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Lecture analytique de Tartuffe de Molière, Lectures de Théâtre

Typologie: Lectures

2020/2021

Téléchargé le 17/09/2021

Charlotte_Marseille
Charlotte_Marseille 🇫🇷

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Télécharge Lecture analytique de Tartuffe de Molière et plus Lectures au format PDF de Théâtre sur Docsity uniquement! ETUDE D'UNE ŒUVRE LONGUE Réflexions pour construire une séquence fondée sur un parcours dans une œuvre longue TARTUFFE OÙ L'IMPOSTEUR de MOLIERE Premier cadrage J'ai déjà abordé l'objet d'étude « Des goûts et des couleurs, discutons-en », dans une première séquence courte à partir d'un groupement de documents. Celle-ci développait une réflexion centrée surtout sur l'interrogation « Comment faire partager ses goûts dans une démarche de dialogue et de respect ». Je souhaite désormais amener les élèves à s'interroger sur la variation des goûts d'une génération à l'autre et à saisir comment la réception d'une œuvre peut changer selon le contexte et la connaissance de l'œuvre. Les deux interrogations du programme vont donc se croiser dans cette séquence : « les goûts varient d'une génération à l'autre. Ceux d'aujourd'hui sont-ils meilleurs que ceux des générations précédentes ? » et « la connaissance d'une œuvre et de sa réception aide-t-elle à former ses goûts et/ou à s'ouvrir à ceux des autres ? » Approfondissements Je souhaite amener les élèves à s'interroger sur leurs goûts et/ou dégoûts en leur montrant comment des œuvres, dites « classiques"", n'ont peut-être pas toujours eu cette reconnaissance. Je souhaite également que les élèves remettent en question leurs représentations sur certaines œuvres classiques, perçues comme n'étant que scolaires et qu'en les étudiant, ils les envisagent autrement parce qu'ils y trouveront une voie/voix pour répondre à leurs préoccupations et un écho aux sujets qui leur sont proches. J'ai bien conscience que le contexte de réception est un élément central de cet objet d'étude et de son questionnement. Je réfléchis à ce contexte de réception : il s'agit de l'époque où l'œuvre a été créée mais aussi de l'époque où elle a été reconnue. Je sais que je trouverai des témoignages, des commentaires, des réactions permettant de travailler ce contexte de réception. Enfin le contexte scolaire est celui dans lequel les élèves reçoivent une œuvre. Ce cadre influence, d'une manière ou d'une autre, leur perception. C'est à partir de cette expérience scolaire de l'oeuvre que je pense avoir plus de chance de sensibiliser les élèves à cet objet d'étude : en m'appuyant sur leurs représentations, en sollicitant leurs ressentis et l'évolution de ce ressenti au cours de la séquence. En effet, il me semble important, pour respecter l'esprit de cet objet d'étude, de ne pas évoquer seulement les discussions des « autres » (critiques, contemporains d'une œuvre, personnalités littéraires etc.). Les goûts des élèves doivent être exprimés, entendus et pris en compte dans la démarche pédagogique. L'expression de leurs goûts, dans une démarche de dialogue et de respect, permet la discussion. Je me dis aussi que les goûts des professeurs déterminent en partie leurs choix pédagogiques (pourquoi étudier cette œuvre plutôt qu'une autre ?), je pense en faire part, à la classe et confronter mon choix à leur goût. Je réponds ainsi à une des finalités du programme : entrer dans l'échange oral, écouter, réagir, s'exprimer. Je choisis donc dans le programme les capacités suivantes : 1 Œuvres classiques : classique au sens de Furetière (1689)où ces œuvres sont reconnues comme appartenant au patrimoine “littéraire ou artistiques, dont le statut n’est plus remis en cause et qui sont pour cela étudiées à l'Ecole. - _ Exprimer à l'oral et à l'écrit une impression, un ressenti, une émotion. - Situer une production dans son contexte, identifier les canons esthétiques qu'elle sert et qu'elle dépasse. L'étude d'une œuvre ou d'une production artistique en donne une meilleure connaissance. Les objectifs visés dans le programme permettent d'acquérir une culture littéraire et artistique, mais aussi de se servir des ces connaissances pour dépasser ses premières représentations, développer ses centres d'intérêts et diversifier ses goûts. Je pense que l'analyse et l'interprétation d'une œuvre permet de construire une appréciation esthétique plus élaborée et qui dépasse le seul ressenti. C'est pourquoi, en conduisant une étude d'œuvre intégrale ou un