Lecture analytique, le chant du coq , STENDHAL, Examens de Français

Télécharge Lecture analytique, le chant du coq , STENDHAL et plus Examens au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LECTURE LINÉAIRE 7: « Le chant du coq » STENDHAL Première partie: ligne 1 à 9: Intrusion& première nuit d’amour Deuxième partie: ligne 10 à 17: Regard&intrusion du narrateur Troisième partie: ligne 18 à fin: Point de vue de Mme de Rénal Quatrième partie: ligne 26 à fin: Introspection et désillusion de Julien Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique de 1830, est un roman de Stendhal, publié à Paris en Levasseur en 1830. C’est le deuxième roman de Stendhal, après Armance. Il est cité par William Somerset Maugham en 1954, dans son essai: une dizaine de romans et leurs auteurs des dix plus grands romans. INTRODUCTION Topos de du roman d’apprentissage ( éducation sentimentale) L’initiation amoureuse fait partie de l’apprentissage Julien, dans cet extrait du chapitre 15 il entreprend la conquête de Mme de Rénal par défi et par profit de son rang social. Le héros pense être victime d’un mépris de classe. Il se rend donc au château de Vergy prendre la main de Louise et lui dérober des baisés. Il impose donc sa venu pour « lui parler à 2h du matin ». Si la nuit d’amour est une étape conventionnelle pour Stendhal qui renouvelle la scène et y ajoute des dimensions comique, Julien est terrifié. Julien est un piètre héros malgrès sa victime, il est victime de désillusion. L’interêt de cette page est de mesurer les effets de cette nuit sur sa conscience. Problématique: Dans quelle mesure les amants sont-il paradoxalement séparés et quel regard le narrateur pose-t-il sur Julien? I. Intrusion& première nuit d’amour 1) Julien est ridicule tant l’emprise amoureuse l’inquiète Il a vigilance constante face au moindre danger, il fait preuve d’aucun élan spontané amoureux. « à ce nouveau malheur » ->hyperbole ->héros ambitieux mais avec un sentiment d’échec dominant = homme timoré 2)Mme de Rénal à une attitude préhensible Louise le rejette « s’écria » ->indignée -> son discours et sa gestuelle sont naturels et spontané « vivement » « dureté » ->femme intransigeante « désordre » -> euphémisme ->la confusion règne 3) L’attitude donjuanesque du héros s’évanouit « (il) revient à son rôle naturel » ->dominé par ses émotion ->tempérament profond On comprend le jeu auquel il s’est essayé, son attitude face à l’accueil glaciale de Mme de Rénal est puérile (quasi-enfant) « il s’agenouille » ->enfant pris en faute ->position surplombante ->amour courtois « (les)larmes » ->frustration à n’être parvenu à la séduire 4) l6-9 ouverture avec une éclipse temporelle « Quelques heures après » ->passe sous silence 1 événement ->scène de sensualité ->fait preuve de pudeur et fait de l’art de suggestion « on eut pu dire, en style de roman, qu’il n’avait plus rien à désirer » ->litote conventionnelle du topos de la scène amoureuse ->pointe d’humour du romancier= réflexion sur sa propre pratique= rupture du pacte fictionnel La dernière phrase justifie sa « victoire » incompréhensible ->vocabulaire de guerrier et militaire ->lexique récurant ->carat= jeu de libertins « son adresse/ si maladroite » ->Julien est un séducteur de gauche ->Sa réussite est en demi-teinte -> il n’a pas réussi avec sa stratégie préalable mais avec son naturel -> Mme de Rénal a des sentiments existants « à l’amour qu’il avait inspiré et à l’impression imprévue qu’avaient produite sur lui des charmes séduisants » ->Julien à des désirs sensuels on retrouve une séparation des deux amants: Mme de Rénal est amoureuse Julien est séduit « femme si charmante » « des charmes séduisant » ->chant/ sortilège 2) Mme de Rênal à un comportement contradictoire motivé par la violence de ses sentiments « Elle repoussait Julien d’elle » « et ensuite se jetait dans ses bras » -> antithèse -> elle est incohérente -> répulsion/ attraction « cherchait à se cacher à la vue de l’enfer en accablant Julien des plus vives caresses » ->conduite paradoxale 3) Elle est spontané et donc absolument sincère Ses actions sont désordonnées car elle vit la nuit sans calcul  « Aucun projet ne paraissait dans toute cette conduite » « sensibilité brûlante » ->contrairement à Julien ->se donne à l’amour corps et âme ->naissance de la passion ->métaphore du feu « indignation