Lecture analytique, "Des Cannibales" Les Essais ,MONTAIGNE, Examens de Français

Télécharge Lecture analytique, "Des Cannibales" Les Essais ,MONTAIGNE et plus Examens au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LECTURE LINÉAIRE 1 : LA REDÉFINITION DES NOTIONS DE « SAUVAGE » ET DE « BARBARIE » Première partie : ligne 1 à 5 : Présentation de la thèse de Montaigne Deuxième partie : ligne 5 à 15 : Une argumentation construite par analogie Troisième partie : ligne 19 à 22 : Conclusion de sa démonstration Comment Montaigne dénonce-t-il l’ethnocentrisme ? INTRODUCTION À la fin du XVIe siècle le monde est encore en majeure partie une terre inconnue. C'est au fil des récentes découvertes qu'il se dévoile et précipite la rencontre des différentes sociétés et leur culture . Montaigne, fondateur de l’introspection, est un humaniste du XVIème siècle, principalement connu pour son oeuvre Les Essais. Sous un angle philosophique mais aussi politique et social, il y aborde toute une variété de sujets et livre ses réflexions sur sa propre vie et sur l’Homme. On découvre dans cet extrait du chapitre « Des Cannibales » l'esprit critique de Montaigne à travers sa comparaison entre civilisé et barbare. L’humaniste s'attache ici à dénoncer la vision éthnocentrée des Européens et à démontrer comment les idées reçues faussent la compréhension de populations qu'il considère, lui, comme vertueuses. Comment Montaigne dénonce-t-il l'ethnocentrisme ? Notre extrait ce composant de trois mouvements, nous étudierons tout d'abord la présentation de la thèse de Montaigne. Puis nous analyserons son argumentation construite par analogie. Enfin, dans une troisième partie, nous nous pencherons sur la conclusion de sa démonstration. I. Présentation de la thèse de Montaigne Dès la première ligne, Montaigne formule sa thèse en redéfinissant le terme de « barbarie » : «  Or je trouve, pour revenir à mon propos » l. = pronom pers. « je » + déterminant poss. « mon » -> avis personnel. Écriture « à sauts et à gambades » (digression sur un autre sujet)  « Il n'y a rien de barbare et de sauvage dans cette notion […] sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage » = tournure négative -> va à l’encontre des idées de ses contemporains, nie « barbarie » présumée de ces peuples C'est en humaniste que Montaigne aborde la question de l’Autre. Il redéfinit d'abord la barbarie en jouant avec le sens étymologique du terme barbare qui vient du grec « βάρβαρος » désignant les non-hellénistes. « A ce qu’on m’en a rapporté » = discours indirect -> se base sur des témoignages réels (Amérindiens à Rouen, Jean de Léry) -> côté véridique & authentique Montaigne commence alors une critique de la société Européenne, dont l’ethnocentrisme, nourrit par les préjugés sur les autres civilisations, va à l’encontre des principes humanistes : « Comme de vrai nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple est l’idée des opinions et usances du pays où nous sommes » = négation restrictive -> étroitesse d’esprit des Européens, ethnocentrisme. Utilisation « nous » -> Montaigne s’inclue aussi -> autodérision « Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toute chose »: • Présent de vérité générale -> permanence des croyances, incapacité à s’intéresser aux autres. • Énumération des domaines dont les Européens sont fiers -> « toute chose » = hyperbole -> ethnocentrisme • Anaphore « parfait » -> registre ironique, tourner en dérision la vision qu’ont les Européens d’eux-mêmes Montaigne tourne en dérision les certitudes des Européens et leurs valeurs en montrant qu’il nie s’agit que de préjugés. Il utilise le registre polémique où il remet en cause les croyances Européennes. II. Une argumentation construite par analogie Montaigne opère une longue digression sur les fruits et la nature pour les comparer aux « Sauvages . Il redéfinit alors le terme de sauvage en jouant à nouveau sur l’étymologie, ce qui lui permet de valoriser cette notion. « Ils sont sauvages de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soie et de son progrès ordinaire, a produits » = • argument par analogie « de même que » -> redéfinition terme « Sauvage », « sivalticus » = état de nature, fait pour la forêt • Antanaclase adjectif « sauvage » = pas le même sens à chaque fois, bousculer préjugés « 
 «  Là ou à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l’ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages » = • antithèse, champ lexical corruption ( abatardies, corrompu, étouffé) termes dépréciatifs -> condamne civilisation & culture a profit de la Nature • champ lexical de la vérité (vrai, vérité, raison) -> réfléchir au bon emploi des mots • Nous + conditionnel -> donne son avis + invite à le suivre