parcours dans une œuvre, les élèves auront de la matière pour justifier leur appréciation esthétique et intellectuelle. Pour faciliter cette expression orale et écrite, je veillerai à poursuivre l'acquisition du lexique de la l'adhésion et du refus, du plaisant et de l'ennuyeux. La réflexion menée sur les réceptions d'une œuvre, personnelles où collectives, nécessitera de travailler la modélisation, par l'identification des termes mélioratifs ou péjoratifs et par l'incitation à utiliser ces modalisateurs. s'accompagne d'une prise de notes personnelles. Je les mets ainsi dans une situation d'écriture de travail. Suite à cette exploration, les élèves reprennent leurs premières impressions et hypothèses et les complètent, les reformulent si besoin. Cette première séance doit être suivie d'une période de vacances qui permet aux élèves de lire la pièce. Je ne ferai pas de contrôle de lecture car, pour les élèves les plus en difficulté, la tâche est presque insurmontable. Dans la plupart des éditions ou sur Internet on trouve des résumés assez détaillés de chaque acte. Je leur demande de lire ces résumés afin de facilité leur lecture. Je souhaite que les élèves connaissent tous les éléments de l'intrigue. La deuxième séance pose les interrogations de l'objet d'étude. Cette séance est à dominante orale. Au préalable, les élèves doivent, au cours de leurs lectures, avoir noté leurs ressentis sur l'œuvre lue, le sujet et les personnages de la pièce. En classe, les élèves en font part de manière synthétique. Les notes sont rangées dans le portfolio. Je présente, à mon tour, ce qui a motivé mes choix et nous explorons la notion d'auteur classique. Ces échanges doivent conduire au questionnement de l'objet d'étude : - Les goûts varient d'une génération à l'autre. Ceux d'aujourd'hui sont-ils meilleurs que ceux des générations précédentes ? - La connaissance d'une œuvre et de sa réception aide-t-elle à former ses goûts et/ou à s'ouvrir à ceux des autres ? Et à un faisceau de questions : En quoi Tartuffe est une pièce du XVIIe siècle ? Peut-on encore apprécier Tartuffe aujourd'hui ? Cette pièce peut-elle encore avoir un écho aujourd'hui ? En quoi l'étude de cette pièce peut-elle changer un point de vue et un ressenti ? Les séances 3, 4, 5 et 6 forment le parcours dans l’œuvre. La séance 3 s'appuie sur la lecture plus approfondie de 2 extraits des scènes 1 et 2 de l'Acte I. Le premier extrait (vers 145 à 167, Acte |, scène 1) est une tirade de Madame de Pernelle s'adressant à ses petits enfants et à sa belle-fille. Elle loue le ciel d'avoir envoyé Tartuffe dans la maison de son fils dont elle juge le mode de vie trop frivole. Le second extrait (vers 179 à 210, Acte 1 scène 2) est une tirade de Dorine décrivant à Cléante le comportement d'Orgon avec Tartuffe et jugeant la personnalité de ce dernier. On identifie les reproches que Mme de Pernelle fait à sa bru et à ses enfants : oisiveté, divertissement et médisance. J'interroge les élèves sur la légitimité de ces reproches (débat court) On cherche quel comportement pourrait s'y opposer (travail, rigueur, austérité et franchise) et quelles valeurs sont finalement défendues par Mme de Pernelle (valeurs bourgeoises?) Les élèves relèvent ce que Dorine reproches à Tartuffe, et les raisons de sa colère (l'éblouissement d'Orgon). J'amène les élèves à réfléchir aux statuts des émetteurs : la mère du maître de maison est plutôt âgée et austère ; la servante, appartient à la domesticité, n'est pas éduquée mais a du bon sens. On revient rapidement sur le rôle souvent dévolu au valet chez Molière. Pour terminer je demande aux élèves de se mettre à la place des spectateurs découvrant cette pièce : les spectateurs peuvent-ils, à ce moment de la pièce, se faire une opinion définitive sur Tartuffe ? Pourquoi ? Cet exercice vise à décentrer les élèves de leur propre ressenti. Cette mise à distance est attendue en terminale, c'est une façon de l'initier. Dans ces deux extraits les personnages parlent de Tartuffe et en donnent des visions différentes. Lui n'est toujours pas apparu sur scène. On souligne la place de ces extraits dans la pièce et on rappelle le rôle de l'exposition. J'invite les élèves à s'interroger sur le choix d'écriture de Molière : pourquoi l'auteur tarde-t-il tant à faire venir Tartuffe ? C'est une façon de tenir le spectateur en haleine et de l'amener à se questionner sur ce personnage de Tartuffe. La quatrième séance aborde le registre comique et son utilisation. On étudie