réelle » ->spontané 4) 2 valeurs combattent en elle « ses combats avec les remords qui la déchiraient » = l’amour et la religion la religion: « elle se croyait damnée sans rémission » (=pardon accordé par Dieu au pécheur ») Elle est consciente du péché « se cacher à la vue de l’enfer » mais elle est soumisse à la puissance de l’amour elle souffre de culpabilité « les transports qui l’agitaient » (=vive émotion, sentiment passioné) , « les remords qui la déchiraient » ->faiblesse transcrite par sa passivité dans les 2 groupes verbaux Mme de Rénal est une héroïne tragique souffrant du conflit interne qui la dépasse. amour éprouvé « malgrès elle » « En un mot, rien n’eût manqué au bonheur de notre héros, pas même une sensibilité brûlante dans la femme qu’il venait d’enlever, s’il eût su en jouir » -> même formule signe du commentaire à la ligne 14 Rupture du pacte fictionnel : Julien Sorel est identifié comme un être de papier. ->distance ironique du narrateur dans la formule « notre héros » ->Notre héros= ironie par l’échec de Julien ou sa victoire nuancée L’attitude de Julien est en complet décalage : le bonheur est face à lui, mais il ne peut le saisir. L’alternance des points de vue dans la page permet de mesurer ce qui sépare les personnages IV. Introspection et désillusion de Julien focalisation interne réflexion intérieure de Julien sans transition avec Mme de Rénal ce qui accentue encore le contraste. Déception face à la pauvreté de cette expérience amoureuse. « Mon Dieu ! Être heureux, être aimé, n’est-ce que ça ? » ->monologue intérieur ->tournure restrictive qui traduit son désenchantement + « ça » dépréciatif Cette nuit d’amour ne répond pas à l’idée qu’il s’en était faite La réalité est en deçà de ses aspirations « état d’étonnement de trouble inquiet où tombe l’âme qui vient d’obtenir ce qu’elle a longtemps désiré » -> personnifacation de l’âme Le cadre à changé, après le point de vue de Mme de Rénal et une courte analepse, retour dans la chambre de Julien « quand Julien sortit de la chambre de Mme de Rênal » , « ben rentrant dans sa chambre » « soldat qui revient de la parade » -> comparaison finale  -> s’inscrit dans l’imaginaire militaire cher au héros, mais dans le contexte de cette nuit d’amour donne un sens dérisoire. -> seul l’apparence compte pour lui = désir de reconnaissance sociale « N’ai-je manqué à rien de ce que je me dois à moi-même ? Ai-je bien joué mon rôle » -> questions rhétoriques ->Insistance des marques de 1ère personne= marque d’égoïsme incompatible avec l’amour « Et quel rôle ? celui d’un homme accoutumé à être brillant avec les femmes. » -> dernière intrusion du narrateur -> dernière ligne mise en valeur -> réponse directe à l’interrogation de Julien -> répétition et approfondissement du rôle « homme accoutumé »  « être brillant avec les femmes » Au vu de la scène achevée, c’est encore une réponse emplie d’ironie qui met à mal le personnage qui est en formation et qui a encore bien du chemin à faire pour atteindre la vérité et le bonheur. CONCLUSION L’extrait renouvelle la scène conventionnelle de la première nuit d’amour car l’écart creusé entre les personnages est grand : à la passionnée Mme de Rênal s’oppose Julien qui n’a engagé dans ce moment aucune sensibilité. L’une éprouve de la culpabilité, l’autre reste dans la vanité. Ce qui devait être pour le héros une initiation se solde par un sentiment d’insatisfaction. La page affine également le portrait moral de Julien qui souffre du décalage entre ses ambitions et sa nature timide et peu assurée. C’est l’alternance des points de vue ainsi que les nombreux commentaires du narrateur qui permettent de connaître l’état de conscience des deux amants. Ces procédés sont révélateurs de l’écriture stendhalienne qui privilège un réalisme subjectif et une approche originale du personnage romanesque. Il faudra du temps à Julien pour accéder à sincérité : d’où la nécessité de la « deuxième fin » (tout ce qui suit la lettre de dénonciation de Mme de Rênal, qui lui permet de prendre conscience de l’importance de l’amour, des autres, de révéler l’aspect pur de sa personnalité, plus authentique, parce que face à la mort, il n’a plus rien à gagner, ni à perdre. Elargissement: -Piété comme refuge pour Mme de Rênal les 14 mois du séminaire -Quelle évolution, du séducteur ? Deuxième partie : Julien/ Mathilde