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le loup et le chien maigre analyse, Guide, Projets, Recherche de Littérature

Typologie: Guide, Projets, Recherche

2020/2021

Téléchargé le 23/08/2021

Clothilde_oi
Clothilde_oi 🇫🇷

4.5

(31)

94 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge le loup et le chien maigre analyse et plus Guide, Projets, Recherche au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Le loup et le chien La Fontaine, Fables, livre 1 (1668) Jean de La Fontaine (1621- 1695) reste connu comme l'auteur qui réhabilite le genre un peu oublié de la fable, telle qu'il a pu être développé dans l'Antiquité par le grec Esope au VIème siècle avant JC ou le romain Phèdre au premier siècle (après JC). Trois publications (en 1668 pour les six premiers livres; en 1678 pour les livres VII à XI, en 1695 pour le — douzième livre) présentent Gravure: Bernard Boutel de Monvel, Fables cho: ainsi les 243 fables composées par le poète. Ecrites en vers, utilisant des mètres divers, les Fables de La Fontaine mettent le plus souvent en scène des animaux, réprésentatifs des défauts humains, afin de réformer ces comportements, en proposant une "morale", un précepte qu'il conviendrait de suivre. Mais les Fables de La Fontaine obéissent-elles toutes à ce schéma? Quelle morale La Fontaine veut-il nous faire entendre avec le Loup et le chien, et comment procède-t-i1? I Le petit théâtre de la Fontaine « Le monde est vieux, dit-on ; je le crois, cependant Il le faut amuser encor comme un enfant » « Le pouvoir des fables », Livre VIII, 4 La valeur pédagogique des Fables n’est rendue possible que par le choix d’une forme divertissante, susceptible d’intéresser le lecteur. Pour ce faire LF accentue la dimension théâtrale de la fable. 1) Une construction rigoureuse, presque équivalente aux cinq actes d’une tragédie bien constituée : e Vers 1 à 9 : exposition, acte 1 - e Vers 10 à 31 : déroulement de l’action : le loup prêt à suivre le chien. Le transition entre deux actes pourrait se faire avec l'intervention du loup au vers 22. e Vers 32 à 37: péripétie (le cou du chien pelé) : retournement de l’action (acte IV) ° Vers 38 à 41 : conclusion (acte V). 2) L'importance du dialogue Sur les 41 vers de la fable, 25 sont consacrés au seul dialogue, 16 vers seulement pour la narration. Celle-ci, de fait, se réduit de plus en plus: 11 vers d'introduction (présentation des personnages), 3 vers de transition, au moment où chien et loup font route ensemble, un vers de conclusion en forme de pirouette. L'emploi du présent de narration «rencontre », «laborde», «entre en propos», «fait compliment », «se forge » allège également le récit au profit du dialogue entre les deux personnages (Style Illustration de Granville direct introduit : « répartit », « reprit », « dit », « lui dit-il », « dit le Loup ». Ainsi, comme au théâtre, la parole est pouvoir : autant le chien la monopolise au début de la fable (15 vers pour le chien, 1 vers pour le loup), autant le loup se la réapproprie dans les derniers vers (dernières paroles prononcées : celles, définitives, du loup). 3) Le refus de l’accessoire La fable en elle-même est extrêmement concentrée : aucun détail n’est développé de manière ornementale, et l’ensemble est très rigoureux : LF use de véritables raccourcis « Chemin faisant », «entre en propos », « et lui fait compliment sur son embonpoint qu'il admire » (discours narrativisé, on est très loin du corbeau et du renard). La conclusion elle-même est brève, la pesanteur de l’alexandrin étant brisée par les accents et les jeux de sonorités : « Cela dit,/ Maître Loup/ s’enfuit/, et court encore » 3 3 2 4 Ce qui met évidemment en relief la rapidité même de cette fuite. Le jeu sur les différentes valeurs du présents, présent de narration (?) et présent d’énonciation accentue la légèreté et la valeur apparemment humoristique de cette conclusion. Forme théâtrale parfaitement adaptée ici dans la mesure où se trouvent en présence deux animaux rigoureusement opposés dont l'affrontement physique est exclu dès le début : ne subsiste donc que l'affrontement oral. IL Deux modes de vies opposés La fable pose un véritable dilemme : pour vivre, il n’y a que deux possibilités : accepter soit la faim, soit la soumission. 1) Le choix du loup : la faim Le début de la fable présente le loup dans un état déplorable (formule hyperbolique : « n’avait que les os et la peau », image forte, un seul décasyllabe), à tel point qu'il se sent incapable d’attaquer le chien. A l'inverse le chien se caractérise essentiellement par la bonne nourriture : sa description, elle-même bien nourrie, accumule les adjectifs : le premier « gras », renforcé par la mention de son « embonpoint » au vers 12 est l'élément dont découlent tous les autres : « beau », « poli » (« Dont le poil est luisant », dictionnaire Littré, sens cité avec l'exemple de La Fontaine), et justifie la force du chien : « puissant » « de taille à se défendre hardiment ». L'essentiel de la conversation porte également sur la nouwrtiture : « aussi gras que moi», « mourir de faim », « franche lippée », « reliefs », «os de poulets », «os de pigeons », « tous vos repas ». Dans le même ordre d’idée, tous ceux qui ne mangent pas à leur faim sont proprement méprisés dans le discours du chien : « misérables », «cancres, hères et pauvres diables », « gens portant bâtons et mendiants » : ainsi aux dires du chien, le monde se divise en deux catégories : ceux qui mangent à leur faim, et les autres, les imbéciles qui n’ont pas encore compris comment fonctionnait le monde.
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