une tirade d'Orgon vantant les qualités de Tartuffe, vers 281 à 313. Je fais repérer le comique de caractères et de situation en exploitant le champ lexical du religieux et de l'excès. Les élèves s'interrogent sur les intentions de Molière : qui cherche-t-il à ridiculiser, que veut-il dénoncer ? J'invite les élèves à réfléchir au moyen utilisé par Molière pour dénoncer une situation et l'effet recherché. En effet le registre comique utilisé pour dénoncer l'hypocrisie de certains dévots et la naïveté de certains hommes, renforce la critique. Il est alors nécessaire d'apporter quelques précisions sur le contexte en expliquant la place de l'Eglise dans la société et auprès du roi. Cette première partie de la séance se poursuit par un travail personnel (à la maison ou en classe selon l'emploi du temps) à partir d'un extrait d'une lettre de Lamoignon à Molière, évoquant l'idée que le théâtre ne doit pas traiter de la morale religieuse et un extrait de la Préface de Molière dans laquelle il dit au contraire que «le devoir de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant ». Les élèves seront d'autre part, amenés à répondre, par écrit, à la question suivante : le théâtre, le cinéma, la littérature peuvent-ils dénoncer efficacement un excès ? J'ai bien conscience que ce sujet s'apparente à un sujet de terminale. Mais mes exigences sont limitées et les termes du sujet sont ciblés. Le Les sketches des Guignols de l'info, les spectacles d'humoristes, certains sont des ressources possibles. Le lexique du plaisant et de l'humour est sollicité. On rappelle à cette occasion quelle place occupe les bourgeois dans la société d’ancien régime. La cinquième séance travaille l'argumentation et le levier de la langue comme moyen de mieux lire et comprendre un texte. Support : tirade de Cléante sur les faux dévots et les dévots de cœur, vers 352 à 407. La tirade est longue et difficile. Je tiens à ce que les élèves la travaillent parce qu'elle vient nuancer l'idée fausse mais qui aurait pu se former depuis le début de la pièce : Molière contre la religion. Dans cette tirade Cléante démontre l'engeance que sont les faux-dévots et le mal qu'ils font à la religion et au sacré, que ce dernier place au dessus de tout. Dans cette pièce comme dans la plupart des pièces classiques (en vers) la langue est complexe et représente une barrière qui freine voire empêche d'accéder au sens. C'est par l'étude de la langue et du lexique que je décide de travailler la tirade. J'opte donc pour une démarche allant de la langue au sens. Je cherche aussi à éviter que les élèves se découragent et se lassent du texte. Je prends soin de recopier la tirade sur l'ordinateur. Je joue sur la typographie (gras, italique, souligné, encadré, surligné) pour mettre en valeur les champs lexicaux, les procédés d'écriture, tel ou tel paragraphe ou vers. Je demande aux élèves de ne pas lire la tirade mais de s'attacher aux mots du texte mis en relief. On avance ainsi peu à peu dans la compréhension des mots et de l'organisation du texte. Je compte sur cet exercice pour renforcer, dans l'esprit des élèves, l'idée que la langue est un levier fondamental pour comprendre un texte, en saisir sa cohérence et ses subtilités. La lecture intégrale de la tirade se fait en fin de séance. Un exercice d'écriture (synthèse) vérifie la compréhension du discours de Cléante. La sixième séance termine le portrait de Tartuffe. Il s'agit, à partir d'un groupement (d'extraits assez courts de la pièce et de photos de mises en scène) de mettre à jour la véritable personnalité de Tartuffe. Dans la troisième séance, les élèves ont réfléchi à l'idée que le spectateur pouvait se faire de Tartuffe. A la fin de la pièce le portrait est complet et Tartuffe est découvert. Pourquoi s'appuyer sur des extraits ? En effet, les élèves sont sensés avoir lu la pièce dans son intégralité. Mais pour éviter de laisser en route certains élèves, ceux qui ne l'auraient pas lue et ceux qui pourraient être bloqués par le niveau de langue, je propose des extraits très ciblés et des photos qui permettront à tous les élèves de travailler. La septième séance aborde les choix de mise en scène de Tartuffe. Comment mettre en scène Tartuffe ? Avec quelle intention ? Un exercice à la maison permet de réactualiser, modestement, les différents éléments qui entrent dans la mise en scène d'un texte : le décor, les accessoires, les costumes, les maquillages, les lumières, les sons. Un moment (pas plus de 15 minutes) est pris en début d'heure pour rendre compte de ce travail et dlarifier ce qu'on entend par mise en scène. place un partenariat avec une troupe de théâtre (de proximité) qui pourrait accompagner la réflexion sur les choix de mise en scène. 