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Lecture analytique, « Le Pont Mirabeau », Alcools, Apollinaire, Guide, Projets, Recherche de Littérature

Typologie: Guide, Projets, Recherche

2020/2021

Téléchargé le 23/08/2021

Clemence
Clemence 🇫🇷

4.4

(35)

100 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Lecture analytique, « Le Pont Mirabeau », Alcools, Apollinaire et plus Guide, Projets, Recherche au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Lecture analytique, « Le Pont Mirabeau », Alcools, 1913 Introduction : - Apollinaire le compose en 1912, alors qu'il achève sa liaison avec Marie Laurencin qui l'avait rencontré 5 ans plutôt. Il regrette la fin de cet amour. _ C'est une élégie (le regret face à toute perte). Le poète exprime son regret d'avoir perdu cet amour. Un amour qui nous décrit comme s'enfuyant sous le Pont Mirabeau. Ce pont, Apollinaire le traversait en rentrant chez lui après avoir passé la nuit avec Marie. Versification : Dans chacune des strophes, nous avons la même disposition des vers. D'abord, un décasyllabe (10vers), puis un tétrasyllabe (4 vers), ensuite un hexamètre (6 vers) et enfin un décasyllabes. Le refrain est en heptamètre (7 vers). Nous étudierons d'abord le cadre du poème puis nous verrons la souffrance amoureuse et enfin nous étudierons l'angoisse de la fuite du temps. 1- Le cadre du poème 1. Le Pont Mirabeau Le texte mentionne le nom du Pont Mirabeau, qui se trouve au XVe arrondissement et qui est voisin d'Apollinaire. Il s'agit d'un pont métallique évoquant la modernité. Apollinaire est très sensible à la modernité. Il est un des premiers poètes à donner de la beauté à l'architecture. ( Vous ouvez faire référence à « Zone »). Ce pont n'est pas juste une image de la modernité, mais il est présent aussi à la fin du poème de la même manière que les piles du pont qui engendrent le fleuve. Il encadre le poème. Nous avons une métaphore « les bras tendu » assimile les bras des amants à un pont, ils forment un pont inversé. L'eau dans laquelle ce pont de chair se reflète le rétablit dans son sens normal. Elle semble s'écouler plus sur les bras des amants que sur le pont. _ 1. La traversée de ce pont rappelle un souvenir autobiographique, lorsqu'il passait avec Marie. _ 2. Ce pont symbolise une jonction entre 2 amants. _ 3. Le pont symbolise l'immobilité, la stabilité, il s'oppose au mouvement de l'écoulement de l'eau. 2. L'écoulement du fleuve : Le fleuve est nommé dans le vers 1, qui est repris au vers 22. Mais le champ lexical du fleuve est très présent à travers les mots « ondes », « courante » vers13. Ce qui rend la présence de l'eau obsédante c'est sa caractéristique de l'écoulement soit répété : « coule », « s'en vont », « passe », répétition de « s'en va », « courante ». Il est exprimé grâce à des passages de l'amour, du temps et de l'eau. On note au vers 13, la comparaison entre l'amour et l'eau. L'eau s'en va comme l'amour. Assimilation entre l'eau courante et l'amour. Les 2 sont inconstants et sont destinés à disparaître. Cet écoulement « sous le Pont Mirabeau », « et nos amours ». Il n'y a aucun signe de ponctuation, et cela crée de l'ambiguïté syntaxique. _ L'amour est comme l'eau fluide. Or, la fluidité est une caractéristique majeure de la scène. D'abord par le champ lexical qui se trouve dans les éléments formels : la suppression de la ponctuation, qui permet au lecteur d'imaginer tous les aspects possibles, et qui donne une image de non arrêt de la lecture qui est renforcée par l'hétérométrie, puisqu'on a des décasyllabes, des tétrasyllabes, etc. On a aussi la présence de vers impairs. Or, il était conseillé par Paul Verlaine qui est un symboliste, et qui a écrit L'Art Poétique, un manifeste dans lequel on explique ce qu'on a voulu faire dans la poésie. Voici le début : De la musique avant toute chose Et pour cela préfère l'impaire Plus vague et soluble dans l'air On note aussi de nombreux enjambements qui incitent à ne pas s'arrêter, et donc fluidifie le rythme. On a une alternance entre rime masculine et féminine. Toutes les autres rimes sont féminines mis à part les rimes orphelines. Elles sont considérées comme plus douces et plus fluides. On note la présence des allitérations et des assonances : répétition du même phonème vocalique. Les 2 éléments contribuent à une fluidité. Le poème baigne dans la présence d'une eau qui coule lentement. Rêverie nostalgique de son amour. IT- La souffrance amoureuse 1 Le registre lyrique Dans lequel sont évoqués des sentiments intimes. La présence des indices d'énonciation : « je », « m' »vers 6, 12, 18, 24. Présence du « nous » qui relie le poète et la femme aimée : « nos amours », « nos bras », dans