Le malade imaginaire, Dissertation de Français

Télécharge Le malade imaginaire et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LE THEATRE TEXTE ET REPRESENTATION 1°L Le malade imaginaire (1673) Molière Problématique de l’étude de l’œuvre intégrale : comment cette comédie ballet met-elle en scène les représentations du pouvoir et la relation maître-servante? Cf réplique de Béralde III, 14 : « nous y pouvons aussi prendre chacun un personnage, et nous donner ainsi la comédie les uns aux autres »  Sortie théâtre au Colombier : mise en scène par la compagnie Vol Plané 2012 (cf poly + liens internet sur le blog) + analyse de la mis en scène en classe  Extraits vidéo de la mise en scène de Jean Laurent Cochet en 1976 à la Comédie française  Composition de la pièce Etude du prologue et des intermèdes : questions de mise en scène - Prologue : le pouvoir royal au XVII°s, un prologue ancré dans son contexte et sans lien direct avec l’intrigue. Contexte de la représentation : brouille avec Lully, théâtre du Palais Royal pour le carnaval. Puis représentation un an après la mort de Molière lors du « grand divertissement de Versailles », fête somptueuse en juillet 1674 (cf poly) Choix de metteurs en scènes contemporains : suppression du prologue. Dans la mise en scène Cie Vol plané, accueil du public par les comédiens et présentation de la pièce sous forme de lecture commentée de la scène 1 : mise en abyme (théâtre dans le théâtre) immédiate. Astuce des T Shirts permet de pointer le jeu de comédie dans la comédie joué par les personnages. - Intermèdes 1 et 2 : un lien ténu avec l’intrigue, prétexte à divertissement (chants et danse). Ds la mise en scène Cie Vol Plané, égyptiens du deuxième intermède remplacés par un extrait vidéo du film de Jean Girault L’avare (1980) avec Louis de Funès : le divertissement d’aujourd’hui, c’est le cinéma ou la TV + effet de clin d’œil à Molière qui reprend ses propres pièces (ex réécriture de I,4 des Fourberies de Scapin ds I,5 ici) + un autre personnage obsessionnel dont on rit, double effet miroir - Intermède intégré à la pièce : II,5 avec Cléante en maître de musique, le duo amoureux - Intermède 3 : préparé par III, 14. Particularité : cet intermède tient lieu de dénouement. Echo de l’intronisation du grand mamamouchi dans Le bourgeois gentilhomme (1670) et du ballet dans L’amour médecin (1665). Burlesque désordre du ballet final qui semble proposer un dénouement heureux alors que les derniers mots sont « et seignet et tuat ». Effet de reprise de la fin de la scène 1, d’ailleurs souligné par la mise en scène Cie du vol plané.  Représentations du pouvoir à travers un jeu de masques et de travestissement : Argan qui devrait incarner le pouvoir (maître de maison, époux, père, beau-père, frère) et décider auprès de ceux qu’il paie (médecin, pharmacien, notaire) se voit déposséder de ce pouvoir par tous les autres personnages, qui lui jouent la comédie. Et c’est lorsque lui-même joue (le malade, le mort, le médecin) qu’il reprend une forme de pouvoir. Le jeu de mise en abyme est omniprésent dans l’œuvre, tout comme le vocabulaire du théâtre mis en jeu lui aussi « se jouer de/jouer ». C’est le pouvoir du théâtre qui est mis en scène dans cette œuvre. Scènes clés illustrant cette lecture de la pièce : I,2 – I,5 – II,5 - III,5 – III 10 – III,14 et dernier intermède + interprétation du titre  Textes complémentaires : - lecture cursive facultative de Knock de Jules Romains et/ou visionnage de la pièce avec Fabrice Luchini - Extrait des Caractères de La Bruyère : Irène (hypocondriaque)  Textes présentés à l’oral du bac : - Texte 1 : l’exposition, I,1 - Texte 2 : le jeu de Toinette, I,2 - Texte 3 : une insolence salvatrice, II,5 (première partie de la scène) - Texte 4 : jeu de travestissement, III,10 Textes complémentaires : jeu théâtral et questions de mise en scène : I,5 et III,5  Bilan de l’étude : La pièce propose diverses représentations du pouvoir, dont sa contestation selon la thématique « maître-servante » avec le couple infernal Argan/Toinette : jeux d’opposition et de mise en scène de soi, plaisir du jeu théâtral. Les choix de mise en scène entraînent une interprétation, une lecture farcesque, comique ou tragique de la pièce. La pièce met en évidence les signes spectaculaires du pouvoir et l’illusion de force qu’ils donnent. Le thème du masque et de l’hypocrisie structure la pièce, tous les personnages masquent leurs intentions réelles et jouent une comédie aux autres, quelles que soient la sincérité ou la légitimité de leurs intentions. Les nombreux effets de théâtre dans le théâtre en attestent. De même, la récurrence de l’adverbe « assurément » (assure et ment), notamment dans II, 8 et III,12, souligne le jeu des masques. On trouve aussi souvent l’adverbe « naturellement » (naturel-ment), et un metteur en scène contemporain (Arthur Nauzyciel) s’est d’ailleurs nourri de ce jeu de mots dans sa mis en scène du Malade imaginaire en 1990. Pour approfondir : Réflexions par Corinne Durand Degranges On peut y analyser diverses « représentations » du pouvoir, dont sa contestation selon la thématique « maître et valet » avec le couple infernal Argan / Toinette, tout aussi pertinent que le couple « Dom Juan / Sganarelle » et qui ajoute la dimension « sexiste ». Cette contestation atteint son apogée lors de la scène I, 5 à propos du mariage contre-nature d’Angélique, dont Toinette prend évidemment le parti. Cette scène, qui comporte de nombreuses didascalies de mouvement, explicites et implicites dans le dialogue, se prête à des hypothèses de représentation). Mais on peut aussi étudier le pouvoir spectaculaire et charlatanesque des médecins sur les malades à la fois d’un point de vue textuel (en comparant les scènes qui mettent Argan aux prises avec son médecin à qui il