Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Lecture analytique du chapitre 6 de Candide de Voltaire , Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

2020/2021

Téléchargé le 17/09/2021

Francine88
Francine88 🇫🇷

4.4

(96)

557 documents

1 / 1

Toggle sidebar

Documents connexés


Aperçu partiel du texte

Télécharge Lecture analytique du chapitre 6 de Candide de Voltaire et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Lecture analytique du chapitre 6 de Candide de Voltaire : Le bel auto-da-fé I. Une nouvelle péripétie a) Le récit comme maillon du conte b) Les marques du récit IL. Les procédés comiques a) L'absurde - Les différents motifs de condamnation et les châtiments infligés : le Biscayen est « convaincu d’avoir épousé sa commère ». Le mariage entre parrain et marraine d’un même enfant étant interdit, il s’agit d’un crime ; mais l'emploi du participe « convaincu » jette un doute sur la réalité des faits, la construction passive laisse entendre que l’aveu du crime serait davantage le résultat d’un interrogatoire qu’un acte sincère. Les deux Portugais sont soupçonnés d’avoir manifesté leur appaitenance à la religion juive. Pangloss est accusé d’avoir parlé, mais le contenu du discours n’étant pas précisé, la condamnation parait absurde. Quant à Candide, l’Inquisition lui reproche d’avoir « écouté avec un air d'approbation ». Son attitude est passive (il ne parle pas comme Pangloss) et son approbation n'a pas été manifeste : elle est plutôt le fait d’un point de vue subjectif, comme le laisse supposer le modalisateur « d’un air ». Ainsi tout concouit à réduire la culpabilité des accusés : ils sont jugés pour des délits d’opinion et stutout sur leur apparence. En revanche, les châtiments sont extrêmement sévères, disproportionnés. Après 8 jours passés en prison, le Biscayen et les deux Portugais sont brûlés ; Pangloss est pendu ; Candide est « fessé en cadence » Le décalage entre les crimes et les châtiments rend la cérémonie absurde et fait rire le lecteur tout en l’amenant à faire sienne la critique de Voltaire : Ce décalage est souligné à la fin du 2ème paragraphe : « le Biscayen et les deux hommes qui n’avaient point voulu manger de lard furent brûlés » - Les événements encadrant la cérémonie de l’autodafé : La cérémonie est précédée et suivie d’un tremblement de terre, la dernière phrase du deuxième paragraphe rappelle la première phrase du chapitre. Elle n’est pas reliée à l’ensemble du récit de la cérémonie par un quelconque connecteur logique ; Le lien affiché est exclusivement temporel : « Le même jour ». Mais, si aucun rapprochement n’est explicitement effectué, le lecteur, mis sur la voie par le parallélisme syntaxique, se rappelle la phrase qui clôt le premier paragraphe. « la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable » est à lire en écho de « un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler » : l'emploi du verbe trembler et le choix d’un adjectif hyperbolique crée le lien et souligne l’absurdité de la décision des « sages du pays ». b) L'humour - Le sens de la cérémonie et sa dimension sacrée n’apparaissent pas du tout dans le récit de Voltaire. Il ne présente au contraire que les détails matériels : procession, musique, costumes. La dimension artificielle est renforcée par les indications concernant les tenues des personnages : « mitre de papier », « peints de flammes ». Le sens de la cérémonie n’est pas donné et les acteurs s’effacent derrière un « on » collectif et de nombreuses tournures passives. On a l'impression que seul subsiste sous la plume de Voltaire des gestes, des mouvements, des sons, des images, un rituel, dépourvues de signification. - Plusieurs procédés de style confèrent au récit sa tonalité humoristique : L’horreur est présentée de manière légère. Le vocabulaire employé est mélioratif (« bel musique », « chantait », « cadence ».….) et ne se rapporte pas au champ lexical de la torture et de l'exécution capitale. Ainsi le bûcher est évoqué avec des termes de cuisine : « brulées à petit feu ». Ce décalage crée de l'humour. Pour éviter de désigner crûment la réalité de l’emprisonnement, Voltaire a recours à la périphrase « des appartements d’une extrême fraicheur, dans lesquels on a’était jamais incommodé du soleil ». Cette périphrase est également un euphémisme. Si le sermon est « très pathétique », on ne peut que remarquer l'absence de tout appel à l'émotion et de tout jugement de valeur explicite dans le texte. Cette froideur neutre, en décalage avec la dimension tragique de l'événement, relève également de l'humour et contribue à susciter l’indignation du lecteur. c) L'ironie - Dans le deuxième paragraphe, le vocabulaire concernant la « grande cérémonie » est nettement mélioratif (« orna », « en procession », « bel musique en faux bourdon », « en cadence, pendant qu’on chantait »), alors que l’on comprend que Voltaire veut au contraire nous faire partager son indignation face à ce genre de pratique. - Plusieurs procédés relèvent de l'ironie : le principal procédé qui relève de l'ironie est ici l’antiphrase, ainsi le « bel autodafé » est à prendre à l'envers, tout comme « les sages du pays ». L'ironie est accentuée par le rapprochement de termes contradictoires : « ruine totale » / « bel autodafé » (oxymore) : « petit feu » / « grand cérémonie » ; « un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler » / «le même jour la terre trembla de nouveau dans un fracas épouvantable ». Les procédés de décalage (absurde) ou d'atténuation (humour) qui concourent à renverser l'éloge de l’autodafé en jouant sur l’implicite relèvent également de l'écriture ironique au sens large. L'absurde, l'humour et l'ironie amusent le lecteur, et captent ainsi son attention plus aisément qu’un discours théorique (cf. le rôle de l’apologue et son efficacité dans « le pouvoir des fables » de La Fontaine). De plus ses formes difficilement dissociables dans le texte fonctionnent sur le mode implicite et participent du registre ironique. Si le lecteur sourit, c’est qu’il a compris qu'il fallait dépasser la stricte littéralité. Le sens est sous entendu, et le lecteur est amené à bâtir lui-même sa propre critique de l’obscurantisme et du fanatisme. IL. La critique sous le masque de la comédie a) La critique de l’optimisme - Voltaire utilise plusieurs procédés pour accumuler les malheurs dans ce chapitre et ainsi remettre en cause la théorie de l’optimisme. Le chapitre est centré sur l'épisode de l’autodafé qui en lui-même est déjà une sérieuse atteinte à la théorie de l’optimisme car les victimes innocentes y sont nombreuses. En effet Voltaire ne se contente pas de Candide et de Pangloss, il présente trois autres condamnés : le Biscayen et les deux portugais. Mais à ses quatre morts (si l’on considère que Pangloss est mort), s’ajoutent les victimes des deux tremblements de terre. Le début du chapitre nous rappelle ce qui s’est passé dans le chapitre 5 et la cérémonie est suivie d’une nouvelle secousse « épouvantable ». A la fin du passage, le discours intérieur de Candide rappelle au lecteur d’autres morts tout aussi abominables : la noyade de Jacques et la mort supposée de Cunégonde. Le lecteur est d’autant plus choqué que ces 2 personnages sont présentés de manière positive : «le meilleur des hommes », « la perle des filles ». Ainsi, par le biais du retour en arrière et du discours récapitulatif, Voltaire multiplie le nombre de malheurs et rejette de cette manière la théorie de l’optimisme. b) La critique de l’obscurantisme
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved