qui est proposé. Ce passage suit un extrait qui se veut une « histoire de la poésie française » qui va de Villon jusque Ronsard en passant par Marot, et qui est tout à fait intéressante. Introduction Les théories de l’art reflètent l’état de la réflexion sur ce qu’on appelle « l’esthétique » (qu’on peut définir simplement comme une façon particulière de mettre en forme une idée, une sensation, une émotion). Au XVIIème, deux positions se sont affrontées, et cet affrontement a été retenu sous le nom de la « querelle des Anciens et des Modernes. Ramenée à sa plus simple expression, il s’agit de savoir si, comme le pense les tenants des Anciens, ils représentent un horizon indépassable qu’on ne saurait qu’imiter, ou si, comme le pense Perrault, l’art peut faire des découvertes, voire s’affranchir des grands Anciens et des modèles qu’ils ont donné à la littérature. Auquel cas, une évolution artistique est pensable. La querelle peut se présenter sous forme de grandes oppositions conceptuelles : imitation contre innovation ou inspiration, voire révolution, continuité ou rupture, tradition ou modernité. Boileau s’affiche comme un chef de file de ceux qui ne jurent que par les règles classiques. Ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « Législateur du Parnasse. Il prend donc la peine de rédiger un « art poétique dans lequel il entreprend de définir le goût, et dans lequel il cherche à fixer d’une manière claire et précise les lois et les ressources de la poésie classique. Le texte proposé… Marion Duvauchel 15/1/y 11:12 Commentaire [6]: Vous  avez  ici  une   métaphore  filée.  En  même  temps  qu’une   opposition.  Le  ruisseau  maîtrisé/  le  torrent   déchaîné.  Et  c’est  encore  le  souci  de  la   lenteur,  du  soin,  du  travail  méticuleux.  On  est   loin  de  ce  qui  sera  plus  tard  les  orages  de   l’inspiration.   Marion Duvauchel 15/1/y 11:02 Commentaire [7]: Toute  cette  partie  qui   commence  par  l’injonction  de  prendre  son   temps  aboutit  à  celle  du  primat  du  travail   (contre  l’inspiration).  Elle  se  veut  une  sorte   de  vademecum  pour  le  jeune  poète.