10 Synopsis de la séquence Séquence réalisée avec une classe de seconde Restauration Cuisine et Service Séquence longue Parcours dans une œuvre longue Question : que peut apporter, aujourd'hui, la lecture de Tartuffe ? Séance 1 Support : Le paratexte de l'édition de Tartuffe. Capacités : Exprimer à l'oral une impression, un ressenti. Situer une production artistique et son auteur. Modalités : Prise de notes personnelles. Echanges oraux. Lecture personnelle. Points abordés : hypothèses de lecture et horizons d'attente. 1 heure Séance 2 Support : l'œuvre intégrale. Capacités : Exprimer à l'oral une impression, un ressenti. Modalités : Echanges collectifs. Points abordés : énoncer les questionnements de l'objet d'étude. 1 heure Séance 3 Support : vers 145 à 167 de l'Acte |, scène 1 et vers 179 à 210 de l'Acte |, scène 2. Capacités : Analyser et interpréter une production artistique. Modalités : lecture orale et questions. Travail personnel et mise en commun. Points abordés : 2 points de vue opposés de personnages de la pièce sur le personnage de Tartuffe. 1 heure (1h30) Séance 4 Support : vers 281 à 313, Acte |, scène 5. Extrait de la lettre de Lamoignon à Molière et extrait de la préface de Tartuffe par Molière (1669). Capacités : Analyser et interpréter une production artistique. Situer une production artistique dans son contexte. Modalités : lecture et questions. Mise en commun et synthèse. Points abordés : les champs lexicaux du religieux et de l'excès. Les intentions de Molière. Le comique de caractère et le comique de situation. Les arguments contre la pièce. 2 heures Séance 5 Support : vers 352 à 407 de l'Acte |, scène 5. Capacités : Analyser et interpréter une production artistique. Situer une production artistique. Modalités : identifier et analyser des faits de langue (lexique, types de phrase, les connecteurs, les formes de phrases) pour construire du sens. Lire la tirade à l'oral après la lecture analytique. 11 Points abordés : la dénonciation de l'hypocrisie, de la cupidité et de la cruauté de Tartuffe, des faux dévots. L'éloge des dévots de cœur. Les idées défendues par Molière sur la religion et sur Dieu. L'organisation d'une argumentation. 2 heures Séance 6 Support : différents extraits de la pièce et photos de mise en scène (Acte III, scène 3 vers 933 à 944 et vers 961 à 970 ; une gravure de Tartuffe embrassant la main d'Elmire ; Acte IV, scène 5 vers 1503 à 1528 ; Acte V, scène 4 vers 1741 à 1754.) Capacités : Analyser et interpréter une production artistique. Modalités : lecture et prélèvement d'informations (à partir de questions). Mise en commun et synthèse. Points abordés : les différents aspects de la personnalité de tartuffe. Les intentions de Tartuffe. Le comique de situation. Les éléments dramatiques de la pièce. Séance 7 Support : 2 articles (critiques) sur la mise en scène d'Ariane Mnouchkine. Libération 10 juillet 1995, René SOLIS et Le Soir (journal belge) du 11 juillet 1995 Jean-Marie WYNANTS . Capacités : Construire une appréciation esthétique à travers un échange d'opinions en prenant compte des goûts d'autrui. Situer une production artistique dans son contexte, identifier les canons qu'elle sert et qu'elle dépasse. Modalités : travail de groupe. Echanges et rédaction d'un texte synthétique. Présentation à l'oral de ses choix et justification. Echanges et débat en grand groupe. Points abordés : l'actualité de Tartuffe. Les grandes questions que soulève ce texte. Séance 8 Support : différents points de vue sur l'œuvre (Préface de Tartuffe par Molière 1669, Ordonnance de Péréfixe archevêque de Paris, 1667, Commentaire de Voltaire en 1739, Un extrait de Racine et Shakespeare de Stendhal, 1823-1825, note de mise en scène de Brigitte Jacques-Wajeman, 2009.) Capacité : Construire une appréciation esthétique à travers un échange d'opinions, en prenant en compte les goûts d'autrui. Situer une production artistique dans son contexte, identifier les canons qu'elle sert ou qu'elle dépasse. Modalités : travail personnel. Rédaction d'un paragraphe organisé dans lequel on confronte son ressenti et son point de vue à d'autres. Points abordés : les diverses appréciations de la pièce. Poursuivre sa réflexion. 12
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