l'impératif : « restons » vers7. Nous avons un important champ lexical des sentiments avec la présence d'un certain amour abstrait : « nos amours », « amour », «joie », « espérance ». Mais, en outre ces termes abstraits renvoyant aux sentiments, marquent la présence d'une cettaine image : «les mains face », «nos bras », « nos regards ». On un jeu entre le mot « amour » et le pluriel. On passe du pluriel pour le mot « amour », au singulier. Ce passage exprime la perte. Ce pluriel exprime la réciprocité de l'amour et la plénitude de l'amour. On passe au vers 14 : « l'amour s'en va », perdu au singulier. Il est renforcé par le passage du « nos », au « je ». A la fin du poème, il ne reste que le « je » demeure. L'évocation du souvenir montre la douleur élégiaque. 2. La douleur élégiaque On ne comprend pas bien que le regard soit éternel. On a une hypallage, l’éternel qualifie l'onde, mais il effectue un passage à celui du regard qui meurt. Cette onde est lasse. Ces regards qui sont justement inconstants. On aboutit aux strophes 3 et 4 qui expriment l'échec de l'amour. « L'amour s'en va » v14, « ni les amours reviennent v21. On remarque que ce mot « Espérance » est mis en valeur par plusieurs procédés : « E » majuscule. Il y a un jeu de mots entre les vers 15 et 16 : «la vie est Lente », « violente » grâce à la diérèse, cela permet de valoriser la violence de l'espérance. Elle réveille chez l'auteur l'amour. Il a tendance à projeter le passé dans l'avenir, il attend que les jours qui passent lui ramènent son amour. Il ne peut pas s'empêcher d'espérer tout en ayant conscience que le temps ne reviendra plus. Elle torture le poète, c'est un désir dérisoire du retour de l'amour. « je demeure » exprime la permanence du poète qui souffre, va de pair avec le regret et l'angoisse de la fuite du temps. III- L'angoisse de la fuite du temps 1. La fuite du temps Le registre du temps est très présent. Le refrain accumule les termes qui mesurent la fuite du temps. La dernière strophe reprend ces termes et les élargies « jour », « semaine ». Au total, 15 notations temporelles. Ces divisions chronologiques sont alliées à des verbes de mouvement qui illustrent la marche du temps : « vienne », « sonne », « Les jours s'en vont », « passent », « passé ». On a l'impression que la caractéristique du temps c'est d'avancer, et ne pas s'arrêter. Or, cette fuite du temps est vécu douloureusement chez le poète, parce que le temps empoite avec lui l'amour et non pas la vieillesse (l'amour s'en va. La disparition de l'amour et le temps. Ils sont présentés comme analogues. Le temps empoite l'amour et le bonheur ne semble figuré que dans le passé. Ainsi, il exprime le temps qui passe et cette fuite tente de la conjurer de différentes manières. 2. Les différents moyens mis en œuvre pour conjurer la fuite du temps : a. La tradition poétique : Il a voulu se rattacher à toute une ligne d'auteurs, dans le registre élégiaque. Il s'inspire d'un thème d'élégie, et aussi d'une forme. Il imite la forme de cettains poèmes qui l'ont précédé. Il est directement inspiré par un poème du Moyen Age : Chanson de toile. Il s'agit d'une chanson anonyme. La ressemblance est tout à fait frappante, on a la même disposition des strophes, la même hétérométrie, le même système de rime avec la rime orpheline. Le refrain lui-même est analogue à celui d'Apollinaire : Souffle la brise et s'agitent les branchus Ceux qui s'aiment doucement dorment C'est une tradition, en ancien français se sont aussi des heptasyllabes. Cependant, il nous invite à la repérer « Faut-il qu'il m'en souvienne », qui est donne normalement en français actuel : « Faut-il que je m'en souvienne », on a aussi un archaïsme : « que vienne la nuit sonne le jour ». Il supprime l'article comme on le fait en ancien français. Inspiration est d'ordre thématique : le thème « tempus fugit » le temps s'enfuit. Ce thème a été abondamment traité et en paticulier par « Ronsard ». Il développe le thème : Et bien le temps s'avance et bien il faut profiter du temps : Aimez-moi donc Marie Le temps s'en va, le temps s'enva Madame Il s'inspire de Verlaine : Chanson d'automne : Tout suffoquant Et blême quand Sonne l'heure Je me souviens Des jours anciens El je pleure Nous avons des analogies avec Apollinaire : je m'en souviens, je demeure. On voit bien la volonté d'Apollinaire de s'inscrire dans une continuité littéraire. Il affirme la permanence de la poésie. Elle exprime des choses qui sont présentes aujourd'hui. b. Construction cyclique du poème : Il oppose l'idée du cycle à la fuite du temps, c'est l'éternel retour # la disparition. La manière dont il utilise le vers 1, qui se
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