Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Lecture analytique, le Jugement , STENDHAL, Examens de Français

Lecture linéaire du Jugement de Julien (Le Rouge et le Noir chap XLI), STENDHAL, bac français.

Typologie: Examens

2020/2021

En vente à partir de 21/04/2021

lcdr23
lcdr23 🇫🇷

4.6

(38)

36 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Lecture analytique, le Jugement , STENDHAL et plus Examens au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LECTURE LINEAIRE 8: « Le Jugement » STENDHAL Première partie: ligne 1 à 5 : Lucidité de Julien transcrite par un monologue intérieur. Deuxième partie: ligne 6 à 10 : Présentation de classe. Troisième partie: ligne 10 à 15 : Aggravation du crime. Quatrième partie: ligne 15 à 22 : Blâme de la société. Cinquième partie: ligne 22 à fin : Le narrateur transcrit à la fin du discours et dévoile ses effets sur l’auditoire. Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique de 1830, est un roman de Stendhal, publié à Paris en Levasseur en 1830. C’est le deuxième roman de Stendhal, après Armance. Il est cité par William Somerset Maugham en 1954, dans son essai: une dizaine de romans et leurs auteurs des dix plus grands romans. INTRODUCTION Rappelons ce qu’est un roman d’éducation. Il correspond à un genre littéraire ancien qui permet au jeune héros, au travers de différentes péripéties souvent vécues comme des rites d’initiation, de faire valoir ses propres qualités tant à lui-même qu’au monde. On assiste à une double mesure, le sujet face à lui-même, mais aussi face au réel.   Avec le Romantisme au XIXe siècle, le roman d’apprentissage prend un tour, moins didactique, mais plus psychologique puisqu’il offre au personnage principal la possibilité de revenir sur son parcours de vie afin d’en dresser un bilan. Il reste que la notion d’éducation se comprend au sens large, comme nous l’avons vu, il s’agit d’une éducation morale, sentimentale, intellectuelle, sociale et politique. Dans cette page de roman réaliste, le héros romantique Julien Sorel est grandement mis en valeur par son discours éloquent et étonnant. A travers cet épisode dramatique de son jugement, Stendhal nous offre une vision assez négative de la société et surtout de l'aristocratie à laquelle il reproche notamment son hostilité à l'ascension sociale. C’est à son tour d’afficher clairement le mépris, voire le dégoût que lui cause le monde, « le monde une partie d’échecs ». Le voile se déchire.  Il dit ce qu’il pense. Lors de son procès, la sincérité de ses mots cause sa perte. Il le sait, il n’en a cure. Il ne veut plus composer avec ses convictions les plus profondes. Il s’agit aussi pour lui de dénoncer finement une justice de classe, celle des possédants, siégeant à la cour d’assises, que des soutiens de Julien ont cherché à corrompre. Mais l’accusé ne veut rien devoir au monde. Il empêche tout sauvetage. Pourquoi ? Parce qu’il tient la société pour coupable d’un crime sans appel. Lequel ? Celui de briser des rêves d’émancipation.   I. Lucidité de Julien transcrite par un monologue intérieur. Sous forme de monologue intérieur, c’est la lucidité du personnage qui est transmise. Ces lignes adoptent une une focalisation. L’interêt est de connaître l’état d ‘esprit de l’accusé avant sa prise de parole « penser » -> Répétition (2 fois). Il anticipe la condamnation à mort qui ponctuera son procès. Le ton est péremptoire et manifeste son stoïcisme péremptoire= qui détruit d’avance toute objection ; contre quoi on ne peut rien répliquer stoïcisme= courage pour supporter la douleur, le malheur; avec les apparences de l’indifférence « Voilà le dernier de mes jours qui commence » -> L’horloge vient de sonner minuit. -> Il l’interprète comme un symbole tragique. -> Resserrement progressif du temps. Son revirement consistant à s’exprimer publiquement est le fruit d’une décision impulsive « bientôt il se sentit enflammé » -> Adverbe temporel et emploi du PS qui indiquent la rapidité de sa