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Lecture analytique des « Animaux malades de la Peste » de Jean de La Fontaine, Fables. VII, 1, Guide, Projets, Recherche de Littérature française

étude et analyse de la fable "Animaux malades de la Peste" de Jean de La Fontaine

Typologie: Guide, Projets, Recherche

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Téléchargé le 01/08/2019

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Télécharge Lecture analytique des « Animaux malades de la Peste » de Jean de La Fontaine, Fables. VII, 1 et plus Guide, Projets, Recherche au format PDF de Littérature française sur Docsity uniquement! Lecture analytique des « Animaux malades de la Peste » de Jean de La Fontaine, Fables, VII, 1 Rappel : Une fable est un genre poétique qui date de l’Antiquité. C’est un texte en vers qui mêle le récit aux interventions directes des personnages. Elle est composée d’un récit, pris en charge par un narrateur, de paroles directes prononcées par les personnages et d’une morale, qui se trouve généralement placée à la fin. Une fable peut avoir trois visées : • Divertir : à l’époque de La Fontaine, c’est un genre galant destiné à divertir les aristocrates, « les Grands » du royaume de France. • Enseigner quelque chose, donner une leçon : la visée didactique se trouve résumée dans la morale, que La Fontaine nommait « l’âme » de la fable, « le corps » étant le récit. La morale invite l’homme à réfléchir sur ses défauts, sur la société de son temps, sur les moeurs d’une époque. La réflexion a une portée universelle. Elle est valable pour tous les hommes et toutes les époques. • Critiquer / dénoncer (visée satirique) : cette fonction critique est variable et peut même aller jusqu’à la dénonciation (d’une injustice sociale, comme c’est le cas dans cette fable). Une satire : elle traite de sujets variés ; son auteur tourne en dérision les vices et les ridicules de son temps. Lecture analytique : Problématique : comment une forme divertissante, la fable, permet-elle de porter un regard critique sur la société du XVIIème siècle ? Quels dysfonctionnements sont mis à jour par le moraliste ? I Une atmosphère tragique (v.1 à v.14) - Le narrateur adopte d’emblée un ton solennel. L’heure est grave car un fléau, la Peste, ravage le monde des animaux. La gravité est mise en évidence de plusieurs manières : d’une part, grâce à la personnification du mal (v.4 à v.6 « faisait la guerre ») ; d’autre part, par l’utilisation de la majuscule au mot « Peste » qui confère une dimension allégorique à la fable (la Peste est le symbole d’un châtiment divin qui met à mal les animaux, représentant l’espèce humaine). - Le lecteur est plongé dans une atmosphère tragique : le narrateur met en évidence le pouvoir de la peste et suscite chez le lecteur terreur et pitié, comme dans la tragédie antique. Il utilise d’abord une périphrase pour nommer cette maladie (v.1 à v.3) : « un mal qui répand le terreur » périphrase qui est sans doute un moyen de reculer devant l’horreur du nom, comme si le narrateur en avait peur lui-même. Cette terreur est d’ailleurs renforcée par la parenthèse qui invite à la discrétion tant le mal est terrible. - La référence hyperbolique à la mythologie au vers 5 « capable en un jour d’enrichir l’Achéron » = un des fleuves des Enfers) ainsi que le chiasme du vers 7, « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés » renforcent la force de ce fléau. II La satire du pouvoir royal et des courtisans - Le fabuliste, qui est aussi un moraliste, porte un regard critique sur la cour et dresse un portrait critique du roi et de ses courtisans. - La prise de parole des personnages n’est pas distribuée au hasard. Il convient donc logiquement que ce soit le lion, personnification du roi, qui s’exprime en premier (Lion = symbole d’autorité, animal féroce. Les autres animaux le craignent.). Le discours du lion est empreint d’une grande autorité (cf mode impératif (v.23), proposition sub. complétive « que le plus coupable périsse » (v.33) qui invite les autres animaux à dénoncer leurs crimes) mais surtout d’une certaine majesté. Il témoigne d’une grande solennité (cf emploi du pluriel de majesté, évocation de l’histoire, encouragements donnés à chacun pour un examen de conscience). Il apparaît comme un animal noble, digne. Mais cette dignité n’est qu’apparente car le lion est un fin stratège comme le souligne son discours : il invite poliment et noblement ses « chers amis » à « faire état de sa conscience », c’est-à-dire à avouer ses péchés : « j’ai dévoré force moutons. / Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense : /Même il m’est arrivé quelquefois de manger / le Berger. » Mais ses aveux sont habiles car il invite les autres à faire la même chose que lui (cf la conj. de coordination « mais » (v.30) et la conj. de coordination « car » qui apporte une explication hypocrite : « car on doit souhaiter selon toute justice / Que le plus coupable périsse. » (v.33)). Comment un roi, qui ne peut être accusé car il est le plus puissant des animaux, peut-il exiger l’équité ? Les dés sont pipés d’avance. Pour se sauver, les autres n’ont plus qu’à le flatter. C’est ce qu’ils s’apprêtent à faire. = La stratégie discursive du lion permet donc au moraliste de faire une satire d’un roi corrompu par l’exercice du pouvoir. - Vient ensuite le renard, symbole de la ruse et de la flatterie. Sa stratégie est simple et très lisible pour le lecteur : il dédramatise les crimes du roi lion et en fait même paradoxalement l’éloge en allant jusqu’à soutenir que sa majesté le lion a accompli de grands bienfaits « en croquant » (v.38) de pauvres victimes (cf langage hyperbolique « beaucoup d’honneur » (v.38), accablement du pauvre berger, « digne de tous les maux » (v.40) = satire des courtisans, de la vile flatterie. - Le narrateur revient en scène et, par l’emploi d’un infinitif de narration « et flatteurs d’applaudir » (v.43), montre que tous les autres animaux acquiescent des paroles dont le contenu ne peut nous laisser indifférent tant il est empli d’hypocrisie et de complaisance envers le plus fort. - Dans les vers 44 à 48, le narrateur a résumé le contenu du discours des autres animaux. L’ironie, perceptible dans le GN « de petits saints » (v.48), met en lumière la flatterie des animaux courtisans. Tous sont coupables mais font en sorte de passer pour innocents. - Le dénouement de la fable montre clairement le fonctionnement de la cour : l’aveu de l’âne, symbole de la naïveté voire de la bêtise, bouc émissaire et victime expiatoire idéale, aux vers 51 à 53, est évidemment mineur si on le compare à celui du roi, « une peccadille » d’après le narrateur, mais jugée par les autres comme « un cas pendable » (v. 59) et un « crime abominable » (v.60) : l’antithèse fait ressortir l’injustice de cette décision et de la mort qui s’ensuit. La parole des puissants est rapportée au style indirect libre au vers 60 « Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable ! » Cela permet au narrateur-moraliste de condamner tout en faisant preuve de prudence : qui parle ? Les courtisans ? Le moraliste ? À la cour, seuls les puissants peuvent espérer l’impunité. Il convient de noter que le verbe « expier » (V62) doit être prononcé en diérèse (« expi/er ») afin d’avoir un alexandrin.
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