décision. -> Métaphore du feu = prise de la parole passionnée. « il avait dominé son attendrissement » «  il avait gardé sa résolution de ne point parler » -> Antithèse avec la phrase précédente. -> Plus-que-parfait s’oppose au passé simple des actions de 1er plan. Subitement Julien se résout donc à prendre la parole « l’idée du devoir » -> Mot récurrent dans le roman ( = conquête amoureuse, son devoir de prendre la main de Mme de Rênal ( II, 9) «  Il avait fait son devoir, et un devoir héroïque). « Il se leva » -> Accusé est invité à prendre la parole. -> Prononce une plaidoirie « pro domo » (= pour sa propre maison, pour soi). -> Gestuelle. Au procès, il reste donc fidèle à ce qu’il est, dominé par sa sensibilité et ses convictions. La notion de « devoir » est essentielle pour Julien elle est à rattacher à celles d’héroïsme et de courage. Il passe par l’action du « devoir » pour s’obliger à faire les choses pour être à la hauteur de ses modèles. Rester passif engendre en lui la crainte de ne pas être exceptionnelle. Stendhal a le souci de louer la « virtu » de son héros. Au-dela du geste individuel- tirer sur Mme de Rênal, il s’agit surtout pour lui d’incarner « un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune ». Ce n’est pas un plaidoyer (=défendre qqn) personnel qu’il prononce, mais un réquisitoire contre la société de classes. Il est un représentant d’une classe, celle des « parvenus ». Il surenchérit, se condamnant lui-même « Mon crime est atroce » -> Lexique affectif fort. -> Hyperbole= elle n’est que blessée. Il avance une circonstance aggravante. « prémédité » -> Mot mis en valeur par l’emploi de l’italique. -> Prononce la sentence légitime : la condamnation à mort ->L’idée est répétée à deux reprises: « elle sera juste » , « j’ai mérité la mort » Discours construit , la logique est explicite par l’emploi de connecteurs: « et » , « donc » Il plaide le coupable. La question dont il veut débattre n’est donc pas celle de sa culpabilité ni celle de la sentence. L’omniprésence de la mort ajoute à la théâtralisation du passage qui s’inscrit dans le registre tragique. VI. Blâme de la société Dans ce discours social, il plaide par contre non coupable pour le crime «  de classe » et accuse la société : le plaidoyer devient réquisitoire. Le premier mouvement constitue une seule et longue phrase, ce qui traduit l’exaltation de Julien à dénoncer son procès inique. « Quand je serais moins coupable » -> expression de l’hypothèse :«  Même si j’étais moins coupable » Le véritable chef d’accusation implicite mais connu de tous est d’avoir voulu avancer dans la société de la Restauration. « punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens » -> « punir en moi » = pronom tonique, il se pose en martyr. Il substitue au crime passionnel : le crime social : il est coupable d’avoir prétendu à une situation que sa naissance ne lui accordait pas. « voudront punir », « sera puni » -> Conviction forte. -> Emploi du futur de certitude. Julien a conscience que son procès à valeur d’exemple, il incarne un danger pour les privilégiés. Celui d’une jeunesse rêvant de gloire et brimée par le retour de la monarchie. « cette classe de jeunes gens » -> Incarne la jeunesse romantique qui a grandi avec le modèle napoléonien et la possibilité de briller. « Je vois des hommes » -> Echo à ce qui précède «  vous voyez en moi ». C’est Julien cette fois qui prononce le réquisitoire. Il s’érige en juge, on trouve une inversion des statuts. C’est le système judiciaire qui se retrouve sur le banc des accusés. Il évoque une circonstance atténuante: « (sa) jeunesse » -> juste pour affirmer que « les hommes » qui le jugent n’éprouvent aucune compassion. -> Portrait-blâme des êtres insensibles. Au contraire, l’énergie de la jeunesse est leur est redoutable, eux qui protègent un monde conservateur. Julien généralise aussi son propos, désignant la majorité des hommes (dans le public) qui craignent toute volonté d’abolir la distinction sociale. « des jeunes gens qui, nés dans une classe inférieur, et en quelques sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation, et l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société. -> Incarne sa classe. -> L’éducation= sa maîtrise du latin. -> Le courage= lui simple fils de charpentier devenu précepteur puis secrétaire particulier. -> Marquer la grandeur de l’individu . Au statut de naissance, s’oppose la volonté et le courage. Il conclut par l’ironie qui discrédite la vanité des gens « riches » : ils pensent eux seuls incarner « la société ». Celle élitiste où l’on ne parle pas par convenance et où l’on s’ennuie, comme les salons parisiens. La vision du monde dénoncée par Julien est donc une société de classes sélectives et hiérarchique. On rejette les pauvres même ceux qui possèdent des qualités individuelles. Julien devient donc le porte-parole des déclassés ambitieux nés au début du XIXème siècle. ( Mal du siècle éprouvé par les Romantiques) « Voilà mon crime » -> Phrase conclusive. « avec davantage de sévérité » -> Emploi de l’intensif. -> S’attend à un châtiment sévère. -> En plus d’un chef discutable, les jurés sont partiaux : à la fois homme de cette société et juges. Il insiste sur la composition du jury et l’inégalité de la justice. « mes pairs » -> jeunes gens issus de la même classe inférieure que lui : un juré « paysan enrichi » (comme lui) mais « bourgeois indignés » -> Insulte. -> Formule provocatrice : il taxe de partialité, voulant conserver leurs privilèges acquis par l’argent. -> « indignés » souligne leur hypocrisie : ces bourgeois accordent plus d’importance à leur statut qu’à la tentative d’assassinat d’une femme respectable. Il est évident que Julien signe sa perte en prononçant de telles accusations. C’est ce qui fera dire au vicaire Frilair au chap44 «  Il leur a indiqué ce qu’ils devaient faire dans leur interêt politique (…) sa mort sera une sorte de suicide » V. Le narrateur transcrit à la fin du discours et dévoile ses effets sur l’auditoire. Retour à la narration, focalisation zéro (point de vue omniscient) Le discours de Julien est long, il commence à parler peu après minuit et les jurés se retirent pour délibérer vers 1h du matin. Stendhal recourt au discours narrativisé (consiste à résumer le contenu d’un discours sans en préciser le contenu car il est évident) « Il parla sur ce ton » -> Suppose l’assurance et la volonté accusatrice. « il dit tout ce qu’il avait sur le coeur » -> Sa franchise sans forme de censure. « le tour un peu abstrait » -> Suppose des jugements généraux sur la justice et la société de classes qui dépassent son cas personnel et la raison de sa présence sur le banc des accusés. « malgré le tour abstrait (…) toutes les femmes fondaient en larmes » -> Pointe misogyne implicite. -> Considérations abstraites susceptibles d’ennuyer des femmes par nature, frivole. frivole= qui ne s’occupe que des choses futiles ou traite à la légère les choses sérieuses. L’effet produit sur l’assemblée est contrasté : on lit l’indignation de l’avocat général. « il bondissait sur son siège » -> Un ultra dans sa gestuelle. Il incarne cette société hostile au héros, et par ses bonds il est caricaturé, selon une répétition mécanique. L’éloquence et le naturel de Julien séduisent le public féminin au point qu’elles manifestent leur compassion par les larmes : le succès est complet: « toutes les femmes ». -> Indéfini qui marquent une pluralité. Le récit cadre de discours direct permet aussi de mesurer la progression de la réception de Mme Derville. Elle, témoin opposante de la relation adultère passées, pleure: « elle-même avait son mouchoir sur ses yeux » « Mme Derville poussa un cri et s’évanouit » -> Gradation. -> Le cri qu’elle jette préfigure celui de Mathilde à l’annonce du verdict. Mme Derville à pour fonction d’asseoir la révélation de Julien aux autres, à lui-même. Il est métamorphosé et triomphe.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved